Coucher de soleil


J'étais assis sur le gazon, devant un banc, au "rocher à la voile". Derrière moi, les mêmes bavards jaquassaient comme ils le font comme d'habitude. J'entendais à peine cette bande d'ignorants. Ils n'ont aucune idée de ca que représente pour l'humanité, pour la vie en général, un coucher de soleil ou un lever de soleil. Et pourtant... Pourtant c'est le premier rythme de la vie. Ce sont deux instants magiques. Ceux où des choses s'éveillent, où d'autres s'endorment. Où des cycles s'inversent. Où des chasses cessent où commencent.
Mais ce coucher de soleil là était très spécial. Le bruit de fond cessa bien vite pour laisser place à un silence bizarre. Tout en causant (Et tout comme moi) certains glissaient un oeuil pour tenter d'apercevoir le rayon vert. Cet instant privilégié, pour qui sait le voir, où le soleil nous quitte en gloire et nous salue une dernière fois avant de rejoindre les forces de la nuit. Au lieu de nous laisser dans une perle d'émeraude, il se mit à briller à nouveau élevant sur l'horizon une lueur intense, d'une blancheur irréelle.
Derrière moi un flot de "qu'est-ce que c'est ?" de "C'est pas normal ?", de gloussements de femmes dont je ne saurais dire s'ils annonçaient un rire ou un cri d'angoisse.
Décidément l'humain ne changera jamais. Quand une évidence s'impose à lui et qu'elle a le goût du sang, il s'interroge et se soumet s'il sait que la source est d'apparence surhumaine. Qu'elle dépasse son entendement immédiat. C'est le cas d'une très large majorité, malheureusement.
J'avais immédiatement compris ce qui se passait. J'attendis sereinement le bruit sourd qui ne manquerait pas d'arriver et la vague chaude qui l'accompagnerait.
D'autres soleils naquirent sur l'horizon ou peut-être plus prés, je ne sais.
La seule chose qui me vînt à l'esprit fut : "La bonne mort est celle qu'on se choisit, au bon moment. J'ai raté ça." puis tout s'éteignit, et pour longtemps sur cette planète.




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