La vie peut commencer


Te voilà à la porte de ma chambre. Penaud je questionne : "Tu dors de quel côté ?" Tu réponds : "Peu importe, nous sommes enfin réunis." Je te prends dans mes bras, nous tombons sur la couche. Tu te serres contre moi. Plaqués l'un contre l'autre nous n'osons plus bouger. Puis nos mains se meuvent échappant au contrôle, caressant le corps de l'autre, infiniment douces. Ce sont milles oiseaux qui frétillent sur la mer de nos sens exacerbés. Tu lèves la tête, nos regards se perdent, dans le monde de l'autre et dont le nom est Toi, enfin Toi. Et nous faisons l'amour avec les yeux sans que les mains cessent leurs douces harmonies, arpèges au creux des reins, pizzicatos sur les plaines des dos. Mais bientôt nos vaisseaux chavirent. La tempête se lève, trop longtemps contenue par la nuit de l'espace et la rigueur du temps. Nos corps exultent, s'affrontent, se jaugent, se mélangent jusqu'à ce que tout à coup, dans un même élan, nos âmes s'imbriquent, se confondent et font surgir en un seul et unique moment d'éternité un râle de pur bonheur. Je suis à toi, tu es à moi, nous sommes enfin à nous, à genoux devant la grâce de l'instant. Tout devient beau, lumineux, merveilleux. La Vie peut commencer… L’autre vie mais dans ta chaude et humide intimité c’est, déjà la guerre.. Que le meilleur gagne  ! Il aura, c’est sûr, ton sourire et ta voix.


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