Prologue
Merci
Amélie Nothombe. Exprimer des situations contradictoires par la
manifestation des états du ou de la narratrice, tu vois je suis
devenu un mâle féminisant et félinisant. tu me le pardonneras
j'espère. Je n'ai pas l'intention de parvenir à me hisser plus haut
que la semelle de tes escarpins. Mes ta percutance, ta provocance où
le sujet prend plaisir à être dans des situations humiliantes tout
en stimulant, avec un admirable détachement, ses qualités
intrinsèques. Elles m'ont définitivement écarté d'une
fresque que mon modeste bagage chargeât d'incohérences
et de digressions infinies. Je devenais un Balzac à la
petite semaine, empêtré dans dans une saga que j'imagine
vraie par mes expériences personnelles.
Merci
mille fois donc de ton extraordinaire capacité d'investir un invicti
de ses propres ressorts qui ne cessent de se complaire dans la
dénégation pour y trouver le plaisir ultime dans l'instant. N'ayant
aucune qualité ni d'auteur, ni de lecteur très brillante je
m'emploierait donc à faire passer un message dont TOUT LE MONDE se
détourne : la mort étant l'apothéose de la Vie. Il s'agit donc
d'un essai inspiré d'Epiphane et d'Amélie-san oû je me complais à
vous imaginer.
Ah
le tu ! Mon origine nordiste domine mes choix relationnels. Que
veux-tu ? On ne sait pas dire vous. Nous refusons, en quelque sorte,
de ne pas jouer au you-you des anglophones et nous intégrons ceux
qui nous croisent dans une fausse intimité qui nous rend sympathique
(Terre de laminage pour les envahisseurs de tous poils depuis les
temps que l'on qualifie héroïques et qui ne furent qu'un
moyen d'éviter le Rhin. Filtre et philtre de notre francophonie
revendiquée.
Me
voici a évoquer une monstruosité avec, je l'espère, profondeur et
légèreté. Mais venons en à l'essai. Il n'aura pas la qualité de
ton oeuvre mais, je l'espère il sera suffisamment "retournant"
pour déclencher une sorte de réaction humaine.
Bien
entendu d'autres auteurs viendront tisser le maillage de l'intrigue
mais je ne m'éloigne pas de toi dans une
approche psychanalytique et terriblement analytique.
Merci
de m'avoir ouvert les yeux sur l'écriture. "Bien à toi Amélie
ou ...... Comme dirait EPIPHANE.
XXXXXXXXXXX
Comment,
du haut de mon mètre quatre vingt deux, (d'ailleurs devenu un mètre
quatre vingt un, l'âge et le manque d'exercice aidant) pouvais-je
avoir une cervelle d'oiseau ? Comment ai-je pu être assez
idiot.... Heu.... amoureux (ce qui revient au même) pour ne pas me
rendre compte que cette aventure allait me conduire dans une terrible
impasse et vous avec …. Messieurs... La suite ? Un jour
peut-être... Si ce que ma rencontre va déclencher ne s'avère que
pure fiction... A jamais.
1Chapitre 1
LA
RENCONTRE
j'étais
assis là, sur le sable. J'entendais frémir, derrière moi, les pins
colonnaires aux allures chantournées par la vivacité des vents. Je
n'étais pas descendu plus bas que ce vieux poteau ou tronc d'arbre
sculpté par quelque Kanak en mal d'indépendance et d'inspiration.
Les têtes de vieux incrustées dans le bois me regardaient sans me
voir. Mais peut-être me regardaient-ils. Sans doute
s'appitoyaient-il sur mon sort de grand rêveur incapable, pour excès
de douceur ou de lâcheté, de pousser les feux de mes actions, de
mes dires plus loin que la bordure de mes lèvres et la longueur de
mon souffle. Il n'y avait personne sur cette petite plage de la baie
des tortues oû l'océan ourlait d'écume le petit récif de terre
aux failles tentantes. Personnes ? Non pas tout à fait... Il y
avait deux naïades allongées quasi nues sur l'arène comme deux
sirènes échouées. C'est ce qui m'avait incité à pousser ma
marche un peu plus loin près de ce poteau aux vieux.
J'avais
trop peur de ne pouvoir jouïr, seul, de mon indécision, de mon
mal-être. Un de ces moments où l'on se sent sale jusqu'à vouloir
être seul. Je me sentais trop homme pour m'approcher de ces deux
femmes l'une blanche, l'autre noire et de me laisser envahir par le
désir. Pur produit de nos glandes que mon cerveau, glandeur pour
l'occasion, aurait transformé en pulsion puis en incommode érection.
Non ! Non et non... Je suis venu là pour me gaver d'infini,
pour consulter le « Bonhomme de La Roche ». Cette immense
forme humaine que la mer tente sans cesse d'user dont le pied,
enfoncé dans l'eau bouillonnante, abrite le plus profond, le plus
sacré des mystère du peuple premier environnant.
Le
sacré ça me parlait bien. Moi qui dans la nuit de mon temps avait
tenté de rencontrer Dieu ou les dieux, si nombreux là-bas, en
Orient. N'ayant rencontré que moi-même et m'en étant effrayé je
revins vite à ce qu'on appelle idiotement la civilisation. Je me
sentais investi d'une effarante mission : échapper à mes
fantômes pour affirmer qu'ils n'existent pas et que tout ce dont
l'homo doit s'occuper c'est de lui-même et se servir de sa propre
lumière intérieure pour ouvrir la roche du monde matériel et
s'emparer de sa libre pensée pour échapper à la forteresse vide de
l'idée reçu tout comme des archétypes, si chers à Jung.
Quarante
ans d'ivresses associatives, de pragmatisme écolo-éducatif après,
je me retrouvais là. Avachi dans un des plus beau paysage du monde
et dôté d'une femme fermée comme la plus lourde des portes d'une
prison quand je lui avais annoncé notre rupture. Elle devait sans
doute pleurer dans sa demeure, enfoncer sa tête dans les profondeur
de son oreiller pour étouffer un cri et se reconstituer un corps
éthéré pour faire face à la brutalité de mon aveu. Moi qui
prétendait ne pas vouloir ni pouvoir faire de mal à une mouche ???
Je venais de massacrer une belle âme toute simple et terriblement
attachante.
Qui
étais-je vraiment ? Qui suis-je donc pour briser des contrats
(C'était le troisième) que j'avais moi-même gravé dans le marbre
nordique de mes origines ? Qui ne sait que parler d'Amour avec
un A, qui sauvera le monde et celui d'après. Comment cesser de se
mentir ? Comment cesser de pirouetter dans sa vie quand a une
gueule acceptable, le verbe bien pendu et le corps frémissant quand
la Femme se découpe en ombre furtive dans l'éclat d'un regard.
« Dans le fond je ne suis qu'un chien errant, sensible à tous
les ruts qui se trémoussent que ce soit de l'oeil ou des fesses.
- Vous êtes bien Michel ?
- Heu oui !
- Je m'appelle Lilianne....
- …. On... Se connaît ?
- Pas encore mais j'ai besoin de vous parler.
- J'ai envie d'être seul s'il vous plaît, merci !Elle était belle comme le jour de la naissance de l'Univers. Elle avait l'air aussi incongrue sur cette plage qu'une fée dans un bouge. Sa jupe plissée oscillait avec les restes d'alizée que le Bohomme et sa montagne bloquaient courageusement mais sans, toute fois y parvenir complètement. Ce mouvement dévoilait jusqu'à mi-cuisses des jambes longues couleur de miel. Un élégant bustier doté d'une sage échancrure laissait deviner des seins fermes et manifestement libres. Son visage ? Je l'aurais volontiers placé dans un icône tant il était parfait d'équilibre et de douceur. Une magnifique eurasienne se tenait devant moi. Je devrais dire était plantée devant moi ses louboutins enfoncées jusqu'au talon dans le sable reconnaissant. Elle était immobile et silencieuse depuis ma sentence de solitaire. Soudain, elle s'accroupit, me laissant entr'apercevoir, un trop bref instant, une petite culotte aussi imaculée que sa jupe. Je me retournais sur le ventreau cas où...
- Michel j'ai vraiment besoin de vous parler. C'est très important pour moi. Sussura-t-elle.
- Rien n'est plus important que ce paradis et que ces bruits de nature encore pure. Pontifiais-je. Mais je n'en n'étais pas si sûr.. Etait-ce la couturière de ma déchirure ? Une Parque en Coco Chanel ? Que venait-elle faire ? Comment m'avait-elle trouvé ? Avait-on vu mon vieux 4x4 d'un des sommets pour lui dire que l'homme était là... Vous voyez, Madame, là.. En bas, sur la plage.
- C'est très important pour moi. Souria-t-elleElle semblait sure d'elle-même. Quelqu'un à qui personne ne peut dire non, oh ! Non ! Personne ne peux dire non. Serai-je son premier muffle ? Elle venait de me plonger dans un abîme de contrariété et d'incertitude.
- Sans trop bouger de position je me mis sur un coude posant ma tête sur la main.
- Mais qui êtes-vous ? Hé bien voilà j'avais perdu. Ma curiosité tout autant que mon éblouissement venait de vaincre l'océan de solitude dans lequel je souhaitais me plonger.
- Le vieux Sportage blanc garé derrière les cailloux (de lourds rochers entravaient l'accés à la plage) vous appartient ?
- Oui ! Mais vous ne répondez pas à ma question.
- C'est une longue histoire... Je me suis faite conduire ici. Vous pourrez me raccompagner ? Nous parlerons en chemin. Mais nous pouvons faire connaissance ici. Depuis que je vous ai lu, je n'ai eu de cesse de vous trouver. J'arrive de New-York tout exprès......
- De New-York pour me voir ? Vous faire déposer ici ?
- Oh ! Je voyage beaucoup mais vous êtes le bout de ce voyage-ci. Je vais m'employer à vous dire ce qui m'amène et même tenter de vous enlever à ce paradis... Un moment tout au moins.
- Mais qui êtes-vous pour vous intéresser à moi ?
- Je m'appelle Liliane mais tout le monde me surnomme Lyli. Je suis la fille d'un Khan du Cachemire et ma mère était française. Je suis ce qu'on appelle communément une femme d'affaire. Ce qui m'a poussé à vous rencontrer c'est ce que vous écrivez dans vos réseaux sociaux et surtout un article paru dans une des revues qui appartiennent à mon groupe. Vous décrivez le mécanisme de la Vie et l'univers avec un telle simplicité que cela m'a bouleversée. Voilà !
- Vous êtes donc une femme riche qui s'ennuie et qui s'intéresse à quelqu'un qui a écrit des trucs basés sur ses connaissances en mythologie et qui suit de très près les découvertes scientifiques dans les domaines cosmologiques et quantiques. Il y a des milliers de gens qui tentent de résoudre leur crise existentielle de cette façon et bien plus douées que moi.
- C'est votre approche... Comment dirais-je … Heu disons féministe qui m'interpelle. Comment la femme fut écartée du partage de la destinée humaine et, surtout, pourquoi. Elle venait de s'asseoir confortablement, les jambes allongées et le buste maintenu vertical par ses bras légérement tendus en arrière les mains étalées servant de support. - Rassurez-vous je ne suis pas une suffragette et encore moins investie dans ce mouvements de femmes engagées pour le recours aux droits de la femme. C'est, disons, un peu plus compliqué que ça...
- Vous êtes d'une beauté saisissante, vous êtes, manifestement, très riche et votre intérêt pour ma personne qui ne suis qu'un vieux con qui déblatère dans le vide de la pensée générale totalement orientée consommation et confort......
- Justement ! Votre propos n'est pas tombé dans le vide ambiant. Puisque je suis là et que je trouve votre analyse...
- Mon opinion, je n'ai pas laprétention d'être une analyste et encore moins un exégète.
- Si vous voulez... En tout cas cela m'a émue à un point tel que j'ai tout laissé tomber pour vous rencontrer. J'aime ce que vous écrivez et je trouve l'homme que je rejoins conforme à l'idée que je m'en faisais.
- Allons ! Vous ne me connaissez pas.
- Oh que si ! C'est l'évocation de votre rêve récurrent qui m'a profondément aspiré car je fais le même avec une variante...
- …..? Mon regard interrogateurcommençait à se perdre dans le bleu de ses yeux légèrement en amande. Un vague sourire éclairait son visage. J'eus deux flashes : le premier sur la nature de cette personne ; le second sur cette beauté qui était un mélange de lumière intérieure et d'une plastique digne d'un de ces top modèles sans avoir cette maigreur maladive que j'avais trouvé dérangeante sur les quelques « ombres d'elles-même » qu'il m'avait été donné de croiser dans ma vie. - Dites ! Vous ne seriez pas, par hasard la fameuse Lily de la mode, des laboratoires et que sais-je d'autres....
- Peu importe! Je suis une femme qui fait un rêve décrivant une femme d'un autre temps. Qui porte le même nom que celui que vous lui avait attribué, avec laquelle je parle d'avenir de l'Humanité. La variante est là.Vous, vous évoquez une femme dont vous auriez été l'enfant à laquelle vous vouez une vraie passion. Un passion telle que vous écrivez qu'elle a probablement existé. Cela vous fait dire que les déesses étaient, en réalité, de vraies femmes et qui ont marqué de leur empreinte l'humanité toute entière.... Voilà ! C'est en cela que vous êtes passionnant pour moi.Le soleil était à son zénith. La chaleur malgré l'Alizée, devenait dérangeante.
- Au fait où êtes vous descendu à Bourail ?
- Heu ! J'arrive de Tontouta et je me suis faite conduire, non sans mal, en taxi jusqu'ici après avoir fait le tour des quelques adresses dont je disposais. Hormis un vieux Kanak (C'est bien comme-ça qu'on les appelle?), je n'ai pas reçu un acceuil très chaleureux. Seule la tenancière d'un petit retaurant a confirmé qu'à cette heure vous deviez être à la plage de la roche percée ou à la baie des tortues. Le vieux s'est proposé de m'y emmener. Il m'a simplement dit que vous êtiez un type bien ; Nous sommes allés jusqu'à l'embouchure de la Néra et ne vous trouvant pas là-bas nous sommes montés sur le promontoire et c'est là qu'il vous a vu ; Et me voici.
- Mais j'ai fait réserver une suite au Méridien de Nouméa.
- Hé bien dites donc ! Vous savez que c'est à 170 Kms d'ici.
- Oui !
- Je pars effectivement vers Nouméa où un ami m'attends pour m'héberger. Je peux donc vous raccompagner à votre hôtel.
- Je vous ai dit avoir réservé une suite. Il y a deux chambres, si vous voulez...
- Je sens bien là la chef d'entreprise. Rien ne doit vous résister.
Je
venez de quitter Barbara et toutes mes affaires (Enfin celles aux
quelles je tenais, c'est à dire pas grand chose) étaient dans ma
voiture. Ma présence ici était une sorte d'au revoir au paradis.
Le moins qu'on puisse dire est que j'étais mal dans peau. Barbara
est une femme sympa, douce et admirable en tout point et j'ai
saccagé sa vie en lui annonçant mon départ. Cest une femme que
j'aime bien et c'est ce bien qui a tout foutu en l'air. Elle voulait
vivre simplement et avait trouvé (Enfin) un homme gentil. Elle
n'avait pas perçu mon côté hyper-actif et ma soif d'absolu. Cest
sa simplicité même qui avait provoqué cette érosion. Elle
n'était pour rien dans ce qui lui arrivait et je m'en voulais à
mort.
Elle
prit son regard suppliant ce qui avait pour double effet de rehausser
sa beauté et de m'intimider d'autant que ses phéronomes
commençaient à envahir ma libido au point qu'une érection vînt
mettre une terme à ma défense.
- Nous avons beaucoup de chose à nous dire et mon temps est compté sur cette île magnifique.
J'avais
décidé de reprendre le dessus. - Vous allez commencer par enlever
vos chaussures qui ne sont pas adpatées au terrain. Nous partons
tout de suite. Je prendrai ma décision en route. Elle obtempéra et
se jeta littéralement sur moi pour me plaquer une bise bien appuyée.
- Vous n'imaginez pas à quel point cette rencontre est importante pour moi.
Dubitatif,
charmé, voilà dans quel état j'étais sur le petit chemin de terre
qui nous amenait à la voiture. Cocotiers et pins colonnaires
semblaient indifférents à notre petit déplacement. Je n'avais rien
à attendre d'eux pour m'aider à résoudre la magnifique énigme qui
oscillait derrière moi. J'avais évoqué un rêve récurrent mais ça
devait bien faire deux ans.... Un poème ? Une prose ? C'était
confus. Elle avait vraiment dû fouiller.
Elle :
« Il est exactement comme je l'imaginais, « Peu
importe ce qu’on pourra vous dire, les mots et les idées peuvent
changer le monde. » ça doit venir du cercle des poètes
disparus et ça lui va bien je trouve. En plus il est bel homme du
dedans comme du dehors » songeait-elle pendant cette courte
marche. « Franchement je pensais que ce serait plus difficile.
Un doux génie..... ». Son cœur se mettait à battre.
Lui :
« Bon sang ! Une sacrée belle femme et quel culot.
Qu'est-ce qu'elle peut bien me vouloir.
- Je...
- Je
- Oh pardon excusez-moi
- Non allez-y tirez le premier !
- Qu'est-ce qu'une femme comme vous peut bien vouloir d'un homme comme moi ? Vous débarquez sans crier gare ! Vous me parlez d'un rêve que j'ai dû évoquer une seule fois dans mon blog que personne ou presque ne lit. Vous ne semblez pas être quelqu'un dans le besoin mais vous vous faites déposer au milieu de nulle part certaine que je vous raccompagnerai.
- Alors le paradis s'appelle nulle part. Qu'est-ce que c'est beau ici
Nous
arrivions près des grosses pierres qui empêchaient les véhicules
d'aller plus loin.
- En tout cas, manifestement, vous n'êtes pas équipée pour aller à la plage. Ni même pour venir dans cette nature .
- Cela
vous intrigue ? Moi aussi. Manifestement
vous avez deviné qui je suis et ça me remplit de plaisir...
- Vous êtes une
femme richissime, merveilleusement belle et un seul de vos vêtement
devrait me coûter un an de salaire. Ceci semble indiquer un top
modèle ou une femme manipulant de grosses affaires dans des tas de
domaines et je ne serais pas étonné de croiser en chemin quelques
baraqués chargés de votre protection. Ce qui rend votre demande de
raccompagnement intéressante. Vous ne portez pas de bijoux à
l'exception de ce pendentif aux armes de la Théosophie. Ce
médaillon me met sur la voie de la filiation avec une bégum bien
connue. Vous êtes donc originaire du cahemire, descendante
modernisée des Maharadjhas formée par les anglais et se piquant de
culture française dont vous parlez parfaitement la langue que votre
mère vous a transmise. Je dirais donc que vous êtes la très
puissante Lyli Deleh. Là où je m'interroge c'est pourquoi moi et
ici.
- Bon ! Je
suis vaincue.
- Ne faites pas
attention au bazar.
- J'ai rencontré
Barabara... c'est la première adresse que j'avais. Dit-elle comme
pour s'excuser. Elle m'a reçue froidement mais avec un grande
dignité.C'est elle qui m'a envoyé au petit restaurant où vous
aviez vos habitudes. Je débarque à un mauvais moment. J'y vois un
signe... Vous êtes libre comme l'air....
- Es-t-on jamais
libre ? L'air d'ailleurs n'est pas libre (ça y est il faut que
j'étale ma science) il est généré par une convection entre chaud
et froid. Disons que je suis entre chaud et froid.
- Je peux vous
aider ? Ou le prendre sur moi....
- Non, non !
C'est incroyable ce que l'on peut traîner comme bout de vie avec
soi. Les Jaïns ont finalement raison : renoncer à tout est le
début de la sagesse.
- Vous êtes
jaïniste ?
- Non ! Je
suis trop occidental pour cela mais je suis convaincu que c'est la
première grande philosophie de l'homme. La plus belle en tout cas
car elle prêche le détournement de la matière (Des biens de ce
monde) et l'absolu respect de la Vie sous toute ses formes. En tout
cas elle inspira Bouddha, Christ et bien d'autres jusqu'à Gandhi
lui-même dont le Maître était Jaïn.
- C'est très vrai.
Je me suis , moi-même, beaucoup intéressé à cette religion.
- Allez !
Installez-vous.. Je fis le tour du véhicule pour me mettre au
volant et mis en marche le moteur. - Ca va vous changer des
limousines et des premières classes...
- Disons que c'est
mon côté Jaïn éclat-elle de rire.
- Cela ne me donne
toujours pas une raison tangible de votre présence à mes côtés..
- Le rêve !
Vous vous souvenez....
- Bon d'accord, le
rêve mais un rêve n'est qu'un rêve..
- J'ai lu tous vos
écrits, vos poèmes, vos nouvelles, vos essais, vos articles. Tout
cela a parlé à mon cœur, à mon âme. Vous êtes pour moi
l'humain le plus transparent, le plus clairvoyant, le plus sain
qu'il m'ait été de rencontrer. Plus qu'à mon cœur cela parlait à
mon âme. Enfin, comme vous l'avez écrit quelque part certains
rêves ne sont pas tout à fait des songes sans consistance... Qu'il
y a une mémoire qui parle derrière.
Pendant que nous gravissions la petite route en terre qui menait à cette plage, je pensais à Barbara.
- Vous avez
rencontré Barbara. Vous savez donc que mon rapport avec les femmes
est compliqué. C'est la quatrième femme que je quitte, que je fais
souffrir, qui ne mérite pas ce départ intempestif sans causalité.
J'aime ces femmes et pourtant je les quitte et j'en souffre moi-même
beaucoup.
- Ça je l'ai
compris ! Elles ne sont pas la femme telle que vous la
ressentez en vous. Vous la placez à un autre niveau. Vous la mettez
là où elle aurait dû toujours être. Celle de votre rêve :
la gardienne bienveillante de l'homme et de ses pulsions quand les
rapports de force naissent entre les mâles ; Celle d'avant la
sédentarisation si je suis bien vos écrits...
- Là vous marquez
un point...
- Je connais ces
univers de soumission, de renoncement. Vous savez peut-être que
j'ai 42 ans, que je suis une femme d'affaire richissime que tout ou
presque me réussit . Il y a peut-être, et même surement, de part
le monde des tas de gens (PDG, avocat, donneurs d'ordres boursiers,
secrétaires, administrateurs, convoiteurs, journalistes) qui
attendent de moi un conseil, un ordre, une consigne, un courrier
urgent. Pourtant je suis là, ici avec vous. J'ai un projet qui est
né de mon rêve et de vos écrits. Il mijote et s'élabore depuis
deux ans. Je sais qui vous êtes et vous allez découvrir celle que
je suis. Nous donnerons ensemble à l'humanité le prolongement que
LA VIE a concocté pour notre espèce. Je suis la femme que vous
cherchez désespérément....
- Allon allons !
Nous verrons cela plus tard. Cette route peut-être dangereuse tant
il y a de fêtards inconscients dessus. Vous tombez dans ma vie
comme un météore et vous prétendez être la femme de ma vie alors
que je pourrais être votre père. Des centaines, voire, des
milliers de gens sont des jouets entre vos mains. Sachez que je ne
suis pas un jouet. Vous êtes belle comme le premier jour du monde,
vous êtes riches. Certes , vous avez pris un risque innacoutumé
dans votre société de milliardaire en vous pointant seule ici.
Mais c'est peut-être, me connaisant, un calcul. Oh ! Je suis
un homme et je suis tout prêt à tomber dans le désir que la
chimie de mon corps exacerbe. Alors écoutez-moi bien ! Je suis
tombé mille fois de charibde en Sylla, je me suis relevé mille
fois sonné comme un boxeur vaincu. C'est vrai il y a une autre
petite voix qui parle en moi là, en ce moment, mais il est beaucoup
trop tôt pour l'aborder. Profitons de ces deux heures de route pour
réfléchir en tout cas pour que moi je réfléchisse. Nous nous
arrêterons manger quelque chose à Tontouta ;;;
- Non ! S'il
vous plaît pas Tontouta
- ?????? Heu non
J'ai un staff là-bas qui m'attend. Ça gâcherait tout.
- Vous ête venue
en avion privé ?
- Heu hé bien
oui !
- Bon nous
arrêterons à La Foa alors ! Il y a un resto sympa l'hôtel
Banu... On y mage bien. Je vous invite. Maintenant silence, la
voiture est bruyante, je suis un peu sourd, de plus je ne sais pas
faire deux choses à la fois.
Le long ruban de bitume se mit lentement à accéler sous les roues de mon unique bien... Elle respectait le silence que je lui imposais et c'était bien ainsi.
OooOOOooo
2Les deux rêves.
Nous arrivâmes au restaurant. On entrait côté bar, un nombre incalculable de casquettes étaient accrochées au plafond. La corpulente barmaid, s'affairant au comptoir, nous fit un sourire. Je lui fit signe que nous allions manger. La caisse était à gauche du bar. Un passage etre les deux permettait d'accéder aux salles de restaurant. La première, à droite était manifestement dédiée aux clients de ce petit hôtel de passage et, sur la gauche s'ouvrait une grande salle éclairée par de multiples fenêtres entre lesquelles, sur les murs s'exposaient les souvenirs liés à cet endroit mythique de la Nouvelle-Calédonie. Il y avait un côté vieillot, propret. On se sentait dans une atmosphère intimiste . Sans attendre d'être placé je me dirigeais vers les fenêtres du fond à droite donnant sur une petite route et , de l'autre côté, un mini-marché peut fréquenté à cette heure. Il devait être 12 heures 30. Nous serions tranquillesLa serveuse nous avait suivis avec les cartes sans dire un mot. Nous nous assîmes. Je pris la parole : - Vous désirez un apéritif ?
- Je prendrez un
martini
- Pour moi ce sera
un whisky sans glace mademoiselle.
- C'est un
restaurant de spécialité fruits de mer mais la viande y est
excellente aussi.
- Merci, Michel, je
peux vous appeler Michel ?
- Heu...Oui !
Bien sûr.
- Cela vous donne
le droit de m'appeler Lily.
_ Oh brindille ! Dans la nuit tu es née
Pour que tout brille dans
l'éternité
Ton cœur, ton corps est
en moi
Crois moi crois moi
Tu as vu la feuille
tomber,
L’herbe tendre pousser
Et le grain chassant
l'ivraie
L’homme de toi s'est
enivré
Par toi le blé a poussé
Pour toi le raisin fut
pressé
Brindille ! Mère d'une
grande lignée
Pourquoi tu as laissé le
feu gagner
Pourquoi l'homme a dominé
Et ses dieux t'emporter
Loin… Loin dans les
ombres
N’engendrant que
décombres
J'ai peur de te revoir
De laver ton corps un
soir
De baiser tes lèvres
D’avoir la fièvre
Mais aussi je rêve de te
revoir
Toi qui es partie dans le
noir
Oh brindille Tiklit
Lilith Lumière
Mets le feu au ciel, aux
rivières
Jette tes enfants dedans
Toi seule mérite le
Néant.
Moi j'peux rien seul
J’ai peur j'suis veule
J’suis hommeJ'étais stupéfait. Quand la serveuse revint avec les apéritifs j'étais devenu autiste, hors du monde.
- Avez vous
choisi ?
- …... heu...
Lily ?
- Je prendrais bien
le plateau mais c'est pour deux personnes...
- Banco pour le
plateau. Nous prendrons une bouteille de Tavel pour le vin.
- Et une bouteille
d'eau pétillante s'il vous plaît...
- Vous avez appris
par cœur ce vieux et très mauvais poème que j'ai dû écrire il y
a au moins dix ans dans un instant d'égarement.
- Je connais Gaya
et quelques uns de vos écrits dédiés sans doute à de belles
inconnues. Mais c'est Ticklit qui a fait tilt si je puis dire. C'est
très exactement le nom de la dame de mon rêve qui se déroule
comme un sitcom chaque nuit depuis deux ans. Je dois ajouter que ma
vie en est toute bouleversée depuis. Voilà qui éclaire mon
obstination à vouloir vous rencontrer.
- Parlez-moi de ce
rêve s'il vous plaît ?
- En gros je me
trouve en présence d'une femme sans âge dans une vallée
verdoyante. Elle est très belle et, surtout très changeante tantôt
blonde, tantôt brune tantôt rousse. La couleur de sa peau et celle
de ses yeux change à chaque rencontre. Elle me dit qu'elle a vécu
dans cette vallée il y a des milliers d'années. L'histoire de sa
vie n'est pas banale. Si riche en rebondissements et en accumulation
de savoir qu'elle fit renaître son clan disparu... Mais je vous
raconterai cela plus tard. Elle me dit que le mythe des déesses a
commencé avec elle et certaines de ses descendantes. Elle me dit
s'appeler Ticklit. Elle donne une interprétation différente de la
vôtre à propos de son nom. Eau pétillante. Dit-elle, un sourire
illuminant son visage. Depuis c'est ma boisson référante.
- Et vous vivez
cela depuis deux ans ? Nuit après nuit ? C'est
intéressant mais ce n'est qu'un rêve....
- C'est ce que je
pensais au début. Je m'en accomodais très bien d'autant que cette
histoire m'éloignait tant de mon monde des affaires que mon sommeil
gagnait en qualité. Je dois vous avouer que ce fut et c'est,
encore, déterminant dans la façon de conduire mes sociétés et
d'en créer de nouvelles. Le plus troublant n'est pas là :
Elle me donnait, au fil de son récit une foule de détails qui
m'incitât à m'intéresser à ce que disait la science de cette
période entre 20 et 30 000 ans avant notre ère. Je suis devenu une
boulimique des bouquins, de thèses universitaires et de tout ce qui
pouvait avoir été écrit sur cette période. C'est comme cela que
je suis tombé sur vous et sur votre interprétation du rôle de la
femme d'avant la sédentarisation et l'émergence de l'agriculture.
- Vous êtes bien
la seule à vous être intéressée à cela hormis quelques
associations féministes et des nanas qui se prennent toutes pour
des Lilith sur le versant, très contestable de la déesse
diabolique première femme d'Adam qu'il fit jeter de l'Eden
parcequ'elle était l'égale de ce premier homme et qu'elle voulait
partager en égale l'acte sexuel en prenant son plaisir sur l'homme.
Cela va vous paraître trivial mais ce qui m'a poussé dans une
direction nouvelle c'est la profusion de films contemporains qui
montre la femme assise sur l'homme couché sur le dos et qui prend
son plaisir. C'est devenu une vraie référence scénique de
l'érotisme cinématographique. Hors c'est cette position (que je
trouve fort agréable si vous voulez bien me le pardonner) qui valut
dans la Bible des Hébreux à Lilith son châtiment. Leur dieu a
donc fabriqué une nouvelle femme soumise à lui parce qu'issue de
lui. Je n'ai pas accepté cette version car j'en savais assez sur la
préhistoire et le rôle qu'à pu jouer la femme durant cette longue
étape que fut celle des chasseurs cueilleurs.
En ce qui concerne mon rêve, qui revient de temps à autre agrémenter mes nuits, il n'est pas comme le vôtre (Un sitcom comme vous dites). Je suis un des fils de cette Ticklit et du chef du clan. Je dois aller affronter le plus dangereux de nos frères animaux (Cela se passe évidemment dans un contexte animiste) l'Ours, afin de parfaire mon initiation pour devenir un homme et le futur chef du clan. Voilà !
Elle eût un bref sourire quand je la remerciais et claironna un « bon appétit » qui résonna dans la salle presque vide. Ce qui eut pour effet de faire se lever les têtes des deux autres tables occupées. J'eus droit à quelques signes amicaux.
Nous nous mîmes à manger lentement en commentant de temps à autre l'extrême fraîcheur des produits.
- Tout a été
pêché cette nuit par les tribus avoisinantes. Si je comprends bien
je vais de voir siffler la bouteille de Tavel en solitaire fis-je
remarquer avec humour.
- Non non !
Pas question c'est pour moi !
- Elle éclata de
rire – N'oubliais pas que je suis votre mère dans nos rêves et
je suis venue déloger mon fils d'un lieu paradisiaque pour
l'entraîner dans une... Heu... Disons aventure. Son regard se
troubla en prononçant ce mot chargé de multiples sens.
- Si vous êtes
Lilith je suis foutu d'avance, Dis-je avec un semblant d’aplomb
pour atténuer l'allusion.
- Dans une certaine
mesure je suis cette Lilith mais du bon côté celui que vous
défendez. Je vous trouvais très séduisant dans vos écrits et
notre rencontre ne dément en rien mes premières sensations si vous
voulez tout savoir.
- …..... je me
plongeais dans le décorticage d'un crabe de palétuvier afin de
masquer le doux malaise qui s'emparait de moi. - Vous n'avez pas
touché au crabe c'est le meilleur. Nous finîmes le repas dans un
silence quasi total. J'ai hâte....
- J'ai hâte de
reprendre la route. C'est ce que vous vouliez dire ? Le repas
est excellent mais bon ! Allons-y !
- Tout va bien
Michel ? Sous-entendant que notre frugalité avait un rapport
avec la qualité du repas. Ne vous inquiétez pas, c'était
délicieux mais une affaire importante nous attend à Nouméa. Elle
sourit et replongea dans ses calculs. Lily était déjà sagement
assise dans le 4X4. Il y faisait une chaleur étouffante.
- Ne croyez pas que
je vous mets le grappin dessus. Insista-t-elle alors que je
m'installais au volant. Je démarrais, ouvrais les vitres et me
dégageais prudemment du parking.
- J'en ai pourtant
l'agréable impression dis-je dans un souffle. Pardon pour la
climatisation.... Elle est en panne.
- Si ça ne vous
ennuit pas nous ferons une halte au bureau de piste de l'aéroport ?
- N...On !
Vous êtes venu avec un avion privé ? Oui, mon pilote attends
de mes nouvelles pour établir son plan de vol. Il y a quelques
visites techniques à faire sur l'appareil et il attend mon aval
pour repartir sur Sydney et je crois que l'hôtesse aimerait bien
rester quelques jours ici ce qui implque une petite discussion avec
la P.A.F.
- Vous n'avez pas
de cellulaires ?? M'étonnais-je.
- Il est resté
dans l'avion. Rit-elle.
- Vous voulez dire
que depuis tout ce temps ils attendent ?
- Rassurez-vous ils
ont l'habitude. Et puis le X8 est le tout dernier appareil de chez
Dassault alors j'imagine qu'il doit y avoir la moitié du personnel
de l'aéroport à tourner autour ou à vouloir le visiter.
- Je voudrais bien
voir ça moi aussi.
- Rassurez-vous !
Je pense même que nous aurons rapidement l'occasion de l'utiliser
ensemble..... Puisque … Rien ne semble devoir vous retenir ici.
- Oula ! J'y
ai mes enfants, mes amis et je suis fortement attaché à la
Nouvelle-Calédonie.
- Je vous concède
que cet environnement est merveilleux. Enfin ! Nous reparlerons
de tout cela.
Nous nous remîmes en route sans échanger un seul mot si ce n'est une remarque de ma part sur le coût de ce fabuleux appareil que le commandant de bord m'avait fait visiter. Elle avait répliqué par un « C'est sans importance. Il est très sécurisant, silencieux, confortable, rapide et avec un long rayon d'action c'est ce que j'attendais de ce moyen de déplacement. »
Nous arrivâmes à Nouméa sans encombre. A cette heure de l'après-midi les rues n'étant pas encombrées nous parvîmes rapidement au Méridien. Je garais la voiture sur le parking en contre-bas, à droite du grand rond-point d'accueil donnant sur l'entrée monumentale.
- Mon hôtesse a
déjà dû faire déposer mes bagages, je file à la réception.
Dit-elle en descendant du véhicule. Rejoignez-moi à la
réception... Elle n'avait récupéré qu'une petite valise de
cabine à Tontouta ce qui m'avait surpris. Elle m'attendait au
comptoir. Elle me fit un signe et, parlant un peu fort (afin que
j'entende sans doute) dans ce temple du tourisme international.
- Lydie n'est pas
encore là, mais j'ai la clef, en me montrant la carte magnétique.
Je m'emparais de son petit bagage et nous suivîmes un garçon
d'étage parfaitement intimidé. Il avait sans doute été brieffé
par sa direction par l'importance du personnage et (Ce que j'appris
plus tard) par la longueur de la location de la suite (3 mois).
- Ce ne serait pas
le nataïwatch par hasard ?
- Heu si Monsieur,
vous connaissez.
- Disons que mon ex
et nos enfants ont des liens particuliers avec vos parents à force
d'y être allé.
- Vous êtes M.
Blanchard ?
- Pour ne rien vous
cacher jeune homme.
- Oh oui !
J'ai bien connu Serge et sa tante Valy. Je suis un fan des émissions
de Julie. Je suis musicien à mes temps perdu et elle donné un
sacré coup de pousse au groupe avec lequel je joue. Elle est
adorable.
- Oh !
J'aimerais bien connaître votre descendance, s'infiltra Lily ????
- …....
- Bon ! Michel
tu peux prendre tes quartiers pour trois mois ici. C'est réservé,
tous repas compris. J'aurais à m'absenter mais j'y reviendrai le
plus souvent possible. Je passerai à une réservation annuelle si
tu acceptes mes propositions et participe à mes projets qui vont
tous dans le sens que tu connais déjà un brin me dit elle avec un
clin d'oeil appuyé. Le jeune Kanak qui patientait, un peu en
retrait,pour faire découvrir à la belle toutes les astuces
électroniques et pratique de l'appartement, leva le pouce
accompagné d'un immense sourire entendu. Bien sûr il
s'empresserait de dire à sa direction que ça pourrait bien être
une suite à l'année.
- Comment vous vous
appelez, dit-elle, s'adressant au garçon.
- Heu ! Eugène
Madame mais vous pouvez m'appeler Fot. C'est le surnom que m'a donné
mon père pour rendre hommage à un ami de la faille qui est juge.
Un bon juge malgré son handicap qui a beaucoup aidé ma famille.
Votre dame, Monsieur Michel m'a elle-même « gommé »
une dyslexie bien entamée ce qui m'a beaucoup aidé par la suite.
- Hé bien Fot ,
vous serez mon majordome (En lui glissant un billet de dix mille
francs dans les mains. Vous veillerez à notre tranquilité et ne
communiquerait notre accessibilité qu'à ceux que nous choisirons
et, SURTOUT PAS ? Appuya-t-elle aus journalistes de tous poils
qui voudront savoir ce que je fabrique ici. Je compte sur toi aussi
Michel.
- Tu n'échapperas
pas à quelques invitations de notables ou de politiques. La
connaissance d'une telle fortune dans nos eaux ne leur a déjà pas
éhappée.
- Bon, on verra
mais tu es mon seul et unique investissement ici... Du moins pour
l'instant.
- Banco pour la
seconde chambre mais elle aurait mieux convenue à ton hôtesse
non !
- Ne t'inquiètes
pas pour elle, elle a une carte de société et n'est pas très loin
de nous.
- Vous pouvez nous
laisser eug... Fot j'ai l'habitude de ce type de prestation et c'est
assez standard. Passez bien les consignes....
- Merci madame !
Il en oubliais les consignes d'onctuosité liées à son emploi.
J'ai été chez vous avec maman quand vous étiez encore là
Monsieur Michel...
- Appelles moi
michel s'il te plaît, maintenant je me souviens du petit gaillard
timide que tu étais à l'époque.
- Il s'eclipsa en
refermant doucement la porte en montrant le billet à Lily illuminé
par un grand merci silencieux.
Lily extrait un dossier de son bagage qu'elle avait ouvert sur le lit qu'elle me confia.
- Si tu le permets
je vais prendre une douche et me changer. Tu pourra faire
connaissance avec notre Ticklit.
- Bon je vais
chercher quelques affaires dans le Sportage et je m'installe dans le
salon pour te lire. Alors prends ton temps. Je prendrais la suite
dans la salle de bain
- N'oublie par la
carte clef ! Abuse du mini bar en revenant... J'ai tendance à
traîner dans un bain chaud...
- OK !
- Robert ?
C'est Michel
- Alors tu
arrives ? Heu je t'appelais pour te dire que j'ai trouvé un
logement. Vous ne serez pas dérangés
- tu ne dérangeais
pas tu sais Mireille se faisait un plaisir de t'accueillir. Elle va
être déçue.
- Je te rappelle,
elle sera pas déçu de mon invitation car je tiens à vous
présenter quelqu'un. Vous êtes libre demain soir ?
- Heu oui !
Vers vingt heures. Parfait ! Je vous sonne ce soir. Bises
fraternelles.
- Tchao !
Grand rêveur devant l'Eternel
- Devant l'éternité
tu veux dire vieux provocateur. Il rit à gorge déployée et
raccrocha. Il devait être en rendez-vous.
- Après être
retourné j'entrais dans une chambre au hasard et jetais le sac sur
le lit. DE retour dans le salon le dossier jaune vif trônait sur la
table. Sur la page de garde, un gros titre marqué au feutre rouge :
ma rencontre avec Ticklit.
Et ma plongée dans l'univers de « sa » Ticklit commença. Le texte était dactylographié et de nombreuses annotations figuraient dans une marge assez grande. Un écriture fine marquait des passages qui renvoyaient en marge à des références livresques ou des noms. Elle vérifiait tout et marquait son accord ou sont désaccord par des + ou des – avec un « A vérifier » marqué au sylo vert puis d'un « vérifié » marqué au stylo bleu cette fois. Les annotations avaient été écrites au crayon à papier 2b où l'on distingait des marques de gommage. Je me plogeais donc dans cette histoire avec, je dois bien l'avouer une certaine apprehension : était-ce bien l'histoire de ma mère du temps du rêve....
3chapître 3 Ticklit version Lily
Les
eaux froides du lac ne semblaient avoir aucun effet sur elle. Comme
tous les matins, elle s'avançait dans l'eau sans aucune hésitation.
Elle choisissait toujours ce moment privilégié du lever de soleil.
Ticklit adorait entrer dans l'eau en marchant vers le soleil. Il
l'attendait, elle avait rendez-vous avec lui.
Elle
avait deux enfants, un garçon, une fille mais son corps mince et
vigoureux n'en n'avait gardé aucune trace. Ses seins fermes se
laissaient caresser par la lueur solaire. Ils semblaient tendus vers
elle. Sa longue chevelure noire irisée de reflet cuivrés
encadraient un visage volontaire, parfaitement dessiné illuminé par
un sourire presque constant que ses yeux au bleu ciel profond, si
inattendu dans le hâle sombre de sa peau, renforçaient. Il y avait
un tel appétit de vie chez cette femme, pourtant déjà âgée d'une
quarantaine d'année, qu'elle semblait briller de l'intérieur.
Quand
l'eau, dans laquelle elle s'enfonçait lentement, atteint son pubis
elle eût un léger frémissement. Elle émis un chuintement aspiré
entre ses dents manifestant ainsi son plaisir. Son corps frémit tout
entier et elle jeta son corps nu dans l'eau glacée.
Non
loin de là, près du feu qu'un vieux avait ranimé, son homme la
contemplait. Abandonnant momentanément la vérification de ses
sagaies. Comme tous les matins les chasseurs attendaient patiemment
que le chef ait fini de "préparer ses armes". Tous
savaient que ce n'était qu'un prétexte pour rester un moment par le
regard avec sa femme prenant son bain. Le mot amour n'existait pas
encore dans leur langue pragmatique mais il était bien là;
solidement ancré dans le cœur de l'homme et même dans celui de son
père et de son ami. Il vécurent tous trois une aventure
extraordinaire en suivant Ticklit mais pour des raisons bien
différentes : le père parce qu'il avait compris combien cette
femme, qui avait surgit de nulle part dans leur tribu, était
extraordinaire de connaissances et d'intelligence. Le fils, lui,
était tombé follement amoureux. ce qui ne finissait pas d'étonner
ses femmes et toutes les femmes du clan qui finirent par nourrir une
jalousie telle qui amena une profonde et définitive rupture dans la
tribu. Quant au chasseur et ami c'était simple : il ne concevait pas
de vivre, de chasser loin de son chef. Et, il faut bien le dire, il
nourrissait un désir puissant pour Ticklit. De temps à autre elle
acceptait de calmer les ardeurs sexuelles du jeune chasseur, voire
même, du père sans que son homme ne s'en offusque. La morale
n'avait pas encore de prise à ce moment de l'histoire de l'humain.
Ceci se déroulait, il y a 20 000 ans, quelque part vers les sources
de l'Indus, dans une vallée d'altitude luxuriante et bien garnie des
fruits et herbes diverses. Le lieu était tellement isolé par de
vastes forêts et une falaise abrupte qu'une profonde quiétude
habitait l'ensemble du petit clan reconstitué par Ticklit et ses
trois hommes. Mais le clan qu'elle pensait rejoindre avait, lui,
complètement disparu. Au début, elle fut déroutée et même
effondrée de ce constat. Mais, après tout ce qu'elle avait vécu,
elle se reprit bien vite et décida d'installer sa petite famille
ici. Elle s'abandonnait de temps à autre à une profonde réflexion
sur les causes de « l'effacement » de son clan d'origine.
Elle se promit de faire en sorte que le sien perdure et se déploie
pour longtemps. Certes, son homme était le chef mais c'est elle qui
avait le pouvoir...
Ticklit,
petite source chantante, était née ici, sur ce plateau
paradisiaque. Son clan installé là depuis des dizaines (Sans doute)
de générations avait élaboré quelques principes de base
extrêmement sages pour la pérennité du groupe et basé sur un bon
sens que la quiétude du lieu avait exacerbé. L'un d'eux était
d'éviter la consanguinité. Quand un couple s'enrichissait d'une
fille, il devait quitter le plateau avec elle dès les premières
menstrues et s'arranger pour que l'enfant soit engrossé par des
humains "d'en bas". Ordinairement cela prenait deux ou
trois ans. La petite famille devait ensuite revenir en prenant soin
de ne pas être suivie pour ne pas révéler à quiconque l'existence
de cette vallée.
Deux
événements ont présidé à la destinée de Ticklit : ses règles
sont apparues très tard. Elle devait avoir treize ans.
Elle
avait donc eu le loisir de mémoriser les arcanes et les règles de
son clan.
Son
père, un homme astucieux et très respecté pour son intelligence,
avait cependant une idée folle dans la tête. S'il avait une fille,
il ferait en sorte qu'elle apporte le meilleur sang possible au clan.
Il avait donc décidé qu'il choisirait lui-même le géniteur et
qu'il faudrait donc en rencontrer beaucoup et le plus loin possible
pour pouvoir opérer une sélection.
Quant
à sa maman, elle était la douceur et la patience faite femme.
C'était une femme extraordinairement belle. La peau claire, le
cheveux cuivré, elle faisait le bonheur de tous les enfants du clan
qu'elle emmenait à la cueillette des baies ou au ramassage du bois
mort dans les forêts alentour. Elle leur apprenait à regarder la
nature dont le cœur battait autour d'eux et à respecter la faune
qui s'agitait de la cousine fourmi à frère tigre. Elle vouait un
amour absolu pour son homme et l'aidait du mieux qu'elle pouvait
quand il voulait mettre en œuvre une idée, aussi bizarre soit-elle.
Avant Ticklit elle a eu trois garçons désormais intégrés tous les
trois au groupe de chasseurs. Quand elle dut se séparer du dernier,
elle pleura beaucoup. La petite fille est donc arrivée dans la joie
d'une mère heureuse que le vide créé par le départ des garçons
soit comblé. Ravie que ce soit une fille car elle pourrait la garder
beaucoup plus longtemps auprès d'elle.
Le
sang coulant entre les cuisses de la petite, le père et la mère se
préparèrent à partir. Papa réunit ses meilleures sagaies et
quelques objets pour assurer leur survie. Les choses auxquelles il
tenait le plus étaient son percuteur pour se fabriquer les silex
tranchants, un petit bois de cerf pour affiner le tranchant des
couteaux et pointes de lance et deux bouts de bois l'un très dur et
l'autre tendre pour pouvoir allumer du feu. Enfin une panse de chèvre
qu'il pouvait remplir d'eau. Quant à Maman, elle, elle disposait
d'un tranchant d'obsidienne qui lui servait pour la cueillette, la
découpe de la viande et le raclage des peaux qui serviraient à les
vêtir ou à clore les abris de branchages. Un grand bol, patiemment
taillé dans un bois très dur, servait à préparer les repas.
Le
jour du départ, tout le clan se réunit pour fêter leur départ et
leur souhaiter bonne chance. Tous pleurèrent quand le père, déjà
plein de rêves pour sa fille, se leva et donna le signal du départ.
Ils perdaient avec le départ du couple, même si ce n'était que
momentané, un des fondements de leur organisation, de leur unité et
de leur stabilité sociale. Le grand Ancien du clan vint nouer un
petit bracelet fait de fibres de lianes tressées au poignet du père.
Ceci signifiait que le lien n'était pas rompu par ce départ et que
le clan les attendait tous les trois et sûrement quatre au retour.
Ticklit
bouillait d'impatience de partir. Elle n'avait pas encore bien
compris l'objet de ce départ mais, ayant hérité de la curiosité
de maman et de la vivacité de papa qui l'avait entraîné comme s'il
s'agissait d'un garçon à se préparer pour la chasse, elle
savourait ce moment.
Aucun
des trois ne s'attendaient à faire un voyage si long que ni papa ni
maman ne reverraient cette vallée. Surtout que Ticklit deviendrait
une telle référence en terme de survie et de bonne vie du groupe
qu'elle constituerait qu'elle donnerait naissance à un mythe tenace.
Quelque
part dans un lointain passé, près du grand lac, deux ombres
s’éloignaient. Absorbées par le noir qui régnait au-delà du
halo de lumière dispensé par le grand feu du campement. Elles ne
laissaient, derrière elles, quasiment aucune trace. Les hommes
dansaient autour de la lumière chaude du foyer, frappant puissamment
le sol de leurs pieds. Les silhouettes devenaient incertaines tant la
poussière montait autour d’eux. Les femmes, debout, rangées en
deux lignes, scandaient une mélopée qui rythmait le pas des hommes.
Leurs vêtements étaient faits d’écorces longuement battues et de
tresses de feuilles de palmier.
Le
Chef ne participait pas à la danse des hommes. Il était assis sur
un tronc d’arbre et regardait, perplexe, le chaman qui frémissait
sur le sol et roulait des yeux fous de fatigue, à quelques pas de
lui.
Perplexe,
il pouvait l’être puisque le sorcier en une seule sentence le
privait des sages conseils de son père et de la pétillante
intelligence de sa deuxième femme.
GRAND
LEZARD et TICKLIT étaient les ombres avalées par la nuit. Les
esprits avaient parlé par le corps du chaman. Même le chef ne
pouvait s’opposer à ce bannissement car tout le clan avait besoin
des eaux d’au-dessus pour que les arbres fassent, à nouveau, des
graines et que les grands troupeaux nourriciers cessent d’aller et
venir à la recherche de maigres pâturages.
Son
visage était impassible comme il se doit pour un chef.
Son
regard perdu dans les nuées d’étincelles du grand feu trahissait,
cependant, une forte émotion interne. Quelques hommes du clan, qui
lui étaient plus proche à la chasse, mêlés aux autres dans la
ronde, jetaient, de temps à autre, un coup d’œil inquiet sur lui.
Ils savaient que leur chef était capable d’aller prendre ses
pointes et ses peaux et de partir pour rejoindre TICKLIT et GRAND
LEZARD. Ils savaient aussi que si le chef partait bien des problèmes
viendraient troubler l’ordre du clan du hurleur. Alors à chaque
révolution autour du feu en passant devant Lui, ils jetaient un coup
d’œil pour voir s’il n’avait pas bougé dans un sens ou dans
l’autre, si son regard avait retrouvé sa vivacité et sa sévérité
habituelles. La nuit ainsi passa jusqu’à l’épuisement des
participants.
L’air
s’éclaircit progressivement. Le campement était un grand enclos
circulaire fait de branches d’épineux posées les unes sur les
autres. Des huttes sommaires, recouvertes de peaux, constituaient les
habitations dont les entrées étaient toutes tournées vers le grand
foyer central. Trois grands arbres couvraient de leur ombre,
bienvenue dans la journée, une bonne partie de l’enclos.
Le
chef s’était installé dans une fourche de l’arbre. Il ne
dormait pas. Sous lui, le clan commençait à s’agiter. Des femmes
revenaient de la mer poissonneuse portant une peau chargée d’eau.
Après avoir franchi, non sans avoir perdu une bonne quantité de
liquide, le petit passage aménagé dans la muraille de branches,
elles allèrent déverser leur précieux contenu dans un grand trou
qu’une pierre avait creusé dans une roche plate. Pendant que
certains s’activaient à relancer le feu, d’autres extrayaient
des galets qui avaient chauffé sous le foyer encore brûlant. Avec
de grosses branches ils roulaient les pierres jusqu’au trou et les
jetaient dedans. Ce cérémonial de l’eau chaude les faisait rire à
chaque fois.
Le
chef, dans son arbre, grogna. C’est TICKLIT qui leur avait appris
cela et bien d’autres choses encore. Quand elle était encore là
et pas plus tard que le jour d’avant, les cris et les rires le
faisaient se retourner vers elle pour lui montrer son bonheur et sa
fierté qu’elle soit parmi eux.
Maintenant
elle n’était plus là et ceux de son clan répétaient les gestes
qu’elle leur avait appris et c’était comme si elle n’avait
jamais été là pour eux. Ils s’esclaffaient, se tapaient
bruyamment sur les cuisses, imitaient le chuintement de l’eau au
contact des pierres brûlantes, jetaient les graines racines et
morceaux de viande dedans. Le chef grogna de nouveau.
Un
de ses chasseurs s’était aventuré près de la hutte du chef. Ne
voyant que la femme et les petits dedans, il jaillit au milieu des
autres en coassant comme les gros oiseaux sombres mais les autres ne
cessèrent pas de rire. Ils pointèrent du doigt en direction du chef
… Silencieux et solitaire sur sa branche. GRAND LEZARD lui avait
demandé de ne pas les suivre et de veiller sur le clan. Son père
était un homme sage et pondéré. Comme ancien il exerçait une
grande influence lors des conseils. Un jour, certains vieux avaient
souhaité que TICKLIT devienne la shaman du clan. GRAND LEZARD avait
dû user de toute son habileté pour que la décision ne soit pas
prise.
Le
chef alla voir son père et lui demanda pourquoi avoir refusé à
TICKLIT l’honneur d’être le lien entre les esprits et le clan.
GRAND LEZARD l’entraîna hors de l’enclos, le pris par les
épaules et, plantant ses yeux sombres dans ceux de son fils, lui dit
: « Es-tu sûr de vouloir cela ? Ne vois-tu pas que les femmes son
jalouses et que les vieux se méfient de ses vastes connaissances ?
Mérites-tu
d’être chef et de partager ta couche avec elle si tu ne vois pas
cela ? Ressaisis-toi mon fils. En la faisant shaman ils l’obligent
à s’éloigner du clan pendant de longues lunes en profitant, de
temps à autre, de son savoir. C’est cela que tu veux pour toi ? Le
shaman, dans sa solitude, parle aux esprits mais il croise aussi la
route de tout ce qui est affamé. C’est cela que tu veux pour elle
? » Le chef posa la main sur la poitrine de GRAND LEZARD : « Je
n’ai pas fini d’avoir besoin de vous deux » Murmura-t-il en
guise de réponse. Puis ils retournèrent au camp, l’esprit clair.
Perdu
dans ses pensées le Chef changea de position et se cala dans une
fourche. Allongé sur les branches, le regard perdu dans la voûte de
feuilles, il eût une pensée triste : « A quoi bon s’occuper de
ces femmes et ces hommes qui m’ont privé de ce que j’ai de plus
cher. »
Il
les imaginait, marchant côte à côte, son père, le corps mince aux
muscles déliés, la peau sombre, ses longs cheveux noirs rassemblés
et serrés par une écorce d’arbre à peau blanche, Elle….. Elle,
jeune femme claire de peau et feu de chevelure. Elle, qu’il avait
trouvé dans la forêt il y a bien des lunes, pendant son initiation
de chef. Merveilleuse femelle à la démarche étrangement légère,
les sens toujours en éveil, toujours souriante, toujours active elle
en savait des choses et encore d’autres que lui et son clan ne
connaissaient pas…
Oh
! Oui, il les imaginait bien… Son père boitant légèrement et
s’appuyant de temps à autre sur ses piques de chasse, et Elle,
ondulant sur le sol comme les poissons glissent dans l’eau
claire….. Peu à peu l’émotion faisait place à de la
détermination : il les rejoindra.
«
Il viendra ! Je suis sûre qu’il viendra, …. » C’était devenu
une obsédante musique dans la tête de TICKLIT. Elle pensait au
Chef. Le connaissant, elle n’imaginait pas qu’il resterait loin
d’elle.
Ses
parents, dès sa naissance, avaient quitté ceux qu’ils appelaient
« les rieurs ». Ils appartenaient à ce clan mais, dès que la
petite TICKLIT vint au monde, la coutume voulait qu’au premier
enfant femelle, les parents aillent à la recherche d’un mâle. Son
père décida qu’ils iraient au plus loin du loin pour trouver le
mâle convenable. Ils errèrent ainsi douze hivers laissant l’astre
brûlant, à son réveil, du côté de la main qui ne faisait pas le
salut de paix. Leur savoir permit d’éviter bien des pièges et de
trouver nourriture et lieux de repos bien protégés.
La
plus part des Rieurs ne s’éloignaient pas des hauts plateaux où
le clan vivait. Quand il fallait trouver compagne ou compagnon pour
leur première fille, ils appliquaient la même règle. En général
deux hivers suffisaient. Tout le clan se réjouissaient de voir le
couple rentrer augmenté d’un jeune qu’ils avaient invariablement
échangé contre quelques connaissances comme allumer facilement du
feu, réduire une fracture tresser un panier et une multitude
d’autres choses que beaucoup de clans dans les vallées et les
plaines du bas ignoraient totalement.
Le
père de TIKLIT, lui, était un peu fou. Le fondement de cette
coutume était connu de tous : il fallait aller chercher d’autres
reproducteurs car il n’était pas bon de rester entre soi sur les
hauts plateaux. Donc son père en avait conclus que plus il irait
loin mieux ce serait. Ce qui avait bien fait rire tout le monde. Mais
après cinq ou six hivers tout le monde décida qu’il avait emmené
femme et enfant plus loin que loin. C’est ainsi que le clan, quand
il se réunissait dans le lieu des mots, évoquait les trois qui vont
loin avec gaieté. On sentait, cependant, que certains évacuaient
leur inquiétude par cette évocation. Ils riaient un peu plus fort
que les autres. Il en est même qui allaient, de bon matin, crier les
mots les désignant face aux grandes et neigeuses montagnes attendant
en retour que les montagnes disent elles-mêmes les mots. Ainsi
pensaient-ils que, de loin en loin, les mots arriveraient jusqu’à
eux.
Courageuse,
sa mère, autant que TIKLIT s’en souvienne, ne fit jamais aucun
reproche à son père. Ils marchèrent pourtant si longtemps,
tellement longtemps……. Ils croisèrent des clans de temps à
autres car ils suivaient, comme les autres, des chemins propices à
la cueillette et à la chasse. Quand il n’y avait pas d’autres
solutions le père pratiquait la petite chasse ou nourrissait sa
famille avec les restes de gibier que les longues dents laissaient
derrière eux.
Ses
parents étaient parfaitement organisés, ils avaient tant
d’ingéniosité que TIKLIT n’imaginait pas de vie différente.
Dès l’âge de sept ans, quand ils croisaient d’autres clans,
elle était souvent choquée par leur saleté, leur rudesse et
l’étrangeté de leur langage. Les filles étaient souvent
regroupées au milieu des femmes et les garçons venaient grogner
sous son nez. Par deux fois, elle faillit perdre contenance et se
battre avec les garçons mais ses parents intervinrent à temps. Ils
arrivèrent en riant. Attrapant TIKLIT par les hanches, sa mère la
soulevait pour l’emmener un peu plus loin. L’enfant pleurait de
n’avoir pas pu donner une leçon à ces petits d’hommes. Grâce à
l’enseignement de son père, elle était sûre de pouvoir en
remontrer à des plus grands. Elle avait même affronté le regard de
longues dents alors qu’elle se baignait dans une mare. Il était
venu si prés qu’elle avait senti sur son visage son souffle chaud.
Elle ne bougea pas de l’eau comme son père le lui avait appris.
Elle souriait et regardait longues dents comme si sa mère était
devant elle. Le félin tourna autour d’elle plusieurs fois, la fixa
une dernière fois, gratta le sol en s’étirant. Il lapa quelques
gorgées d’eau rapides puis s’en alla en respirant fort et en
feulant de temps à autre. Après de longs instants, elle se décida
à sortir de l'eau et courut, sans même prendre le temps de remettre
son pagne, jusqu'au campement.
Ses
parents, accroupis, triaient des fèves, des graines, des racines,
des mousses, des champignons. Ils préparaient ainsi la leçon pour
TIKLIT et le repas.
Son
père la vit le premier. Son sourire fut vite effacé par une moue
interrogative et un « hé? » qui fit lever la tête de sa mère.
TICKLIT arriva si vite dans ses bras qu'elle n'eût pas le temps de
se lever et elle tombèrent toutes les deux à la renverse. Les
adultes examinaient l'enfant sur tout le corps pendant que la petite,
essoufflée, tentait entre deux hoquets de raconter son aventure. Son
père éclata d'un de ces rires géants dont il avait le secret. Ce
qui ne plût ni à TIKLIT, ni à sa mère qui prit une mine
renfrognée. Il parla : « L'eau est un lieu de paix, enfin
presque... TIKLIT a bien appris à faire.... Et..... (Il repartit à
rire) Grande dents n'avait pas faim. Ha ! Ha ! Ha ! » Son rire finit
par vaincre la peur. Les femmes qui, à leur tour, se mirent à rire
de bon cœur. TIKLIT pensa que le rire était bon pour évacuer la
peur.
Au
gré de cette longue marche décidée par le père il arrivait qu'un
clan les accepte et cette intégration bénéficiait à sa famille
autant qu'à leurs hôtes. C'était un échange de techniques et de
savoirs, voire, d'artifices de langage qui enrichissait tant la
famille de TIKLIT que cette générosité naturelle, souvent payée
de retour par de nouvelles connaissances, générait un pont entre
des groupes humains très éloignés les uns des autres.
Bien
entendu, la petite, pétillante d'intelligence et curieuse de tout,
emmagasinait tout cela et transmettait ses propres conclusions de
concert avec ses parents.
Père
avait une profonde connaissance du ciel et des mouvements de la lune
héritée de son clan. Il l'avait partagée avec sa femme qui, à son
tour l'avait transmise à TICKLIT. Tant et si bien que tous trois
savaient parfaitement mesurer le temps.
Il
advint qu'un jour mère finit par exprimer le mal du pays et le
manque de leur clan. Père se défendit en arguant du fait qu'ils
n'avaient pas encore rencontré le mâle destiné à leur fille. «
En as-tu rencontré un qui pourrait profiter au clan ? » Disait-il
en souriant. Pour lui il s'agissait d'une sorte de quête qui, au fur
et à mesure de leur progression, l'embarquait dans un rêve. Celui
de rencontrer un groupe plus éclairé encore que le sien. Peu à peu
une tension, légère mais présente, s'installa dans le couple. Si,
l'un comme l'autre, s'employaient à épargner TIKLIT, la petite
n'était pas dupe. Elle se rendait bien compte que père était moins
attentionné, que les marches étaient plus longues et qu'ils
commençaient à marcher vers le soleil.
Du
haut de ses douze ans elle se promit de tout partager avec l'homme
que son père lui choisirait. Elle se sentait devenir femme et son
potentiel de connaissances acquises dépassait largement tous ceux
qu'elle rencontrait sur son chemin y compris les adultes. Une année
d'errance se passa encore jusqu'à ce que le drame se produise. Alors
qu'ils campaient dans une région marécageuse père fut mordu par un
serpent. Mère voulu intervenir pour protéger son homme pendant
l'attaque et fut mordu à son tour. La petite fille mit toutes ses
connaissances pour tenter d'apaiser leurs souffrances mais rien n'y
fit. L'un comme l'autre connurent d'atroces souffrances. Père eût
le temps de dire à sa fille : « tourne le dos au soleil levant et
marche jusqu'à retrouver l'endroit où nous avons changé de route.
Là tu laisseras le soleil sur ta main qui salue et tu pourras
retrouver notre clan. En chemin tu trouveras, peut-être, un homme
qui te convient. Ramènes le avec toi pour qu'il te protège. Le clan
l'acceptera. »
Elle
lui sourit mais ne répondit pas. La dernière nuit qu'ils passèrent
tous trois ensembles ne fut qu'un concert de gémissement et une
éprouvante chaleur que sa mère lui transmettait par la fièvre. «
Fais ce que t'as dit père. » furent ses derniers mots. TIKLIT resta
prostrée plusieurs jours auprès de leurs dépouilles jusqu'à ce
que l'odeur devint insoutenable et que des animaux et insectes
commencent à s'approcher dangereusement, attirés par ces cadavres.
Elle
comprit deux choses : La mort était injuste car elle se retrouvait
seule. La vie, que ce soit des frères animaux ou d'elle-même,
pouvait et devait poursuivre son cours. Sans plus se poser de
questions elle entrepris de retourner là d'où elle venait sachant
que ça prendrait du temps. Elle pris soin d'éviter tous les groupes
qu'ils avaient rencontrés car, désormais seule, elle savait qu'elle
risquait de se faire absorber. C'est ainsi qu'elle rencontra, après
bien des lunes, « le chef » qui chassait avec un de ses hommes et
la surprit dans son sommeil au bord d'une rivière où elle avait
décidé de faire halte et de réfléchir au moyen de la traverser.
Elle
fut reconnaissante qu'ils ne l'agressent pas. Bien entendu ils la
touchèrent manifestant ainsi leur étonnement de voir ces reflets
feu dans sa crinière sombre, ce corps gracile et musclé et sa
couleur de peau ambrée. Mais ils n'allèrent pas plus loin. Elle
avait déjà rencontré des humains qui pratiquaient un langage
similaire et n'eût aucun mal à échanger avec eux. Elle leur
raconta son histoire et son objectif.
Le
chef lui proposa de venir à son campement. Désespérée de solitude
et se sentant en confiance elle accepta. Le clan ne se trouvait qu'à
deux nuits de là. Quelque chose de révolutionnaire se produisait en
elle. Il y avait quelque chose de son père dans cet homme. Sa
pondération, sa taille.... Par-dessus tout il lui souriait quand
elle se racontait. Son cœur se mit à battre. En outre elle sentait
bien que quelque chose se passait en lui aussi. La deuxième nuit, il
lui prit la main et l'emmena sur la rive. Il s'assit et, l'attirant
avec douceur, il la fit asseoir à ses côtés. Ils restèrent ainsi
un bon moment, sans échanger la moindre parole. Elle ne savait pas
trop quoi faire bien qu'au cours de son périple elle avait assisté
à de nombreux coïts entre ses parents. Elle savait juste qu'une
intense chaleur irradiait son ventre. Elle s'allongea sur l'herbe. Il
la caressa, s'allongea sur elle et la pénétra doucement jusqu'à ce
que quelque chose se rompe en elle. Elle eût un grognement de
douleur qui fit très vite place à des sensations d'une
extraordinaire intensité. Ces sensations s'amplifiaient au fur et à
mesure que les coups de rein du chef devenaient plus puissants. Elle
se mit à bouger pour aller à la rencontre de son amant avec fougue
et les sensations augmentèrent à tel point qu'elle s'entendit
hurler de plaisir au moment même où lui grognait et riait en même
temps. Le chasseur les avait rejoints. Elle craignît un moment qu'il
ne livre son corps à son compagnon comme elle avait pu le voir dans
les tribus où ils avaient séjourné. Mais il n'en fit rien. Quand
ils recommencèrent dès que le chef retrouva ses forces, le chasseur
s'est contenté de commenter en riant et de jouer avec sa tige. Ces
hommes riaient ! Ce fut une merveilleuse découverte pour elle. Car
le rire faisait partie intégrante de sa culture.
Quand
ils prirent le chemin du clan, elle ne cessa plus de se répéter «
C'est l'homme que je veux. C'est l'homme que père aurait voulu pour
moi. » Elle fut bien accueilli dans le campement mais dû rejoindre
le groupe des femmes comme c'était l'organisation apparente du clan.
Quand les hommes revenaient de la chasse et de la cueillette, ils
venaient chercher une femme. Elle constata que c'était souvent la
même et que les femmes et les vieux fixés au camp par leur âge
grognaient si l'un d'entre-eux s'avisait d'en prendre une autre. Bien
que cela n'ait aucun effet sur le choix, elle sentait bien qu'une
certaine gêne s'installait quand la femme choisie regagnait le
groupe. TIKLIT se dit qu'il y aurait un moment où les femmes
refuseraient cet aléa sexuel.
Comme
tout allait bien et que le chef n'avait d'yeux que pour elle. Elle
eût envie de s'en tenir là et de finir sa route ici avec cet homme.
De plus elle partageait une grande complicité avec le père du chef
dès lors, elle décidât de livrer toutes ses connaissances. Ce fut
une erreur. Le groupe des femmes et le chaman qui voyaient leur
pouvoir s'effriter au profit de cette femme enfant complotèrent.
C'est ainsi qu'elle se retrouva, victime de la jalousie et de
l'arbitraire, exclue ainsi que le père qui avait grondé en prenant
sa défense. Le conseil des anciens, ne voulant pas de perturbation
au sein du campement, prononça la sentence de bannissement sans que
le chef puisse y trouver à redire.
«
- Il viendra, il viendra. » se répétait-elle sans cesse tout en
ayant repris sa route vers les siens. En effet le chef et son
chasseur ami les rejoignirent au bout de deux nuits. Ce fut un moment
d'intense plaisir.. Elle découvrit le goût des larmes qui coulaient
en abondance sur ses joues. C'est ainsi qu'ils reprirent ensembles le
chemin de son retour. Ils mirent cinq longues années semées
d'aventures à retrouver le chemin et ensuite l'accès au plateau des
rieurs.
Elle
pensait retrouver une grande tribu, de la joie et du partage. Elle ne
trouva que les débris de son clan. Quelques femmes apeurées, des
enfants farouches et deux ou trois vieux qui entreprirent de lui
conter leur histoire.... Un vaste groupe avait découvert le passage,
envahi la vallée, détruit les hommes qu'ils avaient trouvés et
pris les femmes qu'ils avaient pu attraper. Il ne restait quasiment
rien de leur petite civilisation.
Après
un long palabre avec ses « trois hommes », elle décidât de
reconstruire la société dont elle avait gardé le souvenir,
soigneusement entretenu dans son imaginaire par ses parents. Les
survivants, au nombre d'une cinquantaine, s'en réjouirent. Il eût,
bien entendu, quelques nuances notamment apprendre aux femmes à se
défendre et combattre si nécessaire.
Le
chef s'étonna que les « envahisseurs » ne se soient pas fixés
ici. Un des survivants se mit à décrire les hommes frustres et
violents qui n'ont pas compris l'intérêt de cette vallée
d'abondance. C'était une incursion et rien d'autre. L'homme, qui
avait connu père dit que son génie leur avait manqué dans ces
instants tragiques. Ils décidèrent, d'un commun accord, de masquer
le passage et de reconstituer ce qui pouvait l'être d'un passé qui
semblait magique au chef. TIKLIT estima que le mélange, qui était
considéré comme nécessaire par les anciens, serait suffisant avec
la présence du chef, du chasseur et du père. Elle enjoignit ses
trois hommes d'engrosser les femmes tout comme elle l'était
désormais par le chef car son ventre s'arrondissait et grossissait.
Le
clan des rieurs se reconstitua ainsi. Ils initièrent ainsi une
société qui finit par se répandre dans les plaines et vallées
voisines. Ils transmirent une organisation sociale fondée sur toutes
les décisions qu'avait prises TIKLIT et ses hommes ainsi que les
souvenirs encore bien vivant des survivants. C'est ainsi que le nom
de TICKLIT et sa vision du monde se répandit. Qu'un nouveau mode de
rapports basé sur l'optimisation de l'environnement et le respect de
l'opinion des femmes s'engagea à travers les siècles.
TIKLIT
fut un phonème qui inspirait respect et reconnaissance. Plusieurs
femmes issues de cet élan partagèrent avec des hommes qui avaient
bien compris tout l'intérêt de ce partage surpassèrent en
ingéniosité et en affinage permanent de leur capacité
d'observation, aussi bien du ciel que la terre, ma Mère … TIKLIT.
Ainsi naquît le mythe des déesses. Ces « Humains nouveaux »
essaimèrent vers le Sud en suivant les fleuves qui prenaient leur
source dans la vallée et vers l'Ouest sur le fondement que d'après
TIKLIT rien de bon n'avait profité vers l'Est. Ainsi naquirent
lentement mais sûrement les civilisations de l'Indus et du Moyen
Orient qui, au fil du temps et de cette consigne impérative initiée
par le groupe de base, créèrent des civilisations pastorales puis
agricoles. Mais s'il fut une chose imprévisible ce fut bien que tous
ces bienfaits eurent pour conséquence néfaste la sédentarisation
des hommes dans les campements et le sentiment de propriété des
terres exploitées.
Les
hommes durant de longs siècles gardèrent une profonde
reconnaissance de ce que cette déesse mère avait fait pour eux.
Mais, dans le même temps, ils importèrent dans la sédentarité
leurs organisations de chasseurs et leur force. Le partage et
l'absence de hiérarchie disparut avec la nécessité de défendre
les espaces cultivés. Le poids de l'échange avec les femmes fut de
plus en plus relativisé au point d'être contesté et quasiment
disparaître hormis dans les temples. Mais, les hommes comprirent
qu'il fallait toucher aussi à ça. Ainsi naquirent les dieux et
leurs intercesseurs. Ils avaient compris que la force pure ne
suffisait pas dans les multiples et très déséquilibrées
médiations de pouvoir. A leur tour les femmes mythiques furent
reléguées au rang de supplétives au seul profit de dieux
anthropomorphes. Maîtriser la nature avait peu à peu évacué
l'animisme naturel des chasseurs cueilleurs. La croyance inhérente à
l'humain devint, à son tour un instrument de pouvoir.
La
mémoire de TIKLIT fut assassinée par un peuple durant un exode par
la réécriture de leur livre sacré quand l'Adam, se plaignant de
cette égalité embarrassante entre lui et sa première femme
(Lilith) obtint de Jéhovah qu'il la chasse du paradis et que Eve se
trouve en infériorité grâce à l'artifice de sa création (Issue
d'Adam). Ainsi disparut le puissant ferment social qu'initiaient les
déesses. ISHTAR, ISIS, LILITU et bien d'autres auxquelles on
n'attribuait plus que le rôle de pourvoyeuses de fécondité humaine
et agricole. On ne pouvait, cependant, pas trop les écarter du
schéma tant elles imprègnent encore aujourd'hui l'inconscient des
peuples. Alors la Vierge Marie, Sarah vinrent dans l'occident
maintenir la tension en faveur de l'intuition protectrice des femmes.
Sans cesser pour autant de a contester...
J'étais
abasourdi ; je m'attendais à un long dialogue entre deux femmes
et j'avais devant les yeux une saga. L'auteure ne parlait jamais
d'elle-même. Elle racontait une histoire mais qui contenait une part
d'ombre : qu'elle sorte d'influence comptait-elle mettre en
œuvre dans ce qui ressemblait à une sorte de destinée
chromosomique d'une lignée de femme ? Était-ce bien un rêve
ou la transmission d'un message, voire d'un ordre issu de la nuit des
temps ?
J'en
étais là de ma réflexion quand elle surgit de la salle de bain
vétue du peignoir fourni par l'hôtel et une serviette en turban sur
les cheveux.
- Alors ?
- Fascinant et je n'en suis qu'au tiers. Sans parler de toutes vos remarques et références qui demandent une investigation qui sans mon ordi ne répondent pas à mes questions car beaucoup ne sont pas les mêmes. Il y a des tonnes de bouquins , de thèses, d'échanges entre paléoarchéologues que je ne connais pas assez. Vous avez accompli un travail de titan.
- Soyons modestes j'ai un ami et parrain, lord Winston Corrando ; l'ami, conseiller de mon père, immense puits de connaissances, m'a beaucoup aidé dans cette entreprise.
- J'ai entendu parlé de cet homme quasi légendaire. J'ai même eut un échange assez vif de courrier avec lui il y a vingt ans. J'avais repris une citation d'un soi-disant complot mondial dans lequel son nom figurait. J'étais assez naïf pour croire que reprendre texte intégral déjà publiée laisserait de marbres les personnes désignées. Mal m'en a prit. J'ai reçu une volée de bois vert où le mépris et la suffisance dominaient. J'étais un ignorant qui disait n'importe quoi.
- Tu verras, c'est un homme adorable... Un tantinet susceptible. C'est un lord il a donc des activités et participe à des travaux, commissions et autres choses que j'ignore qui ont pu te rendre le personnage étrange,voire, suspect. D'ailleurs dans quelques jours je dois me rendre à Londres. J'en profiterai pour parler de nous....
- Nous verrons..... Avais-je envie de rencontrer ces étranges personnages qui font et défont le monde à leur guise.... ? Mais j'étais sous le charme de cette belle simplicité faite femme. Au fait j'apprécie le tutoiement soudain autant qu'inattendu.
- Mais nous avons, semble-t-il une filiation onirique mon cher.
- Qu'est-ce que je viens faire là-dedans ?
- Il y a deux choses qui m'ont frappé dans tes, disons... Réflexions : 1 tu décris un univers d'une simplicité telle que des êtres humains peuvent l'avoir compris il y a 25 000 ans et définir des lignes de vie conforment à la volonté de LA VIE. C'est du moins ce que j'en retire. 2 Tu estimes que la femme a joué un rôle essentiel en améliorant les conditions de vie de mannière à permettre l'accomplissement de ce qui devait devenir une sorte de transcendance globale. 3 Tu estimes que si ne reprenons pas cette direction rapidement la merveilleuse mécanique humaine va disparaître avant d'avoir atteint un objectif que tu n'expliques pas vraiment mais constituerait une sorte au Vide pré-Universel. La matière n'étant qu'un infime épiphénomène de la merveilleuse vacuité qui est l'ultime point d'accrétion de LA VIE. Hé bien je suis entrée dans ce jeux là et je partage en tous poins ce que tu dis.
- En effet tu résumes assez bien ma pensée. Cependant elle n'est qu'un frèle papillon dans les vents du monde. De plus cela implique que l'homme, le mâle, le guerrier, le phallocrate revienne à de meilleurs sentiments dans sa globalité.
- Et ?
- Et.... Heu.... Cela implique que la femme reprenne sa place et qu'elle remette l'homme sur le bon chemin. Presque tous les « illuminés » l'ont dit avec plus ou moins de référence au sexe faible. Mais je ne suis ni un sage, ni un saint homme, ni un puissant, ni rien du tout d'ailleurs.
- Tututut !!! Beaucoup plus de gens te lisent ou t'entendent que tu ne le crois. C'est mon cas. J'ai créé une obédience que j'appelle « le voile d'Isis »....
- Tu es Franc-Maçonne ?
- Non mais je trouve dans cette configuration discrète un certain écho des temps anciens et un modus vivendi qui permet un fonctionnement autant démocratique que ça peut l'être. Le mode de circulation de la parole.....
- Qui fait un brin étoile de David
- Tu en es ?
- J'en fus une dizaine d'années. J'ai bien aimé l'organisation mais j'y ai aussi trouvé les mêmes travers que dans la société avec les mêmes jeux de pouvoir, etc...
- J'y ai joué le rôle d'orateur presqu'exclusivement mais je n'ai pas réussi à changer quoique ce soit dans les quelques ateliers où j'ai sévi.
- Des loges masculines ?
- Oui ! Ne me dis pas que tu es féministe ?
- Non ! Humaine tout simplement. Faire durer l'humanité le plus longtemps possible....
- Avec ce qui se passe
- Je ne sais pas si ça marchera en tout cas j'y mettrai toute ma force et tous mes moyens.
- Et j'en serais un ?
- Heu.... Elle pris un air de petite fille qui vient de voir Sissi impératrice, vint s'asseoir sur le divan à mes côtés, pris ma main avec hésitation (J'y percevais une chaleur et un certain tremblement absolument éloigné de la puissante femme d'affaire) tu.... Tu es bien plus que ça.Je tentais une pirouette
- Attention ! Je suis un homme, avec tous les travers d'un homme.
- Oh ! Oui ! Je le sais. J'en sais même probablement plus que toi sur toi-même depuis que....
- Tu m'observes ?
- Que je te suis....
Elle
se laissa littéralement tomber dans mes bras et moi dans son piège.
Autre
approche mixable : PROLOGUE
Le
temps s’écoule en apparence dans un sens. Les dernières
spéculations dans le domaine quantique nous indiquent que pour
valider les événements observés ou calculés, il faut postuler que
le meilleur moyen d'y parvenir est de considérer l'information comme
élément clef de la démonstration. Le temps devient tout à coup un
concept extrêmement complexe.
Comment
pourrait-il en être autrement de nous ?
Nous
sommes entièrement composés de ces événements quantiques. jusqu'à
la Vie et sa complexité.
Il
est plus que probable que des informations s'accumulent. D'ailleurs
il n'est pas rare que les premiers cours d'une première année
d'université décrivent notre statut d'être vivant comme une simple
moyen de transmission d'ADN d'un sujet à l'autre aux fins
d'augmenter son stock d'informations.
Cette
histoire repose sur l'apparition spontanée d'informations et
d'échanges d'informations. Elle essaie de recomposer la saga de
l'Humanité sur des bases qui semblent avoir été niées depuis au
moins 5 000 ans alors que les mythes indo-européens, les légendes
en donnent clairement le fond.
A
la fin, un choix vous sera offert. On y parle d'amour, des secrets
qui vibrent dans l'ombre des peuples, d'un vieux conflit, du bien et
du mal et de ce que l'auteur en perçoit. Mais cependant, il vous
appartiendra de conclure, de l'exclure ou de poursuivre cette route.
Il
vous suffira d'estimer ce que doit être la fin d'un monde. Car il
finira...
Chapitre
1.
Qu'est-ce
qu'un rêve récurrent ?
Sir
Winston Corrando regardait avec intérêt la petite voiture qui
s'approchait sur la grande allée entourant sa « grande maison ».
Il n'aimait pas lui donner un nom comme beaucoup d'aristocrates
anglais le faisaient.
Il
ne supportait pas non plus qu'on appelle château ces vastes
constructions faites de briques rouges. Personne n'avait pourtant
l'idée de suivre Winston sur ce terrain.
Il
était confortablement installé dans le Chesterfield, le dossier
collé à son bureau. La porte fenêtre ouverte lui offrait une vue
dégagée sur ce grand parc paysagé à la Versaillaise. « - Elle
roule vite. » Pensa-t-il.
Le
petit message bref (Urgent ! Passe te voir jeudi vers 9 AM signé
Lilly) l'indisposait un peu. Grand ami de son père et devenu riche
grâce à ce dernier, Sir Winston redoutait les visites de Lilly. Son
charisme, sa beauté, sa désinvolture, ses exigences le troublaient
profondément. Homme brillant, certains le qualifient de génie ce
qu'il n'aime du tout, il a pourtant une apparence quelconque :
Cheveux mi longs toujours en bataille encadrant un visage
congestionné de sexagénaire ayant bien abusé des fruits de la vie.
Son ventre débordait de la ceinture de son pantalon de drap gris.
Une chemise invariablement bleue suffisamment large pour gommer
légèrement son embonpoint flottait autour de lui. Le col rigide
permettait de sauter sur une de ses nombreuses cravates, héritées
des reconnaissances universitaires multiples et diverses de part le
monde, si un prestigieux visiteur s'annonçait inopinément. Ce qui
n'était pas rare. Il avait été fait Sir, après tout. Il avait le
sens de l'étiquette. Il n'avait pas mis son éternel gilet de soie
car, en cette belle journée de juillet, il faisait chaud.
La
voiture approchait à toute allure. Winston jeta un rapide coup d’œil
à son bureau. « Elle va encore balayer la pièce plein de reproches
dans son regard » murmura-t-il. Bazar de dossiers, piles de revues
et journaux, donjons branlants de bouquins cernés par une
bibliothèque murale qui permettait aux cultures du monde de
s'envoler jusqu'au plafond. Il n'y avait de place que pour permettre
à Winston de déplacer l'échelle coulissante donnant accès aux
plus hautes étagères. Il devait d'ailleurs emprunter ce chemin pour
accéder à la porte quand le froid de l'hiver le décourageait de
passer par la porte fenêtre. Celle-ci se situait à deux autres
ouvertures du large perron.
Lilly
freina brutalement pour immobiliser son véhicule pile devant le
perron. John descendit les marches avec empressement, en bon
majordome qu'il était. Il contourna le véhicule et ouvrit la porte.
« Mademoiselle Lilly ! Plaisir de vous voir parmi nous. S'émut-il »
- Salut mon vieux John ! Elle lui plaqua une bise humide. - Win est
là ? - Dans son bureau. Il vous attend. Passez par la porte
fenêtre... - Il est toujours aussi bordélique dans son antre ?
– Oh ! Mademoiselle S'il rangeait il ne retrouverait plus rien. -
Bon John je vais le voir. J'ai une valise dans le coffre je passe
deux jours avec vous. - Enchanté Mademoiselle, je prépare votre
chambre. - A tout à l'heure John.
Lilly
partit d'un pas vif vers la porte fenêtre du Bureau. Winston se
profila sur le seuil il lui souriait, ému (Cela faisait deux ans
qu'il ne l'avait pas vue) par son port altier de princesse
authentique, son pas décidé de femme d'affaire puissante et
pressée. Toujours aussi belle avec ses cheveux courts châtains, sa
silhouette de top modèle, fine, élancée, nerveuse. Pourtant sa
tenue, jeans, tee-shirt blanc et tennis sans chaussettes ne mettaient
pas en valeur ses longues jambes au galbe parfait ni sa poitrine
ferme et bien proportionnée. Un seul bijou l'ornait. C'était un
collier portant un petit sceau de la compagnie française de
Théosophie qu'elle soutenait (Elle avait une estime profonde pour
ces prolongateurs de la pensée de Mme Blavastsky).
Mais
ce qui l'émouvait le plus c'était son teint d'abricot uniformément
réparti sur tout son corps (Il l'avait connue enfant). Son père
aimait l'appeler « ma belle métisse » ce qu'elle était puisque
lui était l'héritier d'une lignée ininterrompue de maharadjas au
teint bien sombre et que sa mère était une française blonde comme
les blés.
«
- Lilly ! Quel bonheur de te voir. Qu'est-ce qui t'amène ici ? »
Elle se jeta dans ses bras, posa la tête sur son épaule : « Ah mon
Win ! Je viens passer deux jours avec toi. Tu veux bien ? » - Tout
le temps que tu voudras princesse. Je suis vraiment heureux que tu
sois là. Mais entre et racontes moi un peu ce que tu deviens...
La
routine les C.A, le tour des directions générales, les cours en
bourse et les analyses production/marchés. Que des trucs de mec.
Il
serait peut-être temps que tu te préoccupes de ton destin de femme.
Tu y songes ? Ton père serait là, tu sais ce qu'il.......
-
Oh ! Ça je sais et je lui répondrais tu m'as confié un empire
immense, pas une seconde à moi.
-
Tu as quand même pris plaisir à décupler son immense fortune.
-
Bon ! Mon Win préféré je ne suis pas là pour ça. Évacuant ainsi
les prémices d'une longue et ennuyeuse série de compliments quasi
paternel depuis que son père était mort. Elle s'assit prestement
sur le divan. - Aurais-tu encore de ce fantastique whisky ?
…..
-
Mais oui tu sais celui qu'avait reconstitué un fameux œnologue à
partir de bouteilles retrouvées dans l'Antarctique de l'expédition
Scott.
-
J'en commande quatre ou cinq cartons par an. S'agenouillant avec
difficulté sur le divan il attrapa le téléphone appuya sur une
touche et passa commande à son interlocuteur de deux verres et d'une
bouteille non ouverte. Lilly le regardait se démener l’œil
sombre.
-
Tu devrais te surveiller un peu. Tu mets ton cœur en danger.
-
Tu sais qu'un Lord doit tenir son rang ma chère princesse. Dit-il un
sourire mal suspendu à ses lèvres. Bon ! Qu'est-ce qui me donne
l'immense plaisir de t'avoir avec moi pendant deux jours ? Ce dont
doivent rêver entre 100 et 200 milles hommes chaque jour.
John
arriva par la porte fenêtre un bouteille du liquide ambré et deux
verres en cristal. Le tout posé sur un plateau d'argent sur lequel
deux tubes de cigares, un coupe-cigare et une boite d'allumettes
avaient été ajoutés.
-
J'ai pensé que vous auriez aimé déguster un bon cigare en même
temps. Si Madame fume toujours.
Oh
! Mon John très touchant. Ça me rappelle Papa quand, le jour de mes
20 ans il m'a emmené dans son fumoir. Allez ! Je prends... Pour
l'atmosphère que ça recrée.
Une
fois les cigares préparés et allumés, les verres dotés d'une
bonne rasade du liquide ambré, Winston et Lylli, tous deux assis sur
le divan, John se retira.
-
Dis moi Win, sais-tu ce qu'est un rêve récurrent ? Dit-elle les
yeux perdus dans l'immense parc qui s'étalait devant elle. Le
parc et son bassin se déroulaient devant le château sur environ 200
mètres. Le paysagiste avait si bien arranger les proportions et si
adroitement utilisé la pente naturelle qu'il semblait aussi gran que
la perspective de Versailles qu'il s'était employé à imiter selon
les instruction du propriétaire.
-
Oui c'est un rêve qui revient régulièrement avec des variantes. Ce
sont ces variantes qu'il faut interpréter.
-
ça je sais Win ! Mais peut-il y avoir un lien quelconque avec la
réalité ?
-
Où veux-tu en venir ? Tu fais un rêve récurrent ?
-
Mieux que ça je vis un rêve qui a une suite chaque nuit. Une sorte
de sitcom onirique et interactif. Je reçois quelque chose comme un
enseignement d'une femme. Elle est assise nue, belle, au pied d'un
pommier. Moi je l'écoute. Elle a l'air bien réelle tandis que moi
je suis comme transparente dans une posture de yoga. Elle parle et je
gobe ses paroles en silence.
-
Que dit-elle ?
-
Que je suis sa descendance et que je remplis les conditions pour
servir l'Humanité. Tu te rends compte ? ça me chavire cette
histoire.
-
Tout ça n'est peut-être qu'une réminiscence de ton stress de femme
d'affaire. Et puis, n'oublies pas... Tu as du sang indien et donc les
rêves d'un peuple qui a raconté la plus belle histoire du monde..
-
Oui c'est vrai, il y a un peu de ça, d'autant que ce rêve semble se
positionner dans ces régions.
-
C'est tout ce que te dis cette vieille femme ?
-
Oh ! Non mon Win ! Elle m'a raconté son histoire avec une infinité
de détails. Du coup je me suis plongé dans l'histoire, la
préhistoire, les mythes Indo-Européens. Cela me chavire car je
trouve des détails dans ces bibliographies qui donnent du corps à
ce qu'elle me dit. C'est bluffant.
-
Oula ! Ma chérie ! Tu es donc dans un rêve que tu penses récurrent
qui se déroule comme une histoire. Cela parle d'une vielle femme qui
te raconte sa vie et te donne des détails inconnus de toi et que tu
retrouves dans des bouquins.
-
Pas exactement des bouquins, des thèses universitaires le plus
souvent. Ces détails sont plutôt débattus entre pros. Et ils ne
sont pas d'accord sur leur interprétation et même sur la datation
de leur source. Crois-moi ! Elle met tout le monde d'accord. Mais
tout ça c'est dans ma tête. Je suis dedans depuis deux ans...
-
Deux ans !!!!
-
Oui ça fait deux ans que ça dure. Deux ans donc pendant lesquels je
me suis surprise à commencer à élaborer un plan pour répondre à
sa demande.
-
Sauver l'Humanité ?
-
Je sais.... C'est idiot mais c'est comme ça.
-
Bon ! Faisons un petit point rapidement. Ton rêve récurrent n'en
n'est pas vraiment un puisqu'il n'est pas une répétition constante
et parfaite du même support de songe. La récurrence vient du lien
qu'il y a entre chacune de tes "rencontres" avec la vieille
femme. Tout se passe comme si tu vivais, pendant ton sommeil une
seconde vie tout aussi réelle que celle que tu as pendant ta période
d'éveil.
-
Oui c'est ça. Au fait elle me dit s'appeler Ticklit qu'elle traduit
par "source pétillante"
-
Intéressant ! C'est une des caractéristiques phonétique des parlés
très anciens. On y retrouve cette espèce de claquement (Le CKL ou
le KL de Ticklit) qui est encore utilisé chez certains peuples comme
les Zoulous par exemple. Mon avis est le suivant : Par hasard, dans
ton sommeil, tu es entrée dans une sorte de méditation hyper
profonde du style de celle que préconisait Sri Aurobindo. Tu es,
sans aucun doute pour moi, entrée dans le monde quantique des
mémoires cellulaires. Tu as un lien de parenté avec elle qui
s'active dans ton génome. Elle te fait passer un message auquel tu
es sensible.
-
Ah ! Sauver l'humanité ?
-
Bon, ça c'est ton interprétation. La mienne est plus prosaïque.
C'est une femme qui a dû être très puissante qui s'adresse à une
femme qui est très puissante.... Malgré ton côté petite fille pas
sage.
- Ce que tu dis là me rappelle les discussions que tu avais avec Papa quand vous évoquiez les Upanishad et les Védas pour en faire la très ancienne et très vraie histoire de l'Humanité. Et c'est peut-être de ces discussions, qui peuplèrent mon adolescence qui sont la cause de mon interprétation. J'aimerais aller me changer, faire quelques longueurs dans ta piscine et faire un bon repas.
Win
pensa qu'elle avait autre chose à lui annoncer en mettant un terme
aussi rapide à la discussion. Elle avait à peine touché à son
verre dont le niveau n'avait pas beaucoup bougé et tiré une ou deux
bouffées de cigare.
- Ok ! Je vais finir mon courrier et réfléchir à ton histoire. J'aimerais, si tu en as le temps que tu écrives ce qu'elle te dit. Je ferai mes propres recherches si tu veux bien.
- Banco mon Win ! D'ailleurs j'ai déjà commencé. Je t'enverrai tout ça par Email.
Lilly
se leva, enjamba quelques piles de livres et de revues pour atteindre
l'énorme porte en bois massif qui fermait le bureau de Winston. Elle
n'avait pris la porte-fenêtre car, malgré ses reproches sur le
désordre de Winston, elle adorait évoluer dans cette jungle de
paperasse et de savoirs qu'il accumulait. Son Tee-shirt et son jean
moulant ondulaient gracieusement et Winston regardait cette
femme-enfant autant avec l'amour du père qu'elle n'avait plus
qu'avec le désir d'un amant qu'il ne serait jamais. Elle ouvrit le
lourd battant avec la facilité qu'accorde des menuiseries
parfaitement ajustées et équilibrées. Elle jeta un dernier regard
sur Winston et lui dit dans un souffle presque imperceptible : "-
Au fait ! J'ai rencontré quelqu'un..."Le sourire qu'elle
adressait à son ami s'effaça derrière le battant de la porte
qu'elle refermait sans bruit.
Winston,
toujours assis sur le divan, regardait la porte comme si elle se
tenait toujours dans l'encadrement. Sa pensée errait joyeusement :
"Enfin ! Elle a un amant ! Un vrai ! Elle.. Elle... Qu'elle
magnifique être. Ainsi donc, et même s'il y a un lien avec ce
qu'elle vient de me raconter, voilà le vrai motif de sa visite...
ELLE A ENFIN UN HOMME DANS SA VIE. J'ai hâte d'être au repas. Bon
sang de bonsoir ! Qui peut bien être ce superman ?"
Perdu
et amusé dans ces pensées réjouissantes il s'extirpa du divan pour
le contourner et repris place derrière son bureau dont le style plus
qu'austère d'un Louis XIII Français dépareillait avec la richesse
des boiseries des bibliothèques et le ciel riche de miniatures
colorées du plafond à caisson. Mais une personnalité contrastée
est une marque du génie. Winston, après s'être confortablement
assis sur la chaise empire, attrapa sa plume anglaise, la trempa dans
un de ces encriers anciens, petit vase hexagonal de cristal enchâssé
dans une mince planchette de bois précieux, et entrepris d'écrire à
l'un de ses grands amis, aussi rares que précieux, Grand maître
d'un Chapitre Rosicrucien....
Mon
cher ami,
J'ai
une nouvelle de la plus haute importance à vous communiquer : après
un échange avec ma filleule, que vous avez rencontré il y a deux
ou trois ans, je pense qu'il y a de la Lilith dans l'air du monde.
Je
souhaiterais vous rencontrer pour évoquer avec vous cet aspect de
l'histoire humaine. Je pense même que cette Lilith a rencontré son
Lucifer.
Si
nous parvenons à confirmer mon hypothèse, bien évidemment..... Il
continua sa lettre sur des considérations et des questions plus
personnelles concernant la santé et la famille de son ami.
Chapitre
2
De
Ticklit à Lilith où le Destin de la Magna Mater.
Les
eaux froides du lac ne semblaient avoir aucun effet sur elle. Comme
tous les matins, elle s'avançait dans l'eau sans aucune hésitation.
Elle choisissait toujours ce moment privilégié du lever de soleil.
Ticklit adorait entrer dans l'eau en marchant vers le soleil. Il
l'attendait, elle avait rendez-vous avec lui.
Elle
avait deux enfants, un garçon, une fille mais son corps mince et
vigoureux n'en n'avait gardé aucune trace. Ses seins fermes se
laissaient caresser par la lueur solaire. Ils semblaient tendus vers
elle. Sa longue chevelure noire irisée de reflet cuivrés
encadraient un visage volontaire, parfaitement dessiné illuminé par
un sourire presque constant que ses yeux au bleu ciel profond, si
inattendu dans le hâle sombre de sa peau, renforçaient. Il y avait
un tel appétit de vie chez cette femme, pourtant déjà âgée d'une
quarantaine d'année, qu'elle semblait briller de l'intérieur.
Quand
l'eau, dans laquelle elle s'enfonçait lentement, atteint son pubis
elle eût un léger frémissement. Elle émis un chuintement aspiré
entre ses dents manifestant ainsi son plaisir. Son corps frémit tout
entier et elle jeta son corps nu dans l'eau glacée.
Non
loin de là, près du feu qu'un vieux avait ranimé, son homme la
contemplait. Abandonnant momentanément la vérification de ses
sagaies. Comme tous les matins les chasseurs attendaient patiemment
que le chef ait fini de "préparer ses armes". Tous
savaient que ce n'était qu'un prétexte pour rester un moment, par
le regard, avec sa femme prenant son bain. Le mot amour n'existait
pas encore dans leur langue pragmatique mais il était bien là;
solidement ancré dans le cœur de l'homme et même dans celui de son
père et de son ami. Il vécurent tous trois une aventure
extraordinaire en suivant Ticklit mais pour des raisons bien
différentes : le père parce qu'il avait compris combien cette
femme, qui avait surgit de nulle part dans leur tribu, était
extraordinaire de connaissances et d'intelligence. Le fils, lui,
était tombé follement amoureux. ce qui ne finissait pas d'étonner
ses femmes et toutes les femmes du clan qui finirent par nourrir une
jalousie telle qu'elle amena une profonde et définitive rupture dans
la tribu. Quant au chasseur et ami c'était simple : il ne concevait
pas de vivre, de chasser loin de son chef. Et, il faut bien le dire,
il nourrissait un désir puissant pour Ticklit. De temps à autre
elle acceptait de calmer les ardeurs sexuelles du jeune chasseur,
voire même, du père sans que son homme ne s'en offusque. La morale
n'avait pas encore de prise à ce moment de l'histoire de l'humain.
Ceci se déroulait, il y a 20 000 ans, quelque part vers les sources
de l'Indus, dans une vallée d'altitude luxuriante et bien garnie des
fruits et herbes diverses. Le lieu était tellement isolé par de
vastes forêts et une falaise abrupte qu'une profonde quiétude
habitait l'ensemble du petit clan reconstitué par Ticklit et ses
trois hommes. Mais le clan qu'elle pensait rejoindre avait, lui,
complètement disparu. Au début, elle fut déroutée et même
effondrée de ce constat. Mais, après tout ce qu'elle avait vécu,
elle se reprit bien vite et décida d'installer sa petite famille
ici. Elle s'abandonnait de temps à autre à une profonde réflexion
sur les causes de « l'effacement » de son clan d'origine.
Elle se promit de faire en sorte que le sien perdure et se déploie
pour longtemps. Certes, son homme était le chef mais c'est elle qui
avait le pouvoir...
Ticklit,
petite source chantante, était née ici, sur ce plateau
paradisiaque. Son clan installé là depuis des dizaines (Sans doute)
de générations avait élaboré quelques principes de base
extrêmement sages pour la pérennité du groupe et basé sur un bon
sens que la quiétude du lieu avait exacerbé. L'un d'eux était
d'éviter la consanguinité. Quand un couple s'enrichissait d'une
fille, il devait quitter le plateau avec elle dès les premières
menstrues et s'arranger pour que l'enfant soit engrossé par des
humains "d'en bas". Ordinairement cela prenait deux ou
trois ans. La petite famille devait ensuite revenir en prenant soin
de ne pas être suivie pour ne pas révéler à quiconque l'existence
de cette vallée.
Deux
événements ont présidé à la destinée de Ticklit : ses règles
sont apparues très tard. Elle devait avoir treize ans.
Elle
avait donc eu le loisir de mémoriser les arcanes et les règles de
son clan.
Son
père, un homme astucieux et très respecté pour son intelligence,
avait cependant une idée folle dans la tête. S'il avait une fille,
il ferait en sorte qu'elle apporte le meilleur sang possible au clan.
Il avait donc décidé qu'il choisirait lui-même le géniteur et
qu'il faudrait donc en rencontrer beaucoup et le plus loin possible
pour pouvoir opérer une sélection.
Quant
à sa maman, elle était la douceur et la patience faite femme.
C'était une femme extraordinairement belle. La peau claire, le
cheveux cuivré, elle faisait le bonheur de tous les enfants du clan
qu'elle emmenait à la cueillette des baies ou au ramassage du bois
mort dans les forêts alentour. Elle leur apprenait à regarder la
nature dont le cœur battait autour d'eux et à respecter la faune
qui s'agitait de la cousine fourmi à frère tigre. Elle vouait un
amour absolu pour son homme et l'aidait du mieux qu'elle pouvait
quand il voulait mettre en œuvre une idée, aussi bizarre soit-elle.
Avant Ticklit elle a eu trois garçons désormais intégrés tous les
trois au groupe de chasseurs. Quand elle dut se séparer du dernier,
elle pleura beaucoup. La petite fille est donc arrivée dans la joie
d'une mère heureuse que le vide créé par le départ des garçons
soit comblé. Ravie que ce soit une fille car elle pourrait la garder
beaucoup plus longtemps auprès d'elle.
Le
sang coulant entre les cuisses de la petite, le père et la mère se
préparèrent à partir. Papa réunit ses meilleures sagaies et
quelques objets pour assurer leur survie. Les choses auxquelles il
tenait le plus étaient son percuteur pour se fabriquer les silex
tranchants, un petit bois de cerf pour affiner le tranchant des
couteaux et pointes de lance et deux bouts de bois l'un très dur et
l'autre tendre pour pouvoir allumer du feu. Enfin une panse de chèvre
qu'il pouvait remplir d'eau. Quant à Maman, elle, elle disposait
d'un tranchant d'obsidienne qui lui servait pour la cueillette, la
découpe de la viande et le raclage des peaux qui serviraient à les
vêtir ou à clore les abris de branchages. Un grand bol, patiemment
taillé dans un bois très dur, servait à préparer les repas.
Le
jour du départ, tout le clan se réunit pour fêter leur départ et
leur souhaiter bonne chance. Tous pleurèrent quand le père, déjà
plein de rêves pour sa fille, se leva et donna le signal du départ.
Ils perdaient avec le départ du couple, même si ce n'était que
momentané, un des fondements de leur organisation, de leur unité et
de leur stabilité sociale. Le grand Ancien du clan vint nouer un
petit bracelet fait de fibres de lianes tressées au poignet du père.
Ceci signifiait que le lien n'était pas rompu par ce départ et que
le clan les attendait tous les trois et sûrement quatre au retour.
Ticklit
bouillait d'impatience de partir. Elle n'avait pas encore bien
compris l'objet de ce départ mais, ayant hérité de la curiosité
de maman et de la vivacité de papa qui l'avait entraîné comme s'il
s'agissait d'un garçon à se préparer pour la chasse, elle
savourait ce moment.
Aucun
des trois ne s'attendaient à faire un voyage si long que ni papa ni
maman ne reverraient cette vallée. Surtout que Ticklit deviendrait
une telle référence en terme de survie et de bonne vie du groupe
qu'elle constituerait qu'elle donnerait naissance à un mythe tenace
Chapitre
3.
J'aime
un homme.
Après
quelques brasses dans la grande piscine de Winston où elle se
baignait nue sans la moindre pudeur avec délectation, Lily regagna
sa chambre, prît une longue, très chaude et bienfaisante douche.
Dans la garde robe elle retrouva avec plaisir une jolie petite robe à
fleur qu'elle mit pour le repas de soir. Quand elle rejoignit Winston
sur l'immense terrasse entourant la somptueuse piscine, elle ne
portait que cette robe. Ni montre, ni bague, ni bracelet, ni collier.
Juste un catogan de velours pour enserrer son abondante chevelure en
une queue de cheval toute simple.
-
Tu es ravissante ! S'exclama Winston déjà attablé.
Il
leva son verre d'eau rempli de glaçon pour saluer la belle.
-
Une vraie apparition ! Je dirais même une déesse vivante.
-
N'exagère pas mon Win, je suis pas mal foutue mais quand même, une
déesse ! C'est un peu trop... Le mot déesse, quand il était
employé pour saluer sa beauté, provoquait invariablement en elle un
bouleversement des sens presque douloureux...- Qu'est-ce que nous
allons manger ? Je te préviens j'ai une faim de loup...
-
Deux indices pour que tu trouves toute seule le menu. Premièrement
pas de viande. Deuxièmement, toi et ton père raffoliez de ces
repas. Je précise que c'est John qui a eu cette bonne idée. Il est
toujours un fervent supporter de Lilly Bégum comme il aime
t'appeler. Bon ! Il mélange un peu ta mère et toi sur le plan état
civil, à moins que tu ne sois éprise d'un prince de là-bas...
Winston
avait su habilement amener la conversation sur le "J'ai
quelqu’un" qu'elle avait prononcé en le quittant tout à
l'heure. Il voulait tout savoir sur ce que cachait ce petit bout de
phrase tombé de ses lèvres comme une feuille d'automne du chêne
qu'elle était. Mais ce ne pouvait être une feuille morte. Cette
confidence inattendue sur son intimité était plutôt une graine
plantée dans le terreau du puissant cerveau de Winston. On pouvait
lui faire confiance pour faire germer tout cela. "Lilly aime un
homme ! Événement !" pensait-il...
-
Hé oui ! J'aime. C'est nouveau pour moi. Je pense te le présenter
bientôt. Je suis sure qu'il te plaira.
-
Il est ?....
-
Français. Il a ton âge.
-
Oula ! On n'est pas dans la raison là !!!
-
Je ne sais pas comment te dire ça. Disons qu'il est bouleversant
pour moi.
-
Tu es certaine de tes sentiments ?
-
Il s'appelle Michel.
-
Et ?...
-
Je boirais bien un peu de champagne.
John
apparut comme par enchantement muni d'un seau à glace contenant un
Dom Perignon millésimé et deux coupes. Il les posa sur la table.
Après avoir ouvert la bouteille, il remplit les deux coupes en
veillant à ce que la mousse du précieux liquide ne déborde pas des
verres.
-
Vraiment je ne sais pas comment tu fais John.
-
Depuis le temps que je vous connais, Mademoiselle... Et puis c'est
mon métier.
Winston
la regardait, amusé. Elle semblait avoir mis fin à la conversation
mais il savait que cette aparté masquait une émotion très forte.
D'autant qu'en qualifiant cette liaison de déraisonnable, il avait
irrité la belle. Cette provocation volontaire avait pour but de
l'amener à en dire plus qu'elle ne voudrait. Winston savait que ça
viendrait.
-
Mon Win.... Quand j'ai pris la voiture pour venir chez toi, je me
suis retrouvée sur le chemin d'Heathrow prête à prendre un billet
pour La Nouvelle-Calédonie. C'est là qu'il vit en ce moment. Sure
de mes sentiments ? Je n'en sais rien ! Sure d'en avoir au moins un
en tout cas , qu'il est si fort que je me sens prête à toutes les
excentricités.
-.....
-
Arrêtes de sourire comme ça, ça me gêne...
-
Je souris Lilly car, pour moi c'est un vrai bonheur de te voir dans
cet état. C'est la première fois que je te vois amoureuse. J'en
suis moi-même ému. Ce type doit avoir un truc....
Lilly
s'agitait sur sa chaise. Sa coupe de champagne accompagnait, avec
quelques débordements, les mouvements de sa main.
-
Ben oui ! Il a plusieurs trucs. Premièrement il se fout complètement
du fric. Ensuite il a une vision du monde et de la réalité
parfaitement iconoclaste et totalement crédible. Enfin c'est un
amant prévenant, d'une douceur extraordinaire et d'une fermeté
rassurante pour une femme d'affaire comme moi.
-
Il a bien des défauts quand même ?
-....
-
Ne me dis pas que tu n'as pas trouvé un seul défaut à cet
homme.....
-
Depuis que nous échangeons je tente vainement de me raisonner et de
lui trouver quelque chose qui pourrait me faire redescendre sur terre
mais... Choux blanc !
-
John tu peux faire venir la suite s'il te plaît ?
-
Tout de suite Monsieur...
Manifestement,
ce repas allait être intéressant. Lily avait envie de parler...
Chapitre
4
Michel
cet homme étrange.
"J'ai
beaucoup donné et j'ai jamais rien reçu. Le plus curieux est que ça
me rassure" Ainsi pensait Michel. S'il avait eu un retour en
échange de ses services, il aurait probablement eu l'impression
qu'il avait donné pour ce remerciement.
Avec
sa soixantaine plutôt mal digérée physiquement d'avoir trop donné
dans l'engagement associatif, Michel est un homme satisfait, non pas
de ce qu'il a fait mais de sa vision du monde. En clair il est en
phase avec son questionnement existentiel. Il a sa "croyance
portative et personnelle" comme il aime à le dire quand on
l'interrogeait sur le sujet.
Son
voyage mental a commencé quand il avait 13 ans. Sa mère, personnage
haut en couleur et spirite jusqu'au bout des ongles, le privait d'un
amour maternel qu'il souhaitait avec intransigeance en bon petit
dernier d'une fratrie de quatre enfants.
Pour
conquérir Maman, il avait décidé de démonter, pierre par pierre,
son "monde des esprits". Ce fut le début d'une aventure
qui tourna à l’avantage de sa mère (Ils eurent des échanges
interminables sur le sujet) car elle l'aimait et davantage encore
depuis qu'il avait entrepris de lui démontrer qu'elle se trompait.
Mais il échoua, malgré toute l'énergie qu'il y mit et qui eût
pour conséquence de le détourner définitivement de sa scolarité,
à lui dépeindre un monde concret, pragmatique avec une naissance
sans avant et une mort sans après.
Finalement,
avec la bénédiction maternelle, il décida à 18 ans de partir en
Inde pour y rencontrer "Dieu s'il existe, c'est là qu'il aurait
dû naître".
Les
"chemins de Katmandou" à 18 ans qu'elle banalité en
1968... Pas pour lui. Sa crise mystique il la plaçait au-dessus de
la philosophie hippie bien qu'il y fut particulièrement sensible et
bien au-dessus des paradis artificiels qui semblaient être le
principal argument de déplacement de milliers de jeunes en mal de
société.
Dieu
? Ben rien ! Si ce n'est quelques manifestations étranges qu'il
attribua au hasard ou à sa prédisposition naturelle à anticiper
des événements et à se mettre "en état" au moment où
ils se produisaient. Donc rien d'extraordinaire, malgré des
rencontres et des échanges avec de saints hommes, gourous et autres
"sages" qui pullulaient en Orient. Enfin....
Presque
rien d’extraordinaire si ce n'est qu'il s'est rencontré lui. Un
peu à la manière de Sri Aurobindo mais sans la pratique du Yoga
intégral et, bien entendu, sans l'immense aura de cet homme. Sa
pensée oscillait entre les expériences d'Aurobindo et le
pragmatisme stoïque de Krisnamurti.
Il
revînt d'Orient avec une conviction : "Tu es ton temple et le
dieu qui l'habite c'est toi..." Tout un programme. Cependant, il
prit conscience de la fluidité du monde réel et soupçonnait un
autre monde. Ceci relativisa fortement sa volonté de continuer dans
la voie d’un pragmatisme contestataire avec sa mère.
Dès
son retour en Europe, il se replongea dans la littérature
ésotérique, les mythes Indo-européens et tout ce qui se rapportait
à l'histoire de l'Humain. Il s'intéressa à ce qu'il appelait les
"marqueurs" comme Bouddha, Jésus et bien d'autres qui ne
furent pas transformés en cultes.
Il
eût une conviction : améliorer le sort des gens en leur donnant les
moyens de se solidariser était nécessaire.
C'est
ainsi qu'il eût trois vies quasi distinctes et très cloisonnées.
Une vie de couple où il ne fut pas très brillant. Mari silencieux,
père attentionné mais insipide. Une vie publique abondante et
prolixe où il créa associations sur associations pour découvrir,
avec un certain désarroi, que les gens n'aspiraient pas vraiment à
plus de solidarité mais cherchaient des "idiots" pour les
défendre, les représenter, voire même, pour profiter d'eux. Enfin
il eût une vie mentale si abondante qu'elle eût pour effet de le
rendre silencieux dans l'intimité et hyper communicant dans sa vie
publique. Quant à sa vie professionnelle..... Ce fut comme pour sa
scolarité; une affiche conventionnelle et conformiste.
Il
fît une courte apparition dans des sociétés secrètes ou discrètes
mais il ne trouva là qu'une pathétique retranscription de la
société. Habillée de codes et d'un verbiage parfois intéressants
pour la cohésion des groupes mais tout à fait inopérant en terme
d'élévation, il s’en détacha rapidement. Comme il se plaisait à
le penser : "Il y a des degrés, des grades mais le corps reste
froid". Oh il restait très respectueux de toutes ces choses car
il était convaincu que la croyance, quelle qu'elle soit et en
quelque endroit que ce soit est une nécessité humaine
indispensable.
C'est
d'ailleurs ce qui l'amena à élaborer une philosophie et même une
cosmogonie qu'il confronta à la science et aux activités humaines.
Sa propre vision du monde en fut confortée. Il lâcha quelques
bribes de sa conviction sur Internet. C'est ainsi qu'après 40 et
quelques années d'action et de réflexion l'impensable se produisit
: la rencontre avec Lilly.
Chapitre
5.
La
rencontre
Winston
observait Lilly qui commençait à s'agiter sur sa chaise. Il restait
silencieux, sirotant sa coupe de champagne alors qu'elle s'était
déjà servie deux fois.
Winston
décida de changer de sujet pour que ce silence éloquent ne
s'éternise pas.
-
J'ai appris que, dans ton privé tu avais viré toute la gente
masculine pour la remplacer par des femmes, y compris tes gardes du
corps. J'avoue avoir été surpris. Tu sais que ton père formait son
personnel à partir des villages de son territoire en respectant les
disciplines de castes et la partition culturelle. J'ai eu un terrible
doute, jusqu'à aujourd'hui, sur ton orientation sexuelle.
-
C'est vrai ! Désormais je ne suis entourée que de femmes et pas
seulement dans mon privé, Win. Je n'ai plus que des conseillères et
des directrices au niveau de la Holding. Au début ça a créé des
problèmes avec les directions des sociétés mais aujourd'hui tout
marche correctement.
-
Forbes a évoqué cette particularité sur un ton qui frisait le
dénigrement.
-
Que veux-tu que j'y fasse ? Les machos restent des machos. Mais,
vois-tu, après une petite déprime boursière provoquée par cet
article je connais aujourd'hui un véritable boum sur mes valeurs.
Toutes femmes qui comptent dans le monde s'intéressent à mes
activités et veulent, d'une façon ou d'une autre, en être.
-
Lubie ? Caprice ?...
-
Non ! C'est une des conséquence de mon rêve en série.
Le
Ipad de Lily vibra.
-
Excuses-moi.
L'écran
annonçait un message laconique d'ombrelle" : "En boucle
sur CNN... Regarde.
-
Heu....! Win ?
-
Oui ?
-
Tu peux demander à John d'installer une télé dans ma chambre ?
-
On parle de toi ?
-
NNNon ! d'un événement qui m'intéresse.
-
John... ?
-
J'ai entendu Monsieur. Je m'en occupe.
Chapitre
6
New-york
la velile
Park
Avenue New-York 21 heures.
James
n'en croyait pas ses yeux. Il était gardien de nuit dans un de ces
immeubles de la cinquième Avenue pour gens riches (très riches).
Seize étage seize apparts trois ascenseurs dont deux privés un pour
le quinzième et un pour le seizième qui était le « penthouse »
de M. SIMON le plus riche de tous ces richards. Lee hall d'entrée
était immense et superbement décoré avec boiseries de châtaigner
pour habiller les murs, plaque de marbre blanc au sol, le comptoir de
James situé près des portes d'ascenseur. Il devait faire au moins
six mètres de long. Il y avait trois fauteuils car, dans la journée,
un petit secrétariat et un ouvreur y travaillaient. Un super
équipement de sécurité avec ordiis alimentés par des caméras
était incrusté dans le comptoir en face du siège de l'ouvreur que
James occupait. En dehors du dernier ouvreur du soir (Il arrivait à
20 heures) et du premier ouvreur du matin (Il partait à 6 heures 30
pétantes) James n'avait jamais vu les autres occumants du comptoir.
Sa mission était des plus simples : se tenir prêt à ouvrir la
porte d'entrée automatique aux invités après s'être assuré
auprès du propriétaire que ces personnes étaient bien attendues,
arroser les nombreux et imposants pots de fleurs où s'épanouissaient
des plantes multiples et très colorées de feuilles ou de fleurs
(James se demandait toujours comment ces plantes qui ne voyaient
jamais le soleil pouvaient ausssi belles. Il était né dans un petit
village du Connecticut et il connaissait donc assez bien la nature)
et s'assurer que les enregistreurs des caméras de surveillance
fonctionnaient normalement. Pour lui, qui venait de sa cambrousse cet
emploi était Bizance. Il devait son emploi à son passé de joueur
de foot et à son séjour dans une Université (Qu'il devait plus à
ses qualités sportives qu'à son potentiel de réussite dans les
études) où il a tenu 3 ans jusqu'à ce qu'il fut viré à cause
d'une aventure plus que torride avec une prof de lettres classiques.
Tellement torride que leurs amours firent la quatrième du torchon
local. Allez hop la prof et l'élève circulez... Elle avait beau
être une Alien de Harvard et lui le meilleur quarterback que
l'équipe eut connu... Zouh... Sur la côte Est on rigole pas avec
ça. Lui, il n'en n'a pas trop souffert mais la prof folle de chagrin
a disparu corps et âme. Son emploi il le doit à sa carrure
d'hatlète qu'il entretient avec soin façon schwartzy, ses trois
années de fac et, surtout son Français. Il avait dû se taper son
oncle (Qui squatait ses parents) francophone-francophile qui s'était
mis dans la tête que le neveu devait parler cette aaadddmmmirable
langue et connaître ce Ffaantastique pays. Bon ! Finalement
cet emmerdeur a eu raison....
Mais
là ! mille fois raison car Trois superbes nanas (Pour sûr des
top models, pensa-t-il) sonnaient à la porte de l'immeuble. Il
déclencha l'ouverture de la porte. Il aurait dû les inteviewer par
l'interphone d'abord mais « Il fait si chaud dehors et puis des
canons pareils malgré leurs larges capelines et leurs voiles de
résille il devinait, plus qu'il ne voyait des visages sublimes. Des
vêtements aussi chers que moulants laissaient deviner des corps
« holala splendides ».
Il
se leva, ôta sa casquette : « Que puis-je pour vous mesdames ? »
La robe rouge répondit d'une voix chaude : « Nous avons rendez-vous
avec Monsieur SIMON ». Une seconde je vous prie...James retourna à
son comptoir, décrocha le téléphone et composa le n° du
milliardaire. - C'est la réception Monsieur, trois personnes
désirent vous rencontrer... Pardon, heu.. Mesdames puis-je vous
demander de la part de qui ? Cabinet Kadowski, Joan Kadowski et ses
assistantes. Répondit la robe rouge. James transmis... L'ascenseur
de droite Mesdames, il conduit directement dans les appartements de
Monsieur SIMON. Merci, votre nom s'il vous plaît ? James Madame
James. - A tout à l'heure James. Il n'avait pas remarqué que la
caméra extérieure n'avait filmé aucune limousine s'arrêtant
devant l'immeuble et que les cam de l'intérieur n'ont visionné que
des capelines dignes d'un champ de corses, des fesses super moulés
dans des robes de prix et, à n'en pas douter des Louboutin aux pieds
de ces demoiselles. « - Bon sang ! je ferais bien causette
avec elles quand elles redescendront s'émut-il quand la porte de
l'ascenseur se referma sur le bataillon de charme » Quand la
porte de l'ascenseur se referma,
James
murmura « à tout à l'heure Joan vos capelines à voilette m'ont
empêché de voir vos visage mais je suis certain que vous devez
avoir toutes trois les plus jolis minois de New-York.
SIMON
accueillit les trois femmes dès que les portes s'ouvrirent. Joan !
Toujours ponctuelle mais donnez-moi vos capelines et posez vos
valises sur ce divan. Les trois femmes s'exécutèrent. Une des
assistantes commença à ouvrir son bagage mais SIMON intervint :
vous prendrez bien quelque chose avant de nous mettre au travail ?
Les filles et moi prendront un verre d'eau si tu le veux bien ! - Je
t'ai connu dans de meilleures conditions Joan. - Jamais pendant le
travail chéri ! C'est un principe. Bon.. OK ! Installez-vous au
salon japonais. Pour l'eau pétillante ou plate ? Plate. Amenez les
valises ici mesdemoiselles. Tout sourires les filles se chargèrent à
nouveau et suivirent Joan qui semblait bien connaître les lieux.
SIMON partit vers la cuisine chercher une bouteille d'eau plate.
Joan
chuchota : "Je m'occupe de Simon. Au travail."
Elle
rejoignit Simon dans la luxueuse cuisine. S'arrêtant dans
l'encadrement de la porte, elle pris une pose qui ne laissait aucun
doute sur ses intentions. Simon,qui finissait de remplir d'eau une
carafe de cristal la regardait avec gourmandise.
-
Tu es toujours aussi splendide.
-
Merci ! T'es pas mal non plus. Ses lèvres pulpeuses s'étiraient en
un sourire qui annonçait ses intentions.
-
Darling ! Nous avons d'abord à discuter affaires, tu ne crois pas ?
-
J'ai envie maintenant
-
Ici ! Dans la cuisine ?
-
Oui je trouve ça très excitant. Tout en parlant elle marchait vers
lui.
-
Mais les filles ?
-
Elles préparent le matériel
Accoudé
au plan de travail central en marbre rose, il ne savait pas trop
quelle attitude prendre. Il décida de lui laisser l'initiative. Sa
robe de soie rouge moulait ses mouvements à chaque pas. Le corps de
Simon commençait à anticiper la suite. Joan, arrivée près de lui,
s'employa sans tarder à défaire la ceinture de Simon. Il voulut
l'enlacer mais elle le repoussa avec douceur : - Laisse-moi faire
chéri... Il gloussa de plaisir : - ben voilà un contrat qui
s'engage bien.. Le pantalon dégrafé elle s'agenouilla devant lui et
tira le vêtement vers le bas, s'emparant du slip elle fit de même.
Son sexe turgescent jaillit littéralement. Elle s'en empara avec les
mains et commença un lent mouvement de va et viens : - Chéri, si
nous faisons affaire tu vas encaisser une vraie fortune.
Le
souffle court Simon murmura : - Je suis sûr que ta commission sera à
la hauteur aussi.
-
Tournes toi s'il te plaît !
Simon
se décolla du plan de travail et obtempéra. Oula ! je m'attends au
pire !
Joan
se colla au dos de son partenaire et saisi à nouveau son membre
d'une main. De l'autre elle fouilla dans son soutien-gorge pour en
sortir une petite seringue de la taille de celles qui servent aux
vaccinations. Elle lâcha le sexe enleva le chapeau d'aiguille... -
Tu vas connaître le paradis amour.
L'aiguille
était très courte mais suffisamment longue pour atteindre et percer
la carotide. Elle arma le piston est avec la vivacité d'un serpent
passa son bras gauche par-dessus l'épaule, plaqua l'homme contre
elle et, se servant de la main droite elle enfonça l'aiguille
sèchement à l'endroit exact de l'artère et poussa du pouce le
piston. - Mais ! Qu'est-ce que tu fais ! Paniqua Simon. - je t'ai
promis le paradis, chéri. Tu verras c'est super.. Il commença à se
retourner - J'aimmme papap.. Mais le produit produisait déjà son
effet.... Il était mort. Son corps s'amollit et s'effondra sur elle
mais elle s’écartât rapidement pour qu'il finisse sa course sur
le carrelage, d'une blancheur étincelante, de la cuisine.
De
retour dans le salon Joan supervisa le travail des filles qui
posaient les charges un peu partout dans le penthouse.
- Vous ramènerez le corps dans le salon japonais. Rappel ! Je veux au moins quatre charge sur lui. Il ne doit strictement rien de ce salaud. Ordonna Joan.
Jouxtant
la cuisine une porte s'ouvrait sur une petite salle de massage. Elle
savait que le fond de cette pièce donnait sur l'espace de survie.
Elle se dirigea vers l'endroit sans hésitation après s'être
équipée de son matériel aux fins d'ouvrir le petit coffre qui s'y
trouvait. Quelques liasses de billets de cent $, un passeport et des
dossiers s'y trouvaient. Elle se rendit ensuite à la console vidéo,
en retira les disques qui s'y trouvaient pour les mettre dans le
coffre. - Adèle ? - Oui Joan ? Apportes moi le magnésium et deux
charges. Adèle jeta un rapide coup d’œil dans le coffre - On
devrait prendre la monnaie ça pourrait servir à la cause... - Non
on n'emmène rien ! Trancha Joan. - OK ! Vous en êtes où ? - On a
fini. Tu trouves pas ça un peu excessif ? - Il ne doit rien rester
de ce penthouse.
Adèle
posa les deux boites contenant le magnésium dans le coffre est les
amorça. Elle referma la porte la laissant entrouverte pour que l'air
alimente la combustion. Au bout quelques secondes une lueur
aveuglante s'échappa. Elle plaça les deux pains de semtex munis de
leur récepteur. Le premier sur la console vidéo, le second sur le
boitier de commande de fermeture de la pièce. De retour dans le
salon japonais les deux femmes découvrirent le corps de Simon assis
dans un fauteuil avec un charge sur chaque cuisse et les deux autres
maintenues sur la poitrine par un ruban adhésif. Giselle n'avait pas
pris le temps de remonter le pantalon ce qui rendez le cadavre
ridicule.
- Vous êtes certaines qu'il n'y aura pas de dommages collatéraux ? Interrogea Joan.
- Ne t’inquiète pas ! On ne peut pas être sûr à 100% mais on a fait tout ce qu'il faut pour que l'intégrité de l'immeuble ne soit pas touchée. - Tout est armé ? - Oui ! Bon Giselle appelle Catherine pour qu'elle amène la voiture. On s'occupe du gardien maintenant....
Quand
la voiture décolla du trottoir, elles virent le gardien collé à la
porte d'entrée de l'immeuble, leur faisant des signes, le visage
illuminé par un sourire béât. La drogue qu'elles lui avaient
administrée en partageant une coupe de champagne (Bouteille et
verres subtilisés dans l'appartement de Simon) commençait à faire
son effet.
Arrivées
à un bloc de l'immeuble du marchand d'arme, Joan fit stopper le
véhicule. - Bon ! Nous sommes assez éloignées. Elle sortit de son
sac un boitier de télécommande, ôtât le couvercle de protection
du bouton d'amorçage et l'enfonça sans attendre..... Une explosion
assourdissante se propagea dans l'avenue. L'onde de choc fit vibrer
la limousine. Catherine ! En route ! La limousine se mit en
mouvement, tourna à gauche au carrefour tout proche. On entendait
déjà un brouhaha d'alarmes et de sirènes de voitures de pompiers
et de police se faisant écho sur la paroie des grattes-ciel.
- Au trot ma chérie. Ordonna Joan à Giselle.
- - J'ai hâte de voir comment CNN va traiter ça....
Chapitre
8
Un
doute germe dans l’esprit de Winston
Winston
avait bien remarqué un changement dans l'attitude de Lily : "Une
mauvaise nouvelle ?"
-
Tu connaissais Simon, le marchand d'arme, je crois ?
-
Oui ! Un peu. J'ai eu affaire à lui dans la commission de la défense
où j'ai siégé quelques temps. Je n'aime pas ce bonhomme.
-
Son appart à New-York vient de faire l'objet d'un attentat et il y a
tout lieu de croire qu'il était dedans. C'est en tout cas ce qu'on
vient de m'annoncer.
-
Tu t'intéresses à des choses comme ça ! Toi ?
-
Un marchand de mort et d'outils d'asservissement disparaît, du moins
je l'espère. On m'informe.
-
Tu sais, Lily, tu es la plus anti-macho, j'oserais même dire
anti-homme que je connaisse comme féministe. Pourtant, tu voues un
vrai culte à ton père, tu me fais l'honneur de ton amitié quasi
filiale et tu m'annonces avoir un amant...
-
Tu crois que je ne te voies pas venir ? Oui je te parlerai de Michel.
Je souhaite même que tu le rencontres. Pour ce qui est de mon
féminisme, il n'est pas exacerbé au point de rejeter tous les
hommes. J'aime bien les pacifistes, ceux qui sont pour un retour à
une vie simple. ça t'ennuie si je quitte la table maintenant ? Je
suis un peu fatiguée...
-
Tu es libre comme l'air ma chérie. Comme winston n'était pas dupe,
il lui ajouta. Tu peux utiliser le téléphone de la maison il est
brouillé.
-
Bye mon Win à demain matin. Promis je te parle de Michel. Je
voudrais que tu l'invites ici. S’il consent à venir en Europe.
C’est pas gagné.
Elle
plaqua un baisé sur son front et le laissa là au milieu du repas
qu'il avait fait préparer pour elle.
Il
regarda son ondulation s'éloigner et disparaître dans l'entrée
monumentale côté jardin.
-
John ?
-
Oui Monsieur ?
-
Avant de faire débarrasser, je voudrais que tu t'assoies une minute
avec moi. Au moins pour finir cet excellent champagne et pour que
nous parlions un peu de Lily. Tu es le nez le plus fin que je
connaisse comme observateur discret.
-
Monsieur me fait trop d'honneur.
-
On parle entre homme John. On fait un break sur les conventions et
l'étiquette. Arrêtes de me servir du Moossieuuur à tout bout de
champ d'accord ?
-
D'accord.
John
pris place dans le siège de Lily et dit
-
Je vous écoute
-
Tout d'abord il y a cette visite impromptue après un silence de deux
ans, ensuite il y a ce Michel enfin il y a cet intérêt soudain pour
ce marchand d'arme qui vient de subir un attentat. Surtout il y a ce
rêve qui semble l'occuper démesurément. Qu'en penses-tu ?
Winston
lui servait une coupe de champagne tout en lui parlant.
Une
des deux femmes de service fit son apparition. John lui fit
comprendre que son service était terminé et qu'il s'occuperait du
reste. Elle s'effaça, un sourire aux lèvres, heureuse d'avoir gagné
au moins une heure.
-
Tout d'abord, Monsieur, oh ! Pardon. Tout d'abord je pense que ce
rêve récurrent n'est pas un rêve mais plutôt une sorte de
court-circuit dans l'espace-temps. Quelque chose de bien réel. Enfin
quelque chose comme ça..
Wilson
s'enfonçait dans son fauteuil, il s'attendait, satisfait à une
démonstration éblouissante de son majordome et ça commençait fort
bien.
-
Ensuite il y a ce Michel... De trente ans son aîné. Elle frétille
littéralement quand elle l'évoque. D'ailleurs la première chose
qu'elle a installée dans sa chambre c'est une photo de lui, du moins
je le pense, quand il devait avoir une vingtaine d'année. Cheveux mi
longs, bracelet Sik au bras gauche, lunettes de soleil à la John
Lennon. Un hippie en Inde je pense. Donc une sorte d'anticonformiste.
Le fait qu'il vive en Nouvelle-Calédonie me donne à penser qu'il
est rentré dans dans le rang. Du moins en apparence. Enfin
l'attentat... Un SMS et elle demande une télé dans sa chambre. ça
ne lui correspond pas du tout. J'en déduis qu'elle doit avoir un
rapport quelconque avec ce Simon ou avec son destin...
-
Tu voudrais dire qu'elle aurait pu commanditer cet attentat ?
-
Oh je ne vais pas jusque-là. Mais vous connaissez sa croisade
anti-guerre. De plus son actualité est assez étrange. Elle s'est
débarrassé de tous ses directeurs généraux en moins d'un an pour
les remplacer par des directrices...
-
Il faut donc, mon cher John, s'attendre à des grands changements
dans la vie de Lily.
-
J'en suis certain. Je dirais même de redoutable changements.
-
Penses-tu que des observateurs extérieurs puissent s'en rendre
compte.
-
Partiellement, affirmatif. Cependant le fait qu'elle fasse entrer un
homme dans sa vie va brouiller les cartes de ceux (Comme Forbes) qui
tiennent à lui coller une étiquettes d'ultra féministe un peu
dingue quand ce n’est pas lesbienne radicale (Winston failli
s’étrangler de rire avec la fumée de son cigare) - Lesbienne
radicale ! Je note. - Quant aux services de renseignements, ils
pourraient, à plus ou moins long terme tirer les mêmes conclusions
et s'intéresser de très prés à ses activités.
Winston
tira un gros cigare Corona de sa boite, en offrit un à John.
-
Mon cher John, je pense absolument comme vous. Notre Lily est en
train de changer. Bon laissons-nous aller un instant à la rêverie
en fumant un bon cigare et en finissant le Champagne. L'avenir nous
dira si nous avons raison. En tout cas il me semble qu'il va falloir
envisager de la protéger d'une manière ou d'une autre.
-
C'est certain... Voulez-vous que j'y réfléchisse ?
-
Bien entendu John, vous êtes l'homme le plus complet que je
connaisse. Sans vous....
-
Merci Monsieur.
La
parenthèse de confidences venait d'être refermée par John. Il
savait ce qu'il aurait à faire et Winston savait que John
s'acquitterait de cette tâche avec sa maestria habituelle.
Ils
s'installèrent confortablement dans leur siège et le silence régna
sur ce bord de piscine quelque part en Angleterre.
La
chambre à coucher de Lily était du plus pur style victorien. Elle
avait, en arrivant, vidé son sac sur l'imposant lit. Elle entreprit,
en attendant que la télé lui donne une image, de déplacer les
vêtements sur la banquette placée au bout du lit. Ce fut vite fait.
Une robe droite toute simple deux jeans quelques slips et chaussettes
ainsi que deux soutiens-gorge. La télé avait été mise sur une
table probablement issue des rapines des anciens propriétaires du
Castle en Inde "Rajasthan" se dit-elle. Elle déplaça un
fauteuil Chesterfield au cuir bien patiné et lourd comme une
armoire. Le son consenti à emplir la pièce. Elle se saisit de la
télécommande et fit défiler les chaînes jusqu'à ce qu'elle
arrive à CNN. Son mobile sonna.
-
Allo, Lily ?
-
Hmmmm
-
Ne me dis pas que tu as quelque chose à voir avec cette horrible
chose ?
-
Hmmm
-
C'esf le smog qui t'as fait perdre la voix ?
-
Non mais je me doutais que tu m'appellerais et que tu me poserais
cette question...
-
Malgré toutes les avanies que j'ai pu subir de la part d'un mâle,
tu sais que je ne suis pas pour ce genre de méthode ?
-
Hmmmm
-
Mais enfin ! Tu peux me parler quand même...
-
Écoutes moi bien Lara... Tu y es ? Bon. Un, je t'adore, tu es comme
une mère pour moi. Deux, tu joues un rôle essentiel dans la bonne
marche des sociétés. Trois, tu partages pour l'essentiel mon point
de vue. Quatre, je me sens dans l'urgence. Quatre, il y a des prises
décisions qui s'imposent aux quelles je ne peux pas t'associer.
J'entends pas le grésillement de ton brouilleur ?
-
Si, si il est en marche Ichiko m'a installé un filtre pour,
justement, supprimer le bruit de fond.
Pendant
ce temps les images à la télé montraient la rue complètement
embouteillée de voitures de pompiers et de police et de temps à
autre un plan travelling de l'immeuble où l'on pouvait voir qu'il ne
restait pratiquement rien du dernier étage hormis quelques poutres
tordues et les immeubles voisins où les vitres avaient disparues. Le
speaker disait qu'à part le propriétaire de cet appartement et
quelques dégâts matériels il ne semblait pas y avoir d'autre
victimes à part quelques blessés léger dus au soufflage des vitres
par l'onde de choc. Les pompiers évoquaient une possible fuite de
gaz mais l'hypothèse d'un attentat n'était pas exclue par la police
compte tenu de la personnalité de Mr SIMON.
-
Bon, ma chérie, en deux mots je t'explique. J'ai écarté un
problème pour éviter au monde une multitude de problèmes. Tu me
suis ?
-
Oui mais....
-
Au fait tu as des nouvelles de Michel ? Comme il a tendance à passer
par toi. Dit-elle avec un soupçon de dépit dans la voix.
-
Il est en Nouvelle-Calédonie ou il doit être en train d'y arriver.
Il va sur sa chère plage de Poé en attendant que tu rentres de
Londres. Appelles le dès qu'il est joignable.
-
Il n'a pas réussi à te contacter avant de prendre l'avion et tu
sais qu'il a une sainte horreur des sms et autres gadgets de son
appareil.
-
Ok ok ! J'espère qu'il aura du réseau.
-
Il t'adore ma Lily. Ne sois pas jalouse comme ça.
-
Ola ! Tiens ! Je viens d'attraper le tic de Winston. Dit-elle avec un
rire un peu forcé. Toi aussi tu l'adores. D'ailleurs je ne connais
personne dans notre entourage qui n'adore pas Michel. C'est
déstabilisant parfois quand je suis loin de lui.
-
Bon je t'embrasse très fort ma Lily. Ici New-York est en ébullition
avec cette affaire. Va voir le cours des actions des entreprises
d'armement. C'est la chute libre. A croire que ce type a ou avait le
contrôle de la distribution des jouets de mort.
-
Presque Lara, presque... Bon je t'embrasse très fort. Si jamais tu
as des news de Michel avant moi dis lui de me beeper au moins.
-
D'ac...
Mais
Lily avait déjà raccroché et augmenté le son de la télévision.
"Le cours des actions des usines d'armement... Je n'avais pas
pensé à ça... sacré Lara" pensait Lily. La vibration du
mobile annonça l'arrivée d'un beep... C'était Michel. Sans
attendre elle appuya sur le bouton de rappel du correspondant....
Le
vieux smartphone eu cette sonnerie caractéristique et le mot amour
s'afficha à l'écran. Michel mis le contact immédiatement et parla
sans attendre :
-
Mon amour ? Enfin je peux te parler.
-
Michel ! C'est à moi de dire enfin. ça fait une éternité....
-
22 heures ma chérie. Je ne supportais plus l'agitation de Hong Kong
et puis ces hôtels de luxe... Enfin tu me connais assez bien je
crois. Alors j'ai filé à l'aéroport, pris le premier avion venu
pour Osaka et de là transit de 9 heures pour sauter dans un avion
d'Aircalin pour la Nouvelle-Calédonie. J'ai pas voulu déranger
Julie, alors j'ai dû négocier une voiture de location au pied levé.
Je suis arrivé il y a trois heures. Un petit somme et je te beep.
-
T'as quand même réussi à joindre Lara !
-
Ben la seule joignable quand j'ai pris ma décision.
-
Elle vient seulement de me le dire. Mais je sais, tu as du mal avec
avec ces engins qu'on appelle téléphone. Tu me l'as dit mille fois.
L'essentiel est que tu sois bien.
-
Oh là mon amour ! Le lagon est splendide. Il y a juste ce qu'il faut
de brise pour ne pas avoir trop chaud. Viens, viens je t'en prie. Tu
me manques et tu seras merveilleusement bien ici. Loin des rumeurs du
monde. Au fait tu es toujours à Londres ? Je t'ai trouvé un vol
Finnair qui va bien pour que tu sois là dans moins de deux jours..
-
Hahaha ! Rire cristallin de Lily. je suis chez Winston. J'avais
besoin de ses conseils. Il aimerait bien te rencontrer. J'ai encore
un truc à faire à Paris...
-
Oh ! Je connais tes "trucs" encore un de ces conseils
d'administration qui n'en finissent pas et qui soulèvent plus de
motifs de réunions...
-
Tututut Mon amour je te promets d'être chez toi vendredi au plus
tard quitte à faire venir l'avion de la société à Paris si je
trouve pas de place. Tu me manques terriblement...
-
Toi aussi je t'embrasse, je t'aime...
Michel
raccrocha sans attendre de réponse. Il savait que ces fins de
conversations s'éternisaient sur un mode silence qui ne faisait
qu'aggraver le manque pour l'un comme pour l'autre. "Vendredi,
vendredi elle sera là...." chantonna-t-il.
Il
était 8h30 du matin, l'alizée commençait à se lever sur la plage
de Poé. le soleil brillait d'un bel éclat. Mis à part un kanak
marchant sur la pointe des pied le long du rivage, muni de son
épervier, il n'y avait personne.
Michel
avait disposé sa serviette sur l'herbe, a l'ombre mais surtout à
l'abri du vent qui ne manquerait pas de se lever à 9 heures. la
maison qu'un ami lui prêtait n'étant qu'à une centaine de mètres
du bord de mer. Il était venu en maillot de bain avec un bouquin et
son téléphone. Il descendit la petite butte de sable après avoir
attendu que le pêcheur s'éloigne et entra sans attendre dans l'eau
limpide, tiède et peu profonde du lagon dont les vaguelettes
mourraient sans grande conviction sur un sable jaune presque blanc.
Il
fallait marcher un moment dans l'eau avant de trouver assez de fond
pour nager mais il avait le temps. C'est donc avec lenteur qu'il
s'engagea dans l'émeraude accueillante.
Six
heures du matin, Winston adorait ce moment. Le ciel était de bleu
délavé que le soleil de septembre éclairait. Sa chambre donnait
sur l'arrière du Castle. De sa fenêtre il pouvait voir le jardin "à
la française encadrant la piscine". Comme tous les jours, été
comme hiver, John faisait ses brasses dans l'eau. “Ce type est
vraiment incroyable, soixante-dix balais et toujours une forme du
tonnerre" pensa-t-il, admiratif. Il ouvrit l'imposante
fenêtre... " - Salut John ! John rejoignit d'une poussée le
bord du bassin - Bonjour Monsieur ! La breakfast sera prêt à sept
heures. Vous voulez le prendre dehors ! - Bonne idée il fait bon et
les parfums du jardin me mettront de bonne composition. Vous l'êtes
toujours, Monsieur. Si je puis me permettre. Puis-je demander à
Monsieur de m'accorder quelques heures aujourd'hui ? Je dois me
rendre à Londres pour y régler certaines affaires. - Accordé ! -
J'ai donné des consignes pour votre repas de midi. - - Passes chez
Davidoff, j'ai réservé quelques cigares et prends la Morgan. -
L'Austin me suffit, Monsieur. - Comme tu veux mais je suis sûr
qu'avec ton mètre quatre-vingt dix ta tête doit toucher le plafond
et puis il y a sept voitures ici. Pourquoi t'obstines-tu à prendre
la plus petite ? - C'est plus facile pour se garer. Ma tête est très
proche du plafond en effet mais elle ne touche pas, enfin... Quand la
route est bien lisse. Ils éclatèrent de rire. John pris appui sur
le bord est, d'un seul mouvement, sortit de l'eau. Si sa peau portait
les marques de l'âge, son corps était musclé car il l'entretenait
avec soin matin et soir, par des exercices. Il se dirigea vers l'aile
réservée au personnel. Le jardinier en sortait. Il l’interpella
:"- Kim ? - oui ? - N'oublies pas de remettre du sel dans la
piscine s'il te plaît. - Bien Monsieur. - Ah ! Vas aussi cueillir
quelques roses jaunes que tu donneras à Juliette pour le breakfast
de Mademoiselle. - Bien Monsieur.....
Quelques
minutes plus tard John, vêtu d'un complet sombre, de coupe
classique; une cravate bleue uni soulignant la blancheur de sa
chemise disparaissant dans un gilet soigneusement fermé, se rendit
au garage et s'introduisit avec souplesse dans la mini Cooper. Sa
voiture préférée car discrète, rapide et surtout facile à garer
dans ce Londres surchargé. Là où il allait, la règle était de
pas se faire remarquer. Son visage était un peu pincé car il allait
faire une chose qui ne lui plaisait pas trop mais.... C'était sa
mission...
Arrivé
à l'entrée de l'imposant immeuble de Vauxhall road, il ouvrit sa
fenêtre et montra sa carte d'agent.
L'homme
de faction pris sa carte et lui demanda : "Vous avez rendez-vous
Monsieur ?"
-
Jerry Lorsdew. Affaires indiennes.
L'homme
se dirigea vers une cabine dans laquelle se trouvait un autre agent.
Un bref échange entre les deux hommes. L'homme dans la cabine
téléphona, rédigea un laissez- passer et remis une carte de
parking pour la voiture de John qu'il remis au factionnaire. En
attendant un militaire été venu examiner la mini cooper passant un
miroir sous la caisse. Le factionnaire revint, lui donna son
laissez-passer et sa carte de parking. -Ne vous trompez pas
d'emplacement Monsieur, si vous ne voulez pas déclencher une alerte
générale. - Je connais la maison merci. A l'entrée du Bâtiment
"C" l'attendait encore le détecteur de métaux et la
fouille à corps… Le MI6 semblait être en état d’alerte
permanente depuis un certain 11 septembre.
Arrivé
au quatrième étage Jerry l'attendait. C'était un homme d'une
soixantaine d'année, bedonnant, son visage épais affublé d'un nez
proéminent légèrement coupe rosé indiquait son penchant pour
l'alcool. Ses yeux bleus constamment mobiles et, pour l'occasion,
souriants dénotaient une intelligence pétillante. - John Grosvenor,
mon ami ! Si je m'attendais à ta visite. Allez ! Viens dans mon
antre. Ils marchèrent tout deux d'un bon pas dans ce couloir du MI6
jusqu'au bureau de Jerry. L'hôte ouvrit la porte en passant devant
et se dirigeant vers son bureau invita John à prendre place. - Tiens
prends ce fauteuil, tu veux un petit remontant ? - Tu sais bien que
je ne bois pas Jerry..
Ah
oui ! J’oubliais. Un verre d'eau fraîche ? - Volontiers. - Dis
donc ça fait au moins dix ans que t'as pas mis les pieds ici,
qu'est-ce qui t'amène ? Pourquoi tu n'as pas utilisé la voie
classique ? - Une intuition sur ce que mijote la jeune Lily. - Une
intuition ? Hé là John. Ça fait des années que je n'ai pas
entendu ce mot... Ici on parle drones, écoutes électroniques,
satellites d'observation..... - Je sais Jerry mais rien n'a encore
supplanté le pouvoir d'appréciation humain. Vous vous servez
toujours bien de mes Cachemiris pour voir ce qui se mijote entre
chinois, pakistanais et indiens pour la région... Je me trompe ? -
Heu non effectivement et à ce propos.... Le visage de Jerry pris un
air ennuyé. - Mon cher Jerry je vais te donner une bonne et saine
démonstration de mon intuition, ça t'évitera de tourner autour du
pot. - Mais.... - tututut ! Jerry, je devine que depuis ma demande
d'audience tu as fait préparer ma mise à la retraite. - A
soixante-dix balais mon cher.... - Donc c'est bien ça, Has been
l'ancien.. Rassures-toi je l'accepte car.. Disons... votre étroite
collaboration avec la CIA vous a plongé dans un univers Hi-Tech oú
la cervelle et les dons de vos agents de terrain sont quasi
marginalisés. - Ben il y a eu des erreurs.... - En ai-je commise une
seule en 40 ans de service ? - Non ! Je le reconnais. Bon je
t'écoute... - Lily est chez Winston. Elle est amoureuse d'un
Français et s'est brusquement intéressée à l'attentat commis
contre votre marchand d'arme préféré à New-York. C'est tout ce
que j'ai. En ce qui me concerne ça me parle et ça devrait éveiller
quelque chose en toi, si tu n'as pas perdu tous tes réflexes. - Sans
doute John mais tu sais, on a assez de soucis avec le moyen Orient et
l'Orient tout entier en ce moment... - C'est une fin de non-recevoir
? - Disons qu'on ne s'intéresse plus à la famille du Grand Khan de
Leh et que le Cachemire est au second plan pour nous. - OK ! Je
n'insiste pas donne-moi cette mise à la retraite que je la signe. -
Ne te fâche pas bon sang ! - Je ne me fâche pas Jerry disons que je
comprends. - D'ailleurs tu verras ta pension est plus que
confortable. Ajoutée aux émoluments de Winston tu dois avoir un
sacré matelas de pognon... - En effet.
L'air
ennuyé Jerry sortit le document en question. Il le posa sur le
bureau. - Tiens lis d'abord ! - Où je signe ? Paraphe chaque page et
signe la dernière, je t'enverrai une copie au Castle. Une époque
est révolue John, je suis désolé, tu es un homme remarquable sur
bien des plans. - Bon ! C'est la vie. Tiens je prendrais bien une
larme de ton scotch sublime pour fêter mon enterrement d'agent
dormant. - Volontiers ! Jerry pris un second verre dans un tiroir de
son bureau et servit une rasade raisonnable du liquide ambré à
John.
-
A la fin de notre collaboration ! dit John en soulevant son verre. -
A une retraite confortable bien méritée. Que vas-tu faire
maintenant ? - Rester au service de Winston. C'est un homme
prodigieux auprès duquel je me sens bien. John humecta à peine ses
lèvres de whisky, se leva, serra la main de Jerry et dit : - veilles
sur toi et pense aussi à ta retraite. Ni toi, ni moi ne sommes faits
pour ce boulot électronique. Préviens la garde que je ne récupère
pas ma carte. Ne me raccompagnes pas, bonne chance. John tourna le
dos et d'un pas décidé se dirigea vers la porte. "- Adieu
John, désolé...." Mais John avait déjà franchis l'huis et
s'était engagé dans le long couloir... "Mon cher John tu es
retraité du MI6 mais pas de John Grosvenor et quelque chose me dit
qu'il va y avoir du grain à moudre
John,
une fois dans la voiture, sortit son mobile. Il commença par effacer
tous les numéros qui le reliaient encore aux services secrets
britanniques et en composa un. Son correspondant décrocha tout de
suite : "- Allo ? Fit une voix féminine. - Clara ? - Qui
veux-tu que ce soit mon choux ! - C'est John. - Ola ! ça fait un
bail. Tu es à Londres ? - Oui ! Tu aurais quelqu'un pour moi ? -
J'ai toujours quelqu'un. Tu le sais bien. Attends je regarde...."
John posa le téléphone sur le siège passager après l'avoir mis en
mode haut-parleur et mis le contact. Il franchit le poste de garde
sans s'arrêter et sans être arrêté. Jerry avait prévenu. "Allo
john ? - oui. Tu es toujours pour une brune, peau mate, pas trop
grande et mince ? - Oui, je n'ai pas changé. - Alors j'ai quelqu'un
de libre pour toi. Elle s'appelle Ishtar et ne me demande pas si elle
est jeune, majeure et clean. Tu sais depuis longtemps que c'est
toujours le cas. Bon elle est dans Hammersmith. - Je suis en voiture.
- Elle est libre dans un quart d'heure et pour deux heures. Je te
préviens elle a un prix. - c'est OK Clara. - Elle te rappelle sur
quel Numéro ? - Celui de la dernière fois. - D'accord. Tu passeras
un bon moment. Ça va ? - Bien ! J'ai quelque chose à fêter
aujourd'hui. Salut ! Clara n'insista pas et raccrocha. John était
son plus vieux client. C'était même son premier client quand elle
s'est lancée dans la prostitution avant de prendre la tête d'une
agence qu'il l'aida à créer. Peu loquace mais pragmatique et,
surtout, protecteur. Quand elle n'allait pas bien, avait peur ou
toutes ces choses qui arrivent à ces femmes qui choisissent cette
voie, s'il était à Londres, il agissait et venait la rassurer sans
rien lui demander en échange. Un vrai lien d'amitié c'était noué
entre-eux. Peut-être plus même mais John a toujours gardé ses
distances sur le plan sentimental.
Son
téléphone sonna. Monsieur John ? - Oui ! - Ishtar, voici mes
coordonnées. Clara m'a dit que vous êtes un homme bien. - Je serai
chez vous à treize heures trente ça vous convient ? - OK à tout à
l'heure.....
Il
décida de passer par Saint James pour prendre la commande de Winston
chez Davidoff et d'aller déguster un café au “Inn the Park” non
loin de là. Il en profiterait pour acheter du thé et du café....
"Arrivé au Castle il faut que j'ai une conversation avec Lily"
Pensa-t-il.
Lily
descendit rejoindre Wilson sur la terrasse pour prendre son petit
déjeuner. L'air était limpide, légèrement frais. Vêtue de son
bikini blanc et d'une courte sortie de bain en soie colorée trouvée
dans un placard de sa chambre, elle semblait s'être échappée d'un
de ces catalogues de mode printemps été. "Tu es encore plus
belle le matin s'exclama Winston" - N'exagères pas Win - Café,
bacon & egs, deux oranges et un jus de tomate si je me souviens
bien ? - Oui ! Ta mémoire est bonne avec une petite variante
toutefois. Elle sortit de la poche de son vêtement une petite boite,
l'ouvrit et versa dans sa main quatre pilules vertes. Je prends de la
spiruline. Tu sais cette algue... ça me met dans une forme extra. Tu
devrais essayer... Wilson évacua le conseil de Lily par un - Tu veux
te baigner maintenant ou je fais préparer tes œufs tout de suite ?
En bon intellectuel, il était peu soucieux de son corps et n'aimait
pas entendre parler de soin fut-il naturel ou ayurvédique . Sujet
sur lesquels Lily était intarissable. Elle qui possédait la plus
part des grands labos de pharmacologie du monde, ne fonctionnait
qu'avec des médecines douces et de l'automédication - Le breakfast
d'abord, j'ai besoin de te parler. - Ma parler de ??? - Michel... -
Eh bien moi j'aimerais que tu m'en dises un peu plus sur ton intérêt
subit pour les marchands d'armes et leurs démêlés avec leurs
clients. - Oh c'est simple, il se dit que ces marchands de mort
seraient prêts à négocier des armes tactiques genre atomiques ou
bactériologiques. J'ai pas envie de me trouver dans un coin du monde
où des terroristes disposeraient de ces moyens. Alors je m'intéresse
à tout ce qui pourrait leur arriver... Sans plus. Winston était
convaincu qu'elle ne lui disait pas tout. Tandis qu'elle parlait de
ça, son visage s'était assombri et ses lèvres pincées avaient
laissé échapper ces phrases dans un presque murmure. Signal pour
lui... Elle n'en dirait pas plus. Il décida de venir sur le sujet où
elle souhaitait s'étendre. - Bon ! Alors ? Ce Michel... Lily se
détendit, croisa les jambes sur le profond fauteuil en osier dans
lequel elle s'était installée en arrivant. Tout d'abord j'aimerais
que tu le rencontres mais pour cela il faudrait que tu acceptes de
bouger de ton château. J’ai réfléchi depuis hier, elle pensait
surtout à la conversation avec son amant. Il ne veut pas s'éloigner
de son Pacifique Sud et il a pris l'Europe en grippe. J'arrive tout
juste à l'amener, de temps à autre, dans la ferme du Montana. Il
est incapable de passer plus de huit jours dans une métropole. Pour
exemple il m'avait accompagné à Hong Kong et il devait m'y
attendre. Il a pas tenu trois jours et je viens d'apprendre par Lara
qu'il est dans sa Nouvelle-Calédonie chérie. Il n’a pas tort
quand je le rejoins là-bas je m'y sens extraordinairement bien. - La
Nouvelle-Calédonie, c'est cet archipel Français tout prêt de
l'Australie ? - Oui c'est ça. - Bon tu es amoureuse d'un quasi
ermite si je comprends bien. - Loin de là ! Mon Win. Il s'intéresse
à tout, il lit tout, il écrit beaucoup, il est pétillant d'humour.
Il dit qu'il faut garder son âme d'enfant et il met ça en pratique
tous les jours. Je me sens redevenir gamine heureuse... Une étincelle
de bonheur venait éclairer ses yeux.. On joue, on se fait des
blagues de potaches. Il m'arrive souvent de le traiter de gamin. Il
adore ça et me renvoie la balle en me disant que c'est ce qui me
plaît en lui. Et c'est vrai mais pas seulement. Il écrit et dit des
choses d'une grande profondeur. Il a notamment écrit une cosmogonie
qui décrit l'Univers, la Vie et notre raison d'être, nous les
humains, d'une façon si simple que tout paraît tellement évident.
- J'aimerais lire cela. Interrompit Winston. En tout cas j'aime quand
tu en parles. - Ce type commence à me plaire. Mais tu te rends bien
compte de la différence.... - D'âge. Coupa Win. - Je sais... Les
conventions, la bien-pensance.. N'oublie pas que je suis, avant toute
chose, une orientale. Que pour nous ce n'est pas choquant. Lily
s'enflammait doucement. Et puis dis donc ! Juliette et Isabelle, tes
deux femmes de services, elles ont quel âge ? 25 à 30 ans. Elles
vont voir leur famille une fois par an, le reste du temps elles le
passent ici." Justement Juliette s'approchait avec le chariot
contenant le breakfast de Lily qui l'interpella. Tiens Juliette !
Viens par ici, laisse le chariot je me servirait. Je peux te poser
une question ? - Bien sûr Madame. - Que penses-tu de Winston ? -
Lily ! N'embarrasse pas Juliette s'il te plaît. La jolie petite
rousse, bourrée de tâches de rousseau que le rouge aux joues causé
par la question indiscrète de Lily mettait en valeur. - Je ne suis
pas... embarrassée, Monsieur. Ce que démentait son visage pourpre.
- Monsieur est le meilleur des hommes que je connaisse et je suis la
plus heureuse des femmes d'être à son service. - Merci Juliette tu
peux disposer. Juliette s'éloigna d'un pas rapide. - Tu vois ! Deux
femmes jeunes et plus que belles chacune dans leur genre sont tout à
ton service. Et j'imagine qu'il ne s'agit pas seulement de service...
- Lily tu exagères. Dit Winston, lui-même rougissant à son tour. -
Là ! Tu vois ! Tu rougis... Bon ! Je m'arrête là si tu ne fais
plus référence à notre différence d'âge, OK ? - Ok
s'esclaffa-t-il puis partant d'un rire jovial - Tu m'as percé à
jour et vivant ce que je vis, je n'aurais jamais dû soulever cette
question. Lily approcha le chariot de son fauteuil et entrepris de
s'attaquer aux œufs plats. - Je n'ai pas vu John, dit-elle. - Il a
pris sa journée.. Mais il sera là pour le thé. Tu comptes
prolonger ton séjour ? - Non ! Je repars en fin de matinée demain.
- J'ai oublié de te dire que j'avais prévu un déplacement. - Pour
où ? Lily regrettait déjà d'avoir posé cette question indiscrète.
- Pour Malte, un ami m'a demandé de l'y rejoindre. - Tu vas avoir
chaud là-bas...
Si
tu veux je peux t'y emmener. J'ai fait venir le jet. - C'est une
bonne idée. Tu pourras revoir Sancho, mon ami. - D'accord mais à
l'aéroport. - Tu continues vers le Pacifique je suppose... Lily lui
sourit - Pour ne rien te cacher, oui !
Chapitre
7
Un
moment de la vie de John
Situé
à deux pas du Kings Mall Shopping Centre, l'immeuble d'Ishtar avait
une façade façon Victorienne mais revue et corrigée par une
architecture moderne. John n'eût aucun mal à trouver une place de
parking proche du Mall. Il s'empressa d'aller acheter une lotion de
soin du corps de la marque Eucerin. Sa marque préférée. Il se
présentât à la porte de l'appartement d'Ishtar à 13 heures 30
précise. Son hôtesse ouvrit la porte dans les secondes qui
suivirent. John ? Oui ! Je suppose que vous êtes Ishtar... - Entrez,
je vous en prie. L'entrée donnait directement dans un vaste salon
superbement décoré où se mêlaient avec bonheur un orientalisme
discret et un ameublement des plus modernes associant confort et
design cuir blanc et acier inox. Bien éclairé par deux grandes
baies vitrées donnant sur King's street le salon inspirait le luxe
discret. - Superbe appart dit John en prenant sans plus de façon la
main de la fille. - Voulez-vous que je vous montre la chambre ou
désirez-vous prendre un rafraîchissement avant ? Je prendrais bien
un verre d'eau fraîche. Pendant qu'Ishtar s'occupait à sortir deux
verres et une bouteille d'eau d'un immense frigidaire trônant dans
la cuisine américaine qui desservait le salon, John inspectait les
objets placés dans une vitrine en bois. - Dites-moi je vois ici
plein d'objets qui semblent venir du Cachemire ? Oui ! Je suis
originaire de Leh. Mes parents y étaient commerçants mais ils sont
morts dans une révolte cachemirie. Alors je suis venue à Londres.
Vous savez Clara m'en a dit un peu sur vous. Elle éprouve une
véritable admiration pour vous et m'a demandé d'être un peu plus
loquace que d'ordinaire. - En vraie courtisane que vous êtes. - Heu
! Si l'on veut. En tout cas je suis dans leurs tarifs. - Oui je sais,
d'ailleurs je vais vous payer l'heure que je vous ai fait manquer
car, si je ne me trompe, vous vous prépariez pour midi trente ? -
Exact mais ne vous croyez pas obligé. Chutt ! Dit-il souriant. Un
contrat est un contrat. Clara vous a parlé de mon penchant. -..... -
Je vois que non. Rien de bien effrayant. Nous allons nous rendre dans
votre chambre que j'imagine somptueuse, vous vous mettrez
complètement nue et je vous masserai entièrement avec cette lotion
que je viens d'acheter. Je tiens à vous donner du plaisir... Ensuite
vous me déshabillerez et vous m'accorderez une fellation, enfin nous
prendrons une douche ensemble et voilà. Ishtar, les yeux agrandis
par l'étonnement avait une envie de rire qui commençait à gagner
sa gorge. - Vous au moins, vous êtes direct et on sait tout de suite
à quoi s'en tenir. Pour le prix vous pouvez en obtenir plus. -
Allons dans la chambre...
Chapitre
8
Joan,
son organisation et rencontre avec Lara
Joan
n'avait pas été partisane de l'installation du centre dans la
région de Hartford. Le Connecticut est un petit état très peuplé
des USA. Mais, comme l'avait indiqué Lily, les mouvements des
groupes de filles n'attireraient pas trop l'attention. Lily avait
acquis une petite compagnie d'assurance qu'elle avait rebaptisé LEA
et l'avait transformée en holding chapeautant sa société de
mannequinat et ses deux sociétés de recherche et développement
basées en Californie dont un des laboratoires de pharmacologie les
plus avancés du monde. Bien entendu LEA assurait la gestion du
centre de formation, de repos et de loisirs de Newhaven. Domaine
principal aux États-Unis de Joan.
En
réalité Joan était surtout gênée par la proximité de Lara qui
supervisait la totalité des activités du Groupe Lily. Dire que les
deux femmes ne s'aimaient pas beaucoup était un euphémisme. Lara
femme d'affaire pragmatique et altruiste était purement et
simplement l'antithèse de Joan ancien officier de l'armée
israélienne. Chargée de la protection de Lily, elle formait des «
bataillons » de « charmes » sous le couvert du mannequinat mais
qui recevaient une formation militaire digne des meilleurs centres
d'entraînement de troupes d'élites de la planète.
Lara
avait déjà eu des échanges plutôt orageux avec Lily depuis deux
ans sur ce sujet. Lily avait commencé par protester de l'innocence
de ce choix. Ces beautés devait pouvoir se défendre en toutes
circonstances de l'outrecuidance des mâles. « Pas au point
d'apprendre à se servir d'armes et de recevoir un entraînement
digne de GI Jane avait lancé Lara au cours d'une rencontre avec Joan
et Lily dans l'appartement de Joan situé non loin du
Hartford-Brainard Airport. « Ecoutes Lara ! Compte tenu de ma
position j'ai besoin d'être protégée partout et tout le temps.
Deuxièmement les agences et les photographes de modes se disputent
nos mannequins parce qu'elles sont resplendissantes de santé et
infatigables. Troisièmement, elles évoluent dans un univers
hyper-macho où elles doivent se sentir parfaitement à l'aise.
Quatrièmement, Tu connais comme moi tout ce que qui gravite autour
de cet univers. Enfin tu sais que je tiens à conserver ces filles le
plus longtemps possible. » Avait répondu Lily. Joan avait ajouté «
Lily m'a recuté pour former des filles parfaites, en tout point.
Elles reçoivent aussi une éducation, doivent parler au moins quatre
langues, se tenir dans le monde et être parfaitement disciplinées.
Leur formation sert à ça aussi Lara. Je sais que ce qui t'indispose
c'est le pas de tir couvert géant qui a coûté une fortune. Mais
c'est le prix de la discrétion. » - Bon, bon ! avait rétorqué
Lara sur un ton un peu rogue, mais je trouve cela excessif. Enfin !
C'est toi la patronne Lily. Saches que je n'approuve pas. - Je sais
que tu n'aimes pas trop les manières un tantinet soldat de Joan mais
fais-moi confiance badinât Lily pour détendre l'atmosphère. Allez
serrez-vous la main. Joan tendit le bras vers Lara qui répondit de
mauvaise grâce en lui serrant la main. Joan attira Lara à elle et
l'étreignit avec douceur. Ce qui n'était sûrement pas dans ses
habitudes. « C'est pour Lily, Lara, lui chuchota-t-elle à
l'oreille. - Ok, ok réagit Lara en se défaisant de cette étreinte,
un tantinet troublante pour elle. Saches que je surveillerai de très
près tes dépenses. Après tout tu diriges la seule activité du
groupe qui ne procure aucun profit. De parfaite mauvaise foi, Lily
conclut cette conversation par un « Je suis contente que vous ayez
fait la paix toutes les deux. Je connais un super resto du côté de
Pennywise, je vous invite. En route.....
Chapitre
9
Rencontre
avec Sancho
Le
Falcon 8X devait survoler l'Auvergne. Lily avait fait aménager
l'avion en salon de détente. Cette option lui avait plu. Les
passagers se retrouvaient face à face,. Ce qui ne pouvait que les
encourager à débattre. Ils n'étaient que deux dans cette zone.
Winston avait demandé s'il pouvait en profiter pour lire un rapport.
Winston appréhendait l'avion. Elle le savait. Se plonger dans une
lecture calmait un peu son angoisse et l'obligeait à se concentrer
sur un sujet qu'il aurait à aborder à l'arrivée.
«
- Je vais en profiter pour faire un petit somme » Avait-elle dit. En
fait, elle avait besoin de réfléchir. L'hôtesse avait fait une
apparition discrète après le décollage pour prendre une commande
de cocktails mais l'une comme l'autre avaient souhaité chacun une
bouteille d'eau fraîche. Winston avait voulu plaisanter « - Si
Ticklit vient te voir pendant ton somme invite moi . Je n'y manquerai
pas. Avait-elle répondu avec une légère pointe d'agacement.
Manifestement Winston prenait à la légère ses deux révélations
ou plutôt il essayait d'obtenir des informations tout en se
maintenant à distance. « Bon ! C'est peut-être une sensation. Je
ne peux qu'être évasive sur les décisions qui m'entraînent
vraiment loin à la suite de ces rêves et je voudrais qu'il
s'emballe comme je peux l'être au sujet de Michel. Pensait-elle.
Elle
était aussi préoccupée par ce premier événement violent qu'elle
avait commandité. Ce qui était parfaitement contraire à
l'empreinte Jaïn qui était un élément fondateur de sa lignée
indienne. Ne s'engageait-elle pas dans une voie contraire à ses
objectifs. Mais Ticklit avait été parfaitement claire. Il fallait
tout faire, « absolument tout » pour empêcher un effondrement de
l'Humain.
Avant
Winston, elle avait avoué ses rêves à Michel. Ses vastes
connaissances de la mythologie Indo-Européenne et sur la
linguistique l'avait, en quelque sorte rapproché de Ticklit. Tout
d'abord il avait trouvé son histoire assez étonnante. Cependant,
les détails qu'elle avait donnés l'avaient surpris car ils
faisaient référence à des connaissances que, seuls, quelques
spécialistes connaissaient et n'ébruitaient pas trop tant ils
étaient sujets à controverse et, surtout, pouvaient bouleverser «
l'histoire officielle du monde » comme il se plaisait à l'appeler
par dérision.
Il
lui avait déclaré sans détour que les déesses avaient été de
vraies femmes alors que les dieux, hormis quelques demi-dieux,
étaient nés de l'imaginaire des mâles aux fins d'asseoir leur
autorité sur la femelle. C'est alors qu'il lui raconta « sa version
» de la préhistoire. Pour lui, la femme, restant au campement,
initiatrice des enfants jusqu'à ce que les garçons aient atteint
l'âge de l'initiation pour accomplir leur mission de
chasseurs-cueilleurs. Les hommes développaient des stratégies pour
nourrir, les femmes trouvaient des combines ou inventaient des «
trucs » pour « assurer » si les hommes rentraient bredouille. Elle
adorait cette manière de voir qui s'ordonnait parfaitement avec son
expérience de femme d'affaires où elle avait, régulièrement à
démonter les mécanismes conquérants de ses adversaires ou les
actions intempestives de ses subordonnés. En outre elle était
subjuguée par l'extrême simplicité de langage qu'il utilisait et
la clarté de son propos qui s'enchaînait sans à-coups.
Il
en vînt à parler de Ticklit un phonème qu'il définit comme
correspondant au mot brindille. Elle rectifia : - Là tu te trompes
Ticklit m'a expliqué que son nom signifiait source pétillante ou
jaillissante. Il s'en tira avec une de ces pirouettes dont il avait
le secret : « Bien sûr mon amour, c'est une femme, qui plus est,
une femme qui te fait passer un message en espérant que tu en feras
quelque chose. Alors elle préfère être source que la brindille qui
flotte au gré de son courant. Je soupçonne cette « manifestation »
d'être, en quelque sorte la prime déesse. Celle qui a laissé dans
son clan et les générations qui ont suivi une telle marque de
reconnaissance qu'ils l'ont idéalisée. Tu sais, je suis sincèrement
convaincu que des civilisations extrêmement sophistiquées ont
existé bien avant la période historique. Elle n'ont pas laissé de
trace ou très peu car, par endroit, l'humain a trouvé des lieux
d'abondance et d'une relative douceur climatique. Pourquoi,
auraient-elles eu besoin d'élaborer quoi que ce soit qui laisse des
traces utilisables par nos chers archéologues. Je pense aux hautes
vallées tropicales ou subtropicales. Je pense aux grandes chaînes
montagneuses comme les Andes, l’Himalaya, les rocheuses ou même
les Alpes et sans doute les chaînes montagneuses d'Afrique. Enfin,
des lieux suffisamment accueillants pour qu'il ne fut pas nécessaire
d'aller au-delà de l'utilisation du végétal et où la transhumance
se limitait à se déplacer dans la vallée elle-même, le haut
l'été, le bas l'hiver. On confond souvent sédentarité et
agriculture céréalière ce qui place notre archéologie au cœur
d'une erreur fondamentale : tout ce qui a plus de dix mille ans est
de la préhistoire. Or il y a 35 000 ans des fresques magnifiques
montrent à quel point l'imaginaire et l'utilisation de certains
pigments étaient développée. Tu crois sincèrement que pendant 25
000 ans il ne serait rien passé de notable ? Hé bien moi, je dis
qu'il s'est passé des choses extraordinaires et que les femmes,
enfants et vieux hommes y furent pour quelque chose. Sans éprouver
le moindre besoin de laisser d'autres traces que celles que nous
portons encore dans nos gènes. A la manière de Draupadi du
Mahabarata qui finit par épouser les cinq frères ou d'Isis qui
recolla les morceaux de son frère et lui confectionna un sexe en
argile pour engendrer Horus. Ma préférée reste Lilitu cette déesse
hibou (Qui voit dans la nuit). Hé oui chérie, la Lilith de la
bible, cette première femme conçue par Jéhovah comme le premier
homme (Avec de l'argile et de l'eau) que les rabbins de l'exode ont
éliminée car elle faisait trop d'ombre à l'Adam. Au passage je te
signale que l'étymologie d'Adam vient de l'Araméen adama qui
signifie terre ou jardin. Pour être clair la plus part des mythes
fondateurs font références à un présupposé moderne sur la
première manifestation de la vie : des acides aminés, des argiles
cristallins, de l'eau liquide, une bonne température sur une planète
à bonne distance d'une étoile moyenne. Les acides aminés
empruntent aux argiles leur faculté de croître. Quand tu
déshabilles les mythologies et que tu les dépouilles de toutes
leurs imageries surajoutées tu tombes là-dessus. Il y a,
d'ailleurs, des endroits très intéressants dans ta région
d'origine. »
Il
concluait invariablement par un : « Si tu savais comme tout ça est
si simple. Nos chères grosses têtes ont les yeux fixés sur le
chaos alors qu'il suffit de s'en remettre à l'harmonie qui le porte.
»
C'est
à peine si on entendait le ronron des réacteurs grâce à un
dispositif anti-bruit. Lily était contente du choix porté par Lara
sur cet avion français. Elle vit, à travers ses yeux mi-clos, que
Win s'était approprié deux coussins et allongé comme elle sur
l'autre banquette. « Quand ils vont se rencontrer, j'espère être
là. Quitte à jouer la soubrette silencieuse. Cela va être du Haut
niveau. »
Puis
elle se prit à rêver des folles échauffourées d'amour qui
l'attendaient à l'autre bout du monde.
Chapitre
10
Un
bout de vie de Ticklit
tt
Chapitre
11
Le
point de vue de Michel
Michel
voyait confusément l'histoire de la femme dans les siècles ainsi.
C'est bien ce qui l'avait fasciné dans celle décrite par les rêves
de Lily qui lui détaillait cela point par point. Cet aspect-là de
leur relation amoureuse générait une sorte de symbiose parfaite
formidablement transcendante qui le transportait littéralement.
Il
sentait que Lily disposant de tant et tant de leviers semblait
vouloir restituer à la femme son rôle complémentaire dans toutes
les strates de la société humaine.
Il
ne percevait pas bien sa fébrilité et son soucis d'aller vite ni
les moyens qu'elle comptait mettre en œuvre pour y parvenir mais il
savait qu'elle avait un projet et que, coûte que coûte, elle ferait
tout pour parvenir à ses fins.
Il
y avait bien un point qui le titillait un peu : ce choix de ne plus
être entourée que de femmes y compris pour assurer sa sécurité.
Il trouvait cela un peu excessif. Il choisit, cependant, de ne pas
aborder le sujet de front avec elle. Il avait ses amis et copains
avec lesquels elle se montrait toujours chaleureuse. « Pourquoi donc
l'ennuierais-je avec ça ? » Pensait-il. « Elle est une femme de
tête puissante, belle de surcroît et sa vie était déjà engagée
quand il l'a rencontré.
Lilith,
Lily, Lilitu, Ishtar, Astarté, Isis, Eleusis… Tout cela pouvait-il
être le produit d’une seule et même femme ??? Songeait-il.
Comment était-il passé de sa quête existentielle à ce refus de
cet aspect de la Thora ?
Il
se souvenait vaguement qu’un jour il avait un de ses rapprochements
idiots entre le cinéma et ça. De plus en plus de films pour attirer
le chaland mettaient, dans leur scène de sexe, l’image de la femme
chevauchant l’homme, assise sur lui, le dominant et c’est
justement cette position qu’Adam n’avait pas supporté et obtenu
de Jéhovah la disgrâce de Lilith. Elle qui finit par devoir
s’allier avec Lucifer (le porteur de lumière) et devenir une
démone aux yeux des Juifs. Pourquoi Adam aurait-il refusé que sa
femme dirige elle-même son plaisir de temps à autre ?
Bon
! L’explication est simple en apparence : le mâle doit garder son
ascendant sur la femelle. Pourtant c’est là un signe de
l’intelligence humaine que de commander à son plaisir et à ses
désirs pendant le coït. Il y avait là un partage qui aurait au
moins dû faire débat chez les prêtres d’un peuple en esclavage à
Babylone. Pourquoi soumettre la femme dans la loi ? Possible que
Lilitu la Sumérienne et Ishtar la Phénicienne avaient pris le pas
sur le Dieu omnipotent, unique et mâle ? Et pourquoi Marie-Madeleine
a-t-elle pris une telle importance dans la vie de Jésus un
demi-siècle plus tard au point de devenir la disciple et la
dépositaire d'un Jésus ressuscité ? Vraie ou fausse cette histoire
de crucifixion montre une majorité de femmes au pied de la croix.
Pour
Michel Jésus était un homme, un illuminé comme il se plaisait à
les appeler. Il vouait une passion admirative pour le Jaïnisme qui
pousse le respect de la vie sous toutes ses formes. Il était
convaincu que dans cette philosophie prenait sa source dans une nuit
bien plus profonde que toutes les religions du monde juste après
l'animisme. Hors Siddhârta-bouddha avait des parents Jaïns. S'il
est un des traits les plus frappants du Bouddhisme c'est bien
l'absence de différenciation entre l'homme est la femme. Qui plus
est met en exergue une dualité de complément. Jésus a forcément
rencontré ces moines qui, depuis six cents ans parcouraient le
monde. On n’en a même retrouvé la trace de en Irlande à l’époque
de jésus.
La
femme n'est pas seulement féconde avec son ventre. Elle l'est aussi
avec sa tête. Elle dispose même d'un mécanisme protecteur de la
génération : son intuition.
Michel
pense que la VIE est ce qui reste du combat entre le vide et la
matière naissante. En quelque sorte une énergie noire quantique qui
pousse à faire naître une forme qui va tendre fortement vers
l'abstraction, le retour au vide. À la vacuité comme disent les
Hindous et les Bouddhistes du diamant. Il considère que toute la
nature nous a porté, nous les hommes, pour mettre en œuvre quelque
chose qui permettrait au vide de réduire ou s'écarter de la matière
qui s'y manifeste. Dans ce cas la femme, en tant que porteuse du
genre humain prévaut sur l'homme car c'est en son sein que se
produira la merveilleuse division cellulaire. Certes, il n'a pas
convaincu, pas même son entourage qui renâclait à visiter son vide
intérieur comme il disait. C'est pourtant un des ses propos confié
à une journaliste qui attirât l'attention de Lily.
Qu'elle
ait vu ce petit article perdu dans l'immense chaos d'informations
contemporain tenait pour lui du miracle. Adepte de l'optimisation
Darwinienne à tous les niveaux de la vie et même de la matière, il
finit par se dire que cette rencontre devait se faire. Lily lui avait
confié que sa vision cosmogonique correspondait à ce qu'elle
ressentait. Elle ne lui parlât pas de ce qu'elle comptait en faire,
par contre. D'abord parce qu'il risquait d'être courroucé par cette
idée, ensuite parce qu'elle était tombé tout bonnement amoureuse
de ce grand mec d'un mètre quatre-vingt de soixante ans, ni beau, ni
moche plutôt mince et dont l’œil bleu azur plongeait dans son
regard et bien au-delà. Pour lui la puissance et la beauté de cette
femme était peu de chose en regard de ce qu'il ressentait en sa
présence. Quand elle se mit à évoquer son rêve, il fondît
littéralement car, sans le savoir, elle venait lever ses derniers
doutes sur le fond commun de l'humanité et le rôle qu'y joua la
femme.
Chapitre12
La
Valette
Quand
l'avion s'immobilisa, les véhicules s'approchèrent. Douanes et
police se bornèrent à une vérification rapide. A ceux-là venaient
s'ajouter un véhicule d'assistance technique et un petit
camion-citerne de ravitaillement. La BMW de Sancho se tenait un peu
plus loin, attendant que les formalités soient accomplies.
Lily
et Winston descendirent de l'appareil à la suite des fonctionnaires
et rejoignirent Sancho qui, descendu de son véhicule s'avançait
vers eux le visage éclairé par un franc sourire. Sancho s'empara de
la main de Lily et lui fit un baise-main tout à fait aristocratique
: - Heureux de vous revoir Mademoiselle ! Puis les deux hommes se
firent une accolade manifestant une solide et ancienne amitié.
Sancho les invita à prendre place dans la voiture. Lily avait
répondu à la salutation de leur hôte par un « Bonjour Maître ! »
A peine installée dans la voiture Lily intervînt : - »Je suis
heureuse d'avoir pu vous amener mon ami Winston mais comme, il a dû
vous en parler je ne fais qu'une courte escale » - Effectivement et
j'ai pris la liberté de réserver une table dans un petit restaurant
non loin d'ici afin que nous échangions. C'est un réel plaisir pour
moi de vous revoir. Je vous suis extrêmement reconnaissant de
partager ce moment » Elle n'était pas très à l'aise avec ce
personnage. Bien qu'il fût un des principaux acteurs de l'Ordre des
Chevaliers de Malte, Institution charitable et hospitalière de
première importance, l'homme lui semblait froid. Ses yeux noirs
fixaient avec une telle intensité qu'on se sentait quasiment mis à
nu quand ils plongeait son regard dans celui de son interlocuteur.
Pas très grand, il était impeccablement habillé d'un costume
sombre avec pour seule coquetterie une cravate aux reflets dorés
rehaussé des armoiries de son Ordre. Il lui faisait penser à ces
représentations des grands d'Espagne dont il était d'ailleurs issu.
Cette deuxième rencontre, tout comme la première, évoquait pour
elle la période sombre de l'inquisition espagnole sans qu'elle sache
en trouver la raison. Winston le trouvait absolument charmant et
éprouvait un réel plaisir à son contact.
Bien
qu'ils participaient tous deux à des œuvres philanthropiques, Lily
sentait bien que leurs échanges devaient aller bien au-delà. Elle
n'était pas vraiment mal à l'aise. Tout différenciait ces deux
hommes dans leur apparence et leur manière d'être et cela
l'intriguait.
Tout
en conduisant Sancho précisait : « J'ai pris la liberté de
réserver un petit salon au grand Excelsior où l'on nous prépare un
Brunch. - Nous décollons à 15 heures. Précisa Lily. - Mon cher
Sancho ! Vois comment sont les femmes d'affaires aujourd'hui.... Je
suis heureux que nous puissions partager un moment tous les trois.
Ton père a bien connu le grand homme qui est là. C'est quelqu'un
qui compte aussi beaucoup pour moi. Il se pourrait qu'un jour tu ais
besoin de lui. Intervînt Winston - C'est la première fois que vous
venez à Malte, je crois ? - Effectivement. Le petit survol que nous
avons fait avant l'atterrissage montre un endroit absolument
magnifique. Votre Ordre en fut le propriétaire jusqu'à ce que
Napoléon en décide autrement si mes souvenirs sont bons. - C'est
exact mais aussi très compliqué. Si notre ambassade fut déplacée
à Rome nous gardons, bien évidemment une tendre et forte affection
pour cet archipel. C'est pourquoi j'y viens très souvent. C'est avec
plaisir que je vous recevrez chez moi lors d'un prochain passage.
J'ai choisi cet hôtel parce qu'il offre une vue splendide sur la
ville. Ma demeure est un peu trop éloignée de l'aéroport.... - Je
sens que je vais aimer cet endroit chargé d'histoire Maître.
Appelez-moi Sancho et, si vous me le permettez... - Bien sûr, tous
mes amis m'appellent Lily et je serais heureuse que vous acceptiez de
devenir un ami. - Avec plaisir.... Puis Sancho s'absorba dans la
conduite.
Arrivés
à l'Hôtel on les conduisit dans un petit salon, une table avait été
montée en terrasse qui donnait sur la baie et, sur la rive opposée,
la ville. Lily s'était absentée pour se rendre aux toilettes. Les
deux hommes s'installèrent confortablement. Sancho engagea tout de
suite la conversation : « Tu es sûr de ton jugement ? Je suis
absolument surpris que cet.... Disons... Événement soit tombé si
près de toi.. - Hé bien mon cher, j'en suis encore tout retourné.
Tu sais cette histoire de rêve récurrent tellement précis ne me
laisse aucun doute là-dessus. Elle m'a détaillé ça dans un mail,
c'est tout simplement bluffant. Nous cherchions une aiguille dans une
botte de foin et voilà que c'est la botte toute entière qui est
Lilith. - Bon bon ! Winston je suis surpris de ton enthousiasme sur
la base de cette simple révélation. Je t'ai connu plus Saint Thomas
que ça. As-tu une idée de ses intentions ou du moins des
orientations qu'elle semble vouloir prendre ? - Premièrement elle
est amoureuse et il y a apparemment une corrélation entre son rêve
et l'homme qu'elle a rencontré. Deuxièmement elle s'est débarrassée
de tout ce qui est mâle dans tous ses cercles de décision. Même
son équipage est entièrement féminin. Troisièmement, elle a
montré un intérêt très vif pour un attentat qui visait un
marchand d'armes à New-York mais tu l'as connu je crois ? Ah oui !
Simon... Tu crois qu'elle a quelque chose à voir avec ça ? - Disons
une intuition.... - Bon dans ce cas il faudra... Mais Lily venait
d'entrer dans la pièce. Sancho se leva – Voulez-vous un jus
d'orange ? J'ai fait préparer quelques petites spécialités
maltaises à base de fruits du pays. - C'est très gentil, Sancho. Je
commencerai par un grand verre d'eau fraîche si vous voulez bien.
J'aimerais que vous me parliez des circonstances qui vous ont fait
vous rencontrer avec Winston et Papa. » Tout en remplissant un verre
d'eau, Sancho répondit le sourire aux lèvres : - En fait j'ai
d'abord connu votre père. J'étais fana et pas trop mauvais cavalier
au polo.........
Après
avoir déposé Lily à l’aéroport.
Sancho
: - Mon cher ami je partage ton point de vue. J’ai ordonné une
tenue pour demain soir. Il y a des décisions à prendre. Elles
peuvent être difficiles et j’en suis désolé pour toi mais les
temps semblent être venus.
-
N’exagérons rien. Rétorqua sans grande conviction Winston
La
voiture glissait sur la route de la maison de Sancho.
Chapitre 13
USA
événements
Le
labo de Lily recherche et développement de San Louis Obispo « Lily
work for tomorrow » avait tout de ces contructionsmodernes que
l'on trouve à profusion dans Silicon Valley. Un grand parc de
plusieurs hectares aménagé tout en pelouses et arbres
soigneseuments entretenus. Courts de tennis, piscine au milieu duquel
trois cubes de verre et de béton trônaient. Placé non loin de la
route 101 en direction de Santa Margarita il avait une entrée plutôt
discrète si ce n'est une plaque de bois sur laquelle le nom de la
société apparaissait. Par-contre un double portail gardienné
filtrait les entrées et les sorties. Le plus petit bloc était le
bloc d'accueil, de rencontre et de détente avec son petit bar
restaurant associé. Il était situé à une cinquantaine de mètres
face à l'entrée principale. Il faisait environ 40mx40m sur 7/8m de
hauteur. Les deux autres blocs étaient situés à une trentaine de m
derrière pour former une sorte de triangle mais beaucoup plus gros
en taille (Le double dans les trois dimensions). Le particularité,
bien qu'ils soient entièrement vitrés et qu'ils n'avaient pas de
portes d'accès direct. Ils étaient relié par des sortes de tubes
en verre de 5 m de diamètre au bloc d'accueil. Pour se rendre àl'un
des deux blocs arrières il fallait avoir une carte d'accrédidation
spéciale. Le bloc de droite était consacré à la recherche
fondamentale et aux nano-technologies. Le second à l'électronique
et à toutes sortes de recherches dans les domaines que Lily
qualifiait d'intuitif. Sur la doite de l'entrée un grand hangar dont
un des murs servait de mur d'enceinte c'était le magasin. Toutes les
livraisons nombreuses pour alimenter le centre en matériel
scientifique, administratif et de restauration se faisaient là de
manière à ce que personne n'entre plus loin. Si du matériel devait
faire l'objet d'un montage quelconque, c'est là qu'il se faisait.
Des équipes spécialisées et accréditées spécialement
acheminaient le matériel sous le contrôle de leurs destinataires.
De cette façon toute personne travaillant sur le site se connaissait
et connaissait sa spécialité. Bien entendu les deux grands
bâtiments étaient agencés de façon à ce que les accréditations
se durcissent au fur et à mesure de la sécurité exigées. Certains
locaux étaient munis de sas d'accès de décontamination là où les
scientifiques travaillaient sur des matériaux nanoscopiques ou des
cellules vivantes. Hishiko travaillait dans le plus secret et le plus
protégé des locaux. Elle avait trois assistantes en lesquelles elle
avait toute confiance. Cette petite femme américaine gardait,
néanmoins toutes les caractéristiques de la japonaise. Jeune et
jolie elle était extrêmement empathique et tout le monde l'aimait
sur le campus. Hormis le fait qu'elle était une spécialiste
mondiale du travail sur les cellules vivantes, personne ne savait
exactement ce qu'elle recherchait. Pas même ses assistantes qui
recevaient des directives et des orientations de travail très
cloisonnées.
Ce
soir là, Hishiko était heureuse. Elle avait finalisé son programme
de recherche, tout était enfin prêt. Après avoir tout mis sous
clef et fermé son labo (Les assistantes étaient parties depuis
plusieurs heures et la nuit californienne était bien avancée) elle
franchit les deux sas de son propre labo après s'être changée dans
le deuxième, traversa le long couloir central du bloc et empruntal
le tunnel qui menait au bloc d'accueil. La fille du service de
sécurité installée au comptoir d'accueil lui fit un petit signe
d'amitié qu'elle lui rendit par un sourire radieux.
- Peux-tu me passer la ligne spécialisée sur la cabine 2 s'il te plaît ?
L'agent
s'activa sur clavier et renvoya un – Voilà c'est fait. La
chercheuse s'y rendit pratiquement en dansant ce qui fit rire
l'employée. Après avoir décroché le combiné elle composa un
numéro. Le bip de mise en route du brouilleur résonna et la
sonnerie retentit.
- Allo ?
- Salut Lily c'est Hishiko
- Comment vas-tu ma merveille ?
- Heure Lily très heureuse. Tu es assise ?
- Je suis même allongée dans l'avion alors tu peux y aller je t'écoute....
- HELEN est prête....
- Tu veux dire
- Oui je veux dire. Tout le cahier des charges est rempli même au-delà de nos espérances. La machine s'auto-réplique dans l'air et dans les liquides à des ph impressionnants, sa cellule d'accueil qui se comporte de même est tellement neutre que pas un globule blanc ne viendra pointer le bout de son nez.
- Il est, heu... Inoffensif
- A 100% pour tout ce qui n'est pas son objectif.
- T'es sure ?
- Tiens attends...... Un moment se passe, Lily entend son interlocutrice fouiller dans son sac
- Que fais-tu ?
- Là ! Ça y est … J'ai ouvert le container...
- Tu as fait quoi ? J'ai ouvert le container.
- Et ?
- Et la pandémie salvatrice a commencé...
- QUOI ! Tu veux dire
- Oui je veux bien dire ça. Lily était debout dans la cabine de l'avion – Tu viens de lâcher Helen ?
- Pourquoi attendre Lily elle est inoffensive et le premier questionnement viendra des fondus de stats qui trouveront bizarre que le nombre de naissance de mâles tombe dans neuf mois.
- Tu es sure et certaine qu'elle est inoffensive pour tout le reste ?
- Lily ! Le fait que je vienne de m'exposer est ma réponse. Il n'y a pas d'autres archives que tête, je ne suis passée à aucun moment par la gaine centrale et tout le monde sait que mon travail consiste à manipuler les cellules résilientes de l'acide avec des nano machines avec pour espoir d'accélérer la récupération des membres amputés ou de préfabriquer des organes. Là ! Des tonnes d'archives existent.
- Mais s'ils s'auto-répliquent..
- Ne t'inquiètes pas. On ne verra pas des nuages d'Helen. Elle est dotée d'un compteur et d'une ressource d'évaluation volumétrique. Il n'y aura jamais plus dans l'air qu'un millième de mm cube par m cube d'azote et jamais plus de mille dans les fluides corporels. C'est unepetite armée très intelligente.
- Bon ma chérie ! Je suis en brin interloquée que tu ais pris cette initiative. Tu me mets au pied du mur.
- Tu sais Lily je me souviens du repas que nous avons eu à L.A et tu m'as bien dit que, quand le cahier des charges répondrait à toutes les conditions il fallait y aller.
- Oui c'est vrai. Bon OK ! La machine est lancée. Je vais demander à Lara une réunion Isis à Paris pour dans quinze jours trois semaines. Il faut que tu y sois. Prends des vacances en attendant. Je veux et j'insiste pour que tu n'ais aucun contact avec ton équipe avant cette Tenue. Je te fais envoyer une convocation qui part de maintenant et pour une durée indéterminée. Elles seront se débrouiller sans toi ?
- No problem et merci pour les vacances je vais faire une tour au Japon pour saluer mes ancêtres. Je serais à Paris mais dis donc Une réunion Isis tu dis ?
- Oui !
- Ça doit faire au moins 4000 cheftaines.
- Exact ! Mais là c'est le problème de Joan, Lara et moi.
- Tu es dans l'avion pour où (Au cas où tu aurais envie de passer au japon)
- La Nouvelle-Calédonie.
- OK ! Bon peu de chance qu'on se retrouve alors.
- Je te tiendrai au courant. Comme je veux que Michel m'accompagne à Paris on ne sera pas trop de deux pour lui faire oublier, un moment, son île.
- Hihihi ! C'est sûr ! Je t'embrasse et bises à ton magnifique spécimen humain.
Nouvelle-Calédonie
L'avion se posa en douceur sur la piste de Tontouta airport International. Après être entré sur le taxi-Way le sercice de piste dirigea l'appareil vers l'emplacement réservé aux aéronefs privés, non loin du bureau de piste. L'Hôtesse ouvrit la porte et l'échelle de coupé se déploya. Deux douaniers et un officier de l'immigration grimpèrent les quelques marches et suivirent l'hôtesse qui les guida vers la cabine où les attendait Lily.- Bonjour
Madame dirent respectivement les trois hommes tout en échangeant
une poignée de main avec elle. La capitaine de l'avion les rejoint
avec le dossier. Elle confia le dossier d'avitaillement de
l'appareil à l'hôtesse qui, d'emblé, attira l'attention d'un des
deux douaniers.
- Si
vous voulez bien me suivre. La capitaine intervint
- Il
ne sera peut-être pas nécessaire d'apposer les scellées
l'appareil repart, après le plein, immédiatement sur Sydney pour
effectuer quelques contrôles. Le douanier se retourna le regard
interrogateur vers son chef.
- C'est
la routine Melle Jordan (en s'adressant à la capitaine). De plus et
je m'en excuse par avance nous effectueront une visite des soutes.
Pardonnez-nous Madame (cette fois-ci en s'adressant à Lily) mais
nous sommes en vigilance rouge renforcée et nous devons exécuter
un protocole un peu spécifique.
- Faites
Jean (Lily finissait par connaître tous les administratifs par leur
petit nom à force de venir ici) Il n'y a aucun problème. Vous
prendrez bien tous un petit café ? Prenez place. Le douanier
s'éloigna avec l'hôtesse toute souriante.
- Pendant
que vous examinez le galley je prépare le café. Lily avait pose
son passeport sur un tablette qu'elle avait relevée et, d'un geste
avait invité la capitaine à y déposer ses dossiers avec la liste
d'équipage, les passeports correspondant. L'agent d'immigration
intervint.
- Vous
dites repartir de suite pour Sydney, donc l'équipage ne quitte pas
la zone de transit.
- Pas
même le tarmac s'interposa la capitaine. A moins que Lily ait prévu
quelque chose pour Chan (L'hôtesse)
- Oh
oui ! Chan ne connaît pas la Nouvelle-Calédonie et elle a
manifesté le désir de la découvrir. Je lui ai fait remplir les
documents ad hoc et son passeport Européen ne devrait pas poser de
problèmes ???
- Elle
vous accompagne ?
- Je
lui ai réservé une chambre au Méridien et une voiture de location
l'attend probablement devant l'aérogare. Si je puis me permettre
l'un d'entre vous pourrait la guider vers le comptoir Hertz quand
tout sera fini.
- Je
me porte volontaire Madame. Je vous dirigerais vers le salon
d'honneur où Michel doit déjà s'impatienter. Dit avec un large
sourire l'agent d'immigration.
- Nous
n'avons rien à déclarer Jean mais vous pouvez vous en assurer. N
- Non
ça va allez y. Nous finirons la routine avec la capitaine.
- Oups !
Chan ! Servez le café à ces messieurs. Je vais poser les
pieds sur le sol de mon homme. Didier vous accompagnera jusqu'au
comptoir Hertz. Rassurez vous la voiture est dotée d'un GPS qui
vous conduira tout droit à votre hôtel. Soyez raisonnable dans vos
achats car tout est un peu plus cher qu'ailleurs ici. Disant cela
elle fit un petit signe de connivence avec Jean. Michel a fait
déposer un téléphone mobile pour vous à l'agence de location.
Vous pourrez donc nous faire signe en cas de problème.
- Merci
Lily !
- Vous
viendrez passer deux trois jours avec nous à Bourail. Je vous
appelle demain pour cela. Normalement Julie, la fille de Michel vous
attend à l'hôtel. Vous n'aurez pas meilleure guide qu'elle.
- Michel
a bien de la chance d'avoir une femme comme elle.
- Je
pense que Lily a beaucoup de chance d'avoir rencontré cet homme.
Rétorqua-t-elle, d'un air amusé. Bon j'espère que tout ça ne
prendra pas trop de temps car j'ai vraiment un tout petit créneau à
Sydney pour la visite d'entretien et Lily est imprévisible dans ses
déplacements. Elle a fait la moue quand je lui ai parlé de cette
visite. Elle ne prévoit pas de rester longtemps ici. Si vous le
permettais je vais au bureau de piste pour déposer le plan de vol.
- Pas
de problème, votre copilote suffira et nous ferons au mieux.
- Un
heure vous suffira ?
- Au
moins que ça. Je suppose que les soutes sont vides.
- Vous
supposez bien.
Lily et Michel étaient enlacés dans l'encadrement de la porte. Ils étaient comme figés l'un contre l'autre. L'agent d'accueil les invita à entrer dans le salon pour pouvoir fermer l'huis. Michel et Lily s'exécutèrent sans cesser de s'enlacer. Puis Michel pris la main de Lily et dit :
- Allez
viens on a quelques kilomètres à faire. L'agent soupira d'aise il
pourrait rapidement fermer le salon d'honneur.
- J'ai
hâte de prendre un bain de mer.
- La
mer t'attend depuis un bon moment, mumura Michel avec un sourire
entendu. Il s'empara de la valise de Lily. - C'est tout ce que
t'as ?
- Ben
si tu veux me porter en plus ça te fera deux bagages... Ils rirent
de bon cœur et l'agent gloussa en dévérouillant avec sa carte
d'accès la porte donant sur la grande salle d'enregistrement de
l'aéroport.
- Passez
un bon séjour Madame dit cette hôtesse au sol
- Merci !
Soupira Lily. Ils s'engagèrents dans la salle d'enregistrement
bourrée de monde car deux gros porteurs s'apprêtaient à prendre
le chemin des airs. Le brouhahha des discussions et des annonces
haut-parleur leur fit traverser la foule en silence. Quelques
personnes regardèrent étonnés ce couple si diparate en âge
venant de la zone sécurisée. Il y en eut même une qui lâcha un
petit « Y en a qu'on d'la veine » tout chargé de
mépris. Michel se dirigea vers la machine pour payer son parking et
régla le prix annoncé par la machine. Ils s'élancèrent vers
l'immense aire de stationnement.
- Tu
vas pas me faire le coup de pas trouver ta voiture cette fois-ci.
Ria Lily.
- Non !
Michel pris un air sérieux de magicien. Fouilla dans la poche de
son pantalon et sortit sa clef électronique. Arrêtez-vous, ici,
princesse. Il posa le bagage fit des gestes dignes d'un spectacle de
magie et dit « abracadabra » la voiture est là. Disant
cela il appuya sur le bouton de la clef ce qui déclencha un tutttt
tutt de la voiture qui se trouvait juste derrière Lily. Elle
sursauta, pouffa de rire,- J'adore ton côté gamin.
- Qui
perd son enfance ne gagne pas sa raison d'adulte. Dit-il en
pontifiant. Lily se dirigea côté chauffeur
- Tu
veux conduire ?
- Heu
non ! Heu ah oui ! Le volant est à gauche ici.
- Tu
sais bien que les Français ne font rien comme les autres et la
Américains on suivi pour faire comme nous.... Emmerder les Anglais
…
- je dispose de quinze jours. Dit Lily en réglant son siège
- Voilà
une excellente nouvelle chérie. Ton nouvel avion te plaît ?
- Lara
a fait un très bon choix. Elle a pas forcé sur le luxe pour faire
des économies..Mais il est très confortable, très silencieux,
rapide et avec un bon rayon d'action. Si je ne m'étais pas arrêtée
à Malte, je crois bien qu'on pouvait faire la vol avec une seule
escale technique.
- Au
fait Gupta m'envoyé des photos de plusieurs endroits qui pourraient
bien correspondre, si l'on tient compte de quelques bouleversements
géologiques, qui pourraient bien correspondrent au paysage de ta
grand-mère des rêves.
- Si
tu continues nous ne tiendrons pas jusqu'à la maison.
- Chiche !
- Non
non non ! J'ai trop bien préparé notre nid. Hé ! A mon
âge j'ai besoin d'un certain confort pour être efficace.
Gloussa-t-il. Hé puis j'aimerais que nous prenions un bain de mer.
La marée sera juste à point quand nous arriverons. Je t'ai préparé
une salade tahitienne ça te va ?
- Hummmm !
Préparation de la réunion Isis
New-York le bureau de Lara. Allongée sur son divan Lara appellait Joan.- Joan ? - Oui
Lara
- Combien
comptes-tu prendre de personnels ?
- Dix-huit plus
deux équipes de cinq qui sont déjà sur place. Tu as un endroit ?
- Oui c'est un
centre de conférence dans la zone de Villepinte
- Bon ! De mon
côté j'ai mis l'Ambassade US, le Ministère de l'intérieur, celui
des affaires étrangères car notre matos est un peuparticulier
compte tenu des nombreuses personnalités que compte l'assemblée.
Ils ont tous râlés comme des putois vu les délais mais c'est
réglé maintenant. Tout ce beau monde te contactera dans très peu
de temps.
- C'est déjà fait
pour certains.
- Ah !
J'oubliais ! Tout ça se fait sous le label H&P. La société
de sécurité. Mais ils porteront tous les Tee-shirts Lylilove. Ce
sera mignon tout plein s'ils veulent compléter notre personnel avec
des gorilles. Hahahaha ! Riai Joan.
- Pourvus que ça
n'attire pas trop l'attention de la presse.
- Domaine de Lyli
ma chère.
- En tout cas nos
directions parisiennes ont l'air d'être à la hauteur pour ce qui
est du transport et de l'hébergement. Je prends l'avion cette
nuit....
- Si tout marche
bien ce sera la première fois qu'un truc aussi gros puisse se
monter en si peu de temps. Lyli doit avoir quelque chose de gros à
dire.
- C'est ce que je
crains
- ….....
- Bon oui !
L'après réunion. Il y aura sans doute une super miche de pain sur
la planche à pétrir.
- Je le pense
aussi. Bon courage ! On est toutes quasiment H24 et Lyli
batifolle avec son Michel.....
- C'est une preuve
de confiance, non ?
- Heu oui !
- Tchao ! J'en
connais dans ton château-fort qui vont être heureuses de bouger un
peu. Vous aurez un bus, une fourgonette et quatre limousines...
C'est bon ?
- Oui je pense.
J'espère que ton service de transit sera bon cette fois.... Pour le
matos.
- Ils sont prêt.
C'est quand tu veux. Dès demain tu auras les adresses Hôtel,
centre de conférence avec ses plans. Tu peux donc tout envoyer dès
après-demain. Personnel et matos comme tu dis. Pas d'armes hein ?
- T'inquiètes que
de la télé détection et des brouilleurs. Bises.
Joan raccrocha sur cette
note d'affection inattendue à laquelle Laura fut très sensible.
Matériau.
Tout au début il existe une histoire... Une histoire que l'histoire
ne mentionne pas car elle serait contraire aux besoins des dirigeants
qui veulent et prennent plaisir à exercer leur contrôle sur les
populations.
Afin d'être un brin
provocant et de vous intéresser à ce qui suit, je mets délibérément
mes pas dans ceux des biologistes. Pour remonter la généalogie
humaine afin de comprendre d'où nous
venons ils n'ont trouvé qu'un seul chemin : l'ADN mitochondrial
transmis par les mères. Mon propos n'est donc pas de vous redessiner
une histoire de l'Humanité mais de tenter de vous montrer ce qui
pourrait bien être une histoire de la Féminité.
Ce qui suit n'étant en rien une démonstration, ne vous attendez pas à avoir des références ou des renvois. Ceci est une rêverie sur mon vécu au cours de mes voyages, mes lectures, mes activités... Je perle donc moins à votre cerveau frontal qu'à votre cerveau limbique à votre cervea reptilien et, peut-être, à votre glande pinéale. Cette gnade qui vous sert et qui stocke et restitue tout ce qui fait vos vies d'avant et celles d'après. Car il faut d'abord et avant tout vous convaincre que ni le temps, ni l'espace n'existent dans les 99;99999 % d'espace non observable matériellement...
Ce qui suit n'étant en rien une démonstration, ne vous attendez pas à avoir des références ou des renvois. Ceci est une rêverie sur mon vécu au cours de mes voyages, mes lectures, mes activités... Je perle donc moins à votre cerveau frontal qu'à votre cerveau limbique à votre cervea reptilien et, peut-être, à votre glande pinéale. Cette gnade qui vous sert et qui stocke et restitue tout ce qui fait vos vies d'avant et celles d'après. Car il faut d'abord et avant tout vous convaincre que ni le temps, ni l'espace n'existent dans les 99;99999 % d'espace non observable matériellement...
Je ne
commencerai pas cette histoire à la première maman de sapiens
sapiens il y a 200 000 ans, probablement au Botswana d'après les
toutes dernières conclusions des biologistes... mais bon .... en
gros et pour vous dire que tourisme et
colonialisme (attention ici humour) sont les deux mamelles de notre
espèce je vous mets cette photo qui montre le parcours étonnant des
enfants de cette disons première maman d'un sapiens sapiens qui
serait nous aujourd'hui...
Impressionnant
parcours hein !!!
Si
nous décidons de faire un tour complet de l'histoire humaine. Ils y
a donc des hominidés qui, disons il y a 2 millions d'années ont
quitté l'Afrique sur leurs 2 pieds. Certains sont revenus au pays
(hé oui!). Ils avaient sans doute oublié quelque chose. Les voyages
formant la jeunesse et enrichissant leur ADN (Ceci est un point
important car le postale qu'une grande partie de notre imaginaire
s'appuie sur une mémoire moléculaire qui reste à découvrir mais
dont je suis convaincu de l'existence mais ça n'engage que moi. Mais
comment expliquer la réplication autrement que par des informations
mémorisées ? Hein ? Je vous pose la question). Ils se
sont accouplés avec les mioches de leurs ancêtres communs pour
donner naissance à Sapiens. Une sorte d'humain augmenté qui va
repartir parce qu'il a vu « là-bas » des coins terribles
où on mange
vachement bien et pour pas cher en blessés et tués... Alors on y
retourne...
Vous
imaginez un peu ? Toute l'humanité d'aujourd'hui, trouver
qu'elle en a marre de tous ces voyages et décider de rentrer chez
Maman et Papa au Botswana ? Sept milliards et demi de pèlerins
qui rentreraient en pleurant « maman bobo ! » Notons
que si on donnait 50m2 à chacun ça ne ferait que 150 000 Km2 alors
que le Botwana en fait 548 000...
Bon ok ! Ça ferait suer quelques riches proprio qui se trouveraient à l'étroit avec juste 50 M2. Voyons voir les proprios justement …
Bon ok ! Ça ferait suer quelques riches proprio qui se trouveraient à l'étroit avec juste 50 M2. Voyons voir les proprios justement …
Il
y en a deux qui m'intéressent ce sont le 5 et le 24 que vous ne
voyez pas ici Le fils de Bhumibol Adulyadej (roi de Thaïlande) parce
que je vis là et Ted Turner qui en plus d'être le patron de CNN et
d'avoir une position bien arrêtée sur ce qui pourrait sauver
l'humanité (la réduire à 300 millions) est propriétaire de 800
000 Ha aux USA dont un ranch aux 45 000 bisons... Ce qui lui donne
une sensibilité à l'histoire d'avant.
#TedTurner mais aussi son adorable ex-épouse qu'est #JaneFonda si elle l'a quitté en 2001 je reste convaincu qu'elle a influencé sa trajectoire pseudo-humaniste... (Je dois avouer que j'ai un immense faible pour cette formidable combattante engagé depuis fort longtemps et tout d'abord contre la guerre du Vietnam et ensuite pour la démocratie) Oui je l'avoue, en préparant cette écriture « j'ai encore rêvé d'elle » (https://www.youtube.com/watch?v=r_ETEpuAYgo ) et que ce soit le groupe 'il était une fois ne peut que m'aider à persévérer...
Et à propos de Turner lisez bien ceci : 2. Ted Turner, l’un des participant et riche propriétaire d’un empire médiatique, est fermement imprégné d’eugénisme et de réduction de la population mondiale qu’il voudrait voir baisser de 95% pour être idéale, selon un interview qu’il a accordé à Audubon Magazine en 1996: «Une population totale de 250-300 millions de personnes, un déclin de 95% par rapport aux présents niveaux, serait idéal». Turner a donné un milliard de dollars à une organisation nommée Fondation des Nations Unies. Cette organisation créé par Turner et la Turner Fondation, sont dévouées au contrôle de la population par la distribution de condoms, la promotion de l’avortement et autres méthodes pour promouvoir l’agenda eugénique, tout comme d’autres tels que Bill et Melinda Gates qui ont aussi donné de larges sommes d’argents à des «organisations charitables» qui servent réellement à promouvoir le mouvement eugénique. Turner a même reçu un prix de l’ONU pour son travail en développement durable, qui n’est qu’un autre nom code pour la réduction de la population. (Source). Extrait de http://liberterre.fr/liberterres/eugenisme/eugenisme02.html .
#TedTurner mais aussi son adorable ex-épouse qu'est #JaneFonda si elle l'a quitté en 2001 je reste convaincu qu'elle a influencé sa trajectoire pseudo-humaniste... (Je dois avouer que j'ai un immense faible pour cette formidable combattante engagé depuis fort longtemps et tout d'abord contre la guerre du Vietnam et ensuite pour la démocratie) Oui je l'avoue, en préparant cette écriture « j'ai encore rêvé d'elle » (https://www.youtube.com/watch?v=r_ETEpuAYgo ) et que ce soit le groupe 'il était une fois ne peut que m'aider à persévérer...
Et à propos de Turner lisez bien ceci : 2. Ted Turner, l’un des participant et riche propriétaire d’un empire médiatique, est fermement imprégné d’eugénisme et de réduction de la population mondiale qu’il voudrait voir baisser de 95% pour être idéale, selon un interview qu’il a accordé à Audubon Magazine en 1996: «Une population totale de 250-300 millions de personnes, un déclin de 95% par rapport aux présents niveaux, serait idéal». Turner a donné un milliard de dollars à une organisation nommée Fondation des Nations Unies. Cette organisation créé par Turner et la Turner Fondation, sont dévouées au contrôle de la population par la distribution de condoms, la promotion de l’avortement et autres méthodes pour promouvoir l’agenda eugénique, tout comme d’autres tels que Bill et Melinda Gates qui ont aussi donné de larges sommes d’argents à des «organisations charitables» qui servent réellement à promouvoir le mouvement eugénique. Turner a même reçu un prix de l’ONU pour son travail en développement durable, qui n’est qu’un autre nom code pour la réduction de la population. (Source). Extrait de http://liberterre.fr/liberterres/eugenisme/eugenisme02.html .
Bon !
Revenons à nos moutons ou plutôt nos aurochs et tigres à dents de
sabre....
Petit homo sapiens âgé de 19 ans, déçu par une révolution qui se transforma en évolution (pas forcément dans le bon sens du terme), je pris mon sac à dos, mon voïtglander, 100$ et un passeport obtenu grâce à un gros mensonge à mon papa et pris la route (la Route comme on disait) en 1968...
Peu importe ce que j'ai vécu à cette époque pour me rendre au Népal (Mecque de la beat generation de l'époque). Ce serait une bien étrange histoire bien achalandée d'événements assez incroyables mais je n'aime pas me raconter... Tant pis pour vous...
Petit homo sapiens âgé de 19 ans, déçu par une révolution qui se transforma en évolution (pas forcément dans le bon sens du terme), je pris mon sac à dos, mon voïtglander, 100$ et un passeport obtenu grâce à un gros mensonge à mon papa et pris la route (la Route comme on disait) en 1968...
Peu importe ce que j'ai vécu à cette époque pour me rendre au Népal (Mecque de la beat generation de l'époque). Ce serait une bien étrange histoire bien achalandée d'événements assez incroyables mais je n'aime pas me raconter... Tant pis pour vous...
Pakistan
décembre 68.
Je
croise dans mon errance le fils d'un ministre Pakistanais qui pense
que je suis archéologue car nous nous rencontrons sur un site, bien
étrange, de fouilles qui s'appelle le mont des morts « Mohenjo
Daro »
Mohenjo Daro et Harappa sont deux cités qui semblaient être très prospères 3 000 ans avant JC. L'étrangeté venait, et vient toujours du reste, de quelques « anomalies » D'abord architecturales aucune traces de temples ou de batiments administratifs, quasiment toutes les maisons sont équipées de salles de bains, de latrine et d'une système de d'assainissement ainsi que d'arrivées d'eau ; étrangeté linguistique aussi car on n'a toujours pas déchiffré leur écriture... Intrigué je fus donc comme pourrait le dire Maître Yoda.
Mohenjo Daro et Harappa sont deux cités qui semblaient être très prospères 3 000 ans avant JC. L'étrangeté venait, et vient toujours du reste, de quelques « anomalies » D'abord architecturales aucune traces de temples ou de batiments administratifs, quasiment toutes les maisons sont équipées de salles de bains, de latrine et d'une système de d'assainissement ainsi que d'arrivées d'eau ; étrangeté linguistique aussi car on n'a toujours pas déchiffré leur écriture... Intrigué je fus donc comme pourrait le dire Maître Yoda.
1
Ce
jeune fils de ministre m'embarque (il roulait dans une Cadillac
décapotable dont il n'arrivait plus à remonter la capote) Car il
tient à me présenter à sa famille qui est dans la capitale
administrative (Rawalpindi). Il me propose de nous arrêter à
Harappa (l'autre ville de cette mystérieuse civilisation de l'Indus)
qui lui donnera son nom... Puis à Lahore qui était ma ville
objectif...
J'acceptais donc de manger 1 000 Kms de poussière en sa compagnie d'ailleurs fort agréable car, comme la plus part des familles aristocratiques depuis l'Iran parlent le Français... Destiné à un avenir de diplomate il était curieux de tout et, finalement le voyage fut agréable.
Où situer sapiens dans tout ça ? Ben c'est comme une route montagne dans l'indou kouch très tortueuse et semée d’embûches. C'est par les mamans que quelque chose a commencé à s'allumer en moi...
J'acceptais donc de manger 1 000 Kms de poussière en sa compagnie d'ailleurs fort agréable car, comme la plus part des familles aristocratiques depuis l'Iran parlent le Français... Destiné à un avenir de diplomate il était curieux de tout et, finalement le voyage fut agréable.
Où situer sapiens dans tout ça ? Ben c'est comme une route montagne dans l'indou kouch très tortueuse et semée d’embûches. C'est par les mamans que quelque chose a commencé à s'allumer en moi...
D'abord
la mienne, qui fut à l'origine de ce voyage. Elle était spirite,
ésotériste et voyante quand elle n'était pas secrétaire. Dès
l'âge de 12 ans je commençais à dévorer sa bibliothèque après
avoir subi des tas de réunions de gens bizarres qui me piquaient
l'amour de ma mère. Quand je décidais de partir elle me demanda :
« Pourquoi tu pars si loin ? » et ma réponse fut
« Tu discutes avec les esprits et pas moi alors je vais avoir
une discussion avec dieu que je soupçonne originaire de là-bas. »
Je suis donc parti avec un sérieux bagage mental tout plein de
Fulcanelli, de grand et de petit Albert et autres Kabbale, Isis
dévoilée...
Puis je découvris la maman de Kumail mon nouvel et aussi jeune que moi ami pakistanais... Une Kalash issue d'une famille importante dont le père fut gouverneur dans la région des Hunzas (la fameuse vallée des immortels). C'est quand elle a évoqué le mot immortels que ça a fait tilt. Je venais du mont des morts, je parlais du mont de morts et j'en parlais comme d'un haut lieu probable de civilisation. Au Nord du Pakistan il y avait donc des immortels et, à mi chemin du Sud désertique les morts... Mon imagination s'est mise à travailler.
Petite mise au point : un étranger parler avec une femme musulmane chez son mari et au Pakistan ? Impossible... Ben si Nous sommes en 69, les Talibans ne sont pas encore actifs, l'Iran était en pleine révolution blanche du Shah et l'Afghanistan une délicieuse halte où il faisait bon flaner de Hérat à Kaboul en passant aussi au Nord à Masar i Sharif... où j'ai laissé traîner un rêve au pied de la magnifique mosquée bleue...
Puis je découvris la maman de Kumail mon nouvel et aussi jeune que moi ami pakistanais... Une Kalash issue d'une famille importante dont le père fut gouverneur dans la région des Hunzas (la fameuse vallée des immortels). C'est quand elle a évoqué le mot immortels que ça a fait tilt. Je venais du mont des morts, je parlais du mont de morts et j'en parlais comme d'un haut lieu probable de civilisation. Au Nord du Pakistan il y avait donc des immortels et, à mi chemin du Sud désertique les morts... Mon imagination s'est mise à travailler.
Petite mise au point : un étranger parler avec une femme musulmane chez son mari et au Pakistan ? Impossible... Ben si Nous sommes en 69, les Talibans ne sont pas encore actifs, l'Iran était en pleine révolution blanche du Shah et l'Afghanistan une délicieuse halte où il faisait bon flaner de Hérat à Kaboul en passant aussi au Nord à Masar i Sharif... où j'ai laissé traîner un rêve au pied de la magnifique mosquée bleue...
J'imaginais
donc déjà à l'époque ce qui allait devenir 50 ans plus tard ce
petit récit de mes convictions profondes...
Rawalpindi-Islamabad (difficile de dissocier les deux noms tant à l'époque la ville nouvelle d'Islamabad semblait être une excroissance de l'ancienne à cause de l'incessant va et vient de main d’œuvre pour la construction.
Je n'ai rencontré le père de Kumail qu'une seule fois par contre tout le clan familial semblait rassemblé là. Les oncles et tantes et la maison tenait plus du palais que d'autre chose. Tout était neuf même le terrain entièrement clos par un haut mur crénelé mais encore complètement sec et poussiéreux où deux ouvriers maniaient une sorte d'énorme tronçonneuse verticale sur roues qui faisait des saignées dans lesquelles ils installaient des tuyaux souples... Probablement le futur système d'arrosage.
Rawalpindi-Islamabad (difficile de dissocier les deux noms tant à l'époque la ville nouvelle d'Islamabad semblait être une excroissance de l'ancienne à cause de l'incessant va et vient de main d’œuvre pour la construction.
Je n'ai rencontré le père de Kumail qu'une seule fois par contre tout le clan familial semblait rassemblé là. Les oncles et tantes et la maison tenait plus du palais que d'autre chose. Tout était neuf même le terrain entièrement clos par un haut mur crénelé mais encore complètement sec et poussiéreux où deux ouvriers maniaient une sorte d'énorme tronçonneuse verticale sur roues qui faisait des saignées dans lesquelles ils installaient des tuyaux souples... Probablement le futur système d'arrosage.
Autant
la mère avait les teint clair, les yeux gris-bleus et un profil
quasiment Grec, autant le père ressemblait à un grand gars du
Penjab avec une forte moustache parfaitement domptée. Il aurait eu
une barbe à résille jen aurait fait un Sik de la plus belle eau.
Kumail était un bon compromis entre les deux quoique sa peau tirait
plutôt sur le sombre du père ainsi que ses yeux noirs...
J'ai
quand même pu échanger deux ou trois mots avec le père dont
un : »Pourquoi avez-vous donc mis votre capitale si haut
dans le Nord ? Réponse amusée de l'homme : « question
intéressante. D'abord pour embêter les Anglais qui nous ont poussé
au départ vers Karachi en s'imaginant que nous recollerions à
l'Inde un jour ou l'autre. Ensuite il y a Peshawar et Lahore qui sont
des villes très importante. Enfin le climat l'eau et les dieux sont
plus favorables » Je risquais un : « Allah ? »
Sourie éclatant du grand homme puis un faux air mystérieux :
« J'ai dit les dieux... Voilà un bon sujet de conversation
avec Kumail il me semble... Vous vous êtes rencontré à Mohenjo
Daro je crois ? »
Ce fut le plus long échange que j’eus avec ce monsieur. Ce devait être un homme très cultivé car, si la plus part des pièces de sa maison étaient très peu meublées, son bureau bibliothèque était meublé d'étagères remplies de livres du sol au plafond...Mais je n'ai fait qu'entr'apercevoir cette pièce lors de la visite rapide qu'avait organisé Kumail le premier jour...
Ce fut le plus long échange que j’eus avec ce monsieur. Ce devait être un homme très cultivé car, si la plus part des pièces de sa maison étaient très peu meublées, son bureau bibliothèque était meublé d'étagères remplies de livres du sol au plafond...Mais je n'ai fait qu'entr'apercevoir cette pièce lors de la visite rapide qu'avait organisé Kumail le premier jour...
La
mère de Kumail était ce qu'on pouvait appeler une belle femme
encore assez jeune (probablement la quarantaine), un port altier
renforcé par des souliers à hauts talons qui la cambrait davantage
et des tailleurs toujours de coupe très classique. Elle avait une
voix chaude et parlait lentement dans un Français parfait. J'aimais
bien cette lenteur m'indiquant qu'elle pesait ses mots : « Je
souhaite que Kumail s'intéresse à l'histoire de l'Inde et des
mythologies antiques. J'ai fait mes études à Lyon en France.
J'aimerais bien qu'il y aille. Il fera un bon ministre de la culture
un jour.... Enfin si les religieux ne voient pas d'obstacles à ce
que nous parlions des dieux et déesses antiques... «
Conclut-elle en souriant...lors de notre premier échange.
Je me hasardais à lui dire qu'elle avait un côté Hélène de Troie. Elle me fit comprendre à demi mots (cela semblait être un tabou) que la plus part des tribus du Nord se revendiquaient de la descendance des Grecs d'Alexandre...
Je me hasardais à lui dire qu'elle avait un côté Hélène de Troie. Elle me fit comprendre à demi mots (cela semblait être un tabou) que la plus part des tribus du Nord se revendiquaient de la descendance des Grecs d'Alexandre...
J'avais,
bien entendu, connaissance très vague des exploits d'Alexandre mais
ce fut la première fois dans mon périple qu'il fut question de ce
conquérant. Quand on a une démarche emprunte de mysticisme cela
interpelle car il est évident que disons 370 ans avant JC. Les grecs
d'Alexandre furent au contact avec les bouddhistes et les
hindouistes. Tout comme les hindous devaient connaître Jupiter et
des demi-dieux comme Hercule ou Aschille puisque ses généraux
avaient l'habitude de comparer Alexandre à cet illustre combattant.
Après quelques échanges sur la présence d'Alexandre et des batailles qu'il mena dans la région, je m'étonnais de la puissance et de ce que j'estimais être la violence des armées indiennes. La mère de Kumail et Kumail me répondirent en chœur, comme s'il s'agissait d'une leit motiv tout prêt à faire à l'étranger qui s'étonne de la dureté encore bien vivante des gens d'Orient (et dieu sait si j'allais la rencontrer plus tard) : « Quand le bon et l'élevé se manifestent le cruel et le méchant s'en emparent c'est la nature symétrique de l'humain »
Après quelques échanges sur la présence d'Alexandre et des batailles qu'il mena dans la région, je m'étonnais de la puissance et de ce que j'estimais être la violence des armées indiennes. La mère de Kumail et Kumail me répondirent en chœur, comme s'il s'agissait d'une leit motiv tout prêt à faire à l'étranger qui s'étonne de la dureté encore bien vivante des gens d'Orient (et dieu sait si j'allais la rencontrer plus tard) : « Quand le bon et l'élevé se manifestent le cruel et le méchant s'en emparent c'est la nature symétrique de l'humain »
J'ai
un souvenir approximatif de leur réaction mais, s'ils n'ont pas dit
tous les deux exactement la même chose, cette phrase le résume
assez bien. Son contenu m'a longtemps échappé mais s'il est une
chose qui a définitivement orienté ma pensé et les conclusions que
j'en tire aujourd'hui c'est que je trouvais fabuleux de pouvoir avoir
des conversations sur ces sujets avec une maman et son fils dans un
endroit aussi éloigné de mes repères culturels que je pensais,
avec une vanité toute occidentale, nettement supérieure...
Il me
paraît utile, ici, de faire une petite digression sue ma préparation
à ce voyage. Même si j'étais un brin allumé et quand même encore
bien excité par ce qui se passait en 1968, j'avais un tant soit peu
préparer un peu la composante mystique de cette épopée
personnelle. Anticlérical convaincu avec une part de tendresse pour
les prêtres ouvriers et les moines et les nonnes (que je considérais
comme égarés dans un conte de fée bidon) je me demandais (et
m'intéressais donc) à ce que pouvait être Hindoïsme, Bouddhisme
et un « truc » dont on parlait à propos de Gandhi, le
Jaïnisme... De toute la hauteur de mon adolescence vieliissante j'en
avais tiré les conclusions suivantes : l'Hindouïsme n'était
pas trop différents des multitudes déistes païennes d'avant et
pendant les Hébreux. Le Bouddhisme étant une protestantisme de
l'Hindoïsme dont la finalité conduisait au nirvana et à une fusion
dans une sorte de vacuité bienheureuse peuplée de tout ce à quoi
on voulait bien croire et le Jaïnisme professait que notre âme
n'était qu'une fraction d'une force cosmique éternelle qui nous
invitait à la rejoindre. Bouddhisme et Jaïnisme avaient (et on
toujours à mon sens) un point commun / Pas de dieu créateur
toujours présent et une divergence profonde : une âme
éternelle pour les Jaïns (le Jiva qui doit détruire le karma) et
pas d'âme du tout pour les bouddhistes mais une fin qu'on peut gérer
de son vivant.
Inutile
de vous dire que, dans les cendres de ma formation chrétienne, le
Jaïnisme semblait être le mieux à même de répondre à mon
questionnement... Paresseux, doté (comme tous les petits mâles)
d'une vision très globale et très approximative des choses j'en
tirais la conclusion : 1- que l'hindouïsme est la
transformation de l'animisme animalier en une vision
anthropomorphique de la création générant une multitude de dieux
biens utiles aux tenants du pouvoir temporel et guerrier ; 2 –
que Jaïnisme et bouddhisme offraient un étage de plus au besoin
d'abstraction existentielle en dotant chacun(e) d'une capacité à
gérer son éternité en retournant à un état de félicitée
permanente (les Jaïns) ou à une vacuité maîtrisée chez les
bouddhistes. Du coup je trouvais nos trois religions du livre bien
ternes et bien proche de l’Hindouisme basique avec nos saints pour
remplacer les dieux lares et notre Dieu créateur et emmerdeur
permanent quoi qu'insaisissable. Et puis que venait faire la femme
là-dedans (Les déesses , la Vierge, les « femmes » de
Jésus,..). Hé bien oui je l'avoue. J'avais une sexualité exacerbée
et déjà quelques conquêtes et une amoureuse au pays....
Affreux mécréant et déjà humoriste borderline, je comparais les dômes de mosquée à la représentation symbolique d'un sein et les clochers de nos cathédrales à un phallus la question étant de savoir si la synagoge était un anus ou un vagin.
Pardon pour cette escapade.
Affreux mécréant et déjà humoriste borderline, je comparais les dômes de mosquée à la représentation symbolique d'un sein et les clochers de nos cathédrales à un phallus la question étant de savoir si la synagoge était un anus ou un vagin.
Pardon pour cette escapade.
J'étais
habité par une conviction (bien entendu non documentée) évoquée
dans un ouvrage que j'avais lu que Mahavira et Bouddha avaient eu un
maître unique qui avait transmis le savoir d'une civilisation
perdue. Voilà ce que je recherchais dans de ce que j'avais déclaré
être à ma mère « ma discussion avec Dieu » qui
motivait ce voyage...
Hé
puis (je peux bien en parler maintenant 50 ans après), grâce aux
connaissances de ma chère mère et à ma curiosité active je
rencontrais de gens, disons, bizarres ou plutôt différents. Ce fut
ainsi que je fus poussé par un jeune prêtre à rencontrer des
soufis en Turquie puis des zoroastriens. J'ai participé à des
cérémonies initiatiques liées à des pratiques anciennes comme le
cercle d'Eleusis ou le rite Crata Repoa... Il serait trop long ici
d'en parler. Il y a cependant un point qui lie ces expériences entre
elles : la prédominance bienveillante de la femme comme
initiatrice... Ne vous étonnez pas ! Oui j'ai aussi perçu ça
et de façon précise ches ces mystiques musulmans que sont les
soufis. Je ne vais m'étaler, je vous invite donc à explorer cette
phrase prise dans un article de (Saphir news) : « Nul
hasard si Ibn Arabi voyait en la femme le support de contemplation de
Dieu le plus accompli. » Même si les musulman partagent la
génèse avec les Hébreux, leurs mystiques préfèrent une femme
issue de l'Adam Kadmon donc fabriquée d'argile et d'eau comme
l'homme. Mieux encore ! Le Coran pense que la tentation vient de
Satan directement sans avoir eu à utiliser la femme comme
corruptrice. Cette première impression de voyage va influencer et
orienter ma curiosité.
Fermons
cette parenthèse et revenons à la maman de Kumail et son fils et
leur « symétrie » intrigante qui semble s'attacher à
Sapiens et qu'on retrouve un peu partout . Même et surtout dans la
science où plus on va vers l'infiniment grand et plus on va
symétriquement vers l'infiniment petits comme si notre conscience
était une sorte de jeu de miroirs dans lesquels la fractale de
l'infiniment grand regarderait un reflet qui serait, en réalité à
la même et sa symétrie la fractale de l'infiniment petit...
Je
leur parlais de 68, de ma déception, de ma quête d'absolu. Que
j'étais prêt à discuter avec Dieu, Allah, Bouddha ou le Rien qui
amenait les humains à faire plutôt des bêtise dès qu'il se
multipliait un peu trop.
Cette
famille n'était pas, manifestement, pratiquante au point de faire la
prière systématiquement. Il y avait juste des moments de silence
quand on entendait les appels du muezzin. Ces appels m'avaient
irrité en Turquie, Iran et Afghanistan non pas par leur aspect
religieux mais par ce que je considérais être un viol du libre
arbitre. Je m'en ouvrais à mes interlocuteurs. C'est elle qui me
répondit : « Plus nous sommes nombreux et moins les gens
ont envie d'utiliser leur libre arbitre. L'appel à la prière rythme
leur vie c'est un repère de la foi mais aussi de la vie...
D'ailleurs chez vous c'est toutes les heures »
Ben oui ! Je me suis pris le clocher de l'église en pleine poire et en plus par une femme.... Mon intérêt pour cette famille c'est accru.
C'est à cette occasion que je décidais de monter vers le Nord et le cachemire pakistanais puisque cette intellectuelle (elle ne pouvait que l'être à mes yeux) était originaire des ces régions et qu'elle encourageait son fils à s'intéresser à ces civilisations disparues qui, pour elle, étaient descendues des sources de l'Indus. Elle faisait d'ailleurs fréquemment allusion au Tibet, au culte Bon antérieur au bouddhisme comme si cela devrait m'intéresser pour m'éclairer...
Ben oui ! Je me suis pris le clocher de l'église en pleine poire et en plus par une femme.... Mon intérêt pour cette famille c'est accru.
C'est à cette occasion que je décidais de monter vers le Nord et le cachemire pakistanais puisque cette intellectuelle (elle ne pouvait que l'être à mes yeux) était originaire des ces régions et qu'elle encourageait son fils à s'intéresser à ces civilisations disparues qui, pour elle, étaient descendues des sources de l'Indus. Elle faisait d'ailleurs fréquemment allusion au Tibet, au culte Bon antérieur au bouddhisme comme si cela devrait m'intéresser pour m'éclairer...
Quand
je décidais de poursuivre ma route, au moment des au revoir elle
marcha avec moi jusqu'au portail d'entrée et me montra une petite
niche évidée dans le mur : « Tu vois le soir il y a une
petite lumière qu'on allume le soir ici. Si tu repasses par ici,
saches qu'elle signifie que tu es bienvenu, que les amis sont au bon
endroit. Je ne compris pas tout de suite que ce comportement était
inattendu de la part d'une femme. C'est Kumail qui me dit :
« C'est la première fois que ma mère fait ce geste et parle
comme ça à quelqu'un ! J'espère que tu reviendras et qu'on
parlera encore... A bientôt mon ami.. »
Je
ne revins jamais à Rawalpindi. Tout à mon excitation de voyage je
n'avais même pas pris le temps de notre leur nom et l'adresse. Je ne
savais même pas quel poste occupait le papa...
Les
voyages en bus à l'époque étaient une véritable aventure pleine
de rebondissements. Généralement bondés ils se chargeaient ensuite
en passagers sur le toit déjà bourré de bagages et de
colis...Direction Gilgit.. Je ne me souviens plus de la durée du
voyage. Trois jours ? Quatre ? Plus ? Ces routes de
montagnes vertigineuses et tous ces tunnel o il
fallait décharger une partie des colis sur le toît pour passer.
Tout ce monde qui marche qui vient de nulle part et va ailleurs....
Plus on montait et plus on croisait des gens qui souriaient,
saluaient. Leurs yeux s'éclairaient quand il découvraient, parmi
les voyageurs ce grand escogriffe Européen un brin timide ... Les
hommes venaient me dire bonjour. Les femmes se tenaient à distance
mais m’interpellaient, Hello ! -
Gilgit ??? Yes ! Inglès ? No French ! Puis des
signes de la main indiquant la direction … Il n'y avait pourtant
qu'une route. J'étais content car les gens semblaient tous vouloir
communiquer. Dans le bus il y avait un homme baragouinant un Français
approximatif qui m'avait fait comprendre qu'à Gilgit ou dans la
vallée il y avait des gens qui pouvaient parler le Français et
qu'ils seraient contents d'échanger avec moi...
Arrivé
dans ce gros bourg, je me mis en quête d'un hôtel. Il faisait frais
donc pas question de dormir dehors et je rêvais d'un lit depuis tout
ce temps de route où comme la plus part des passagers je tentait non
sans peine de dormir sur mon siège. C'est sans doute ce qui m'a
rendu sympathique à leurs yeux car nous stoppions toujours le soir
près d'auberges. J'aurais pu y descendre pour m'allonger un peu
mais, seul pour ce déplacement, j'avais peur de ne pas me réveiller
assez tôt le lendemain (le bus repartait généralement à 5
heures). J'allais donc acheter un chapati (sorte de galette de pain
sans levain qui va m'alimenter tout le temps que je serait dans ces
régions), des légumes et qqs fruits. Je m'étais risqué avec
quelques mots de Parsi appris lors de mon séjour en Iran augmenté
d'un dialecte Pachtoun proche du Parsi récupérés en Afghanistan
et, miracle, ils comprenaient après m'avoir fait répéter plusieurs
fois. Les hommes riaient fort quand je m'essayais à communiquer avec
ces quelques mots, mais ce n'était pas moqueur. Ils semblaient
contents de voir un jeune étranger s'aventurer dans leur contrée.
Gilgit
était une ville que je qualifierais maintenant (après visité le
Népal) de Tibétaine : des maison en bois (pour les plus aisés)
et en torchis ou en pierres. Mais la population n'a pas le type
asiatique même si quelques familles mongoles ont dû venir flâner
ici il y a queslques centaines d'années. Dans certains quartiers de
la périphérie ce sont même les yeux bleus qui dominent. Ce sont
ces gens là qui étaient les plus attirés par des échanges avec
moi... Malgré de nombreuses traces d'une présence bouddhiste je ne
croisais que des musulmans....
Cette
vallée était magnifique dans son écrin de montagnes aux sommets
enneigés. Perchées à entre 2000 et 3000 mètrs elle dû être
inaccessible. Un voisin de chambre (enfin.. De pièce avec un matelas
par terre et un broc d'eau froide) m'en parlais avec affection et un
anglais approximatif. Je comprenais que la vallée s'étendait loin
vers l'Ouest et aussi vers Nord-Est et que les gens « aux yeux
bleus » comme je disais (car je voulais savoir pourquoi)
étaient les Hunzas que je trouverais dans le Nord Est dans la
« vallée de immortels ». Il me dit qu'un camion y
partait dans deux jours et m'indiqua un petit Tea shop ou je pourrais
manger et aire connaissance avec les gens qui vont ou qui vivent
là-bas....
(Texte
à garder On
a tous été plus ou moins impacté par l'ouverture pratiquée par
Jung en direction de l'orientalisme. Moi suffisamment fort pour
partir en Inde à 19 ans en 68. J'ai fait une retraite dans une
lamaserie pour m'imprégner de ce bouddhisme. Etant arrivé à l'âge
des bilans j'essaie d'en tirer quelques conclusions sur la vie et son
intérêt. Concernant la sagesse des humains je pense (mais ce n'est
que mon humble avis) qu'il y a un lien entre l'isolement et la
sagesse.
L'isolement
qui plus est dans un milieu ingrat (la haute montagne c'est très
beau mais très dur à vivre) offre une chance, celle d'être
préservé (du moins pendant longtemps) des conflits avec d'autres
communautés en expansion et un handicap démographique car la dureté
de l'environnement limite l'évolution de la taille du groupe.
Ceci
facilite sans doute une démarche introspective à la fois du groupe
et des individus qui la composent.
En
gros je veux dire qu'une ascèse collective contrainte par
l’environnement conduit à utiliser son mental de manière plus
intense et partagée.
Je
suis convaincu en outre qu'un lieu très isolé mais mieux pourvu que
les hautes vallées tibétaines (comme la "vallée des
immortels" Hunzas au Pakistan ou le comté tibétain de Muli au
Sud du Sichuan)) a pu conduire à des civilisations "mentales"
bien avant la naissance de l'histoire telle qu'on la connaît
(C'était l'objet du livre que je souhaitais écrire) qui auraient
influencé les mythologies et les légendes (telles que l'agartha ou
Shambhala).
Pour
parfaire mon propos et mes modestes croyances je crois en outre que
la raréfaction de l'oxygène joue une rôle important dans
l'activité de la glande pinéale. et pour aller jusqu'au bout du
raisonnement, je crois que c'est l'anoxie du cerveau au moment de la
mort qui permet la libération de la conscience(ou de l'âme si vous
préférez) qui est sans doute une onde universelle qui est aussi
vielle si ce n'est antérieure à l'univers.)
Début
de la fiction
Lily
tournait et retournait dans le grand lit. Elle finit par s'asseoir,
étourdie « C'est pas possible …. Je rêve.. ». Un
personnage s'était installé dans sa tête. Une femme.... Une femme
très belle, ni jeune ni vieille qui était assise au pied d'un arbre
formant une jolie boule verte avec quelques tâches oranges de-ci
de-là qui semblait être un fruitier. Lily se trouvait elle aussi,
nue et assise dans cette herbe d'un joli vert qui s’étalait en une
prairie lumineuse où poussaient quelques
arbres. A l'horizon des montagnes enneigées semblaient
enclore ce paysage minimaliste. La première sensation de Lily fut
qu'elle se trouvait dans un des ces livres d'heure du Moyen-âge
bourrés d’enluminures. Être face à une femme, dans un paysage
manifestement édénique et être en même temps parfaitement
consciente d'être dans une suite d'un grand hôtel de Hong Kong dont
elle pouvait voir tous les détails, étourdissait Lily ? La
femme et son paysage formaient une sorte d'hologramme au bout du lit.
Elle
avait beau fermer les paupières un moment, l'hologramme était
toujours là comme figé sur sa rétine quand elle les rouvraient. Si
elle se mettait sur le dos, l'image était entre elle et le plafond.
Puis
il y eût une sorte de souffle léger, d'abord comme un faible risée
qui se transforma en brise légère qui faisait ondoyer l'herbe et
joer avec les feuilles des arbres à l'entour. Le tableau s'illumina
et les rayons d'un soleil soyeux vinrent caresser plantes et
personnages. C'était comme si un décor s'installait
progressivement.
Cette
manifestation radieuse provoqua une grande émotion et un sentiment
de bonheur extrême. Lily croisa les bras et frotta nerveusement ses
avant bras pour s'assurer qu'elle était bien consciente. « Ou
je rêve et je ne dors pas... Ou je suis morte et je ne le sais
pas... C'est incroyable... Cette lumière cette sensation ??? On
dirait bien une NDE.... »
“Pardonnes
moi Lily de surgir de cette façon dans ton existence mais je n'ai
pas le choix des moyens. Saches que tu ne rêves pas, que tu n'es pas
morte, que tu n'as pas été droguée, que je compte sur toi pour
faire quelque chose que tu vas trouver incroyable mais que tu as
totalement ton libre arbitre pour décider d'agir ou non. Je viens de
ton passé lointain... » La femme s'adressait non pas à Lily
dans la chambre mais à son double assis devant elle.
Lily se mit à parler tout haut dans la pièce et son double semblait s'exprimer simultanément : « Si ce n'est pas un rêve et que je ne suis pas en train de délirer que dois-je penser de ce qui se passe ? Et qui êtes vous ?
- En réalité je n'existe plus depuis longtemps (rassures toi je me situerais très précisément dans le temps et dans l'espace mais ce n'est pas le moment). Puisque tu dispose de laboratoires et de centres de recherche, je pense que tu comprendras si je te dis que je suis un petit bout de mémoire très ancienne logé dans ton ADN mitochondrial qui est parvenu, grâce à la mise en œuvre des vibrations dont tu n'as pas conscience, à me donner l'apparence du vivant pour communiquer avec toi. Je suis là parce que la Vie ne souhaite pas que la fragile construction qu'est l'espèce humaine disparaisse maintenant. Je n'en sais pas plus sur le pourquoi de cette sensation qui m'habite mais je me sens investie de cette mission . Non !!! Attends un peu avant de poser tes question » Lily avait commencé à lever la main pour interrompre la femme... « Sur la raison de cette émulation je n'en sais pas plus que ça. Si ce n'est qu'il s'agit là d'une sorte de rupture de contrat entre la Vie qui sort par cela de sa neutralité et son entropie qui ne devrait pas pouvoir être déterminée. La question que je me pose est pourquoi l'espèce humaine présente-t-elle un si grand intérêt pour force totalement neutre qui essaie de retourner au vide parfait d'où elle vient. Voilà ! Je m'appelle Tiklit ce qui signifie petite source. J'ai 25 000 ans environ et nous allons, si tu l'acceptes, avoir de très longues conversations où tu sauras tout de moi et ce que j'attends de toi. Saches que ta vie et la vie pourrait bien changer par ton action... Je te laisse réfléchir. Je reviens la nuit prochaine. Nos rendez-vous auront toujours lieu entre 4 et 5 heures du matin de l'endroit ou tu te trouves. Ta sortie de sommeil paradoxal est bien calée sur cette période où que tu te trouve sur la planète et quel que soit le jet lag qui te perturbe. Réfléchis … A demain... Je t'aime... » Et l'image disparut d'un coup.
Lily se mit à parler tout haut dans la pièce et son double semblait s'exprimer simultanément : « Si ce n'est pas un rêve et que je ne suis pas en train de délirer que dois-je penser de ce qui se passe ? Et qui êtes vous ?
- En réalité je n'existe plus depuis longtemps (rassures toi je me situerais très précisément dans le temps et dans l'espace mais ce n'est pas le moment). Puisque tu dispose de laboratoires et de centres de recherche, je pense que tu comprendras si je te dis que je suis un petit bout de mémoire très ancienne logé dans ton ADN mitochondrial qui est parvenu, grâce à la mise en œuvre des vibrations dont tu n'as pas conscience, à me donner l'apparence du vivant pour communiquer avec toi. Je suis là parce que la Vie ne souhaite pas que la fragile construction qu'est l'espèce humaine disparaisse maintenant. Je n'en sais pas plus sur le pourquoi de cette sensation qui m'habite mais je me sens investie de cette mission . Non !!! Attends un peu avant de poser tes question » Lily avait commencé à lever la main pour interrompre la femme... « Sur la raison de cette émulation je n'en sais pas plus que ça. Si ce n'est qu'il s'agit là d'une sorte de rupture de contrat entre la Vie qui sort par cela de sa neutralité et son entropie qui ne devrait pas pouvoir être déterminée. La question que je me pose est pourquoi l'espèce humaine présente-t-elle un si grand intérêt pour force totalement neutre qui essaie de retourner au vide parfait d'où elle vient. Voilà ! Je m'appelle Tiklit ce qui signifie petite source. J'ai 25 000 ans environ et nous allons, si tu l'acceptes, avoir de très longues conversations où tu sauras tout de moi et ce que j'attends de toi. Saches que ta vie et la vie pourrait bien changer par ton action... Je te laisse réfléchir. Je reviens la nuit prochaine. Nos rendez-vous auront toujours lieu entre 4 et 5 heures du matin de l'endroit ou tu te trouves. Ta sortie de sommeil paradoxal est bien calée sur cette période où que tu te trouve sur la planète et quel que soit le jet lag qui te perturbe. Réfléchis … A demain... Je t'aime... » Et l'image disparut d'un coup.
La
chambre sembla tout à coup vide. Les yeux grand ouverts de Lily
n'accrochaient plus sur le mobilier art moderne éclairée par la
seule lumière provenant des lumières de la ville qu'un rideau mal
fermé laissait passer...
Lily, toujours assise dans le lit, le dos appuyé sur un dosseret confortable. Pendant que la femme Tiklit parlait elle avait attrapé un oreiller qu'elle avait posé sur des cuisses. Les deux avant bras posés dessus, elle était comme prostrée. A 41 ans sa vie avait été pour le moins déjà très très riche en événements et en actions qui avaient fait d'elle une des femmes les plus riches et les plus puissante du monde bien qu'elle redouta plus qu'elle n'utilisa cette richesse et cette puissance à des fins personnelles.
Lily, toujours assise dans le lit, le dos appuyé sur un dosseret confortable. Pendant que la femme Tiklit parlait elle avait attrapé un oreiller qu'elle avait posé sur des cuisses. Les deux avant bras posés dessus, elle était comme prostrée. A 41 ans sa vie avait été pour le moins déjà très très riche en événements et en actions qui avaient fait d'elle une des femmes les plus riches et les plus puissante du monde bien qu'elle redouta plus qu'elle n'utilisa cette richesse et cette puissance à des fins personnelles.
“Changé
ma vie ? Oui ok ! D'accord avec ça ! Cet hologramme
ayant toute les apparences du réel vient en effet de la changer.
Mais changer la vie ???? Qu'est ce que ça veut bien dire ??? »
Elle attrapa son portable en train de se charger sur la table de nuit
qui sortit de son sommeil et éclaira son visage d'une lueur blafarde
. Elle lança un moteur de recherche et tapas : Préhistoire 25
000 ans Tiklit tout en murmurant « A tout hasard..... »
C'est
événement s'est produit il y a 5 ans et Lily a bien changé
depuis...
Et
les déesses naquirent avant les dieux
Dans
la chaleur d'une terre compatissante
A
l'éveil de l'être et du soi
Vraies
femmes qui nous initièrent,
nous
façonnèrent, nous fabriquèrent
Ces
magna mater prolifiques et protectrices
devinrent
nos Isis, Lilitu, Eleusis, Athena
Nous
préparant à la chasse et à l'amour
Et
préparant la coupe de leurs filles
à
faire germer l'humain.
Elles
virent pousser les graines
Et
les bienfaits de l'eau
Elles
permirent aux groupe de se poser
de
cultiver, de prospérer, de se jalouser
Confrontées
à la force brutale du mâle
de
retour de la chasse
Elles
s'abîmèrent dans la chaleur du foyer
immobile
se condamnant, vestales, à l'entretenir
Et
c'est ainsi que les dieux apparurent
Volant
leurs capacités bienfaitrices aux déesses
exacerbant
leur violence guerrière
Quand
le mâle n'eût plus pour gibier que lui-même
Et
que le foyer de l'autre à convoiter
Et
les rabbins firent de toi un démon
Et
les prêtres fabriquèrent de l'oubli
Et
Sekmet devint chat miaulant
Et
Osiris ne se souvint pas qu'Isis le recolla
Et
tu ne devîns plus, Lilith, qu'un trait d'union
Entre
le mâle d'hier et celui de demain
Eveilles-toi
mon amour
And
the goddesses were born before the gods
In
the heat of a compassionate earth
At
the awakening of being and the self
Real
women who initiated us,
we
fashioned, we made
These
prolific and protective magna mater
became
our Isis, Lilitu, Eleusis, Athena
Preparing
for hunting and love
And
preparing the cup of their daughters
to
germinate the human.
They
saw the seeds grow
And
the benefits of water
They
allowed the groups to land
to
cultivate, to prosper, to jealous
Confronted
with the brute force of the male
back
from the hunt
They
fell into the heat of the hearth
still
condemning themselves, vestal, to maintain
And
so the gods appeared
Flying
their beneficent abilities to the goddesses
exacerbating
their warlike violence
When
the male was no longer for game except himself
And
that the home of the other to covet
And
the rabbis made you a demon
And
the priests made forgetfulness
And
Sekmet became meowing cat
And
Osiris did not remember that Isis recollected him
And
you do not become, Lilith, only a hyphen
Between
the male of yesterday and that of tomorrow
Wake
up my love
Prologue
Une histoire se conçoit
dans la douleur quand elle aborde l'humain dans sa globalité .
La Vie étant un long
compromis entre la collaboration nécessaire à la survie d'un genre
ou d'une espèce et une lutte implémentée par son entropie propre
qui n'est qu'un des reflets de l'entropie universelle.
Ces deux constats
personnels et subjectifs posés le but de cet essai est de conclure
ma vie d'observateur actif et questionneur impénitent.
N'étant pas suffisamment patient et doté d'une mémoire assez faible, je n'ai pas fait le choix d'études approfondies mais celui d'une papillonnage de savoirs en connaissances et de connaissances en photographies des mondes.
N'étant pas suffisamment patient et doté d'une mémoire assez faible, je n'ai pas fait le choix d'études approfondies mais celui d'une papillonnage de savoirs en connaissances et de connaissances en photographies des mondes.
A partir des traces ou de
l'absence de traces qu'ils ont laissé peut on en déduire une vision
dont l'approche scientifique ne fait pas mention ?
Une chose est sure : il est des monuments qui existent bien (comme Goblekï Tepe en Anatolie ou Monhenjo Daro) et posent beaucoup de questions bien plus qu'ils n'apportent de réponses.
Une chose est sure : il est des monuments qui existent bien (comme Goblekï Tepe en Anatolie ou Monhenjo Daro) et posent beaucoup de questions bien plus qu'ils n'apportent de réponses.
Passionné d'ésotérisme
depuis mon plus jeune âge, je me suis interrogé sur le pourquoi de
ces techniques de dissimulation de savoirs et la volonté de ne pas
les paratager ou plutôt de les mettre en sûreté afin qu'ils ne
tombent pas entre de mauvaises mains. Etait-ce pour éviter de
confier trop de pouvoir à des gens peu recommandables ou était-ce
un pouvoir qui se protégeait du vulgaire pour le conserver.
Autant
vous dire que cet essai ne répondra pas à la question mais
peut-être incitera-t-il d'autres à se la poser ???
Prologue
Une histoire se conçoit
dans la douleur quand elle aborde l'humain dans sa globalité .
La Vie étant un long
compromis entre la collaboration nécessaire à la survie d'un genre
ou d'une espèce et une lutte implémentée par son entropie propre
qui n'est qu'un des reflets de l'entropie universelle.
Ces deux constats
personnels et subjectifs posés le but de cet essai est de conclure
ma vie d'observateur actif et questionneur impénitent.
N'étant pas suffisamment patient et doté d'une mémoire assez faible, je n'ai pas fait le choix d'études approfondies mais celui d'une papillonnage de savoirs en connaissances et de connaissances en photographies des mondes.
N'étant pas suffisamment patient et doté d'une mémoire assez faible, je n'ai pas fait le choix d'études approfondies mais celui d'une papillonnage de savoirs en connaissances et de connaissances en photographies des mondes.
A partir des traces ou de
l'absence de traces qu'ils ont laissé peut on en déduire une vision
dont l'approche scientifique ne fait pas mention ?
Une chose est sure : il est des monuments qui existent bien (comme Goblekï Tepe en Anatolie ou Monhenjo Daro) et posent beaucoup de questions bien plus qu'ils n'apportent de réponses.
Une chose est sure : il est des monuments qui existent bien (comme Goblekï Tepe en Anatolie ou Monhenjo Daro) et posent beaucoup de questions bien plus qu'ils n'apportent de réponses.
Passionné d'ésotérisme
depuis mon plus jeune âge, je me suis interrogé sur le pourquoi de
ces techniques de dissimulation de savoirs et la volonté de ne pas
les paratager ou plutôt de les mettre en sûreté afin qu'ils ne
tombent pas entre de mauvaises mains. Etait-ce pour éviter de
confier trop de pouvoir à des gens peu recommandables ou était-ce
un pouvoir qui se protégeait du vulgaire pour le conserver.
Autant
vous dire que cet essai ne répondra pas à la question mais
peut-être incitera-t-il d'autres à se la poser ???
« -
Lily je ressens comme un doute en toi ?
- J'hésite encore à te percevoir comme quelqu'un de réel
- Je comprends et, en quelque sorte je ne suis pas réelle. Certes je l'ai été...
- Mais pour ça aussi je doute. Peut-être n'es-tu que le produit fantasmatique d'un rêve récurrent ? Par contre ce que tu ou ce que je me demande de faire est parfaitement réel, violent. Ça m'interroge, tu comprends ?
- Bien sûr que je te comprends. Je ne crois pas être un rêve et je n'habite pas tes nuits depuis 5 ans maintenant pour rien. Quelque chose nous échappe à toi comme à moi. Il y a cependant une évidence. Tout ce que j'ai pu te dire de moi, des événements qui m'ont concernés et de tout ce qui s'est passé après, a fait de toi un archéologue de premier plan et un ethnologue incontournable par la véritable et profonde révolution que tu as fait naître en cherchant et trouvant, sur mes indications, des preuves tangibles que tout s'est passé différemment que ce qui est écrit là-dessus depuis mille ans. Bien que je ne sache pas exactement pourquoi je suis là, à te parler, je suis certaine que c'est un réel projet pour préserver l'humanité le temps qu'il faut. Notre échange est donc, si invraisemblable soit-il à tes yeux, crucial et ta décision primordiale.
- Je l'ai compris et j'ai, d'ors et déjà, commencé à mettre en œuvre ce que tu me demandes. Être une de tes descendantes puisque, manifestement, tu as existé est acquis pour moi. Être née dans une vallée si proche géographiquement et si éloignée dans le temps de l'espace où tu as vécu est une certitude puisqu'on a pu y retrouver des traces grâce au retrait des glaciers himalayens. Mais que tu sois logée dans une mémoire, que je qualifierai de quantique tant tout cela paraît incroyable, que cette mémoire te redonne vie mais aussi la vision de tout ce qui a pu se dérouler depuis 25 000 ans et que tu me transmets avec une précision incroyable, m'ébranle. Tout va s'organiser très vite maintenant et, je te l'avoue, j'ai peur.
- Je peux te dire que moi aussi j'ai peur car une des conséquences possibles de ton engagement dans cette voie est ta disparition donc de la mienne aussi. Le fait d'être devenue une virtualité consciente n'altère pas une deuxième crise existentielle. Tu es jeune et la mort ne t'interpelle pas encore. Pour une femme active et déterminée comme j'ai pu l'être, se retrouver être un immense réservoir de l'histoire du monde humain pour transmettre un message qui ne semble pas venir de moi et penser que je vais retourner dans ce qui me paraît être un néant sans temps ni espace ni quoique ce soit, m'effraie. Sois prudente pour que ces années que nous partagerons soient le plus nombreuses possible. Mon rêve est de m'endormir avec toi satisfaites du travail accompli, de la mission remplie. Même si je n'ai aucune idée de son ordonnateur, elle me paraît logique et, finalement, extrêmement compassionnelle pour l'Humain.
Tout
à coup la femme nue sans âge, « source pétillante »
comme elle aime s'appeler et qui semble correspondre à Tiklit dans
son langage, s'estompe dans une lumière éblouissante. Mais j'ai
l'habitude. Brigitte vient d'entrer dans ma chambre et d'ouvrir
lumières, rideaux et de déposer sur la table en terrasse un copieux
petit déjeuner et Brigitte de m'annoncer :
- Lily ! Il est six heures. Votre avion a prévu de décoller dans trois heures. J'ai posé votre agenda sur la commode et ouvert votre ordinateur ainsi que le téléphone. Comme d'habitude, il y a du monde au bout. Alors bonjour Lily. Il fait beau sur Hong Kong et d'ici la vue est magnifique sur la baie.
- Merci Brigitte. Michel a-t-il appelé cette nuit ou laissé un message.
- Oui, un message. Il est à Paris mais brûle de repartir en Nouvelle-Calédonie. Le reste est codé. Elle avait dit ça avec un sourire complice. Quand vous ouvrirez le computer c'est sur ce message que vous tomberez. Second sourire complice
Et
Brigitte de s'esquiver pour aller, sans aucun doute, dans la deuxième
chambre de cette suite afin de se préparer au voyage, d'appeler les
gardes du corps et chauffeurs pour que tout soit prêt quand je
serais prête.
Une
perle rare cette Brigitte. Rousse magnifique aux formes généreuses
sans être excessives elle attire le regard des hommes même si elle
s'habille sobrement quand elle est avec moi en représentation. Elle
est très efficace en tout et je ne saurais me passer d'elle. Ma
secrétaire depuis sept ans, elle a largement participé à mon
activité. Elle s'esquive deux fois 15 jours par an pour retrouver
ses parents qu'elle couvre de cadeaux jusqu'à une maison à Fort
Lauderdale. De temps à autre elle a une aventure avec un de ces
hommes qui gravitent dans mon entourage mais elle ne s'attache pas.
Pourtant elle a déjà eu des propositions plus qu'intéressantes de
types très riches. Quand je l'interroge prudemment sur le sujet elle
répond invariablement : « l'hygiène oui, la
soumission non ! » et se ferme comme un huître pour enfin
s'éclairer d'un sourire et conclure « Mon travail avec toi me
comble pourquoi prendrais-je le risque de me tromper avec un mâle et
d'en souffrir ? ». En général après cette réponse elle
bouge et prétend avoir beaucoup d'occupations à rattraper. Je
subodore qu'elle éprouve un sentiment pour moi . Et bien moi je
l'aime beaucoup et le lui fait savoir souvent et j'adore voir
s'atténuer ses tâches de rousseurs dans le rouge de ses joues.
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