grand vrac Lylith en vue d'écriture





Prologue
Merci Amélie Nothombe. Exprimer des situations contradictoires par la manifestation des états du ou de la narratrice, tu vois je suis devenu un mâle féminisant et félinisant. tu me le pardonneras j'espère. Je n'ai pas l'intention de parvenir à me hisser plus haut que la semelle de tes escarpins. Mes ta percutance, ta provocance où le sujet prend plaisir à être dans des situations humiliantes tout en stimulant, avec un admirable détachement, ses qualités intrinsèques. Elles m'ont définitivement écarté d'une fresque que mon modeste bagage chargeât d'incohérences et de digressions infinies. Je devenais un Balzac à la petite semaine, empêtré dans dans une saga que j'imagine vraie par mes expériences personnelles. 
Merci mille fois donc de ton extraordinaire capacité d'investir un invicti de ses propres ressorts qui ne cessent de se complaire dans la dénégation pour y trouver le plaisir ultime dans l'instant. N'ayant aucune qualité ni d'auteur, ni de lecteur très brillante je m'emploierait donc à faire passer un message dont TOUT LE MONDE  se détourne : la mort étant l'apothéose de la Vie. Il s'agit donc d'un essai inspiré d'Epiphane et d'Amélie-san oû je me complais à vous imaginer. 
Ah le tu ! Mon origine nordiste domine mes choix relationnels. Que veux-tu ? On ne sait pas dire vous. Nous refusons, en quelque sorte, de ne pas jouer au you-you des anglophones et nous intégrons ceux qui nous croisent dans une fausse intimité qui nous rend sympathique (Terre de laminage pour les envahisseurs de tous poils depuis les temps que l'on qualifie héroïques et qui ne furent qu'un moyen d'éviter le Rhin. Filtre et philtre de notre francophonie revendiquée. 
Me voici a évoquer une monstruosité avec, je l'espère, profondeur et légèreté. Mais venons en à l'essai. Il n'aura pas la qualité de ton oeuvre mais, je l'espère il sera suffisamment "retournant" pour déclencher une sorte de réaction humaine. 
Bien entendu d'autres auteurs viendront tisser le maillage de l'intrigue mais je ne m'éloigne pas de toi dans une approche psychanalytique et terriblement analytique.
Merci de m'avoir ouvert les yeux sur l'écriture. "Bien à toi Amélie ou ...... Comme dirait EPIPHANE.
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Comment, du haut de mon mètre quatre vingt deux, (d'ailleurs devenu un mètre quatre vingt un, l'âge et le manque d'exercice aidant) pouvais-je avoir une cervelle d'oiseau ? Comment ai-je pu être assez idiot.... Heu.... amoureux (ce qui revient au même) pour ne pas me rendre compte que cette aventure allait me conduire dans une terrible impasse et vous avec …. Messieurs... La suite ? Un jour peut-être... Si ce que ma rencontre va déclencher ne s'avère que pure fiction... A jamais.

1Chapitre 1

LA RENCONTRE
j'étais assis là, sur le sable. J'entendais frémir, derrière moi, les pins colonnaires aux allures chantournées par la vivacité des vents. Je n'étais pas descendu plus bas que ce vieux poteau ou tronc d'arbre sculpté par quelque Kanak en mal d'indépendance et d'inspiration. Les têtes de vieux incrustées dans le bois me regardaient sans me voir. Mais peut-être me regardaient-ils. Sans doute s'appitoyaient-il sur mon sort de grand rêveur incapable, pour excès de douceur ou de lâcheté, de pousser les feux de mes actions, de mes dires plus loin que la bordure de mes lèvres et la longueur de mon souffle. Il n'y avait personne sur cette petite plage de la baie des tortues oû l'océan ourlait d'écume le petit récif de terre aux failles tentantes. Personnes ? Non pas tout à fait... Il y avait deux naïades allongées quasi nues sur l'arène comme deux sirènes échouées. C'est ce qui m'avait incité à pousser ma marche un peu plus loin près de ce poteau aux vieux.

J'avais trop peur de ne pouvoir jouïr, seul, de mon indécision, de mon mal-être. Un de ces moments où l'on se sent sale jusqu'à vouloir être seul. Je me sentais trop homme pour m'approcher de ces deux femmes l'une blanche, l'autre noire et de me laisser envahir par le désir. Pur produit de nos glandes que mon cerveau, glandeur pour l'occasion, aurait transformé en pulsion puis en incommode érection. Non ! Non et non... Je suis venu là pour me gaver d'infini, pour consulter le « Bonhomme de La Roche ». Cette immense forme humaine que la mer tente sans cesse d'user dont le pied, enfoncé dans l'eau bouillonnante, abrite le plus profond, le plus sacré des mystère du peuple premier environnant.

Le sacré ça me parlait bien. Moi qui dans la nuit de mon temps avait tenté de rencontrer Dieu ou les dieux, si nombreux là-bas, en Orient. N'ayant rencontré que moi-même et m'en étant effrayé je revins vite à ce qu'on appelle idiotement la civilisation. Je me sentais investi d'une effarante mission : échapper à mes fantômes pour affirmer qu'ils n'existent pas et que tout ce dont l'homo doit s'occuper c'est de lui-même et se servir de sa propre lumière intérieure pour ouvrir la roche du monde matériel et s'emparer de sa libre pensée pour échapper à la forteresse vide de l'idée reçu tout comme des archétypes, si chers à Jung.

Quarante ans d'ivresses associatives, de pragmatisme écolo-éducatif après, je me retrouvais là. Avachi dans un des plus beau paysage du monde et dôté d'une femme fermée comme la plus lourde des portes d'une prison quand je lui avais annoncé notre rupture. Elle devait sans doute pleurer dans sa demeure, enfoncer sa tête dans les profondeur de son oreiller pour étouffer un cri et se reconstituer un corps éthéré pour faire face à la brutalité de mon aveu. Moi qui prétendait ne pas vouloir ni pouvoir faire de mal à une mouche ??? Je venais de massacrer une belle âme toute simple et terriblement attachante.

Qui étais-je vraiment ? Qui suis-je donc pour briser des contrats (C'était le troisième) que j'avais moi-même gravé dans le marbre nordique de mes origines ? Qui ne sait que parler d'Amour avec un A, qui sauvera le monde et celui d'après. Comment cesser de se mentir ? Comment cesser de pirouetter dans sa vie quand a une gueule acceptable, le verbe bien pendu et le corps frémissant quand la Femme se découpe en ombre furtive dans l'éclat d'un regard. « Dans le fond je ne suis qu'un chien errant, sensible à tous les ruts qui se trémoussent que ce soit de l'oeil ou des fesses.

  • Vous êtes bien Michel ?
  • Heu oui !
  • Je m'appelle Lilianne....
  • . On... Se connaît ?
  • Pas encore mais j'ai besoin de vous parler.
  • J'ai envie d'être seul s'il vous plaît, merci !
    Elle était belle comme le jour de la naissance de l'Univers. Elle avait l'air aussi incongrue sur cette plage qu'une fée dans un bouge. Sa jupe plissée oscillait avec les restes d'alizée que le Bohomme et sa montagne bloquaient courageusement mais sans, toute fois y parvenir complètement. Ce mouvement dévoilait jusqu'à mi-cuisses des jambes longues couleur de miel. Un élégant bustier doté d'une sage échancrure laissait deviner des seins fermes et manifestement libres. Son visage ? Je l'aurais volontiers placé dans un icône tant il était parfait d'équilibre et de douceur. Une magnifique eurasienne se tenait devant moi. Je devrais dire était plantée devant moi ses louboutins enfoncées jusqu'au talon dans le sable reconnaissant. Elle était immobile et silencieuse depuis ma sentence de solitaire. Soudain, elle s'accroupit, me laissant entr'apercevoir, un trop bref instant, une petite culotte aussi imaculée que sa jupe. Je me retournais sur le ventreau cas où...
  • Michel j'ai vraiment besoin de vous parler. C'est très important pour moi. Sussura-t-elle.
  • Rien n'est plus important que ce paradis et que ces bruits de nature encore pure. Pontifiais-je. Mais je n'en n'étais pas si sûr.. Etait-ce la couturière de ma déchirure ? Une Parque en Coco Chanel ? Que venait-elle faire ? Comment m'avait-elle trouvé ? Avait-on vu mon vieux 4x4 d'un des sommets pour lui dire que l'homme était là... Vous voyez, Madame, là.. En bas, sur la plage.
  • C'est très important pour moi. Souria-t-elle
    Elle semblait sure d'elle-même. Quelqu'un à qui personne ne peut dire non, oh ! Non ! Personne ne peux dire non. Serai-je son premier muffle ? Elle venait de me plonger dans un abîme de contrariété et d'incertitude.
  • Sans trop bouger de position je me mis sur un coude posant ma tête sur la main.
  • Mais qui êtes-vous ? Hé bien voilà j'avais perdu. Ma curiosité tout autant que mon éblouissement venait de vaincre l'océan de solitude dans lequel je souhaitais me plonger.
  • Le vieux Sportage blanc garé derrière les cailloux (de lourds rochers entravaient l'accés à la plage) vous appartient ?
  • Oui ! Mais vous ne répondez pas à ma question.
  • C'est une longue histoire... Je me suis faite conduire ici. Vous pourrez me raccompagner ? Nous parlerons en chemin. Mais nous pouvons faire connaissance ici. Depuis que je vous ai lu, je n'ai eu de cesse de vous trouver. J'arrive de New-York tout exprès......
  • De New-York pour me voir ? Vous faire déposer ici ?
  • Oh ! Je voyage beaucoup mais vous êtes le bout de ce voyage-ci. Je vais m'employer à vous dire ce qui m'amène et même tenter de vous enlever à ce paradis... Un moment tout au moins.
  • Mais qui êtes-vous pour vous intéresser à moi ?
  • Je m'appelle Liliane mais tout le monde me surnomme Lyli. Je suis la fille d'un Khan du Cachemire et ma mère était française. Je suis ce qu'on appelle communément une femme d'affaire. Ce qui m'a poussé à vous rencontrer c'est ce que vous écrivez dans vos réseaux sociaux et surtout un article paru dans une des revues qui appartiennent à mon groupe. Vous décrivez le mécanisme de la Vie et l'univers avec un telle simplicité que cela m'a bouleversée. Voilà !
  • Vous êtes donc une femme riche qui s'ennuie et qui s'intéresse à quelqu'un qui a écrit des trucs basés sur ses connaissances en mythologie et qui suit de très près les découvertes scientifiques dans les domaines cosmologiques et quantiques. Il y a des milliers de gens qui tentent de résoudre leur crise existentielle de cette façon et bien plus douées que moi.
  • C'est votre approche... Comment dirais-je … Heu disons féministe qui m'interpelle. Comment la femme fut écartée du partage de la destinée humaine et, surtout, pourquoi. Elle venait de s'asseoir confortablement, les jambes allongées et le buste maintenu vertical par ses bras légérement tendus en arrière les mains étalées servant de support. - Rassurez-vous je ne suis pas une suffragette et encore moins investie dans ce mouvements de femmes engagées pour le recours aux droits de la femme. C'est, disons, un peu plus compliqué que ça...
  • Vous êtes d'une beauté saisissante, vous êtes, manifestement, très riche et votre intérêt pour ma personne qui ne suis qu'un vieux con qui déblatère dans le vide de la pensée générale totalement orientée consommation et confort......
  • Justement ! Votre propos n'est pas tombé dans le vide ambiant. Puisque je suis là et que je trouve votre analyse...
  • Mon opinion, je n'ai pas laprétention d'être une analyste et encore moins un exégète.
  • Si vous voulez... En tout cas cela m'a émue à un point tel que j'ai tout laissé tomber pour vous rencontrer. J'aime ce que vous écrivez et je trouve l'homme que je rejoins conforme à l'idée que je m'en faisais.
  • Allons ! Vous ne me connaissez pas.
  • Oh que si ! C'est l'évocation de votre rêve récurrent qui m'a profondément aspiré car je fais le même avec une variante...
  • ..? Mon regard interrogateurcommençait à se perdre dans le bleu de ses yeux légèrement en amande. Un vague sourire éclairait son visage. J'eus deux flashes : le premier sur la nature de cette personne ; le second sur cette beauté qui était un mélange de lumière intérieure et d'une plastique digne d'un de ces top modèles sans avoir cette maigreur maladive que j'avais trouvé dérangeante sur les quelques « ombres d'elles-même » qu'il m'avait été donné de croiser dans ma vie. - Dites ! Vous ne seriez pas, par hasard la fameuse Lily de la mode, des laboratoires et que sais-je d'autres....
  • Peu importe! Je suis une femme qui fait un rêve décrivant une femme d'un autre temps. Qui porte le même nom que celui que vous lui avait attribué, avec laquelle je parle d'avenir de l'Humanité. La variante est là.
    Vous, vous évoquez une femme dont vous auriez été l'enfant à laquelle vous vouez une vraie passion. Un passion telle que vous écrivez qu'elle a probablement existé. Cela vous fait dire que les déesses étaient, en réalité, de vraies femmes et qui ont marqué de leur empreinte l'humanité toute entière.... Voilà ! C'est en cela que vous êtes passionnant pour moi.
    Le soleil était à son zénith. La chaleur malgré l'Alizée, devenait dérangeante.
  • Au fait où êtes vous descendu à Bourail ?
  • Heu ! J'arrive de Tontouta et je me suis faite conduire, non sans mal, en taxi jusqu'ici après avoir fait le tour des quelques adresses dont je disposais. Hormis un vieux Kanak (C'est bien comme-ça qu'on les appelle?), je n'ai pas reçu un acceuil très chaleureux. Seule la tenancière d'un petit retaurant a confirmé qu'à cette heure vous deviez être à la plage de la roche percée ou à la baie des tortues. Le vieux s'est proposé de m'y emmener. Il m'a simplement dit que vous êtiez un type bien ; Nous sommes allés jusqu'à l'embouchure de la Néra et ne vous trouvant pas là-bas nous sommes montés sur le promontoire et c'est là qu'il vous a vu ; Et me voici.
  • Mais j'ai fait réserver une suite au Méridien de Nouméa.



    Je venez de quitter Barbara et toutes mes affaires (Enfin celles aux quelles je tenais, c'est à dire pas grand chose) étaient dans ma voiture. Ma présence ici était une sorte d'au revoir au paradis. Le moins qu'on puisse dire est que j'étais mal dans peau. Barbara est une femme sympa, douce et admirable en tout point et j'ai saccagé sa vie en lui annonçant mon départ. Cest une femme que j'aime bien et c'est ce bien qui a tout foutu en l'air. Elle voulait vivre simplement et avait trouvé (Enfin) un homme gentil. Elle n'avait pas perçu mon côté hyper-actif et ma soif d'absolu. Cest sa simplicité même qui avait provoqué cette érosion. Elle n'était pour rien dans ce qui lui arrivait et je m'en voulais à mort.
  • Hé bien dites donc ! Vous savez que c'est à 170 Kms d'ici.
  • Oui !
  • Je pars effectivement vers Nouméa où un ami m'attends pour m'héberger. Je peux donc vous raccompagner à votre hôtel.
  • Je vous ai dit avoir réservé une suite. Il y a deux chambres, si vous voulez...
  • Je sens bien là la chef d'entreprise. Rien ne doit vous résister.
Elle prit son regard suppliant ce qui avait pour double effet de rehausser sa beauté et de m'intimider d'autant que ses phéronomes commençaient à envahir ma libido au point qu'une érection vînt mettre une terme à ma défense.
  • Nous avons beaucoup de chose à nous dire et mon temps est compté sur cette île magnifique.
J'avais décidé de reprendre le dessus. - Vous allez commencer par enlever vos chaussures qui ne sont pas adpatées au terrain. Nous partons tout de suite. Je prendrai ma décision en route. Elle obtempéra et se jeta littéralement sur moi pour me plaquer une bise bien appuyée.
  • Vous n'imaginez pas à quel point cette rencontre est importante pour moi.

Dubitatif, charmé, voilà dans quel état j'étais sur le petit chemin de terre qui nous amenait à la voiture. Cocotiers et pins colonnaires semblaient indifférents à notre petit déplacement. Je n'avais rien à attendre d'eux pour m'aider à résoudre la magnifique énigme qui oscillait derrière moi. J'avais évoqué un rêve récurrent mais ça devait bien faire deux ans.... Un poème ? Une prose ? C'était confus. Elle avait vraiment dû fouiller.

Elle : « Il est exactement comme je l'imaginais, « Peu importe ce qu’on pourra vous dire, les mots et les idées peuvent changer le monde. » ça doit venir du cercle des poètes disparus et ça lui va bien je trouve. En plus il est bel homme du dedans comme du dehors » songeait-elle pendant cette courte marche. « Franchement je pensais que ce serait plus difficile. Un doux génie..... ». Son cœur se mettait à battre.
Lui : « Bon sang ! Une sacrée belle femme et quel culot. Qu'est-ce qu'elle peut bien me vouloir.
  • Je...
  • Je
  • Oh pardon excusez-moi
  • Non allez-y tirez le premier !
  • Qu'est-ce qu'une femme comme vous peut bien vouloir d'un homme comme moi ? Vous débarquez sans crier gare ! Vous me parlez d'un rêve que j'ai dû évoquer une seule fois dans mon blog que personne ou presque ne lit. Vous ne semblez pas être quelqu'un dans le besoin mais vous vous faites déposer au milieu de nulle part certaine que je vous raccompagnerai.
  • Alors le paradis s'appelle nulle part. Qu'est-ce que c'est beau ici
Nous arrivions près des grosses pierres qui empêchaient les véhicules d'aller plus loin.
  • En tout cas, manifestement, vous n'êtes pas équipée pour aller à la plage. Ni même pour venir dans cette nature .
  • Cela vous intrigue ? Moi aussi. Manifestement vous avez deviné qui je suis et ça me remplit de plaisir...
  • Vous êtes une femme richissime, merveilleusement belle et un seul de vos vêtement devrait me coûter un an de salaire. Ceci semble indiquer un top modèle ou une femme manipulant de grosses affaires dans des tas de domaines et je ne serais pas étonné de croiser en chemin quelques baraqués chargés de votre protection. Ce qui rend votre demande de raccompagnement intéressante. Vous ne portez pas de bijoux à l'exception de ce pendentif aux armes de la Théosophie. Ce médaillon me met sur la voie de la filiation avec une bégum bien connue. Vous êtes donc originaire du cahemire, descendante modernisée des Maharadjhas formée par les anglais et se piquant de culture française dont vous parlez parfaitement la langue que votre mère vous a transmise. Je dirais donc que vous êtes la très puissante Lyli Deleh. Là où je m'interroge c'est pourquoi moi et ici.
  • Bon ! Je suis vaincue.
Nous arrivâmes au véhicule.
  • Ne faites pas attention au bazar.
  • J'ai rencontré Barabara... c'est la première adresse que j'avais. Dit-elle comme pour s'excuser. Elle m'a reçue froidement mais avec un grande dignité.C'est elle qui m'a envoyé au petit restaurant où vous aviez vos habitudes. Je débarque à un mauvais moment. J'y vois un signe... Vous êtes libre comme l'air....
  • Es-t-on jamais libre ? L'air d'ailleurs n'est pas libre (ça y est il faut que j'étale ma science) il est généré par une convection entre chaud et froid. Disons que je suis entre chaud et froid.
La place passager était encombrée d'un gros sac. Je faisais le tour du véhicule et prenez l'objet. - Asseyez-vous je vais essayer de caser ça derrière.
  • Je peux vous aider ? Ou le prendre sur moi....
  • Non, non ! C'est incroyable ce que l'on peut traîner comme bout de vie avec soi. Les Jaïns ont finalement raison : renoncer à tout est le début de la sagesse.
  • Vous êtes jaïniste ?
  • Non ! Je suis trop occidental pour cela mais je suis convaincu que c'est la première grande philosophie de l'homme. La plus belle en tout cas car elle prêche le détournement de la matière (Des biens de ce monde) et l'absolu respect de la Vie sous toute ses formes. En tout cas elle inspira Bouddha, Christ et bien d'autres jusqu'à Gandhi lui-même dont le Maître était Jaïn.
  • C'est très vrai. Je me suis , moi-même, beaucoup intéressé à cette religion.
Je m'employais à tasser le gros sac parmi les choses déjà bien serrées du siège arrière. J'eux un mal de chien à refermer la porte.
  • Allez ! Installez-vous.. Je fis le tour du véhicule pour me mettre au volant et mis en marche le moteur. - Ca va vous changer des limousines et des premières classes...
  • Disons que c'est mon côté Jaïn éclat-elle de rire.
  • Cela ne me donne toujours pas une raison tangible de votre présence à mes côtés..
  • Le rêve ! Vous vous souvenez....
  • Bon d'accord, le rêve mais un rêve n'est qu'un rêve..
  • J'ai lu tous vos écrits, vos poèmes, vos nouvelles, vos essais, vos articles. Tout cela a parlé à mon cœur, à mon âme. Vous êtes pour moi l'humain le plus transparent, le plus clairvoyant, le plus sain qu'il m'ait été de rencontrer. Plus qu'à mon cœur cela parlait à mon âme. Enfin, comme vous l'avez écrit quelque part certains rêves ne sont pas tout à fait des songes sans consistance... Qu'il y a une mémoire qui parle derrière.
Occupé à manoeuvrer le Sportage j'écoutais cela d'une manière distraite. « Vous êtes l'humain le plus transparent, tout cela a parlé à mon âme » - J'ai une fan pensais-je.Une amoureuse ?
Pendant que nous gravissions la petite route en terre qui menait à cette plage, je pensais à Barbara.
  • Vous avez rencontré Barbara. Vous savez donc que mon rapport avec les femmes est compliqué. C'est la quatrième femme que je quitte, que je fais souffrir, qui ne mérite pas ce départ intempestif sans causalité. J'aime ces femmes et pourtant je les quitte et j'en souffre moi-même beaucoup.
  • Ça je l'ai compris ! Elles ne sont pas la femme telle que vous la ressentez en vous. Vous la placez à un autre niveau. Vous la mettez là où elle aurait dû toujours être. Celle de votre rêve : la gardienne bienveillante de l'homme et de ses pulsions quand les rapports de force naissent entre les mâles ; Celle d'avant la sédentarisation si je suis bien vos écrits...
  • Là vous marquez un point...
La voiture cahotait lentement dans les virages terreux et encore humides de la veille fleurtant avec les faux mimosas qui avaient envahi la montagne. Arrivés en haut la butte je tournais à gauche pour empruter les quelques centaines de mètres, passais le ponticule en ferraille pour éviter au bétail de s'aventurer sur la route en contre-bas. Arrivés sur la route je pris à droite et accélérais. Tout à ma conduite j'étais devenu silencieux. Elle posa doucement sa main sur mon bras.
  • Je connais ces univers de soumission, de renoncement. Vous savez peut-être que j'ai 42 ans, que je suis une femme d'affaire richissime que tout ou presque me réussit . Il y a peut-être, et même surement, de part le monde des tas de gens (PDG, avocat, donneurs d'ordres boursiers, secrétaires, administrateurs, convoiteurs, journalistes) qui attendent de moi un conseil, un ordre, une consigne, un courrier urgent. Pourtant je suis là, ici avec vous. J'ai un projet qui est né de mon rêve et de vos écrits. Il mijote et s'élabore depuis deux ans. Je sais qui vous êtes et vous allez découvrir celle que je suis. Nous donnerons ensemble à l'humanité le prolongement que LA VIE a concocté pour notre espèce. Je suis la femme que vous cherchez désespérément....
  • Allon allons ! Nous verrons cela plus tard. Cette route peut-être dangereuse tant il y a de fêtards inconscients dessus. Vous tombez dans ma vie comme un météore et vous prétendez être la femme de ma vie alors que je pourrais être votre père. Des centaines, voire, des milliers de gens sont des jouets entre vos mains. Sachez que je ne suis pas un jouet. Vous êtes belle comme le premier jour du monde, vous êtes riches. Certes , vous avez pris un risque innacoutumé dans votre société de milliardaire en vous pointant seule ici. Mais c'est peut-être, me connaisant, un calcul. Oh ! Je suis un homme et je suis tout prêt à tomber dans le désir que la chimie de mon corps exacerbe. Alors écoutez-moi bien ! Je suis tombé mille fois de charibde en Sylla, je me suis relevé mille fois sonné comme un boxeur vaincu. C'est vrai il y a une autre petite voix qui parle en moi là, en ce moment, mais il est beaucoup trop tôt pour l'aborder. Profitons de ces deux heures de route pour réfléchir en tout cas pour que moi je réfléchisse. Nous nous arrêterons manger quelque chose à Tontouta ;;;
  • Non ! S'il vous plaît pas Tontouta
  • ?????? Heu non J'ai un staff là-bas qui m'attend. Ça gâcherait tout.
  • Vous ête venue en avion privé ?
  • Heu hé bien oui !
  • Bon nous arrêterons à La Foa alors ! Il y a un resto sympa l'hôtel Banu... On y mage bien. Je vous invite. Maintenant silence, la voiture est bruyante, je suis un peu sourd, de plus je ne sais pas faire deux choses à la fois.
Nous nous engagions sur le pont de la Nera et la route territoriale, deux gendarmes, postés là derrière leur sonar dirigé dans l'autre sens, nous regardèrent passer mûs par cette curiosité ancrée dans leur tête par leur formation. L'un d'entre-eux me fit un petit signe amical. Il m'avait reconnu. Bourail est une bien petite bourgade et l'ex associatif que je suis eût bien quelques réunions avec eux.....
Le long ruban de bitume se mit lentement à accéler sous les roues de mon unique bien... Elle respectait le silence que je lui imposais et c'était bien ainsi.
OooOOOooo

2Les deux rêves.

Nous arrivâmes au restaurant. On entrait côté bar, un nombre incalculable de casquettes étaient accrochées au plafond. La corpulente barmaid, s'affairant au comptoir, nous fit un sourire. Je lui fit signe que nous allions manger. La caisse était à gauche du bar. Un passage etre les deux permettait d'accéder aux salles de restaurant. La première, à droite était manifestement dédiée aux clients de ce petit hôtel de passage et, sur la gauche s'ouvrait une grande salle éclairée par de multiples fenêtres entre lesquelles, sur les murs s'exposaient les souvenirs liés à cet endroit mythique de la Nouvelle-Calédonie. Il y avait un côté vieillot, propret. On se sentait dans une atmosphère intimiste . Sans attendre d'être placé je me dirigeais vers les fenêtres du fond à droite donnant sur une petite route et , de l'autre côté, un mini-marché peut fréquenté à cette heure. Il devait être 12 heures 30. Nous serions tranquilles
La serveuse nous avait suivis avec les cartes sans dire un mot. Nous nous assîmes. Je pris la parole : - Vous désirez un apéritif ?
  • Je prendrez un martini
  • Pour moi ce sera un whisky sans glace mademoiselle.
La dite demoiselle déposa les cartes sur la table et s'éloigna.
  • C'est un restaurant de spécialité fruits de mer mais la viande y est excellente aussi.
  • Merci, Michel, je peux vous appeler Michel ?
  • Heu...Oui ! Bien sûr.
  • Cela vous donne le droit de m'appeler Lily.
Puis elle se mit a réciter :
_ Oh brindille ! Dans la nuit tu es née
Pour que tout brille dans l'éternité
Ton cœur, ton corps est en moi
Crois moi crois moi

Tu as vu la feuille tomber,
L’herbe tendre pousser
Et le grain chassant l'ivraie
L’homme de toi s'est enivré
Par toi le blé a poussé
Pour toi le raisin fut pressé

Brindille ! Mère d'une grande lignée
Pourquoi tu as laissé le feu gagner
Pourquoi l'homme a dominé
Et ses dieux t'emporter
Loin… Loin dans les ombres
N’engendrant que décombres
J'ai peur de te revoir
De laver ton corps un soir
De baiser tes lèvres
D’avoir la fièvre

Mais aussi je rêve de te revoir
Toi qui es partie dans le noir
Oh brindille Tiklit Lilith Lumière
Mets le feu au ciel, aux rivières
Jette tes enfants dedans
Toi seule mérite le Néant.

Moi j'peux rien seul
J’ai peur j'suis veule
J’suis homme
J'étais stupéfait. Quand la serveuse revint avec les apéritifs j'étais devenu autiste, hors du monde.
  • Avez vous choisi ?
  • ... heu... Lily ?
  • Je prendrais bien le plateau mais c'est pour deux personnes...
  • Banco pour le plateau. Nous prendrons une bouteille de Tavel pour le vin.
  • Et une bouteille d'eau pétillante s'il vous plaît...
La serveuse repartit sans dire un mot.
  • Vous avez appris par cœur ce vieux et très mauvais poème que j'ai dû écrire il y a au moins dix ans dans un instant d'égarement.
  • Je connais Gaya et quelques uns de vos écrits dédiés sans doute à de belles inconnues. Mais c'est Ticklit qui a fait tilt si je puis dire. C'est très exactement le nom de la dame de mon rêve qui se déroule comme un sitcom chaque nuit depuis deux ans. Je dois ajouter que ma vie en est toute bouleversée depuis. Voilà qui éclaire mon obstination à vouloir vous rencontrer.
  • Parlez-moi de ce rêve s'il vous plaît ?
  • En gros je me trouve en présence d'une femme sans âge dans une vallée verdoyante. Elle est très belle et, surtout très changeante tantôt blonde, tantôt brune tantôt rousse. La couleur de sa peau et celle de ses yeux change à chaque rencontre. Elle me dit qu'elle a vécu dans cette vallée il y a des milliers d'années. L'histoire de sa vie n'est pas banale. Si riche en rebondissements et en accumulation de savoir qu'elle fit renaître son clan disparu... Mais je vous raconterai cela plus tard. Elle me dit que le mythe des déesses a commencé avec elle et certaines de ses descendantes. Elle me dit s'appeler Ticklit. Elle donne une interprétation différente de la vôtre à propos de son nom. Eau pétillante. Dit-elle, un sourire illuminant son visage. Depuis c'est ma boisson référante.
  • Et vous vivez cela depuis deux ans ? Nuit après nuit ? C'est intéressant mais ce n'est qu'un rêve....
  • C'est ce que je pensais au début. Je m'en accomodais très bien d'autant que cette histoire m'éloignait tant de mon monde des affaires que mon sommeil gagnait en qualité. Je dois vous avouer que ce fut et c'est, encore, déterminant dans la façon de conduire mes sociétés et d'en créer de nouvelles. Le plus troublant n'est pas là : Elle me donnait, au fil de son récit une foule de détails qui m'incitât à m'intéresser à ce que disait la science de cette période entre 20 et 30 000 ans avant notre ère. Je suis devenu une boulimique des bouquins, de thèses universitaires et de tout ce qui pouvait avoir été écrit sur cette période. C'est comme cela que je suis tombé sur vous et sur votre interprétation du rôle de la femme d'avant la sédentarisation et l'émergence de l'agriculture.
  • Vous êtes bien la seule à vous être intéressée à cela hormis quelques associations féministes et des nanas qui se prennent toutes pour des Lilith sur le versant, très contestable de la déesse diabolique première femme d'Adam qu'il fit jeter de l'Eden parcequ'elle était l'égale de ce premier homme et qu'elle voulait partager en égale l'acte sexuel en prenant son plaisir sur l'homme. Cela va vous paraître trivial mais ce qui m'a poussé dans une direction nouvelle c'est la profusion de films contemporains qui montre la femme assise sur l'homme couché sur le dos et qui prend son plaisir. C'est devenu une vraie référence scénique de l'érotisme cinématographique. Hors c'est cette position (que je trouve fort agréable si vous voulez bien me le pardonner) qui valut dans la Bible des Hébreux à Lilith son châtiment. Leur dieu a donc fabriqué une nouvelle femme soumise à lui parce qu'issue de lui. Je n'ai pas accepté cette version car j'en savais assez sur la préhistoire et le rôle qu'à pu jouer la femme durant cette longue étape que fut celle des chasseurs cueilleurs.
    En ce qui concerne mon rêve, qui revient de temps à autre agrémenter mes nuits, il n'est pas comme le vôtre (Un sitcom comme vous dites). Je suis un des fils de cette Ticklit et du chef du clan. Je dois aller affronter le plus dangereux de nos frères animaux (Cela se passe évidemment dans un contexte animiste) l'Ours, afin de parfaire mon initiation pour devenir un homme et le futur chef du clan. Voilà !
Nous n'avions pas encore touché à nos apéritifs tellement nous étions installés l'un et l'autre dans ces temps anciens grâce à ces onirismes convergeants. La serveuse, qui n'était autre que la plantureuse et, somme toute, jolie barmaid, venait d'installer le support en fils d'acier sur lequel elle déposa un énorme plateau de fruits de mer composé d'huitres, de crabes et de coquillages. Elle me présenta ensuite la bouteille de Tavel, j'acquiescais, et elle la déboucha, en fit couler un peu dans mon verre à vin, me présenta le verre, je lui souris et elle remplit à demi nos deux récipients. Elle déboucha la bouteille de San Pellegrino et la déposa sur la table côté Lily.
Elle eût un bref sourire quand je la remerciais et claironna un « bon appétit » qui résonna dans la salle presque vide. Ce qui eut pour effet de faire se lever les têtes des deux autres tables occupées. J'eus droit à quelques signes amicaux.
Nous nous mîmes à manger lentement en commentant de temps à autre l'extrême fraîcheur des produits.
  • Tout a été pêché cette nuit par les tribus avoisinantes. Si je comprends bien je vais de voir siffler la bouteille de Tavel en solitaire fis-je remarquer avec humour.
Elle eût un regard amusé – je vais goûter le verre qu'on m'a servi et ne vous sentez pas obligé de finir la bouteille d'autant que nous avons encore de la route à faire. Ah ! Au fait ! L'addition est pour moi.
  • Non non ! Pas question c'est pour moi !
  • Elle éclata de rire – N'oubliais pas que je suis votre mère dans nos rêves et je suis venue déloger mon fils d'un lieu paradisiaque pour l'entraîner dans une... Heu... Disons aventure. Son regard se troubla en prononçant ce mot chargé de multiples sens.
Mon cœur se mit à battre un peu plus fort face à cet ange tombé du ciel ou peut-être bien un démon d'ailleurs. Mes yeux étaient rivés dans les siens, le bleu de ses iris scintillait littéralement.
  • Si vous êtes Lilith je suis foutu d'avance, Dis-je avec un semblant d’aplomb pour atténuer l'allusion.
  • Dans une certaine mesure je suis cette Lilith mais du bon côté celui que vous défendez. Je vous trouvais très séduisant dans vos écrits et notre rencontre ne dément en rien mes premières sensations si vous voulez tout savoir.
  • ..... je me plongeais dans le décorticage d'un crabe de palétuvier afin de masquer le doux malaise qui s'emparait de moi. - Vous n'avez pas touché au crabe c'est le meilleur. Nous finîmes le repas dans un silence quasi total. J'ai hâte....
  • J'ai hâte de reprendre la route. C'est ce que vous vouliez dire ? Le repas est excellent mais bon ! Allons-y !
Nous n'avions pas touché à nos apéritifs, à peine entamé le plateau, j'avais bu d'un trait le demi verre de Tavel. Elle se leva et se dirigea droit vers le petit comptoir de la salle. La serveuse lui expliqua qu'il fallait payer au bar, je la suivis. Quand je parvins à la caisse, elle avait déjà payé laissant un pourboire monumental. La patronne, une femme assez belle, fille de la mythique patronne avait, autant que je m'en souvienne, toujours un air préoccupé et très sérieux. Un peu l'anti-thèse de sa mère qui était une hôtesse enjouée mettant à l'aise les clients.
  • Tout va bien Michel ? Sous-entendant que notre frugalité avait un rapport avec la qualité du repas. Ne vous inquiétez pas, c'était délicieux mais une affaire importante nous attend à Nouméa. Elle sourit et replongea dans ses calculs. Lily était déjà sagement assise dans le 4X4. Il y faisait une chaleur étouffante.
  • Ne croyez pas que je vous mets le grappin dessus. Insista-t-elle alors que je m'installais au volant. Je démarrais, ouvrais les vitres et me dégageais prudemment du parking.
  • J'en ai pourtant l'agréable impression dis-je dans un souffle. Pardon pour la climatisation.... Elle est en panne.
  • Si ça ne vous ennuit pas nous ferons une halte au bureau de piste de l'aéroport ?
  • N...On ! Vous êtes venu avec un avion privé ? Oui, mon pilote attends de mes nouvelles pour établir son plan de vol. Il y a quelques visites techniques à faire sur l'appareil et il attend mon aval pour repartir sur Sydney et je crois que l'hôtesse aimerait bien rester quelques jours ici ce qui implque une petite discussion avec la P.A.F.
  • Vous n'avez pas de cellulaires ?? M'étonnais-je.
  • Il est resté dans l'avion. Rit-elle.
  • Vous voulez dire que depuis tout ce temps ils attendent ?
  • Rassurez-vous ils ont l'habitude. Et puis le X8 est le tout dernier appareil de chez Dassault alors j'imagine qu'il doit y avoir la moitié du personnel de l'aéroport à tourner autour ou à vouloir le visiter.
  • Je voudrais bien voir ça moi aussi.
  • Rassurez-vous ! Je pense même que nous aurons rapidement l'occasion de l'utiliser ensemble..... Puisque … Rien ne semble devoir vous retenir ici.
  • Oula ! J'y ai mes enfants, mes amis et je suis fortement attaché à la Nouvelle-Calédonie.
  • Je vous concède que cet environnement est merveilleux. Enfin ! Nous reparlerons de tout cela.
De nouveau le silence s'installa dans le véhicule. Me demandant ce qu'elle pouvait bien mijoter. Elle, parfaitement détendue regardant les paysages alentours. Elle avait remonté sa jupe plissée à mi-cuisse. « Absence de clim dans la voiture ou prémisse à une conversation plus qu'intime » Pensais-je plus que troublé. Voilà que mes rêves et mes réflexions sur La femme à travers les âges se transformaient en désir pour une seule de ses nombreuses représentantes. Et quelle représentante ! Je sombrais dans ce phantasme bien ordinaire tout en conduisant. « Qu'est-ce que j'avais pu bien dire ou écrire qui fasse de ce personnage, sans doute, très très occupé, prêt à tout lâcher pour avoir un échange très étroit avec un sexagénaire comme moi ? » Après un passage éclair à l'aéroport où tout n'était que courbettes et phrases de circonstances, et avoir loué un véhicule pour la charmante petite hôtesse qui, par bonheur, avait un passeport européen malgré sont type Indien très marqué.
Nous nous remîmes en route sans échanger un seul mot si ce n'est une remarque de ma part sur le coût de ce fabuleux appareil que le commandant de bord m'avait fait visiter. Elle avait répliqué par un « C'est sans importance. Il est très sécurisant, silencieux, confortable, rapide et avec un long rayon d'action c'est ce que j'attendais de ce moyen de déplacement. »
Nous arrivâmes à Nouméa sans encombre. A cette heure de l'après-midi les rues n'étant pas encombrées nous parvîmes rapidement au Méridien. Je garais la voiture sur le parking en contre-bas, à droite du grand rond-point d'accueil donnant sur l'entrée monumentale.
  • Mon hôtesse a déjà dû faire déposer mes bagages, je file à la réception. Dit-elle en descendant du véhicule. Rejoignez-moi à la réception... Elle n'avait récupéré qu'une petite valise de cabine à Tontouta ce qui m'avait surpris. Elle m'attendait au comptoir. Elle me fit un signe et, parlant un peu fort (afin que j'entende sans doute) dans ce temple du tourisme international.
  • Lydie n'est pas encore là, mais j'ai la clef, en me montrant la carte magnétique. Je m'emparais de son petit bagage et nous suivîmes un garçon d'étage parfaitement intimidé. Il avait sans doute été brieffé par sa direction par l'importance du personnage et (Ce que j'appris plus tard) par la longueur de la location de la suite (3 mois).
Comme elle avait loué la plus grande suite tout au bout de l'aile gauche au dernier étage nous fîme un long parcours durant lequel le jeune et sympathique Kanak, qui m'avait d'entrée déchargé du bagage, vantait les mérites et les commodités de l'hôtel et de sa Chère ïle des Pins où il manifestait le désir de nous voir un jour de ses congés car ses parents y tenaient un gîte sur la baie de Kuto. Je l'encourageais dans ce sens.
  • Ce ne serait pas le nataïwatch par hasard ?
  • Heu si Monsieur, vous connaissez.
  • Disons que mon ex et nos enfants ont des liens particuliers avec vos parents à force d'y être allé.
  • Vous êtes M. Blanchard ?
  • Pour ne rien vous cacher jeune homme.
  • Oh oui ! J'ai bien connu Serge et sa tante Valy. Je suis un fan des émissions de Julie. Je suis musicien à mes temps perdu et elle donné un sacré coup de pousse au groupe avec lequel je joue. Elle est adorable.
  • Oh ! J'aimerais bien connaître votre descendance, s'infiltra Lily ????
  • ....
Je répondis par un sourire aussi paisible que les vaguelettes de l'immense piscine que nous longions à présent où quelques naïades locales trempaient gentillement. Je n'aimais pas trop ces grands trucs du professionnalisme hôtelier mais j'y ressentais une sérénité surprenante. Bon c'était des pros et j'étais sous le charme d'une sacrée nana. Quand nous ateignîmes la suite en rez de jardin, non loin de l'énorme faré qui servait de restaurant, je fus époustouflé par son luxe discret, sa taille (Deux grandes chambres admirablement décorées et un salon qui donnait directement sur une pelouse au bout de laquelle se trouvait la plage à un cinquantaine de mètres.
  • Bon ! Michel tu peux prendre tes quartiers pour trois mois ici. C'est réservé, tous repas compris. J'aurais à m'absenter mais j'y reviendrai le plus souvent possible. Je passerai à une réservation annuelle si tu acceptes mes propositions et participe à mes projets qui vont tous dans le sens que tu connais déjà un brin me dit elle avec un clin d'oeil appuyé. Le jeune Kanak qui patientait, un peu en retrait,pour faire découvrir à la belle toutes les astuces électroniques et pratique de l'appartement, leva le pouce accompagné d'un immense sourire entendu. Bien sûr il s'empresserait de dire à sa direction que ça pourrait bien être une suite à l'année.
  • Comment vous vous appelez, dit-elle, s'adressant au garçon.
  • Heu ! Eugène Madame mais vous pouvez m'appeler Fot. C'est le surnom que m'a donné mon père pour rendre hommage à un ami de la faille qui est juge. Un bon juge malgré son handicap qui a beaucoup aidé ma famille. Votre dame, Monsieur Michel m'a elle-même « gommé » une dyslexie bien entamée ce qui m'a beaucoup aidé par la suite.
  • Hé bien Fot , vous serez mon majordome (En lui glissant un billet de dix mille francs dans les mains. Vous veillerez à notre tranquilité et ne communiquerait notre accessibilité qu'à ceux que nous choisirons et, SURTOUT PAS ? Appuya-t-elle aus journalistes de tous poils qui voudront savoir ce que je fabrique ici. Je compte sur toi aussi Michel.
Le tutoiement était venu naturellement et je ne m'en offusquais nullement. Bien aucontraire.
  • Tu n'échapperas pas à quelques invitations de notables ou de politiques. La connaissance d'une telle fortune dans nos eaux ne leur a déjà pas éhappée.
  • Bon, on verra mais tu es mon seul et unique investissement ici... Du moins pour l'instant.
  • Banco pour la seconde chambre mais elle aurait mieux convenue à ton hôtesse non !
  • Ne t'inquiètes pas pour elle, elle a une carte de société et n'est pas très loin de nous.
  • Vous pouvez nous laisser eug... Fot j'ai l'habitude de ce type de prestation et c'est assez standard. Passez bien les consignes....
  • Merci madame ! Il en oubliais les consignes d'onctuosité liées à son emploi. J'ai été chez vous avec maman quand vous étiez encore là Monsieur Michel...
  • Appelles moi michel s'il te plaît, maintenant je me souviens du petit gaillard timide que tu étais à l'époque.
  • Il s'eclipsa en refermant doucement la porte en montrant le billet à Lily illuminé par un grand merci silencieux.
Je n'osais pas dire que les pourboires étaient interdits en Nouvelle-Calédonie. Dans le fond ça créait des complicités et rendait bien des services.
Lily extrait un dossier de son bagage qu'elle avait ouvert sur le lit qu'elle me confia.
  • Si tu le permets je vais prendre une douche et me changer. Tu pourra faire connaissance avec notre Ticklit.
  • Bon je vais chercher quelques affaires dans le Sportage et je m'installe dans le salon pour te lire. Alors prends ton temps. Je prendrais la suite dans la salle de bain
  • N'oublie par la carte clef ! Abuse du mini bar en revenant... J'ai tendance à traîner dans un bain chaud...
  • OK !
Je filais donc à la voiture pou récuper le gros sac organisé pour mon séjour chez l'ami. Je m'escrimais dans l'ascenseur avec le portable pour l'appeler.
  • Robert ? C'est Michel
  • Alors tu arrives ? Heu je t'appelais pour te dire que j'ai trouvé un logement. Vous ne serez pas dérangés
  • tu ne dérangeais pas tu sais Mireille se faisait un plaisir de t'accueillir. Elle va être déçue.
  • Je te rappelle, elle sera pas déçu de mon invitation car je tiens à vous présenter quelqu'un. Vous êtes libre demain soir ?
  • Heu oui ! Vers vingt heures. Parfait ! Je vous sonne ce soir. Bises fraternelles.
  • Tchao ! Grand rêveur devant l'Eternel
  • Devant l'éternité tu veux dire vieux provocateur. Il rit à gorge déployée et raccrocha. Il devait être en rendez-vous.
  • Après être retourné j'entrais dans une chambre au hasard et jetais le sac sur le lit. DE retour dans le salon le dossier jaune vif trônait sur la table. Sur la page de garde, un gros titre marqué au feutre rouge : ma rencontre avec Ticklit.
La clim avait eût le temps de rafraîchir la pièce. Je me dirigeais vers le mini bar (Pas si mini que ça d'ailleurs et m'emparais d'une grande bouteille d'eau du Mont-Dore que j'eus toutes peines du monde à ouvrir. Pourquoi serraient-ils les bouchons aussi fort « bon sang ! » Je bût un longue rasade au goulot, m'allongeais dans legrand divan. Je m'emparais du dossier.
Et ma plongée dans l'univers de « sa » Ticklit commença. Le texte était dactylographié et de nombreuses annotations figuraient dans une marge assez grande. Un écriture fine marquait des passages qui renvoyaient en marge à des références livresques ou des noms. Elle vérifiait tout et marquait son accord ou sont désaccord par des + ou des – avec un « A vérifier » marqué au sylo vert puis d'un « vérifié » marqué au stylo bleu cette fois. Les annotations avaient été écrites au crayon à papier 2b où l'on distingait des marques de gommage. Je me plogeais donc dans cette histoire avec, je dois bien l'avouer une certaine apprehension : était-ce bien l'histoire de ma mère du temps du rêve....

3chapître 3 Ticklit version Lily

Les eaux froides du lac ne semblaient avoir aucun effet sur elle. Comme tous les matins, elle s'avançait dans l'eau sans aucune hésitation. Elle choisissait toujours ce moment privilégié du lever de soleil. Ticklit adorait entrer dans l'eau en marchant vers le soleil. Il l'attendait, elle avait rendez-vous avec lui.

Elle avait deux enfants, un garçon, une fille mais son corps mince et vigoureux n'en n'avait gardé aucune trace. Ses seins fermes se laissaient caresser par la lueur solaire. Ils semblaient tendus vers elle. Sa longue chevelure noire irisée de reflet cuivrés encadraient un visage volontaire, parfaitement dessiné illuminé par un sourire presque constant que ses yeux au bleu ciel profond, si inattendu dans le hâle sombre de sa peau, renforçaient. Il y avait un tel appétit de vie chez cette femme, pourtant déjà âgée d'une quarantaine d'année, qu'elle semblait briller de l'intérieur.

Quand l'eau, dans laquelle elle s'enfonçait lentement, atteint son pubis elle eût un léger frémissement. Elle émis un chuintement aspiré entre ses dents manifestant ainsi son plaisir. Son corps frémit tout entier et elle jeta son corps nu dans l'eau glacée.

Non loin de là, près du feu qu'un vieux avait ranimé, son homme la contemplait. Abandonnant momentanément la vérification de ses sagaies. Comme tous les matins les chasseurs attendaient patiemment que le chef ait fini de "préparer ses armes". Tous savaient que ce n'était qu'un prétexte pour rester un moment par le regard avec sa femme prenant son bain. Le mot amour n'existait pas encore dans leur langue pragmatique mais il était bien là; solidement ancré dans le cœur de l'homme et même dans celui de son père et de son ami. Il vécurent tous trois une aventure extraordinaire en suivant Ticklit mais pour des raisons bien différentes : le père parce qu'il avait compris combien cette femme, qui avait surgit de nulle part dans leur tribu, était extraordinaire de connaissances et d'intelligence. Le fils, lui, était tombé follement amoureux. ce qui ne finissait pas d'étonner ses femmes et toutes les femmes du clan qui finirent par nourrir une jalousie telle qui amena une profonde et définitive rupture dans la tribu. Quant au chasseur et ami c'était simple : il ne concevait pas de vivre, de chasser loin de son chef. Et, il faut bien le dire, il nourrissait un désir puissant pour Ticklit. De temps à autre elle acceptait de calmer les ardeurs sexuelles du jeune chasseur, voire même, du père sans que son homme ne s'en offusque. La morale n'avait pas encore de prise à ce moment de l'histoire de l'humain. Ceci se déroulait, il y a 20 000 ans, quelque part vers les sources de l'Indus, dans une vallée d'altitude luxuriante et bien garnie des fruits et herbes diverses. Le lieu était tellement isolé par de vastes forêts et une falaise abrupte qu'une profonde quiétude habitait l'ensemble du petit clan reconstitué par Ticklit et ses trois hommes. Mais le clan qu'elle pensait rejoindre avait, lui, complètement disparu. Au début, elle fut déroutée et même effondrée de ce constat. Mais, après tout ce qu'elle avait vécu, elle se reprit bien vite et décida d'installer sa petite famille ici. Elle s'abandonnait de temps à autre à une profonde réflexion sur les causes de « l'effacement » de son clan d'origine. Elle se promit de faire en sorte que le sien perdure et se déploie pour longtemps. Certes, son homme était le chef mais c'est elle qui avait le pouvoir...



Ticklit, petite source chantante, était née ici, sur ce plateau paradisiaque. Son clan installé là depuis des dizaines (Sans doute) de générations avait élaboré quelques principes de base extrêmement sages pour la pérennité du groupe et basé sur un bon sens que la quiétude du lieu avait exacerbé. L'un d'eux était d'éviter la consanguinité. Quand un couple s'enrichissait d'une fille, il devait quitter le plateau avec elle dès les premières menstrues et s'arranger pour que l'enfant soit engrossé par des humains "d'en bas". Ordinairement cela prenait deux ou trois ans. La petite famille devait ensuite revenir en prenant soin de ne pas être suivie pour ne pas révéler à quiconque l'existence de cette vallée.



Deux événements ont présidé à la destinée de Ticklit : ses règles sont apparues très tard. Elle devait avoir treize ans.
Elle avait donc eu le loisir de mémoriser les arcanes et les règles de son clan.

Son père, un homme astucieux et très respecté pour son intelligence, avait cependant une idée folle dans la tête. S'il avait une fille, il ferait en sorte qu'elle apporte le meilleur sang possible au clan. Il avait donc décidé qu'il choisirait lui-même le géniteur et qu'il faudrait donc en rencontrer beaucoup et le plus loin possible pour pouvoir opérer une sélection.
Quant à sa maman, elle était la douceur et la patience faite femme. C'était une femme extraordinairement belle. La peau claire, le cheveux cuivré, elle faisait le bonheur de tous les enfants du clan qu'elle emmenait à la cueillette des baies ou au ramassage du bois mort dans les forêts alentour. Elle leur apprenait à regarder la nature dont le cœur battait autour d'eux et à respecter la faune qui s'agitait de la cousine fourmi à frère tigre. Elle vouait un amour absolu pour son homme et l'aidait du mieux qu'elle pouvait quand il voulait mettre en œuvre une idée, aussi bizarre soit-elle. Avant Ticklit elle a eu trois garçons désormais intégrés tous les trois au groupe de chasseurs. Quand elle dut se séparer du dernier, elle pleura beaucoup. La petite fille est donc arrivée dans la joie d'une mère heureuse que le vide créé par le départ des garçons soit comblé. Ravie que ce soit une fille car elle pourrait la garder beaucoup plus longtemps auprès d'elle.



Le sang coulant entre les cuisses de la petite, le père et la mère se préparèrent à partir. Papa réunit ses meilleures sagaies et quelques objets pour assurer leur survie. Les choses auxquelles il tenait le plus étaient son percuteur pour se fabriquer les silex tranchants, un petit bois de cerf pour affiner le tranchant des couteaux et pointes de lance et deux bouts de bois l'un très dur et l'autre tendre pour pouvoir allumer du feu. Enfin une panse de chèvre qu'il pouvait remplir d'eau. Quant à Maman, elle, elle disposait d'un tranchant d'obsidienne qui lui servait pour la cueillette, la découpe de la viande et le raclage des peaux qui serviraient à les vêtir ou à clore les abris de branchages. Un grand bol, patiemment taillé dans un bois très dur, servait à préparer les repas.



Le jour du départ, tout le clan se réunit pour fêter leur départ et leur souhaiter bonne chance. Tous pleurèrent quand le père, déjà plein de rêves pour sa fille, se leva et donna le signal du départ. Ils perdaient avec le départ du couple, même si ce n'était que momentané, un des fondements de leur organisation, de leur unité et de leur stabilité sociale. Le grand Ancien du clan vint nouer un petit bracelet fait de fibres de lianes tressées au poignet du père. Ceci signifiait que le lien n'était pas rompu par ce départ et que le clan les attendait tous les trois et sûrement quatre au retour.
Ticklit bouillait d'impatience de partir. Elle n'avait pas encore bien compris l'objet de ce départ mais, ayant hérité de la curiosité de maman et de la vivacité de papa qui l'avait entraîné comme s'il s'agissait d'un garçon à se préparer pour la chasse, elle savourait ce moment.
Aucun des trois ne s'attendaient à faire un voyage si long que ni papa ni maman ne reverraient cette vallée. Surtout que Ticklit deviendrait une telle référence en terme de survie et de bonne vie du groupe qu'elle constituerait qu'elle donnerait naissance à un mythe tenace.

Quelque part dans un lointain passé, près du grand lac, deux ombres s’éloignaient. Absorbées par le noir qui régnait au-delà du halo de lumière dispensé par le grand feu du campement. Elles ne laissaient, derrière elles, quasiment aucune trace. Les hommes dansaient autour de la lumière chaude du foyer, frappant puissamment le sol de leurs pieds. Les silhouettes devenaient incertaines tant la poussière montait autour d’eux. Les femmes, debout, rangées en deux lignes, scandaient une mélopée qui rythmait le pas des hommes. Leurs vêtements étaient faits d’écorces longuement battues et de tresses de feuilles de palmier.



Le Chef ne participait pas à la danse des hommes. Il était assis sur un tronc d’arbre et regardait, perplexe, le chaman qui frémissait sur le sol et roulait des yeux fous de fatigue, à quelques pas de lui.



Perplexe, il pouvait l’être puisque le sorcier en une seule sentence le privait des sages conseils de son père et de la pétillante intelligence de sa deuxième femme.



GRAND LEZARD et TICKLIT étaient les ombres avalées par la nuit. Les esprits avaient parlé par le corps du chaman. Même le chef ne pouvait s’opposer à ce bannissement car tout le clan avait besoin des eaux d’au-dessus pour que les arbres fassent, à nouveau, des graines et que les grands troupeaux nourriciers cessent d’aller et venir à la recherche de maigres pâturages.



Son visage était impassible comme il se doit pour un chef.



Son regard perdu dans les nuées d’étincelles du grand feu trahissait, cependant, une forte émotion interne. Quelques hommes du clan, qui lui étaient plus proche à la chasse, mêlés aux autres dans la ronde, jetaient, de temps à autre, un coup d’œil inquiet sur lui. Ils savaient que leur chef était capable d’aller prendre ses pointes et ses peaux et de partir pour rejoindre TICKLIT et GRAND LEZARD. Ils savaient aussi que si le chef partait bien des problèmes viendraient troubler l’ordre du clan du hurleur. Alors à chaque révolution autour du feu en passant devant Lui, ils jetaient un coup d’œil pour voir s’il n’avait pas bougé dans un sens ou dans l’autre, si son regard avait retrouvé sa vivacité et sa sévérité habituelles. La nuit ainsi passa jusqu’à l’épuisement des participants.



L’air s’éclaircit progressivement. Le campement était un grand enclos circulaire fait de branches d’épineux posées les unes sur les autres. Des huttes sommaires, recouvertes de peaux, constituaient les habitations dont les entrées étaient toutes tournées vers le grand foyer central. Trois grands arbres couvraient de leur ombre, bienvenue dans la journée, une bonne partie de l’enclos.



Le chef s’était installé dans une fourche de l’arbre. Il ne dormait pas. Sous lui, le clan commençait à s’agiter. Des femmes revenaient de la mer poissonneuse portant une peau chargée d’eau. Après avoir franchi, non sans avoir perdu une bonne quantité de liquide, le petit passage aménagé dans la muraille de branches, elles allèrent déverser leur précieux contenu dans un grand trou qu’une pierre avait creusé dans une roche plate. Pendant que certains s’activaient à relancer le feu, d’autres extrayaient des galets qui avaient chauffé sous le foyer encore brûlant. Avec de grosses branches ils roulaient les pierres jusqu’au trou et les jetaient dedans. Ce cérémonial de l’eau chaude les faisait rire à chaque fois.



Le chef, dans son arbre, grogna. C’est TICKLIT qui leur avait appris cela et bien d’autres choses encore. Quand elle était encore là et pas plus tard que le jour d’avant, les cris et les rires le faisaient se retourner vers elle pour lui montrer son bonheur et sa fierté qu’elle soit parmi eux.



Maintenant elle n’était plus là et ceux de son clan répétaient les gestes qu’elle leur avait appris et c’était comme si elle n’avait jamais été là pour eux. Ils s’esclaffaient, se tapaient bruyamment sur les cuisses, imitaient le chuintement de l’eau au contact des pierres brûlantes, jetaient les graines racines et morceaux de viande dedans. Le chef grogna de nouveau.



Un de ses chasseurs s’était aventuré près de la hutte du chef. Ne voyant que la femme et les petits dedans, il jaillit au milieu des autres en coassant comme les gros oiseaux sombres mais les autres ne cessèrent pas de rire. Ils pointèrent du doigt en direction du chef … Silencieux et solitaire sur sa branche. GRAND LEZARD lui avait demandé de ne pas les suivre et de veiller sur le clan. Son père était un homme sage et pondéré. Comme ancien il exerçait une grande influence lors des conseils. Un jour, certains vieux avaient souhaité que TICKLIT devienne la shaman du clan. GRAND LEZARD avait dû user de toute son habileté pour que la décision ne soit pas prise.



Le chef alla voir son père et lui demanda pourquoi avoir refusé à TICKLIT l’honneur d’être le lien entre les esprits et le clan. GRAND LEZARD l’entraîna hors de l’enclos, le pris par les épaules et, plantant ses yeux sombres dans ceux de son fils, lui dit : « Es-tu sûr de vouloir cela ? Ne vois-tu pas que les femmes son jalouses et que les vieux se méfient de ses vastes connaissances ?



Mérites-tu d’être chef et de partager ta couche avec elle si tu ne vois pas cela ? Ressaisis-toi mon fils. En la faisant shaman ils l’obligent à s’éloigner du clan pendant de longues lunes en profitant, de temps à autre, de son savoir. C’est cela que tu veux pour toi ? Le shaman, dans sa solitude, parle aux esprits mais il croise aussi la route de tout ce qui est affamé. C’est cela que tu veux pour elle ? » Le chef posa la main sur la poitrine de GRAND LEZARD : « Je n’ai pas fini d’avoir besoin de vous deux » Murmura-t-il en guise de réponse. Puis ils retournèrent au camp, l’esprit clair.



Perdu dans ses pensées le Chef changea de position et se cala dans une fourche. Allongé sur les branches, le regard perdu dans la voûte de feuilles, il eût une pensée triste : « A quoi bon s’occuper de ces femmes et ces hommes qui m’ont privé de ce que j’ai de plus cher. »



Il les imaginait, marchant côte à côte, son père, le corps mince aux muscles déliés, la peau sombre, ses longs cheveux noirs rassemblés et serrés par une écorce d’arbre à peau blanche, Elle….. Elle, jeune femme claire de peau et feu de chevelure. Elle, qu’il avait trouvé dans la forêt il y a bien des lunes, pendant son initiation de chef. Merveilleuse femelle à la démarche étrangement légère, les sens toujours en éveil, toujours souriante, toujours active elle en savait des choses et encore d’autres que lui et son clan ne connaissaient pas…



Oh ! Oui, il les imaginait bien… Son père boitant légèrement et s’appuyant de temps à autre sur ses piques de chasse, et Elle, ondulant sur le sol comme les poissons glissent dans l’eau claire….. Peu à peu l’émotion faisait place à de la détermination : il les rejoindra.



« Il viendra ! Je suis sûre qu’il viendra, …. » C’était devenu une obsédante musique dans la tête de TICKLIT. Elle pensait au Chef. Le connaissant, elle n’imaginait pas qu’il resterait loin d’elle.



Ses parents, dès sa naissance, avaient quitté ceux qu’ils appelaient « les rieurs ». Ils appartenaient à ce clan mais, dès que la petite TICKLIT vint au monde, la coutume voulait qu’au premier enfant femelle, les parents aillent à la recherche d’un mâle. Son père décida qu’ils iraient au plus loin du loin pour trouver le mâle convenable. Ils errèrent ainsi douze hivers laissant l’astre brûlant, à son réveil, du côté de la main qui ne faisait pas le salut de paix. Leur savoir permit d’éviter bien des pièges et de trouver nourriture et lieux de repos bien protégés.



La plus part des Rieurs ne s’éloignaient pas des hauts plateaux où le clan vivait. Quand il fallait trouver compagne ou compagnon pour leur première fille, ils appliquaient la même règle. En général deux hivers suffisaient. Tout le clan se réjouissaient de voir le couple rentrer augmenté d’un jeune qu’ils avaient invariablement échangé contre quelques connaissances comme allumer facilement du feu, réduire une fracture tresser un panier et une multitude d’autres choses que beaucoup de clans dans les vallées et les plaines du bas ignoraient totalement.



Le père de TIKLIT, lui, était un peu fou. Le fondement de cette coutume était connu de tous : il fallait aller chercher d’autres reproducteurs car il n’était pas bon de rester entre soi sur les hauts plateaux. Donc son père en avait conclus que plus il irait loin mieux ce serait. Ce qui avait bien fait rire tout le monde. Mais après cinq ou six hivers tout le monde décida qu’il avait emmené femme et enfant plus loin que loin. C’est ainsi que le clan, quand il se réunissait dans le lieu des mots, évoquait les trois qui vont loin avec gaieté. On sentait, cependant, que certains évacuaient leur inquiétude par cette évocation. Ils riaient un peu plus fort que les autres. Il en est même qui allaient, de bon matin, crier les mots les désignant face aux grandes et neigeuses montagnes attendant en retour que les montagnes disent elles-mêmes les mots. Ainsi pensaient-ils que, de loin en loin, les mots arriveraient jusqu’à eux.



Courageuse, sa mère, autant que TIKLIT s’en souvienne, ne fit jamais aucun reproche à son père. Ils marchèrent pourtant si longtemps, tellement longtemps……. Ils croisèrent des clans de temps à autres car ils suivaient, comme les autres, des chemins propices à la cueillette et à la chasse. Quand il n’y avait pas d’autres solutions le père pratiquait la petite chasse ou nourrissait sa famille avec les restes de gibier que les longues dents laissaient derrière eux.



Ses parents étaient parfaitement organisés, ils avaient tant d’ingéniosité que TIKLIT n’imaginait pas de vie différente. Dès l’âge de sept ans, quand ils croisaient d’autres clans, elle était souvent choquée par leur saleté, leur rudesse et l’étrangeté de leur langage. Les filles étaient souvent regroupées au milieu des femmes et les garçons venaient grogner sous son nez. Par deux fois, elle faillit perdre contenance et se battre avec les garçons mais ses parents intervinrent à temps. Ils arrivèrent en riant. Attrapant TIKLIT par les hanches, sa mère la soulevait pour l’emmener un peu plus loin. L’enfant pleurait de n’avoir pas pu donner une leçon à ces petits d’hommes. Grâce à l’enseignement de son père, elle était sûre de pouvoir en remontrer à des plus grands. Elle avait même affronté le regard de longues dents alors qu’elle se baignait dans une mare. Il était venu si prés qu’elle avait senti sur son visage son souffle chaud. Elle ne bougea pas de l’eau comme son père le lui avait appris. Elle souriait et regardait longues dents comme si sa mère était devant elle. Le félin tourna autour d’elle plusieurs fois, la fixa une dernière fois, gratta le sol en s’étirant. Il lapa quelques gorgées d’eau rapides puis s’en alla en respirant fort et en feulant de temps à autre. Après de longs instants, elle se décida à sortir de l'eau et courut, sans même prendre le temps de remettre son pagne, jusqu'au campement.

Ses parents, accroupis, triaient des fèves, des graines, des racines, des mousses, des champignons. Ils préparaient ainsi la leçon pour TIKLIT et le repas.



Son père la vit le premier. Son sourire fut vite effacé par une moue interrogative et un « hé? » qui fit lever la tête de sa mère. TICKLIT arriva si vite dans ses bras qu'elle n'eût pas le temps de se lever et elle tombèrent toutes les deux à la renverse. Les adultes examinaient l'enfant sur tout le corps pendant que la petite, essoufflée, tentait entre deux hoquets de raconter son aventure. Son père éclata d'un de ces rires géants dont il avait le secret. Ce qui ne plût ni à TIKLIT, ni à sa mère qui prit une mine renfrognée. Il parla : « L'eau est un lieu de paix, enfin presque... TIKLIT a bien appris à faire.... Et..... (Il repartit à rire) Grande dents n'avait pas faim. Ha ! Ha ! Ha ! » Son rire finit par vaincre la peur. Les femmes qui, à leur tour, se mirent à rire de bon cœur. TIKLIT pensa que le rire était bon pour évacuer la peur.



Au gré de cette longue marche décidée par le père il arrivait qu'un clan les accepte et cette intégration bénéficiait à sa famille autant qu'à leurs hôtes. C'était un échange de techniques et de savoirs, voire, d'artifices de langage qui enrichissait tant la famille de TIKLIT que cette générosité naturelle, souvent payée de retour par de nouvelles connaissances, générait un pont entre des groupes humains très éloignés les uns des autres.



Bien entendu, la petite, pétillante d'intelligence et curieuse de tout, emmagasinait tout cela et transmettait ses propres conclusions de concert avec ses parents.



Père avait une profonde connaissance du ciel et des mouvements de la lune héritée de son clan. Il l'avait partagée avec sa femme qui, à son tour l'avait transmise à TICKLIT. Tant et si bien que tous trois savaient parfaitement mesurer le temps.



Il advint qu'un jour mère finit par exprimer le mal du pays et le manque de leur clan. Père se défendit en arguant du fait qu'ils n'avaient pas encore rencontré le mâle destiné à leur fille. « En as-tu rencontré un qui pourrait profiter au clan ? » Disait-il en souriant. Pour lui il s'agissait d'une sorte de quête qui, au fur et à mesure de leur progression, l'embarquait dans un rêve. Celui de rencontrer un groupe plus éclairé encore que le sien. Peu à peu une tension, légère mais présente, s'installa dans le couple. Si, l'un comme l'autre, s'employaient à épargner TIKLIT, la petite n'était pas dupe. Elle se rendait bien compte que père était moins attentionné, que les marches étaient plus longues et qu'ils commençaient à marcher vers le soleil.



Du haut de ses douze ans elle se promit de tout partager avec l'homme que son père lui choisirait. Elle se sentait devenir femme et son potentiel de connaissances acquises dépassait largement tous ceux qu'elle rencontrait sur son chemin y compris les adultes. Une année d'errance se passa encore jusqu'à ce que le drame se produise. Alors qu'ils campaient dans une région marécageuse père fut mordu par un serpent. Mère voulu intervenir pour protéger son homme pendant l'attaque et fut mordu à son tour. La petite fille mit toutes ses connaissances pour tenter d'apaiser leurs souffrances mais rien n'y fit. L'un comme l'autre connurent d'atroces souffrances. Père eût le temps de dire à sa fille : « tourne le dos au soleil levant et marche jusqu'à retrouver l'endroit où nous avons changé de route. Là tu laisseras le soleil sur ta main qui salue et tu pourras retrouver notre clan. En chemin tu trouveras, peut-être, un homme qui te convient. Ramènes le avec toi pour qu'il te protège. Le clan l'acceptera. »



Elle lui sourit mais ne répondit pas. La dernière nuit qu'ils passèrent tous trois ensembles ne fut qu'un concert de gémissement et une éprouvante chaleur que sa mère lui transmettait par la fièvre. « Fais ce que t'as dit père. » furent ses derniers mots. TIKLIT resta prostrée plusieurs jours auprès de leurs dépouilles jusqu'à ce que l'odeur devint insoutenable et que des animaux et insectes commencent à s'approcher dangereusement, attirés par ces cadavres.



Elle comprit deux choses : La mort était injuste car elle se retrouvait seule. La vie, que ce soit des frères animaux ou d'elle-même, pouvait et devait poursuivre son cours. Sans plus se poser de questions elle entrepris de retourner là d'où elle venait sachant que ça prendrait du temps. Elle pris soin d'éviter tous les groupes qu'ils avaient rencontrés car, désormais seule, elle savait qu'elle risquait de se faire absorber. C'est ainsi qu'elle rencontra, après bien des lunes, « le chef » qui chassait avec un de ses hommes et la surprit dans son sommeil au bord d'une rivière où elle avait décidé de faire halte et de réfléchir au moyen de la traverser.



Elle fut reconnaissante qu'ils ne l'agressent pas. Bien entendu ils la touchèrent manifestant ainsi leur étonnement de voir ces reflets feu dans sa crinière sombre, ce corps gracile et musclé et sa couleur de peau ambrée. Mais ils n'allèrent pas plus loin. Elle avait déjà rencontré des humains qui pratiquaient un langage similaire et n'eût aucun mal à échanger avec eux. Elle leur raconta son histoire et son objectif.



Le chef lui proposa de venir à son campement. Désespérée de solitude et se sentant en confiance elle accepta. Le clan ne se trouvait qu'à deux nuits de là. Quelque chose de révolutionnaire se produisait en elle. Il y avait quelque chose de son père dans cet homme. Sa pondération, sa taille.... Par-dessus tout il lui souriait quand elle se racontait. Son cœur se mit à battre. En outre elle sentait bien que quelque chose se passait en lui aussi. La deuxième nuit, il lui prit la main et l'emmena sur la rive. Il s'assit et, l'attirant avec douceur, il la fit asseoir à ses côtés. Ils restèrent ainsi un bon moment, sans échanger la moindre parole. Elle ne savait pas trop quoi faire bien qu'au cours de son périple elle avait assisté à de nombreux coïts entre ses parents. Elle savait juste qu'une intense chaleur irradiait son ventre. Elle s'allongea sur l'herbe. Il la caressa, s'allongea sur elle et la pénétra doucement jusqu'à ce que quelque chose se rompe en elle. Elle eût un grognement de douleur qui fit très vite place à des sensations d'une extraordinaire intensité. Ces sensations s'amplifiaient au fur et à mesure que les coups de rein du chef devenaient plus puissants. Elle se mit à bouger pour aller à la rencontre de son amant avec fougue et les sensations augmentèrent à tel point qu'elle s'entendit hurler de plaisir au moment même où lui grognait et riait en même temps. Le chasseur les avait rejoints. Elle craignît un moment qu'il ne livre son corps à son compagnon comme elle avait pu le voir dans les tribus où ils avaient séjourné. Mais il n'en fit rien. Quand ils recommencèrent dès que le chef retrouva ses forces, le chasseur s'est contenté de commenter en riant et de jouer avec sa tige. Ces hommes riaient ! Ce fut une merveilleuse découverte pour elle. Car le rire faisait partie intégrante de sa culture.



Quand ils prirent le chemin du clan, elle ne cessa plus de se répéter « C'est l'homme que je veux. C'est l'homme que père aurait voulu pour moi. » Elle fut bien accueilli dans le campement mais dû rejoindre le groupe des femmes comme c'était l'organisation apparente du clan. Quand les hommes revenaient de la chasse et de la cueillette, ils venaient chercher une femme. Elle constata que c'était souvent la même et que les femmes et les vieux fixés au camp par leur âge grognaient si l'un d'entre-eux s'avisait d'en prendre une autre. Bien que cela n'ait aucun effet sur le choix, elle sentait bien qu'une certaine gêne s'installait quand la femme choisie regagnait le groupe. TIKLIT se dit qu'il y aurait un moment où les femmes refuseraient cet aléa sexuel.



Comme tout allait bien et que le chef n'avait d'yeux que pour elle. Elle eût envie de s'en tenir là et de finir sa route ici avec cet homme. De plus elle partageait une grande complicité avec le père du chef dès lors, elle décidât de livrer toutes ses connaissances. Ce fut une erreur. Le groupe des femmes et le chaman qui voyaient leur pouvoir s'effriter au profit de cette femme enfant complotèrent. C'est ainsi qu'elle se retrouva, victime de la jalousie et de l'arbitraire, exclue ainsi que le père qui avait grondé en prenant sa défense. Le conseil des anciens, ne voulant pas de perturbation au sein du campement, prononça la sentence de bannissement sans que le chef puisse y trouver à redire.



« - Il viendra, il viendra. » se répétait-elle sans cesse tout en ayant repris sa route vers les siens. En effet le chef et son chasseur ami les rejoignirent au bout de deux nuits. Ce fut un moment d'intense plaisir.. Elle découvrit le goût des larmes qui coulaient en abondance sur ses joues. C'est ainsi qu'ils reprirent ensembles le chemin de son retour. Ils mirent cinq longues années semées d'aventures à retrouver le chemin et ensuite l'accès au plateau des rieurs.



Elle pensait retrouver une grande tribu, de la joie et du partage. Elle ne trouva que les débris de son clan. Quelques femmes apeurées, des enfants farouches et deux ou trois vieux qui entreprirent de lui conter leur histoire.... Un vaste groupe avait découvert le passage, envahi la vallée, détruit les hommes qu'ils avaient trouvés et pris les femmes qu'ils avaient pu attraper. Il ne restait quasiment rien de leur petite civilisation.



Après un long palabre avec ses « trois hommes », elle décidât de reconstruire la société dont elle avait gardé le souvenir, soigneusement entretenu dans son imaginaire par ses parents. Les survivants, au nombre d'une cinquantaine, s'en réjouirent. Il eût, bien entendu, quelques nuances notamment apprendre aux femmes à se défendre et combattre si nécessaire.



Le chef s'étonna que les « envahisseurs » ne se soient pas fixés ici. Un des survivants se mit à décrire les hommes frustres et violents qui n'ont pas compris l'intérêt de cette vallée d'abondance. C'était une incursion et rien d'autre. L'homme, qui avait connu père dit que son génie leur avait manqué dans ces instants tragiques. Ils décidèrent, d'un commun accord, de masquer le passage et de reconstituer ce qui pouvait l'être d'un passé qui semblait magique au chef. TIKLIT estima que le mélange, qui était considéré comme nécessaire par les anciens, serait suffisant avec la présence du chef, du chasseur et du père. Elle enjoignit ses trois hommes d'engrosser les femmes tout comme elle l'était désormais par le chef car son ventre s'arrondissait et grossissait.



Le clan des rieurs se reconstitua ainsi. Ils initièrent ainsi une société qui finit par se répandre dans les plaines et vallées voisines. Ils transmirent une organisation sociale fondée sur toutes les décisions qu'avait prises TIKLIT et ses hommes ainsi que les souvenirs encore bien vivant des survivants. C'est ainsi que le nom de TICKLIT et sa vision du monde se répandit. Qu'un nouveau mode de rapports basé sur l'optimisation de l'environnement et le respect de l'opinion des femmes s'engagea à travers les siècles.



TIKLIT fut un phonème qui inspirait respect et reconnaissance. Plusieurs femmes issues de cet élan partagèrent avec des hommes qui avaient bien compris tout l'intérêt de ce partage surpassèrent en ingéniosité et en affinage permanent de leur capacité d'observation, aussi bien du ciel que la terre, ma Mère … TIKLIT. Ainsi naquît le mythe des déesses. Ces « Humains nouveaux » essaimèrent vers le Sud en suivant les fleuves qui prenaient leur source dans la vallée et vers l'Ouest sur le fondement que d'après TIKLIT rien de bon n'avait profité vers l'Est. Ainsi naquirent lentement mais sûrement les civilisations de l'Indus et du Moyen Orient qui, au fil du temps et de cette consigne impérative initiée par le groupe de base, créèrent des civilisations pastorales puis agricoles. Mais s'il fut une chose imprévisible ce fut bien que tous ces bienfaits eurent pour conséquence néfaste la sédentarisation des hommes dans les campements et le sentiment de propriété des terres exploitées.



Les hommes durant de longs siècles gardèrent une profonde reconnaissance de ce que cette déesse mère avait fait pour eux. Mais, dans le même temps, ils importèrent dans la sédentarité leurs organisations de chasseurs et leur force. Le partage et l'absence de hiérarchie disparut avec la nécessité de défendre les espaces cultivés. Le poids de l'échange avec les femmes fut de plus en plus relativisé au point d'être contesté et quasiment disparaître hormis dans les temples. Mais, les hommes comprirent qu'il fallait toucher aussi à ça. Ainsi naquirent les dieux et leurs intercesseurs. Ils avaient compris que la force pure ne suffisait pas dans les multiples et très déséquilibrées médiations de pouvoir. A leur tour les femmes mythiques furent reléguées au rang de supplétives au seul profit de dieux anthropomorphes. Maîtriser la nature avait peu à peu évacué l'animisme naturel des chasseurs cueilleurs. La croyance inhérente à l'humain devint, à son tour un instrument de pouvoir.



La mémoire de TIKLIT fut assassinée par un peuple durant un exode par la réécriture de leur livre sacré quand l'Adam, se plaignant de cette égalité embarrassante entre lui et sa première femme (Lilith) obtint de Jéhovah qu'il la chasse du paradis et que Eve se trouve en infériorité grâce à l'artifice de sa création (Issue d'Adam). Ainsi disparut le puissant ferment social qu'initiaient les déesses. ISHTAR, ISIS, LILITU et bien d'autres auxquelles on n'attribuait plus que le rôle de pourvoyeuses de fécondité humaine et agricole. On ne pouvait, cependant, pas trop les écarter du schéma tant elles imprègnent encore aujourd'hui l'inconscient des peuples. Alors la Vierge Marie, Sarah vinrent dans l'occident maintenir la tension en faveur de l'intuition protectrice des femmes. Sans cesser pour autant de a contester...

J'étais abasourdi ; je m'attendais à un long dialogue entre deux femmes et j'avais devant les yeux une saga. L'auteure ne parlait jamais d'elle-même. Elle racontait une histoire mais qui contenait une part d'ombre : qu'elle sorte d'influence comptait-elle mettre en œuvre dans ce qui ressemblait à une sorte de destinée chromosomique d'une lignée de femme ? Était-ce bien un rêve ou la transmission d'un message, voire d'un ordre issu de la nuit des temps ?
J'en étais là de ma réflexion quand elle surgit de la salle de bain vétue du peignoir fourni par l'hôtel et une serviette en turban sur les cheveux.


  • Alors ?
  • Fascinant et je n'en suis qu'au tiers. Sans parler de toutes vos remarques et références qui demandent une investigation qui sans mon ordi ne répondent pas à mes questions car beaucoup ne sont pas les mêmes. Il y a des tonnes de bouquins , de thèses, d'échanges entre paléoarchéologues que je ne connais pas assez. Vous avez accompli un travail de titan.
  • Soyons modestes j'ai un ami et parrain, lord Winston Corrando ; l'ami, conseiller de mon père, immense puits de connaissances, m'a beaucoup aidé dans cette entreprise.
  • J'ai entendu parlé de cet homme quasi légendaire. J'ai même eut un échange assez vif de courrier avec lui il y a vingt ans. J'avais repris une citation d'un soi-disant complot mondial dans lequel son nom figurait. J'étais assez naïf pour croire que reprendre texte intégral déjà publiée laisserait de marbres les personnes désignées. Mal m'en a prit. J'ai reçu une volée de bois vert où le mépris et la suffisance dominaient. J'étais un ignorant qui disait n'importe quoi.
  • Tu verras, c'est un homme adorable... Un tantinet susceptible. C'est un lord il a donc des activités et participe à des travaux, commissions et autres choses que j'ignore qui ont pu te rendre le personnage étrange,voire, suspect. D'ailleurs dans quelques jours je dois me rendre à Londres. J'en profiterai pour parler de nous....
  • Nous verrons..... Avais-je envie de rencontrer ces étranges personnages qui font et défont le monde à leur guise.... ? Mais j'étais sous le charme de cette belle simplicité faite femme. Au fait j'apprécie le tutoiement soudain autant qu'inattendu.
  • Mais nous avons, semble-t-il une filiation onirique mon cher.
  • Qu'est-ce que je viens faire là-dedans ?
  • Il y a deux choses qui m'ont frappé dans tes, disons... Réflexions : 1 tu décris un univers d'une simplicité telle que des êtres humains peuvent l'avoir compris il y a 25 000 ans et définir des lignes de vie conforment à la volonté de LA VIE. C'est du moins ce que j'en retire. 2 Tu estimes que la femme a joué un rôle essentiel en améliorant les conditions de vie de mannière à permettre l'accomplissement de ce qui devait devenir une sorte de transcendance globale. 3 Tu estimes que si ne reprenons pas cette direction rapidement la merveilleuse mécanique humaine va disparaître avant d'avoir atteint un objectif que tu n'expliques pas vraiment mais constituerait une sorte au Vide pré-Universel. La matière n'étant qu'un infime épiphénomène de la merveilleuse vacuité qui est l'ultime point d'accrétion de LA VIE. Hé bien je suis entrée dans ce jeux là et je partage en tous poins ce que tu dis.
  • En effet tu résumes assez bien ma pensée. Cependant elle n'est qu'un frèle papillon dans les vents du monde. De plus cela implique que l'homme, le mâle, le guerrier, le phallocrate revienne à de meilleurs sentiments dans sa globalité.
  • Et ?
  • Et.... Heu.... Cela implique que la femme reprenne sa place et qu'elle remette l'homme sur le bon chemin. Presque tous les « illuminés » l'ont dit avec plus ou moins de référence au sexe faible. Mais je ne suis ni un sage, ni un saint homme, ni un puissant, ni rien du tout d'ailleurs.
  • Tututut !!! Beaucoup plus de gens te lisent ou t'entendent que tu ne le crois. C'est mon cas. J'ai créé une obédience que j'appelle « le voile d'Isis »....
  • Tu es Franc-Maçonne ?
  • Non mais je trouve dans cette configuration discrète un certain écho des temps anciens et un modus vivendi qui permet un fonctionnement autant démocratique que ça peut l'être. Le mode de circulation de la parole.....
  • Qui fait un brin étoile de David
  • Tu en es ?
  • J'en fus une dizaine d'années. J'ai bien aimé l'organisation mais j'y ai aussi trouvé les mêmes travers que dans la société avec les mêmes jeux de pouvoir, etc...
  • J'y ai joué le rôle d'orateur presqu'exclusivement mais je n'ai pas réussi à changer quoique ce soit dans les quelques ateliers où j'ai sévi.
  • Des loges masculines ?
  • Oui ! Ne me dis pas que tu es féministe ?
  • Non ! Humaine tout simplement. Faire durer l'humanité le plus longtemps possible....
  • Avec ce qui se passe
  • Je ne sais pas si ça marchera en tout cas j'y mettrai toute ma force et tous mes moyens.
  • Et j'en serais un ?
  • Heu.... Elle pris un air de petite fille qui vient de voir Sissi impératrice, vint s'asseoir sur le divan à mes côtés, pris ma main avec hésitation (J'y percevais une chaleur et un certain tremblement absolument éloigné de la puissante femme d'affaire) tu.... Tu es bien plus que ça.
    Je tentais une pirouette
  • Attention ! Je suis un homme, avec tous les travers d'un homme.
  • Oh ! Oui ! Je le sais. J'en sais même probablement plus que toi sur toi-même depuis que....
  • Tu m'observes ?
  • Que je te suis....
Elle se laissa littéralement tomber dans mes bras et moi dans son piège.



Autre approche mixable : PROLOGUE

Le temps s’écoule en apparence dans un sens. Les dernières spéculations dans le domaine quantique nous indiquent que pour valider les événements observés ou calculés, il faut postuler que le meilleur moyen d'y parvenir est de considérer l'information comme élément clef de la démonstration. Le temps devient tout à coup un concept extrêmement complexe.

Comment pourrait-il en être autrement de nous ?

Nous sommes entièrement composés de ces événements quantiques. jusqu'à la Vie et sa complexité.

Il est plus que probable que des informations s'accumulent. D'ailleurs il n'est pas rare que les premiers cours d'une première année d'université décrivent notre statut d'être vivant comme une simple moyen de transmission d'ADN d'un sujet à l'autre aux fins d'augmenter son stock d'informations.

Cette histoire repose sur l'apparition spontanée d'informations et d'échanges d'informations. Elle essaie de recomposer la saga de l'Humanité sur des bases qui semblent avoir été niées depuis au moins 5 000 ans alors que les mythes indo-européens, les légendes en donnent clairement le fond.

A la fin, un choix vous sera offert. On y parle d'amour, des secrets qui vibrent dans l'ombre des peuples, d'un vieux conflit, du bien et du mal et de ce que l'auteur en perçoit. Mais cependant, il vous appartiendra de conclure, de l'exclure ou de poursuivre cette route.

Il vous suffira d'estimer ce que doit être la fin d'un monde. Car il finira...


Chapitre 1.

Qu'est-ce qu'un rêve récurrent ?

Sir Winston Corrando regardait avec intérêt la petite voiture qui s'approchait sur la grande allée entourant sa « grande maison ». Il n'aimait pas lui donner un nom comme beaucoup d'aristocrates anglais le faisaient.
Il ne supportait pas non plus qu'on appelle château ces vastes constructions faites de briques rouges. Personne n'avait pourtant l'idée de suivre Winston sur ce terrain.
Il était confortablement installé dans le Chesterfield, le dossier collé à son bureau. La porte fenêtre ouverte lui offrait une vue dégagée sur ce grand parc paysagé à la Versaillaise. « - Elle roule vite. » Pensa-t-il.

Le petit message bref (Urgent ! Passe te voir jeudi vers 9 AM signé Lilly) l'indisposait un peu. Grand ami de son père et devenu riche grâce à ce dernier, Sir Winston redoutait les visites de Lilly. Son charisme, sa beauté, sa désinvolture, ses exigences le troublaient profondément. Homme brillant, certains le qualifient de génie ce qu'il n'aime du tout, il a pourtant une apparence quelconque : Cheveux mi longs toujours en bataille encadrant un visage congestionné de sexagénaire ayant bien abusé des fruits de la vie. Son ventre débordait de la ceinture de son pantalon de drap gris. Une chemise invariablement bleue suffisamment large pour gommer légèrement son embonpoint flottait autour de lui. Le col rigide permettait de sauter sur une de ses nombreuses cravates, héritées des reconnaissances universitaires multiples et diverses de part le monde, si un prestigieux visiteur s'annonçait inopinément. Ce qui n'était pas rare. Il avait été fait Sir, après tout. Il avait le sens de l'étiquette. Il n'avait pas mis son éternel gilet de soie car, en cette belle journée de juillet, il faisait chaud.

La voiture approchait à toute allure. Winston jeta un rapide coup d’œil à son bureau. « Elle va encore balayer la pièce plein de reproches dans son regard » murmura-t-il. Bazar de dossiers, piles de revues et journaux, donjons branlants de bouquins cernés par une bibliothèque murale qui permettait aux cultures du monde de s'envoler jusqu'au plafond. Il n'y avait de place que pour permettre à Winston de déplacer l'échelle coulissante donnant accès aux plus hautes étagères. Il devait d'ailleurs emprunter ce chemin pour accéder à la porte quand le froid de l'hiver le décourageait de passer par la porte fenêtre. Celle-ci se situait à deux autres ouvertures du large perron.

Lilly freina brutalement pour immobiliser son véhicule pile devant le perron. John descendit les marches avec empressement, en bon majordome qu'il était. Il contourna le véhicule et ouvrit la porte. « Mademoiselle Lilly ! Plaisir de vous voir parmi nous. S'émut-il » - Salut mon vieux John ! Elle lui plaqua une bise humide. - Win est là ? - Dans son bureau. Il vous attend. Passez par la porte fenêtre... - Il est toujours aussi bordélique dans son antre ? – Oh ! Mademoiselle S'il rangeait il ne retrouverait plus rien. - Bon John je vais le voir. J'ai une valise dans le coffre je passe deux jours avec vous. - Enchanté Mademoiselle, je prépare votre chambre. - A tout à l'heure John.

Lilly partit d'un pas vif vers la porte fenêtre du Bureau. Winston se profila sur le seuil il lui souriait, ému (Cela faisait deux ans qu'il ne l'avait pas vue) par son port altier de princesse authentique, son pas décidé de femme d'affaire puissante et pressée. Toujours aussi belle avec ses cheveux courts châtains, sa silhouette de top modèle, fine, élancée, nerveuse. Pourtant sa tenue, jeans, tee-shirt blanc et tennis sans chaussettes ne mettaient pas en valeur ses longues jambes au galbe parfait ni sa poitrine ferme et bien proportionnée. Un seul bijou l'ornait. C'était un collier portant un petit sceau de la compagnie française de Théosophie qu'elle soutenait (Elle avait une estime profonde pour ces prolongateurs de la pensée de Mme Blavastsky).

Mais ce qui l'émouvait le plus c'était son teint d'abricot uniformément réparti sur tout son corps (Il l'avait connue enfant). Son père aimait l'appeler « ma belle métisse » ce qu'elle était puisque lui était l'héritier d'une lignée ininterrompue de maharadjas au teint bien sombre et que sa mère était une française blonde comme les blés.

« - Lilly ! Quel bonheur de te voir. Qu'est-ce qui t'amène ici ? » Elle se jeta dans ses bras, posa la tête sur son épaule : « Ah mon Win ! Je viens passer deux jours avec toi. Tu veux bien ? » - Tout le temps que tu voudras princesse. Je suis vraiment heureux que tu sois là. Mais entre et racontes moi un peu ce que tu deviens...

La routine les C.A, le tour des directions générales, les cours en bourse et les analyses production/marchés. Que des trucs de mec.

Il serait peut-être temps que tu te préoccupes de ton destin de femme. Tu y songes ? Ton père serait là, tu sais ce qu'il.......

- Oh ! Ça je sais et je lui répondrais tu m'as confié un empire immense, pas une seconde à moi.

- Tu as quand même pris plaisir à décupler son immense fortune.

- Bon ! Mon Win préféré je ne suis pas là pour ça. Évacuant ainsi les prémices d'une longue et ennuyeuse série de compliments quasi paternel depuis que son père était mort. Elle s'assit prestement sur le divan. - Aurais-tu encore de ce fantastique whisky ?

..

- Mais oui tu sais celui qu'avait reconstitué un fameux œnologue à partir de bouteilles retrouvées dans l'Antarctique de l'expédition Scott.

- J'en commande quatre ou cinq cartons par an. S'agenouillant avec difficulté sur le divan il attrapa le téléphone appuya sur une touche et passa commande à son interlocuteur de deux verres et d'une bouteille non ouverte. Lilly le regardait se démener l’œil sombre.

- Tu devrais te surveiller un peu. Tu mets ton cœur en danger.

- Tu sais qu'un Lord doit tenir son rang ma chère princesse. Dit-il un sourire mal suspendu à ses lèvres. Bon ! Qu'est-ce qui me donne l'immense plaisir de t'avoir avec moi pendant deux jours ? Ce dont doivent rêver entre 100 et 200 milles hommes chaque jour.

John arriva par la porte fenêtre un bouteille du liquide ambré et deux verres en cristal. Le tout posé sur un plateau d'argent sur lequel deux tubes de cigares, un coupe-cigare et une boite d'allumettes avaient été ajoutés.

- J'ai pensé que vous auriez aimé déguster un bon cigare en même temps. Si Madame fume toujours.

Oh ! Mon John très touchant. Ça me rappelle Papa quand, le jour de mes 20 ans il m'a emmené dans son fumoir. Allez ! Je prends... Pour l'atmosphère que ça recrée.

Une fois les cigares préparés et allumés, les verres dotés d'une bonne rasade du liquide ambré, Winston et Lylli, tous deux assis sur le divan, John se retira.

- Dis moi Win, sais-tu ce qu'est un rêve récurrent ? Dit-elle les yeux perdus dans l'immense parc qui s'étalait devant elle. Le parc et son bassin se déroulaient devant le château sur environ 200 mètres. Le paysagiste avait si bien arranger les proportions et si adroitement utilisé la pente naturelle qu'il semblait aussi gran que la perspective de Versailles qu'il s'était employé à imiter selon les instruction du propriétaire.

- Oui c'est un rêve qui revient régulièrement avec des variantes. Ce sont ces variantes qu'il faut interpréter.

- ça je sais Win ! Mais peut-il y avoir un lien quelconque avec la réalité ?

- Où veux-tu en venir ? Tu fais un rêve récurrent ?

- Mieux que ça je vis un rêve qui a une suite chaque nuit. Une sorte de sitcom onirique et interactif. Je reçois quelque chose comme un enseignement d'une femme. Elle est assise nue, belle, au pied d'un pommier. Moi je l'écoute. Elle a l'air bien réelle tandis que moi je suis comme transparente dans une posture de yoga. Elle parle et je gobe ses paroles en silence.

- Que dit-elle ?

- Que je suis sa descendance et que je remplis les conditions pour servir l'Humanité. Tu te rends compte ? ça me chavire cette histoire.

- Tout ça n'est peut-être qu'une réminiscence de ton stress de femme d'affaire. Et puis, n'oublies pas... Tu as du sang indien et donc les rêves d'un peuple qui a raconté la plus belle histoire du monde..

- Oui c'est vrai, il y a un peu de ça, d'autant que ce rêve semble se positionner dans ces régions.

- C'est tout ce que te dis cette vieille femme ?

- Oh ! Non mon Win ! Elle m'a raconté son histoire avec une infinité de détails. Du coup je me suis plongé dans l'histoire, la préhistoire, les mythes Indo-Européens. Cela me chavire car je trouve des détails dans ces bibliographies qui donnent du corps à ce qu'elle me dit. C'est bluffant.

- Oula ! Ma chérie ! Tu es donc dans un rêve que tu penses récurrent qui se déroule comme une histoire. Cela parle d'une vielle femme qui te raconte sa vie et te donne des détails inconnus de toi et que tu retrouves dans des bouquins.

- Pas exactement des bouquins, des thèses universitaires le plus souvent. Ces détails sont plutôt débattus entre pros. Et ils ne sont pas d'accord sur leur interprétation et même sur la datation de leur source. Crois-moi ! Elle met tout le monde d'accord. Mais tout ça c'est dans ma tête. Je suis dedans depuis deux ans...

- Deux ans !!!!

- Oui ça fait deux ans que ça dure. Deux ans donc pendant lesquels je me suis surprise à commencer à élaborer un plan pour répondre à sa demande.

- Sauver l'Humanité ?

- Je sais.... C'est idiot mais c'est comme ça.

- Bon ! Faisons un petit point rapidement. Ton rêve récurrent n'en n'est pas vraiment un puisqu'il n'est pas une répétition constante et parfaite du même support de songe. La récurrence vient du lien qu'il y a entre chacune de tes "rencontres" avec la vieille femme. Tout se passe comme si tu vivais, pendant ton sommeil une seconde vie tout aussi réelle que celle que tu as pendant ta période d'éveil.

- Oui c'est ça. Au fait elle me dit s'appeler Ticklit qu'elle traduit par "source pétillante"

- Intéressant ! C'est une des caractéristiques phonétique des parlés très anciens. On y retrouve cette espèce de claquement (Le CKL ou le KL de Ticklit) qui est encore utilisé chez certains peuples comme les Zoulous par exemple. Mon avis est le suivant : Par hasard, dans ton sommeil, tu es entrée dans une sorte de méditation hyper profonde du style de celle que préconisait Sri Aurobindo. Tu es, sans aucun doute pour moi, entrée dans le monde quantique des mémoires cellulaires. Tu as un lien de parenté avec elle qui s'active dans ton génome. Elle te fait passer un message auquel tu es sensible.

- Ah ! Sauver l'humanité ?

- Bon, ça c'est ton interprétation. La mienne est plus prosaïque. C'est une femme qui a dû être très puissante qui s'adresse à une femme qui est très puissante.... Malgré ton côté petite fille pas sage.

  • Ce que tu dis là me rappelle les discussions que tu avais avec Papa quand vous évoquiez les Upanishad et les Védas pour en faire la très ancienne et très vraie histoire de l'Humanité. Et c'est peut-être de ces discussions, qui peuplèrent mon adolescence qui sont la cause de mon interprétation. J'aimerais aller me changer, faire quelques longueurs dans ta piscine et faire un bon repas.
Win pensa qu'elle avait autre chose à lui annoncer en mettant un terme aussi rapide à la discussion. Elle avait à peine touché à son verre dont le niveau n'avait pas beaucoup bougé et tiré une ou deux bouffées de cigare.

  • Ok ! Je vais finir mon courrier et réfléchir à ton histoire. J'aimerais, si tu en as le temps que tu écrives ce qu'elle te dit. Je ferai mes propres recherches si tu veux bien.


  • Banco mon Win ! D'ailleurs j'ai déjà commencé. Je t'enverrai tout ça par Email.


Lilly se leva, enjamba quelques piles de livres et de revues pour atteindre l'énorme porte en bois massif qui fermait le bureau de Winston. Elle n'avait pris la porte-fenêtre car, malgré ses reproches sur le désordre de Winston, elle adorait évoluer dans cette jungle de paperasse et de savoirs qu'il accumulait. Son Tee-shirt et son jean moulant ondulaient gracieusement et Winston regardait cette femme-enfant autant avec l'amour du père qu'elle n'avait plus qu'avec le désir d'un amant qu'il ne serait jamais. Elle ouvrit le lourd battant avec la facilité qu'accorde des menuiseries parfaitement ajustées et équilibrées. Elle jeta un dernier regard sur Winston et lui dit dans un souffle presque imperceptible : "- Au fait ! J'ai rencontré quelqu'un..."Le sourire qu'elle adressait à son ami s'effaça derrière le battant de la porte qu'elle refermait sans bruit.

Winston, toujours assis sur le divan, regardait la porte comme si elle se tenait toujours dans l'encadrement. Sa pensée errait joyeusement : "Enfin ! Elle a un amant ! Un vrai ! Elle.. Elle... Qu'elle magnifique être. Ainsi donc, et même s'il y a un lien avec ce qu'elle vient de me raconter, voilà le vrai motif de sa visite... ELLE A ENFIN UN HOMME DANS SA VIE. J'ai hâte d'être au repas. Bon sang de bonsoir ! Qui peut bien être ce superman ?"

Perdu et amusé dans ces pensées réjouissantes il s'extirpa du divan pour le contourner et repris place derrière son bureau dont le style plus qu'austère d'un Louis XIII Français dépareillait avec la richesse des boiseries des bibliothèques et le ciel riche de miniatures colorées du plafond à caisson. Mais une personnalité contrastée est une marque du génie. Winston, après s'être confortablement assis sur la chaise empire, attrapa sa plume anglaise, la trempa dans un de ces encriers anciens, petit vase hexagonal de cristal enchâssé dans une mince planchette de bois précieux, et entrepris d'écrire à l'un de ses grands amis, aussi rares que précieux, Grand maître d'un Chapitre Rosicrucien....

Mon cher ami,

J'ai une nouvelle de la plus haute importance à vous communiquer : après un échange avec ma filleule, que vous avez rencontré il y a deux ou trois ans, je pense qu'il y a de la Lilith dans l'air du monde.
Je souhaiterais vous rencontrer pour évoquer avec vous cet aspect de l'histoire humaine. Je pense même que cette Lilith a rencontré son Lucifer.
Si nous parvenons à confirmer mon hypothèse, bien évidemment..... Il continua sa lettre sur des considérations et des questions plus personnelles concernant la santé et la famille de son ami.







Chapitre 2

De Ticklit à Lilith où le Destin de la Magna Mater.



Les eaux froides du lac ne semblaient avoir aucun effet sur elle. Comme tous les matins, elle s'avançait dans l'eau sans aucune hésitation. Elle choisissait toujours ce moment privilégié du lever de soleil. Ticklit adorait entrer dans l'eau en marchant vers le soleil. Il l'attendait, elle avait rendez-vous avec lui.

Elle avait deux enfants, un garçon, une fille mais son corps mince et vigoureux n'en n'avait gardé aucune trace. Ses seins fermes se laissaient caresser par la lueur solaire. Ils semblaient tendus vers elle. Sa longue chevelure noire irisée de reflet cuivrés encadraient un visage volontaire, parfaitement dessiné illuminé par un sourire presque constant que ses yeux au bleu ciel profond, si inattendu dans le hâle sombre de sa peau, renforçaient. Il y avait un tel appétit de vie chez cette femme, pourtant déjà âgée d'une quarantaine d'année, qu'elle semblait briller de l'intérieur.

Quand l'eau, dans laquelle elle s'enfonçait lentement, atteint son pubis elle eût un léger frémissement. Elle émis un chuintement aspiré entre ses dents manifestant ainsi son plaisir. Son corps frémit tout entier et elle jeta son corps nu dans l'eau glacée.

Non loin de là, près du feu qu'un vieux avait ranimé, son homme la contemplait. Abandonnant momentanément la vérification de ses sagaies. Comme tous les matins les chasseurs attendaient patiemment que le chef ait fini de "préparer ses armes". Tous savaient que ce n'était qu'un prétexte pour rester un moment, par le regard, avec sa femme prenant son bain. Le mot amour n'existait pas encore dans leur langue pragmatique mais il était bien là; solidement ancré dans le cœur de l'homme et même dans celui de son père et de son ami. Il vécurent tous trois une aventure extraordinaire en suivant Ticklit mais pour des raisons bien différentes : le père parce qu'il avait compris combien cette femme, qui avait surgit de nulle part dans leur tribu, était extraordinaire de connaissances et d'intelligence. Le fils, lui, était tombé follement amoureux. ce qui ne finissait pas d'étonner ses femmes et toutes les femmes du clan qui finirent par nourrir une jalousie telle qu'elle amena une profonde et définitive rupture dans la tribu. Quant au chasseur et ami c'était simple : il ne concevait pas de vivre, de chasser loin de son chef. Et, il faut bien le dire, il nourrissait un désir puissant pour Ticklit. De temps à autre elle acceptait de calmer les ardeurs sexuelles du jeune chasseur, voire même, du père sans que son homme ne s'en offusque. La morale n'avait pas encore de prise à ce moment de l'histoire de l'humain. Ceci se déroulait, il y a 20 000 ans, quelque part vers les sources de l'Indus, dans une vallée d'altitude luxuriante et bien garnie des fruits et herbes diverses. Le lieu était tellement isolé par de vastes forêts et une falaise abrupte qu'une profonde quiétude habitait l'ensemble du petit clan reconstitué par Ticklit et ses trois hommes. Mais le clan qu'elle pensait rejoindre avait, lui, complètement disparu. Au début, elle fut déroutée et même effondrée de ce constat. Mais, après tout ce qu'elle avait vécu, elle se reprit bien vite et décida d'installer sa petite famille ici. Elle s'abandonnait de temps à autre à une profonde réflexion sur les causes de « l'effacement » de son clan d'origine. Elle se promit de faire en sorte que le sien perdure et se déploie pour longtemps. Certes, son homme était le chef mais c'est elle qui avait le pouvoir...



Ticklit, petite source chantante, était née ici, sur ce plateau paradisiaque. Son clan installé là depuis des dizaines (Sans doute) de générations avait élaboré quelques principes de base extrêmement sages pour la pérennité du groupe et basé sur un bon sens que la quiétude du lieu avait exacerbé. L'un d'eux était d'éviter la consanguinité. Quand un couple s'enrichissait d'une fille, il devait quitter le plateau avec elle dès les premières menstrues et s'arranger pour que l'enfant soit engrossé par des humains "d'en bas". Ordinairement cela prenait deux ou trois ans. La petite famille devait ensuite revenir en prenant soin de ne pas être suivie pour ne pas révéler à quiconque l'existence de cette vallée.



Deux événements ont présidé à la destinée de Ticklit : ses règles sont apparues très tard. Elle devait avoir treize ans.
Elle avait donc eu le loisir de mémoriser les arcanes et les règles de son clan.

Son père, un homme astucieux et très respecté pour son intelligence, avait cependant une idée folle dans la tête. S'il avait une fille, il ferait en sorte qu'elle apporte le meilleur sang possible au clan. Il avait donc décidé qu'il choisirait lui-même le géniteur et qu'il faudrait donc en rencontrer beaucoup et le plus loin possible pour pouvoir opérer une sélection.
Quant à sa maman, elle était la douceur et la patience faite femme. C'était une femme extraordinairement belle. La peau claire, le cheveux cuivré, elle faisait le bonheur de tous les enfants du clan qu'elle emmenait à la cueillette des baies ou au ramassage du bois mort dans les forêts alentour. Elle leur apprenait à regarder la nature dont le cœur battait autour d'eux et à respecter la faune qui s'agitait de la cousine fourmi à frère tigre. Elle vouait un amour absolu pour son homme et l'aidait du mieux qu'elle pouvait quand il voulait mettre en œuvre une idée, aussi bizarre soit-elle. Avant Ticklit elle a eu trois garçons désormais intégrés tous les trois au groupe de chasseurs. Quand elle dut se séparer du dernier, elle pleura beaucoup. La petite fille est donc arrivée dans la joie d'une mère heureuse que le vide créé par le départ des garçons soit comblé. Ravie que ce soit une fille car elle pourrait la garder beaucoup plus longtemps auprès d'elle.



Le sang coulant entre les cuisses de la petite, le père et la mère se préparèrent à partir. Papa réunit ses meilleures sagaies et quelques objets pour assurer leur survie. Les choses auxquelles il tenait le plus étaient son percuteur pour se fabriquer les silex tranchants, un petit bois de cerf pour affiner le tranchant des couteaux et pointes de lance et deux bouts de bois l'un très dur et l'autre tendre pour pouvoir allumer du feu. Enfin une panse de chèvre qu'il pouvait remplir d'eau. Quant à Maman, elle, elle disposait d'un tranchant d'obsidienne qui lui servait pour la cueillette, la découpe de la viande et le raclage des peaux qui serviraient à les vêtir ou à clore les abris de branchages. Un grand bol, patiemment taillé dans un bois très dur, servait à préparer les repas.



Le jour du départ, tout le clan se réunit pour fêter leur départ et leur souhaiter bonne chance. Tous pleurèrent quand le père, déjà plein de rêves pour sa fille, se leva et donna le signal du départ. Ils perdaient avec le départ du couple, même si ce n'était que momentané, un des fondements de leur organisation, de leur unité et de leur stabilité sociale. Le grand Ancien du clan vint nouer un petit bracelet fait de fibres de lianes tressées au poignet du père. Ceci signifiait que le lien n'était pas rompu par ce départ et que le clan les attendait tous les trois et sûrement quatre au retour.



Ticklit bouillait d'impatience de partir. Elle n'avait pas encore bien compris l'objet de ce départ mais, ayant hérité de la curiosité de maman et de la vivacité de papa qui l'avait entraîné comme s'il s'agissait d'un garçon à se préparer pour la chasse, elle savourait ce moment.



Aucun des trois ne s'attendaient à faire un voyage si long que ni papa ni maman ne reverraient cette vallée. Surtout que Ticklit deviendrait une telle référence en terme de survie et de bonne vie du groupe qu'elle constituerait qu'elle donnerait naissance à un mythe tenace



Chapitre 3.

J'aime un homme.



Après quelques brasses dans la grande piscine de Winston où elle se baignait nue sans la moindre pudeur avec délectation, Lily regagna sa chambre, prît une longue, très chaude et bienfaisante douche. Dans la garde robe elle retrouva avec plaisir une jolie petite robe à fleur qu'elle mit pour le repas de soir. Quand elle rejoignit Winston sur l'immense terrasse entourant la somptueuse piscine, elle ne portait que cette robe. Ni montre, ni bague, ni bracelet, ni collier. Juste un catogan de velours pour enserrer son abondante chevelure en une queue de cheval toute simple.

- Tu es ravissante ! S'exclama Winston déjà attablé.

Il leva son verre d'eau rempli de glaçon pour saluer la belle.

- Une vraie apparition ! Je dirais même une déesse vivante.

- N'exagère pas mon Win, je suis pas mal foutue mais quand même, une déesse ! C'est un peu trop... Le mot déesse, quand il était employé pour saluer sa beauté, provoquait invariablement en elle un bouleversement des sens presque douloureux...- Qu'est-ce que nous allons manger ? Je te préviens j'ai une faim de loup...

- Deux indices pour que tu trouves toute seule le menu. Premièrement pas de viande. Deuxièmement, toi et ton père raffoliez de ces repas. Je précise que c'est John qui a eu cette bonne idée. Il est toujours un fervent supporter de Lilly Bégum comme il aime t'appeler. Bon ! Il mélange un peu ta mère et toi sur le plan état civil, à moins que tu ne sois éprise d'un prince de là-bas...



Winston avait su habilement amener la conversation sur le "J'ai quelqu’un" qu'elle avait prononcé en le quittant tout à l'heure. Il voulait tout savoir sur ce que cachait ce petit bout de phrase tombé de ses lèvres comme une feuille d'automne du chêne qu'elle était. Mais ce ne pouvait être une feuille morte. Cette confidence inattendue sur son intimité était plutôt une graine plantée dans le terreau du puissant cerveau de Winston. On pouvait lui faire confiance pour faire germer tout cela. "Lilly aime un homme ! Événement !" pensait-il...

- Hé oui ! J'aime. C'est nouveau pour moi. Je pense te le présenter bientôt. Je suis sure qu'il te plaira.

- Il est ?....

- Français. Il a ton âge.

- Oula ! On n'est pas dans la raison là !!!

- Je ne sais pas comment te dire ça. Disons qu'il est bouleversant pour moi.

- Tu es certaine de tes sentiments ?

- Il s'appelle Michel.

- Et ?...

- Je boirais bien un peu de champagne.

John apparut comme par enchantement muni d'un seau à glace contenant un Dom Perignon millésimé et deux coupes. Il les posa sur la table. Après avoir ouvert la bouteille, il remplit les deux coupes en veillant à ce que la mousse du précieux liquide ne déborde pas des verres.

- Vraiment je ne sais pas comment tu fais John.

- Depuis le temps que je vous connais, Mademoiselle... Et puis c'est mon métier.

Winston la regardait, amusé. Elle semblait avoir mis fin à la conversation mais il savait que cette aparté masquait une émotion très forte. D'autant qu'en qualifiant cette liaison de déraisonnable, il avait irrité la belle. Cette provocation volontaire avait pour but de l'amener à en dire plus qu'elle ne voudrait. Winston savait que ça viendrait.

- Mon Win.... Quand j'ai pris la voiture pour venir chez toi, je me suis retrouvée sur le chemin d'Heathrow prête à prendre un billet pour La Nouvelle-Calédonie. C'est là qu'il vit en ce moment. Sure de mes sentiments ? Je n'en sais rien ! Sure d'en avoir au moins un en tout cas , qu'il est si fort que je me sens prête à toutes les excentricités.

-.....

- Arrêtes de sourire comme ça, ça me gêne...

- Je souris Lilly car, pour moi c'est un vrai bonheur de te voir dans cet état. C'est la première fois que je te vois amoureuse. J'en suis moi-même ému. Ce type doit avoir un truc....

Lilly s'agitait sur sa chaise. Sa coupe de champagne accompagnait, avec quelques débordements, les mouvements de sa main.

- Ben oui ! Il a plusieurs trucs. Premièrement il se fout complètement du fric. Ensuite il a une vision du monde et de la réalité parfaitement iconoclaste et totalement crédible. Enfin c'est un amant prévenant, d'une douceur extraordinaire et d'une fermeté rassurante pour une femme d'affaire comme moi.

- Il a bien des défauts quand même ?

-....

- Ne me dis pas que tu n'as pas trouvé un seul défaut à cet homme.....

- Depuis que nous échangeons je tente vainement de me raisonner et de lui trouver quelque chose qui pourrait me faire redescendre sur terre mais... Choux blanc !

- John tu peux faire venir la suite s'il te plaît ?

- Tout de suite Monsieur...

Manifestement, ce repas allait être intéressant. Lily avait envie de parler...



Chapitre 4

Michel cet homme étrange.



"J'ai beaucoup donné et j'ai jamais rien reçu. Le plus curieux est que ça me rassure" Ainsi pensait Michel. S'il avait eu un retour en échange de ses services, il aurait probablement eu l'impression qu'il avait donné pour ce remerciement.

Avec sa soixantaine plutôt mal digérée physiquement d'avoir trop donné dans l'engagement associatif, Michel est un homme satisfait, non pas de ce qu'il a fait mais de sa vision du monde. En clair il est en phase avec son questionnement existentiel. Il a sa "croyance portative et personnelle" comme il aime à le dire quand on l'interrogeait sur le sujet.

Son voyage mental a commencé quand il avait 13 ans. Sa mère, personnage haut en couleur et spirite jusqu'au bout des ongles, le privait d'un amour maternel qu'il souhaitait avec intransigeance en bon petit dernier d'une fratrie de quatre enfants.

Pour conquérir Maman, il avait décidé de démonter, pierre par pierre, son "monde des esprits". Ce fut le début d'une aventure qui tourna à l’avantage de sa mère (Ils eurent des échanges interminables sur le sujet) car elle l'aimait et davantage encore depuis qu'il avait entrepris de lui démontrer qu'elle se trompait. Mais il échoua, malgré toute l'énergie qu'il y mit et qui eût pour conséquence de le détourner définitivement de sa scolarité, à lui dépeindre un monde concret, pragmatique avec une naissance sans avant et une mort sans après.

Finalement, avec la bénédiction maternelle, il décida à 18 ans de partir en Inde pour y rencontrer "Dieu s'il existe, c'est là qu'il aurait dû naître".

Les "chemins de Katmandou" à 18 ans qu'elle banalité en 1968... Pas pour lui. Sa crise mystique il la plaçait au-dessus de la philosophie hippie bien qu'il y fut particulièrement sensible et bien au-dessus des paradis artificiels qui semblaient être le principal argument de déplacement de milliers de jeunes en mal de société.

Dieu ? Ben rien ! Si ce n'est quelques manifestations étranges qu'il attribua au hasard ou à sa prédisposition naturelle à anticiper des événements et à se mettre "en état" au moment où ils se produisaient. Donc rien d'extraordinaire, malgré des rencontres et des échanges avec de saints hommes, gourous et autres "sages" qui pullulaient en Orient. Enfin....
Presque rien d’extraordinaire si ce n'est qu'il s'est rencontré lui. Un peu à la manière de Sri Aurobindo mais sans la pratique du Yoga intégral et, bien entendu, sans l'immense aura de cet homme. Sa pensée oscillait entre les expériences d'Aurobindo et le pragmatisme stoïque de Krisnamurti.

Il revînt d'Orient avec une conviction : "Tu es ton temple et le dieu qui l'habite c'est toi..." Tout un programme. Cependant, il prit conscience de la fluidité du monde réel et soupçonnait un autre monde. Ceci relativisa fortement sa volonté de continuer dans la voie d’un pragmatisme contestataire avec sa mère.

Dès son retour en Europe, il se replongea dans la littérature ésotérique, les mythes Indo-européens et tout ce qui se rapportait à l'histoire de l'Humain. Il s'intéressa à ce qu'il appelait les "marqueurs" comme Bouddha, Jésus et bien d'autres qui ne furent pas transformés en cultes.

Il eût une conviction : améliorer le sort des gens en leur donnant les moyens de se solidariser était nécessaire.

C'est ainsi qu'il eût trois vies quasi distinctes et très cloisonnées. Une vie de couple où il ne fut pas très brillant. Mari silencieux, père attentionné mais insipide. Une vie publique abondante et prolixe où il créa associations sur associations pour découvrir, avec un certain désarroi, que les gens n'aspiraient pas vraiment à plus de solidarité mais cherchaient des "idiots" pour les défendre, les représenter, voire même, pour profiter d'eux. Enfin il eût une vie mentale si abondante qu'elle eût pour effet de le rendre silencieux dans l'intimité et hyper communicant dans sa vie publique. Quant à sa vie professionnelle..... Ce fut comme pour sa scolarité; une affiche conventionnelle et conformiste.

Il fît une courte apparition dans des sociétés secrètes ou discrètes mais il ne trouva là qu'une pathétique retranscription de la société. Habillée de codes et d'un verbiage parfois intéressants pour la cohésion des groupes mais tout à fait inopérant en terme d'élévation, il s’en détacha rapidement. Comme il se plaisait à le penser : "Il y a des degrés, des grades mais le corps reste froid". Oh il restait très respectueux de toutes ces choses car il était convaincu que la croyance, quelle qu'elle soit et en quelque endroit que ce soit est une nécessité humaine indispensable.

C'est d'ailleurs ce qui l'amena à élaborer une philosophie et même une cosmogonie qu'il confronta à la science et aux activités humaines. Sa propre vision du monde en fut confortée. Il lâcha quelques bribes de sa conviction sur Internet. C'est ainsi qu'après 40 et quelques années d'action et de réflexion l'impensable se produisit : la rencontre avec Lilly.



Chapitre 5.

La rencontre



Winston observait Lilly qui commençait à s'agiter sur sa chaise. Il restait silencieux, sirotant sa coupe de champagne alors qu'elle s'était déjà servie deux fois.

Winston décida de changer de sujet pour que ce silence éloquent ne s'éternise pas.

- J'ai appris que, dans ton privé tu avais viré toute la gente masculine pour la remplacer par des femmes, y compris tes gardes du corps. J'avoue avoir été surpris. Tu sais que ton père formait son personnel à partir des villages de son territoire en respectant les disciplines de castes et la partition culturelle. J'ai eu un terrible doute, jusqu'à aujourd'hui, sur ton orientation sexuelle.

- C'est vrai ! Désormais je ne suis entourée que de femmes et pas seulement dans mon privé, Win. Je n'ai plus que des conseillères et des directrices au niveau de la Holding. Au début ça a créé des problèmes avec les directions des sociétés mais aujourd'hui tout marche correctement.

- Forbes a évoqué cette particularité sur un ton qui frisait le dénigrement.

- Que veux-tu que j'y fasse ? Les machos restent des machos. Mais, vois-tu, après une petite déprime boursière provoquée par cet article je connais aujourd'hui un véritable boum sur mes valeurs. Toutes femmes qui comptent dans le monde s'intéressent à mes activités et veulent, d'une façon ou d'une autre, en être.

- Lubie ? Caprice ?...

- Non ! C'est une des conséquence de mon rêve en série.

Le Ipad de Lily vibra.

- Excuses-moi.

L'écran annonçait un message laconique d'ombrelle" : "En boucle sur CNN... Regarde.

- Heu....! Win ?

- Oui ?

- Tu peux demander à John d'installer une télé dans ma chambre ?

- On parle de toi ?

- NNNon ! d'un événement qui m'intéresse.

- John... ?

- J'ai entendu Monsieur. Je m'en occupe.







Chapitre 6

New-york la velile



Park Avenue New-York 21 heures.

James n'en croyait pas ses yeux. Il était gardien de nuit dans un de ces immeubles de la cinquième Avenue pour gens riches (très riches). Seize étage seize apparts trois ascenseurs dont deux privés un pour le quinzième et un pour le seizième qui était le « penthouse » de M. SIMON le plus riche de tous ces richards. Lee hall d'entrée était immense et superbement décoré avec boiseries de châtaigner pour habiller les murs, plaque de marbre blanc au sol, le comptoir de James situé près des portes d'ascenseur. Il devait faire au moins six mètres de long. Il y avait trois fauteuils car, dans la journée, un petit secrétariat et un ouvreur y travaillaient. Un super équipement de sécurité avec ordiis alimentés par des caméras était incrusté dans le comptoir en face du siège de l'ouvreur que James occupait. En dehors du dernier ouvreur du soir (Il arrivait à 20 heures) et du premier ouvreur du matin (Il partait à 6 heures 30 pétantes) James n'avait jamais vu les autres occumants du comptoir. Sa mission était des plus simples : se tenir prêt à ouvrir la porte d'entrée automatique aux invités après s'être assuré auprès du propriétaire que ces personnes étaient bien attendues, arroser les nombreux et imposants pots de fleurs où s'épanouissaient des plantes multiples et très colorées de feuilles ou de fleurs (James se demandait toujours comment ces plantes qui ne voyaient jamais le soleil pouvaient ausssi belles. Il était né dans un petit village du Connecticut et il connaissait donc assez bien la nature) et s'assurer que les enregistreurs des caméras de surveillance fonctionnaient normalement. Pour lui, qui venait de sa cambrousse cet emploi était Bizance. Il devait son emploi à son passé de joueur de foot et à son séjour dans une Université (Qu'il devait plus à ses qualités sportives qu'à son potentiel de réussite dans les études) où il a tenu 3 ans jusqu'à ce qu'il fut viré à cause d'une aventure plus que torride avec une prof de lettres classiques. Tellement torride que leurs amours firent la quatrième du torchon local. Allez hop la prof et l'élève circulez... Elle avait beau être une Alien de Harvard et lui le meilleur quarterback que l'équipe eut connu... Zouh... Sur la côte Est on rigole pas avec ça. Lui, il n'en n'a pas trop souffert mais la prof folle de chagrin a disparu corps et âme. Son emploi il le doit à sa carrure d'hatlète qu'il entretient avec soin façon schwartzy, ses trois années de fac et, surtout son Français. Il avait dû se taper son oncle (Qui squatait ses parents) francophone-francophile qui s'était mis dans la tête que le neveu devait parler cette aaadddmmmirable langue et connaître ce Ffaantastique pays. Bon ! Finalement cet emmerdeur a eu raison....
Mais là ! mille fois raison car Trois superbes nanas (Pour sûr des top models, pensa-t-il) sonnaient à la porte de l'immeuble. Il déclencha l'ouverture de la porte. Il aurait dû les inteviewer par l'interphone d'abord mais « Il fait si chaud dehors et puis des canons pareils malgré leurs larges capelines et leurs voiles de résille il devinait, plus qu'il ne voyait des visages sublimes. Des vêtements aussi chers que moulants laissaient deviner des corps « holala splendides ».
Il se leva, ôta sa casquette : « Que puis-je pour vous mesdames ? » La robe rouge répondit d'une voix chaude : « Nous avons rendez-vous avec Monsieur SIMON ». Une seconde je vous prie...James retourna à son comptoir, décrocha le téléphone et composa le n° du milliardaire. - C'est la réception Monsieur, trois personnes désirent vous rencontrer... Pardon, heu.. Mesdames puis-je vous demander de la part de qui ? Cabinet Kadowski, Joan Kadowski et ses assistantes. Répondit la robe rouge. James transmis... L'ascenseur de droite Mesdames, il conduit directement dans les appartements de Monsieur SIMON. Merci, votre nom s'il vous plaît ? James Madame James. - A tout à l'heure James. Il n'avait pas remarqué que la caméra extérieure n'avait filmé aucune limousine s'arrêtant devant l'immeuble et que les cam de l'intérieur n'ont visionné que des capelines dignes d'un champ de corses, des fesses super moulés dans des robes de prix et, à n'en pas douter des Louboutin aux pieds de ces demoiselles. « - Bon sang ! je ferais bien causette avec elles quand elles redescendront s'émut-il quand la porte de l'ascenseur se referma sur le bataillon de charme » Quand la porte de l'ascenseur se referma,
James murmura « à tout à l'heure Joan vos capelines à voilette m'ont empêché de voir vos visage mais je suis certain que vous devez avoir toutes trois les plus jolis minois de New-York.

SIMON accueillit les trois femmes dès que les portes s'ouvrirent. Joan ! Toujours ponctuelle mais donnez-moi vos capelines et posez vos valises sur ce divan. Les trois femmes s'exécutèrent. Une des assistantes commença à ouvrir son bagage mais SIMON intervint : vous prendrez bien quelque chose avant de nous mettre au travail ? Les filles et moi prendront un verre d'eau si tu le veux bien ! - Je t'ai connu dans de meilleures conditions Joan. - Jamais pendant le travail chéri ! C'est un principe. Bon.. OK ! Installez-vous au salon japonais. Pour l'eau pétillante ou plate ? Plate. Amenez les valises ici mesdemoiselles. Tout sourires les filles se chargèrent à nouveau et suivirent Joan qui semblait bien connaître les lieux. SIMON partit vers la cuisine chercher une bouteille d'eau plate.

Joan chuchota : "Je m'occupe de Simon. Au travail."

Elle rejoignit Simon dans la luxueuse cuisine. S'arrêtant dans l'encadrement de la porte, elle pris une pose qui ne laissait aucun doute sur ses intentions. Simon,qui finissait de remplir d'eau une carafe de cristal la regardait avec gourmandise.
- Tu es toujours aussi splendide.

- Merci ! T'es pas mal non plus. Ses lèvres pulpeuses s'étiraient en un sourire qui annonçait ses intentions.

- Darling ! Nous avons d'abord à discuter affaires, tu ne crois pas ?

- J'ai envie maintenant

- Ici ! Dans la cuisine ?

- Oui je trouve ça très excitant. Tout en parlant elle marchait vers lui.

- Mais les filles ?

- Elles préparent le matériel

Accoudé au plan de travail central en marbre rose, il ne savait pas trop quelle attitude prendre. Il décida de lui laisser l'initiative. Sa robe de soie rouge moulait ses mouvements à chaque pas. Le corps de Simon commençait à anticiper la suite. Joan, arrivée près de lui, s'employa sans tarder à défaire la ceinture de Simon. Il voulut l'enlacer mais elle le repoussa avec douceur : - Laisse-moi faire chéri... Il gloussa de plaisir : - ben voilà un contrat qui s'engage bien.. Le pantalon dégrafé elle s'agenouilla devant lui et tira le vêtement vers le bas, s'emparant du slip elle fit de même. Son sexe turgescent jaillit littéralement. Elle s'en empara avec les mains et commença un lent mouvement de va et viens : - Chéri, si nous faisons affaire tu vas encaisser une vraie fortune.

Le souffle court Simon murmura : - Je suis sûr que ta commission sera à la hauteur aussi.

- Tournes toi s'il te plaît !

Simon se décolla du plan de travail et obtempéra. Oula ! je m'attends au pire !

Joan se colla au dos de son partenaire et saisi à nouveau son membre d'une main. De l'autre elle fouilla dans son soutien-gorge pour en sortir une petite seringue de la taille de celles qui servent aux vaccinations. Elle lâcha le sexe enleva le chapeau d'aiguille... - Tu vas connaître le paradis amour.

L'aiguille était très courte mais suffisamment longue pour atteindre et percer la carotide. Elle arma le piston est avec la vivacité d'un serpent passa son bras gauche par-dessus l'épaule, plaqua l'homme contre elle et, se servant de la main droite elle enfonça l'aiguille sèchement à l'endroit exact de l'artère et poussa du pouce le piston. - Mais ! Qu'est-ce que tu fais ! Paniqua Simon. - je t'ai promis le paradis, chéri. Tu verras c'est super.. Il commença à se retourner - J'aimmme papap.. Mais le produit produisait déjà son effet.... Il était mort. Son corps s'amollit et s'effondra sur elle mais elle s’écartât rapidement pour qu'il finisse sa course sur le carrelage, d'une blancheur étincelante, de la cuisine.

De retour dans le salon Joan supervisa le travail des filles qui posaient les charges un peu partout dans le penthouse.

  • Vous ramènerez le corps dans le salon japonais. Rappel ! Je veux au moins quatre charge sur lui. Il ne doit strictement rien de ce salaud. Ordonna Joan.

Jouxtant la cuisine une porte s'ouvrait sur une petite salle de massage. Elle savait que le fond de cette pièce donnait sur l'espace de survie. Elle se dirigea vers l'endroit sans hésitation après s'être équipée de son matériel aux fins d'ouvrir le petit coffre qui s'y trouvait. Quelques liasses de billets de cent $, un passeport et des dossiers s'y trouvaient. Elle se rendit ensuite à la console vidéo, en retira les disques qui s'y trouvaient pour les mettre dans le coffre. - Adèle ? - Oui Joan ? Apportes moi le magnésium et deux charges. Adèle jeta un rapide coup d’œil dans le coffre - On devrait prendre la monnaie ça pourrait servir à la cause... - Non on n'emmène rien ! Trancha Joan. - OK ! Vous en êtes où ? - On a fini. Tu trouves pas ça un peu excessif ? - Il ne doit rien rester de ce penthouse.
Adèle posa les deux boites contenant le magnésium dans le coffre est les amorça. Elle referma la porte la laissant entrouverte pour que l'air alimente la combustion. Au bout quelques secondes une lueur aveuglante s'échappa. Elle plaça les deux pains de semtex munis de leur récepteur. Le premier sur la console vidéo, le second sur le boitier de commande de fermeture de la pièce. De retour dans le salon japonais les deux femmes découvrirent le corps de Simon assis dans un fauteuil avec un charge sur chaque cuisse et les deux autres maintenues sur la poitrine par un ruban adhésif. Giselle n'avait pas pris le temps de remonter le pantalon ce qui rendez le cadavre ridicule.
  • Vous êtes certaines qu'il n'y aura pas de dommages collatéraux ? Interrogea Joan.
  • Ne t’inquiète pas ! On ne peut pas être sûr à 100% mais on a fait tout ce qu'il faut pour que l'intégrité de l'immeuble ne soit pas touchée. - Tout est armé ? - Oui ! Bon Giselle appelle Catherine pour qu'elle amène la voiture. On s'occupe du gardien maintenant....

Quand la voiture décolla du trottoir, elles virent le gardien collé à la porte d'entrée de l'immeuble, leur faisant des signes, le visage illuminé par un sourire béât. La drogue qu'elles lui avaient administrée en partageant une coupe de champagne (Bouteille et verres subtilisés dans l'appartement de Simon) commençait à faire son effet.

Arrivées à un bloc de l'immeuble du marchand d'arme, Joan fit stopper le véhicule. - Bon ! Nous sommes assez éloignées. Elle sortit de son sac un boitier de télécommande, ôtât le couvercle de protection du bouton d'amorçage et l'enfonça sans attendre..... Une explosion assourdissante se propagea dans l'avenue. L'onde de choc fit vibrer la limousine. Catherine ! En route ! La limousine se mit en mouvement, tourna à gauche au carrefour tout proche. On entendait déjà un brouhaha d'alarmes et de sirènes de voitures de pompiers et de police se faisant écho sur la paroie des grattes-ciel.
  • Au trot ma chérie. Ordonna Joan à Giselle.
  • - J'ai hâte de voir comment CNN va traiter ça....



Chapitre 8

Un doute germe dans l’esprit de Winston

Winston avait bien remarqué un changement dans l'attitude de Lily : "Une mauvaise nouvelle ?"

- Tu connaissais Simon, le marchand d'arme, je crois ?

- Oui ! Un peu. J'ai eu affaire à lui dans la commission de la défense où j'ai siégé quelques temps. Je n'aime pas ce bonhomme.

- Son appart à New-York vient de faire l'objet d'un attentat et il y a tout lieu de croire qu'il était dedans. C'est en tout cas ce qu'on vient de m'annoncer.

- Tu t'intéresses à des choses comme ça ! Toi ?

- Un marchand de mort et d'outils d'asservissement disparaît, du moins je l'espère. On m'informe.

- Tu sais, Lily, tu es la plus anti-macho, j'oserais même dire anti-homme que je connaisse comme féministe. Pourtant, tu voues un vrai culte à ton père, tu me fais l'honneur de ton amitié quasi filiale et tu m'annonces avoir un amant...

- Tu crois que je ne te voies pas venir ? Oui je te parlerai de Michel. Je souhaite même que tu le rencontres. Pour ce qui est de mon féminisme, il n'est pas exacerbé au point de rejeter tous les hommes. J'aime bien les pacifistes, ceux qui sont pour un retour à une vie simple. ça t'ennuie si je quitte la table maintenant ? Je suis un peu fatiguée...

- Tu es libre comme l'air ma chérie. Comme winston n'était pas dupe, il lui ajouta. Tu peux utiliser le téléphone de la maison il est brouillé.

- Bye mon Win à demain matin. Promis je te parle de Michel. Je voudrais que tu l'invites ici. S’il consent à venir en Europe. C’est pas gagné.

Elle plaqua un baisé sur son front et le laissa là au milieu du repas qu'il avait fait préparer pour elle.

Il regarda son ondulation s'éloigner et disparaître dans l'entrée monumentale côté jardin.

- John ?

- Oui Monsieur ?

- Avant de faire débarrasser, je voudrais que tu t'assoies une minute avec moi. Au moins pour finir cet excellent champagne et pour que nous parlions un peu de Lily. Tu es le nez le plus fin que je connaisse comme observateur discret.

- Monsieur me fait trop d'honneur.

- On parle entre homme John. On fait un break sur les conventions et l'étiquette. Arrêtes de me servir du Moossieuuur à tout bout de champ d'accord ?

- D'accord.

John pris place dans le siège de Lily et dit

- Je vous écoute

- Tout d'abord il y a cette visite impromptue après un silence de deux ans, ensuite il y a ce Michel enfin il y a cet intérêt soudain pour ce marchand d'arme qui vient de subir un attentat. Surtout il y a ce rêve qui semble l'occuper démesurément. Qu'en penses-tu ?

Winston lui servait une coupe de champagne tout en lui parlant.

Une des deux femmes de service fit son apparition. John lui fit comprendre que son service était terminé et qu'il s'occuperait du reste. Elle s'effaça, un sourire aux lèvres, heureuse d'avoir gagné au moins une heure.

- Tout d'abord, Monsieur, oh ! Pardon. Tout d'abord je pense que ce rêve récurrent n'est pas un rêve mais plutôt une sorte de court-circuit dans l'espace-temps. Quelque chose de bien réel. Enfin quelque chose comme ça..

Wilson s'enfonçait dans son fauteuil, il s'attendait, satisfait à une démonstration éblouissante de son majordome et ça commençait fort bien.

- Ensuite il y a ce Michel... De trente ans son aîné. Elle frétille littéralement quand elle l'évoque. D'ailleurs la première chose qu'elle a installée dans sa chambre c'est une photo de lui, du moins je le pense, quand il devait avoir une vingtaine d'année. Cheveux mi longs, bracelet Sik au bras gauche, lunettes de soleil à la John Lennon. Un hippie en Inde je pense. Donc une sorte d'anticonformiste. Le fait qu'il vive en Nouvelle-Calédonie me donne à penser qu'il est rentré dans dans le rang. Du moins en apparence. Enfin l'attentat... Un SMS et elle demande une télé dans sa chambre. ça ne lui correspond pas du tout. J'en déduis qu'elle doit avoir un rapport quelconque avec ce Simon ou avec son destin...

- Tu voudrais dire qu'elle aurait pu commanditer cet attentat ?

- Oh je ne vais pas jusque-là. Mais vous connaissez sa croisade anti-guerre. De plus son actualité est assez étrange. Elle s'est débarrassé de tous ses directeurs généraux en moins d'un an pour les remplacer par des directrices...

- Il faut donc, mon cher John, s'attendre à des grands changements dans la vie de Lily.

- J'en suis certain. Je dirais même de redoutable changements.

- Penses-tu que des observateurs extérieurs puissent s'en rendre compte.

- Partiellement, affirmatif. Cependant le fait qu'elle fasse entrer un homme dans sa vie va brouiller les cartes de ceux (Comme Forbes) qui tiennent à lui coller une étiquettes d'ultra féministe un peu dingue quand ce n’est pas lesbienne radicale (Winston failli s’étrangler de rire avec la fumée de son cigare) - Lesbienne radicale ! Je note. - Quant aux services de renseignements, ils pourraient, à plus ou moins long terme tirer les mêmes conclusions et s'intéresser de très prés à ses activités.

Winston tira un gros cigare Corona de sa boite, en offrit un à John.

- Mon cher John, je pense absolument comme vous. Notre Lily est en train de changer. Bon laissons-nous aller un instant à la rêverie en fumant un bon cigare et en finissant le Champagne. L'avenir nous dira si nous avons raison. En tout cas il me semble qu'il va falloir envisager de la protéger d'une manière ou d'une autre.

- C'est certain... Voulez-vous que j'y réfléchisse ?

- Bien entendu John, vous êtes l'homme le plus complet que je connaisse. Sans vous....

- Merci Monsieur.

La parenthèse de confidences venait d'être refermée par John. Il savait ce qu'il aurait à faire et Winston savait que John s'acquitterait de cette tâche avec sa maestria habituelle.

Ils s'installèrent confortablement dans leur siège et le silence régna sur ce bord de piscine quelque part en Angleterre.



La chambre à coucher de Lily était du plus pur style victorien. Elle avait, en arrivant, vidé son sac sur l'imposant lit. Elle entreprit, en attendant que la télé lui donne une image, de déplacer les vêtements sur la banquette placée au bout du lit. Ce fut vite fait. Une robe droite toute simple deux jeans quelques slips et chaussettes ainsi que deux soutiens-gorge. La télé avait été mise sur une table probablement issue des rapines des anciens propriétaires du Castle en Inde "Rajasthan" se dit-elle. Elle déplaça un fauteuil Chesterfield au cuir bien patiné et lourd comme une armoire. Le son consenti à emplir la pièce. Elle se saisit de la télécommande et fit défiler les chaînes jusqu'à ce qu'elle arrive à CNN. Son mobile sonna.

- Allo, Lily ?

- Hmmmm

- Ne me dis pas que tu as quelque chose à voir avec cette horrible chose ?

- Hmmm

- C'esf le smog qui t'as fait perdre la voix ?

- Non mais je me doutais que tu m'appellerais et que tu me poserais cette question...

- Malgré toutes les avanies que j'ai pu subir de la part d'un mâle, tu sais que je ne suis pas pour ce genre de méthode ?

- Hmmmm

- Mais enfin ! Tu peux me parler quand même...

- Écoutes moi bien Lara... Tu y es ? Bon. Un, je t'adore, tu es comme une mère pour moi. Deux, tu joues un rôle essentiel dans la bonne marche des sociétés. Trois, tu partages pour l'essentiel mon point de vue. Quatre, je me sens dans l'urgence. Quatre, il y a des prises décisions qui s'imposent aux quelles je ne peux pas t'associer. J'entends pas le grésillement de ton brouilleur ?

- Si, si il est en marche Ichiko m'a installé un filtre pour, justement, supprimer le bruit de fond.

Pendant ce temps les images à la télé montraient la rue complètement embouteillée de voitures de pompiers et de police et de temps à autre un plan travelling de l'immeuble où l'on pouvait voir qu'il ne restait pratiquement rien du dernier étage hormis quelques poutres tordues et les immeubles voisins où les vitres avaient disparues. Le speaker disait qu'à part le propriétaire de cet appartement et quelques dégâts matériels il ne semblait pas y avoir d'autre victimes à part quelques blessés léger dus au soufflage des vitres par l'onde de choc. Les pompiers évoquaient une possible fuite de gaz mais l'hypothèse d'un attentat n'était pas exclue par la police compte tenu de la personnalité de Mr SIMON.

- Bon, ma chérie, en deux mots je t'explique. J'ai écarté un problème pour éviter au monde une multitude de problèmes. Tu me suis ?

- Oui mais....

- Au fait tu as des nouvelles de Michel ? Comme il a tendance à passer par toi. Dit-elle avec un soupçon de dépit dans la voix.

- Il est en Nouvelle-Calédonie ou il doit être en train d'y arriver. Il va sur sa chère plage de Poé en attendant que tu rentres de Londres. Appelles le dès qu'il est joignable.

- Il n'a pas réussi à te contacter avant de prendre l'avion et tu sais qu'il a une sainte horreur des sms et autres gadgets de son appareil.

- Ok ok ! J'espère qu'il aura du réseau.

- Il t'adore ma Lily. Ne sois pas jalouse comme ça.

- Ola ! Tiens ! Je viens d'attraper le tic de Winston. Dit-elle avec un rire un peu forcé. Toi aussi tu l'adores. D'ailleurs je ne connais personne dans notre entourage qui n'adore pas Michel. C'est déstabilisant parfois quand je suis loin de lui.

- Bon je t'embrasse très fort ma Lily. Ici New-York est en ébullition avec cette affaire. Va voir le cours des actions des entreprises d'armement. C'est la chute libre. A croire que ce type a ou avait le contrôle de la distribution des jouets de mort.

- Presque Lara, presque... Bon je t'embrasse très fort. Si jamais tu as des news de Michel avant moi dis lui de me beeper au moins.

- D'ac...

Mais Lily avait déjà raccroché et augmenté le son de la télévision. "Le cours des actions des usines d'armement... Je n'avais pas pensé à ça... sacré Lara" pensait Lily. La vibration du mobile annonça l'arrivée d'un beep... C'était Michel. Sans attendre elle appuya sur le bouton de rappel du correspondant....



Le vieux smartphone eu cette sonnerie caractéristique et le mot amour s'afficha à l'écran. Michel mis le contact immédiatement et parla sans attendre :

- Mon amour ? Enfin je peux te parler.

- Michel ! C'est à moi de dire enfin. ça fait une éternité....

- 22 heures ma chérie. Je ne supportais plus l'agitation de Hong Kong et puis ces hôtels de luxe... Enfin tu me connais assez bien je crois. Alors j'ai filé à l'aéroport, pris le premier avion venu pour Osaka et de là transit de 9 heures pour sauter dans un avion d'Aircalin pour la Nouvelle-Calédonie. J'ai pas voulu déranger Julie, alors j'ai dû négocier une voiture de location au pied levé. Je suis arrivé il y a trois heures. Un petit somme et je te beep.

- T'as quand même réussi à joindre Lara !

- Ben la seule joignable quand j'ai pris ma décision.

- Elle vient seulement de me le dire. Mais je sais, tu as du mal avec avec ces engins qu'on appelle téléphone. Tu me l'as dit mille fois. L'essentiel est que tu sois bien.

- Oh là mon amour ! Le lagon est splendide. Il y a juste ce qu'il faut de brise pour ne pas avoir trop chaud. Viens, viens je t'en prie. Tu me manques et tu seras merveilleusement bien ici. Loin des rumeurs du monde. Au fait tu es toujours à Londres ? Je t'ai trouvé un vol Finnair qui va bien pour que tu sois là dans moins de deux jours..

- Hahaha ! Rire cristallin de Lily. je suis chez Winston. J'avais besoin de ses conseils. Il aimerait bien te rencontrer. J'ai encore un truc à faire à Paris...

- Oh ! Je connais tes "trucs" encore un de ces conseils d'administration qui n'en finissent pas et qui soulèvent plus de motifs de réunions...

- Tututut Mon amour je te promets d'être chez toi vendredi au plus tard quitte à faire venir l'avion de la société à Paris si je trouve pas de place. Tu me manques terriblement...

- Toi aussi je t'embrasse, je t'aime...

Michel raccrocha sans attendre de réponse. Il savait que ces fins de conversations s'éternisaient sur un mode silence qui ne faisait qu'aggraver le manque pour l'un comme pour l'autre. "Vendredi, vendredi elle sera là...." chantonna-t-il.

Il était 8h30 du matin, l'alizée commençait à se lever sur la plage de Poé. le soleil brillait d'un bel éclat. Mis à part un kanak marchant sur la pointe des pied le long du rivage, muni de son épervier, il n'y avait personne.

Michel avait disposé sa serviette sur l'herbe, a l'ombre mais surtout à l'abri du vent qui ne manquerait pas de se lever à 9 heures. la maison qu'un ami lui prêtait n'étant qu'à une centaine de mètres du bord de mer. Il était venu en maillot de bain avec un bouquin et son téléphone. Il descendit la petite butte de sable après avoir attendu que le pêcheur s'éloigne et entra sans attendre dans l'eau limpide, tiède et peu profonde du lagon dont les vaguelettes mourraient sans grande conviction sur un sable jaune presque blanc.

Il fallait marcher un moment dans l'eau avant de trouver assez de fond pour nager mais il avait le temps. C'est donc avec lenteur qu'il s'engagea dans l'émeraude accueillante.



Six heures du matin, Winston adorait ce moment. Le ciel était de bleu délavé que le soleil de septembre éclairait. Sa chambre donnait sur l'arrière du Castle. De sa fenêtre il pouvait voir le jardin "à la française encadrant la piscine". Comme tous les jours, été comme hiver, John faisait ses brasses dans l'eau. “Ce type est vraiment incroyable, soixante-dix balais et toujours une forme du tonnerre" pensa-t-il, admiratif. Il ouvrit l'imposante fenêtre... " - Salut John ! John rejoignit d'une poussée le bord du bassin - Bonjour Monsieur ! La breakfast sera prêt à sept heures. Vous voulez le prendre dehors ! - Bonne idée il fait bon et les parfums du jardin me mettront de bonne composition. Vous l'êtes toujours, Monsieur. Si je puis me permettre. Puis-je demander à Monsieur de m'accorder quelques heures aujourd'hui ? Je dois me rendre à Londres pour y régler certaines affaires. - Accordé ! - J'ai donné des consignes pour votre repas de midi. - - Passes chez Davidoff, j'ai réservé quelques cigares et prends la Morgan. - L'Austin me suffit, Monsieur. - Comme tu veux mais je suis sûr qu'avec ton mètre quatre-vingt dix ta tête doit toucher le plafond et puis il y a sept voitures ici. Pourquoi t'obstines-tu à prendre la plus petite ? - C'est plus facile pour se garer. Ma tête est très proche du plafond en effet mais elle ne touche pas, enfin... Quand la route est bien lisse. Ils éclatèrent de rire. John pris appui sur le bord est, d'un seul mouvement, sortit de l'eau. Si sa peau portait les marques de l'âge, son corps était musclé car il l'entretenait avec soin matin et soir, par des exercices. Il se dirigea vers l'aile réservée au personnel. Le jardinier en sortait. Il l’interpella :"- Kim ? - oui ? - N'oublies pas de remettre du sel dans la piscine s'il te plaît. - Bien Monsieur. - Ah ! Vas aussi cueillir quelques roses jaunes que tu donneras à Juliette pour le breakfast de Mademoiselle. - Bien Monsieur.....

Quelques minutes plus tard John, vêtu d'un complet sombre, de coupe classique; une cravate bleue uni soulignant la blancheur de sa chemise disparaissant dans un gilet soigneusement fermé, se rendit au garage et s'introduisit avec souplesse dans la mini Cooper. Sa voiture préférée car discrète, rapide et surtout facile à garer dans ce Londres surchargé. Là où il allait, la règle était de pas se faire remarquer. Son visage était un peu pincé car il allait faire une chose qui ne lui plaisait pas trop mais.... C'était sa mission...

Arrivé à l'entrée de l'imposant immeuble de Vauxhall road, il ouvrit sa fenêtre et montra sa carte d'agent.

L'homme de faction pris sa carte et lui demanda : "Vous avez rendez-vous Monsieur ?"

- Jerry Lorsdew. Affaires indiennes.

L'homme se dirigea vers une cabine dans laquelle se trouvait un autre agent. Un bref échange entre les deux hommes. L'homme dans la cabine téléphona, rédigea un laissez- passer et remis une carte de parking pour la voiture de John qu'il remis au factionnaire. En attendant un militaire été venu examiner la mini cooper passant un miroir sous la caisse. Le factionnaire revint, lui donna son laissez-passer et sa carte de parking. -Ne vous trompez pas d'emplacement Monsieur, si vous ne voulez pas déclencher une alerte générale. - Je connais la maison merci. A l'entrée du Bâtiment "C" l'attendait encore le détecteur de métaux et la fouille à corps… Le MI6 semblait être en état d’alerte permanente depuis un certain 11 septembre.

Arrivé au quatrième étage Jerry l'attendait. C'était un homme d'une soixantaine d'année, bedonnant, son visage épais affublé d'un nez proéminent légèrement coupe rosé indiquait son penchant pour l'alcool. Ses yeux bleus constamment mobiles et, pour l'occasion, souriants dénotaient une intelligence pétillante. - John Grosvenor, mon ami ! Si je m'attendais à ta visite. Allez ! Viens dans mon antre. Ils marchèrent tout deux d'un bon pas dans ce couloir du MI6 jusqu'au bureau de Jerry. L'hôte ouvrit la porte en passant devant et se dirigeant vers son bureau invita John à prendre place. - Tiens prends ce fauteuil, tu veux un petit remontant ? - Tu sais bien que je ne bois pas Jerry..

Ah oui ! J’oubliais. Un verre d'eau fraîche ? - Volontiers. - Dis donc ça fait au moins dix ans que t'as pas mis les pieds ici, qu'est-ce qui t'amène ? Pourquoi tu n'as pas utilisé la voie classique ? - Une intuition sur ce que mijote la jeune Lily. - Une intuition ? Hé là John. Ça fait des années que je n'ai pas entendu ce mot... Ici on parle drones, écoutes électroniques, satellites d'observation..... - Je sais Jerry mais rien n'a encore supplanté le pouvoir d'appréciation humain. Vous vous servez toujours bien de mes Cachemiris pour voir ce qui se mijote entre chinois, pakistanais et indiens pour la région... Je me trompe ? - Heu non effectivement et à ce propos.... Le visage de Jerry pris un air ennuyé. - Mon cher Jerry je vais te donner une bonne et saine démonstration de mon intuition, ça t'évitera de tourner autour du pot. - Mais.... - tututut ! Jerry, je devine que depuis ma demande d'audience tu as fait préparer ma mise à la retraite. - A soixante-dix balais mon cher.... - Donc c'est bien ça, Has been l'ancien.. Rassures-toi je l'accepte car.. Disons... votre étroite collaboration avec la CIA vous a plongé dans un univers Hi-Tech oú la cervelle et les dons de vos agents de terrain sont quasi marginalisés. - Ben il y a eu des erreurs.... - En ai-je commise une seule en 40 ans de service ? - Non ! Je le reconnais. Bon je t'écoute... - Lily est chez Winston. Elle est amoureuse d'un Français et s'est brusquement intéressée à l'attentat commis contre votre marchand d'arme préféré à New-York. C'est tout ce que j'ai. En ce qui me concerne ça me parle et ça devrait éveiller quelque chose en toi, si tu n'as pas perdu tous tes réflexes. - Sans doute John mais tu sais, on a assez de soucis avec le moyen Orient et l'Orient tout entier en ce moment... - C'est une fin de non-recevoir ? - Disons qu'on ne s'intéresse plus à la famille du Grand Khan de Leh et que le Cachemire est au second plan pour nous. - OK ! Je n'insiste pas donne-moi cette mise à la retraite que je la signe. - Ne te fâche pas bon sang ! - Je ne me fâche pas Jerry disons que je comprends. - D'ailleurs tu verras ta pension est plus que confortable. Ajoutée aux émoluments de Winston tu dois avoir un sacré matelas de pognon... - En effet.

L'air ennuyé Jerry sortit le document en question. Il le posa sur le bureau. - Tiens lis d'abord ! - Où je signe ? Paraphe chaque page et signe la dernière, je t'enverrai une copie au Castle. Une époque est révolue John, je suis désolé, tu es un homme remarquable sur bien des plans. - Bon ! C'est la vie. Tiens je prendrais bien une larme de ton scotch sublime pour fêter mon enterrement d'agent dormant. - Volontiers ! Jerry pris un second verre dans un tiroir de son bureau et servit une rasade raisonnable du liquide ambré à John.

- A la fin de notre collaboration ! dit John en soulevant son verre. - A une retraite confortable bien méritée. Que vas-tu faire maintenant ? - Rester au service de Winston. C'est un homme prodigieux auprès duquel je me sens bien. John humecta à peine ses lèvres de whisky, se leva, serra la main de Jerry et dit : - veilles sur toi et pense aussi à ta retraite. Ni toi, ni moi ne sommes faits pour ce boulot électronique. Préviens la garde que je ne récupère pas ma carte. Ne me raccompagnes pas, bonne chance. John tourna le dos et d'un pas décidé se dirigea vers la porte. "- Adieu John, désolé...." Mais John avait déjà franchis l'huis et s'était engagé dans le long couloir... "Mon cher John tu es retraité du MI6 mais pas de John Grosvenor et quelque chose me dit qu'il va y avoir du grain à moudre

John, une fois dans la voiture, sortit son mobile. Il commença par effacer tous les numéros qui le reliaient encore aux services secrets britanniques et en composa un. Son correspondant décrocha tout de suite : "- Allo ? Fit une voix féminine. - Clara ? - Qui veux-tu que ce soit mon choux ! - C'est John. - Ola ! ça fait un bail. Tu es à Londres ? - Oui ! Tu aurais quelqu'un pour moi ? - J'ai toujours quelqu'un. Tu le sais bien. Attends je regarde...." John posa le téléphone sur le siège passager après l'avoir mis en mode haut-parleur et mis le contact. Il franchit le poste de garde sans s'arrêter et sans être arrêté. Jerry avait prévenu. "Allo john ? - oui. Tu es toujours pour une brune, peau mate, pas trop grande et mince ? - Oui, je n'ai pas changé. - Alors j'ai quelqu'un de libre pour toi. Elle s'appelle Ishtar et ne me demande pas si elle est jeune, majeure et clean. Tu sais depuis longtemps que c'est toujours le cas. Bon elle est dans Hammersmith. - Je suis en voiture. - Elle est libre dans un quart d'heure et pour deux heures. Je te préviens elle a un prix. - c'est OK Clara. - Elle te rappelle sur quel Numéro ? - Celui de la dernière fois. - D'accord. Tu passeras un bon moment. Ça va ? - Bien ! J'ai quelque chose à fêter aujourd'hui. Salut ! Clara n'insista pas et raccrocha. John était son plus vieux client. C'était même son premier client quand elle s'est lancée dans la prostitution avant de prendre la tête d'une agence qu'il l'aida à créer. Peu loquace mais pragmatique et, surtout, protecteur. Quand elle n'allait pas bien, avait peur ou toutes ces choses qui arrivent à ces femmes qui choisissent cette voie, s'il était à Londres, il agissait et venait la rassurer sans rien lui demander en échange. Un vrai lien d'amitié c'était noué entre-eux. Peut-être plus même mais John a toujours gardé ses distances sur le plan sentimental.

Son téléphone sonna. Monsieur John ? - Oui ! - Ishtar, voici mes coordonnées. Clara m'a dit que vous êtes un homme bien. - Je serai chez vous à treize heures trente ça vous convient ? - OK à tout à l'heure.....

Il décida de passer par Saint James pour prendre la commande de Winston chez Davidoff et d'aller déguster un café au “Inn the Park” non loin de là. Il en profiterait pour acheter du thé et du café.... "Arrivé au Castle il faut que j'ai une conversation avec Lily" Pensa-t-il.



Lily descendit rejoindre Wilson sur la terrasse pour prendre son petit déjeuner. L'air était limpide, légèrement frais. Vêtue de son bikini blanc et d'une courte sortie de bain en soie colorée trouvée dans un placard de sa chambre, elle semblait s'être échappée d'un de ces catalogues de mode printemps été. "Tu es encore plus belle le matin s'exclama Winston" - N'exagères pas Win - Café, bacon & egs, deux oranges et un jus de tomate si je me souviens bien ? - Oui ! Ta mémoire est bonne avec une petite variante toutefois. Elle sortit de la poche de son vêtement une petite boite, l'ouvrit et versa dans sa main quatre pilules vertes. Je prends de la spiruline. Tu sais cette algue... ça me met dans une forme extra. Tu devrais essayer... Wilson évacua le conseil de Lily par un - Tu veux te baigner maintenant ou je fais préparer tes œufs tout de suite ? En bon intellectuel, il était peu soucieux de son corps et n'aimait pas entendre parler de soin fut-il naturel ou ayurvédique . Sujet sur lesquels Lily était intarissable. Elle qui possédait la plus part des grands labos de pharmacologie du monde, ne fonctionnait qu'avec des médecines douces et de l'automédication - Le breakfast d'abord, j'ai besoin de te parler. - Ma parler de ??? - Michel... - Eh bien moi j'aimerais que tu m'en dises un peu plus sur ton intérêt subit pour les marchands d'armes et leurs démêlés avec leurs clients. - Oh c'est simple, il se dit que ces marchands de mort seraient prêts à négocier des armes tactiques genre atomiques ou bactériologiques. J'ai pas envie de me trouver dans un coin du monde où des terroristes disposeraient de ces moyens. Alors je m'intéresse à tout ce qui pourrait leur arriver... Sans plus. Winston était convaincu qu'elle ne lui disait pas tout. Tandis qu'elle parlait de ça, son visage s'était assombri et ses lèvres pincées avaient laissé échapper ces phrases dans un presque murmure. Signal pour lui... Elle n'en dirait pas plus. Il décida de venir sur le sujet où elle souhaitait s'étendre. - Bon ! Alors ? Ce Michel... Lily se détendit, croisa les jambes sur le profond fauteuil en osier dans lequel elle s'était installée en arrivant. Tout d'abord j'aimerais que tu le rencontres mais pour cela il faudrait que tu acceptes de bouger de ton château. J’ai réfléchi depuis hier, elle pensait surtout à la conversation avec son amant. Il ne veut pas s'éloigner de son Pacifique Sud et il a pris l'Europe en grippe. J'arrive tout juste à l'amener, de temps à autre, dans la ferme du Montana. Il est incapable de passer plus de huit jours dans une métropole. Pour exemple il m'avait accompagné à Hong Kong et il devait m'y attendre. Il a pas tenu trois jours et je viens d'apprendre par Lara qu'il est dans sa Nouvelle-Calédonie chérie. Il n’a pas tort quand je le rejoins là-bas je m'y sens extraordinairement bien. - La Nouvelle-Calédonie, c'est cet archipel Français tout prêt de l'Australie ? - Oui c'est ça. - Bon tu es amoureuse d'un quasi ermite si je comprends bien. - Loin de là ! Mon Win. Il s'intéresse à tout, il lit tout, il écrit beaucoup, il est pétillant d'humour. Il dit qu'il faut garder son âme d'enfant et il met ça en pratique tous les jours. Je me sens redevenir gamine heureuse... Une étincelle de bonheur venait éclairer ses yeux.. On joue, on se fait des blagues de potaches. Il m'arrive souvent de le traiter de gamin. Il adore ça et me renvoie la balle en me disant que c'est ce qui me plaît en lui. Et c'est vrai mais pas seulement. Il écrit et dit des choses d'une grande profondeur. Il a notamment écrit une cosmogonie qui décrit l'Univers, la Vie et notre raison d'être, nous les humains, d'une façon si simple que tout paraît tellement évident. - J'aimerais lire cela. Interrompit Winston. En tout cas j'aime quand tu en parles. - Ce type commence à me plaire. Mais tu te rends bien compte de la différence.... - D'âge. Coupa Win. - Je sais... Les conventions, la bien-pensance.. N'oublie pas que je suis, avant toute chose, une orientale. Que pour nous ce n'est pas choquant. Lily s'enflammait doucement. Et puis dis donc ! Juliette et Isabelle, tes deux femmes de services, elles ont quel âge ? 25 à 30 ans. Elles vont voir leur famille une fois par an, le reste du temps elles le passent ici." Justement Juliette s'approchait avec le chariot contenant le breakfast de Lily qui l'interpella. Tiens Juliette ! Viens par ici, laisse le chariot je me servirait. Je peux te poser une question ? - Bien sûr Madame. - Que penses-tu de Winston ? - Lily ! N'embarrasse pas Juliette s'il te plaît. La jolie petite rousse, bourrée de tâches de rousseau que le rouge aux joues causé par la question indiscrète de Lily mettait en valeur. - Je ne suis pas... embarrassée, Monsieur. Ce que démentait son visage pourpre. - Monsieur est le meilleur des hommes que je connaisse et je suis la plus heureuse des femmes d'être à son service. - Merci Juliette tu peux disposer. Juliette s'éloigna d'un pas rapide. - Tu vois ! Deux femmes jeunes et plus que belles chacune dans leur genre sont tout à ton service. Et j'imagine qu'il ne s'agit pas seulement de service... - Lily tu exagères. Dit Winston, lui-même rougissant à son tour. - Là ! Tu vois ! Tu rougis... Bon ! Je m'arrête là si tu ne fais plus référence à notre différence d'âge, OK ? - Ok s'esclaffa-t-il puis partant d'un rire jovial - Tu m'as percé à jour et vivant ce que je vis, je n'aurais jamais dû soulever cette question. Lily approcha le chariot de son fauteuil et entrepris de s'attaquer aux œufs plats. - Je n'ai pas vu John, dit-elle. - Il a pris sa journée.. Mais il sera là pour le thé. Tu comptes prolonger ton séjour ? - Non ! Je repars en fin de matinée demain. - J'ai oublié de te dire que j'avais prévu un déplacement. - Pour où ? Lily regrettait déjà d'avoir posé cette question indiscrète. - Pour Malte, un ami m'a demandé de l'y rejoindre. - Tu vas avoir chaud là-bas...

Si tu veux je peux t'y emmener. J'ai fait venir le jet. - C'est une bonne idée. Tu pourras revoir Sancho, mon ami. - D'accord mais à l'aéroport. - Tu continues vers le Pacifique je suppose... Lily lui sourit - Pour ne rien te cacher, oui !



Chapitre 7

Un moment de la vie de John



Situé à deux pas du Kings Mall Shopping Centre, l'immeuble d'Ishtar avait une façade façon Victorienne mais revue et corrigée par une architecture moderne. John n'eût aucun mal à trouver une place de parking proche du Mall. Il s'empressa d'aller acheter une lotion de soin du corps de la marque Eucerin. Sa marque préférée. Il se présentât à la porte de l'appartement d'Ishtar à 13 heures 30 précise. Son hôtesse ouvrit la porte dans les secondes qui suivirent. John ? Oui ! Je suppose que vous êtes Ishtar... - Entrez, je vous en prie. L'entrée donnait directement dans un vaste salon superbement décoré où se mêlaient avec bonheur un orientalisme discret et un ameublement des plus modernes associant confort et design cuir blanc et acier inox. Bien éclairé par deux grandes baies vitrées donnant sur King's street le salon inspirait le luxe discret. - Superbe appart dit John en prenant sans plus de façon la main de la fille. - Voulez-vous que je vous montre la chambre ou désirez-vous prendre un rafraîchissement avant ? Je prendrais bien un verre d'eau fraîche. Pendant qu'Ishtar s'occupait à sortir deux verres et une bouteille d'eau d'un immense frigidaire trônant dans la cuisine américaine qui desservait le salon, John inspectait les objets placés dans une vitrine en bois. - Dites-moi je vois ici plein d'objets qui semblent venir du Cachemire ? Oui ! Je suis originaire de Leh. Mes parents y étaient commerçants mais ils sont morts dans une révolte cachemirie. Alors je suis venue à Londres. Vous savez Clara m'en a dit un peu sur vous. Elle éprouve une véritable admiration pour vous et m'a demandé d'être un peu plus loquace que d'ordinaire. - En vraie courtisane que vous êtes. - Heu ! Si l'on veut. En tout cas je suis dans leurs tarifs. - Oui je sais, d'ailleurs je vais vous payer l'heure que je vous ai fait manquer car, si je ne me trompe, vous vous prépariez pour midi trente ? - Exact mais ne vous croyez pas obligé. Chutt ! Dit-il souriant. Un contrat est un contrat. Clara vous a parlé de mon penchant. -..... - Je vois que non. Rien de bien effrayant. Nous allons nous rendre dans votre chambre que j'imagine somptueuse, vous vous mettrez complètement nue et je vous masserai entièrement avec cette lotion que je viens d'acheter. Je tiens à vous donner du plaisir... Ensuite vous me déshabillerez et vous m'accorderez une fellation, enfin nous prendrons une douche ensemble et voilà. Ishtar, les yeux agrandis par l'étonnement avait une envie de rire qui commençait à gagner sa gorge. - Vous au moins, vous êtes direct et on sait tout de suite à quoi s'en tenir. Pour le prix vous pouvez en obtenir plus. - Allons dans la chambre...



Chapitre 8

Joan, son organisation et rencontre avec Lara



Joan n'avait pas été partisane de l'installation du centre dans la région de Hartford. Le Connecticut est un petit état très peuplé des USA. Mais, comme l'avait indiqué Lily, les mouvements des groupes de filles n'attireraient pas trop l'attention. Lily avait acquis une petite compagnie d'assurance qu'elle avait rebaptisé LEA et l'avait transformée en holding chapeautant sa société de mannequinat et ses deux sociétés de recherche et développement basées en Californie dont un des laboratoires de pharmacologie les plus avancés du monde. Bien entendu LEA assurait la gestion du centre de formation, de repos et de loisirs de Newhaven. Domaine principal aux États-Unis de Joan.

En réalité Joan était surtout gênée par la proximité de Lara qui supervisait la totalité des activités du Groupe Lily. Dire que les deux femmes ne s'aimaient pas beaucoup était un euphémisme. Lara femme d'affaire pragmatique et altruiste était purement et simplement l'antithèse de Joan ancien officier de l'armée israélienne. Chargée de la protection de Lily, elle formait des « bataillons » de « charmes » sous le couvert du mannequinat mais qui recevaient une formation militaire digne des meilleurs centres d'entraînement de troupes d'élites de la planète.

Lara avait déjà eu des échanges plutôt orageux avec Lily depuis deux ans sur ce sujet. Lily avait commencé par protester de l'innocence de ce choix. Ces beautés devait pouvoir se défendre en toutes circonstances de l'outrecuidance des mâles. « Pas au point d'apprendre à se servir d'armes et de recevoir un entraînement digne de GI Jane avait lancé Lara au cours d'une rencontre avec Joan et Lily dans l'appartement de Joan situé non loin du Hartford-Brainard Airport. « Ecoutes Lara ! Compte tenu de ma position j'ai besoin d'être protégée partout et tout le temps. Deuxièmement les agences et les photographes de modes se disputent nos mannequins parce qu'elles sont resplendissantes de santé et infatigables. Troisièmement, elles évoluent dans un univers hyper-macho où elles doivent se sentir parfaitement à l'aise. Quatrièmement, Tu connais comme moi tout ce que qui gravite autour de cet univers. Enfin tu sais que je tiens à conserver ces filles le plus longtemps possible. » Avait répondu Lily. Joan avait ajouté « Lily m'a recuté pour former des filles parfaites, en tout point. Elles reçoivent aussi une éducation, doivent parler au moins quatre langues, se tenir dans le monde et être parfaitement disciplinées. Leur formation sert à ça aussi Lara. Je sais que ce qui t'indispose c'est le pas de tir couvert géant qui a coûté une fortune. Mais c'est le prix de la discrétion. » - Bon, bon ! avait rétorqué Lara sur un ton un peu rogue, mais je trouve cela excessif. Enfin ! C'est toi la patronne Lily. Saches que je n'approuve pas. - Je sais que tu n'aimes pas trop les manières un tantinet soldat de Joan mais fais-moi confiance badinât Lily pour détendre l'atmosphère. Allez serrez-vous la main. Joan tendit le bras vers Lara qui répondit de mauvaise grâce en lui serrant la main. Joan attira Lara à elle et l'étreignit avec douceur. Ce qui n'était sûrement pas dans ses habitudes. « C'est pour Lily, Lara, lui chuchota-t-elle à l'oreille. - Ok, ok réagit Lara en se défaisant de cette étreinte, un tantinet troublante pour elle. Saches que je surveillerai de très près tes dépenses. Après tout tu diriges la seule activité du groupe qui ne procure aucun profit. De parfaite mauvaise foi, Lily conclut cette conversation par un « Je suis contente que vous ayez fait la paix toutes les deux. Je connais un super resto du côté de Pennywise, je vous invite. En route.....

Chapitre 9

Rencontre avec Sancho

Le Falcon 8X devait survoler l'Auvergne. Lily avait fait aménager l'avion en salon de détente. Cette option lui avait plu. Les passagers se retrouvaient face à face,. Ce qui ne pouvait que les encourager à débattre. Ils n'étaient que deux dans cette zone. Winston avait demandé s'il pouvait en profiter pour lire un rapport. Winston appréhendait l'avion. Elle le savait. Se plonger dans une lecture calmait un peu son angoisse et l'obligeait à se concentrer sur un sujet qu'il aurait à aborder à l'arrivée.



« - Je vais en profiter pour faire un petit somme » Avait-elle dit. En fait, elle avait besoin de réfléchir. L'hôtesse avait fait une apparition discrète après le décollage pour prendre une commande de cocktails mais l'une comme l'autre avaient souhaité chacun une bouteille d'eau fraîche. Winston avait voulu plaisanter « - Si Ticklit vient te voir pendant ton somme invite moi . Je n'y manquerai pas. Avait-elle répondu avec une légère pointe d'agacement. Manifestement Winston prenait à la légère ses deux révélations ou plutôt il essayait d'obtenir des informations tout en se maintenant à distance. « Bon ! C'est peut-être une sensation. Je ne peux qu'être évasive sur les décisions qui m'entraînent vraiment loin à la suite de ces rêves et je voudrais qu'il s'emballe comme je peux l'être au sujet de Michel. Pensait-elle.



Elle était aussi préoccupée par ce premier événement violent qu'elle avait commandité. Ce qui était parfaitement contraire à l'empreinte Jaïn qui était un élément fondateur de sa lignée indienne. Ne s'engageait-elle pas dans une voie contraire à ses objectifs. Mais Ticklit avait été parfaitement claire. Il fallait tout faire, « absolument tout » pour empêcher un effondrement de l'Humain.



Avant Winston, elle avait avoué ses rêves à Michel. Ses vastes connaissances de la mythologie Indo-Européenne et sur la linguistique l'avait, en quelque sorte rapproché de Ticklit. Tout d'abord il avait trouvé son histoire assez étonnante. Cependant, les détails qu'elle avait donnés l'avaient surpris car ils faisaient référence à des connaissances que, seuls, quelques spécialistes connaissaient et n'ébruitaient pas trop tant ils étaient sujets à controverse et, surtout, pouvaient bouleverser « l'histoire officielle du monde » comme il se plaisait à l'appeler par dérision.



Il lui avait déclaré sans détour que les déesses avaient été de vraies femmes alors que les dieux, hormis quelques demi-dieux, étaient nés de l'imaginaire des mâles aux fins d'asseoir leur autorité sur la femelle. C'est alors qu'il lui raconta « sa version » de la préhistoire. Pour lui, la femme, restant au campement, initiatrice des enfants jusqu'à ce que les garçons aient atteint l'âge de l'initiation pour accomplir leur mission de chasseurs-cueilleurs. Les hommes développaient des stratégies pour nourrir, les femmes trouvaient des combines ou inventaient des « trucs » pour « assurer » si les hommes rentraient bredouille. Elle adorait cette manière de voir qui s'ordonnait parfaitement avec son expérience de femme d'affaires où elle avait, régulièrement à démonter les mécanismes conquérants de ses adversaires ou les actions intempestives de ses subordonnés. En outre elle était subjuguée par l'extrême simplicité de langage qu'il utilisait et la clarté de son propos qui s'enchaînait sans à-coups.



Il en vînt à parler de Ticklit un phonème qu'il définit comme correspondant au mot brindille. Elle rectifia : - Là tu te trompes Ticklit m'a expliqué que son nom signifiait source pétillante ou jaillissante. Il s'en tira avec une de ces pirouettes dont il avait le secret : « Bien sûr mon amour, c'est une femme, qui plus est, une femme qui te fait passer un message en espérant que tu en feras quelque chose. Alors elle préfère être source que la brindille qui flotte au gré de son courant. Je soupçonne cette « manifestation » d'être, en quelque sorte la prime déesse. Celle qui a laissé dans son clan et les générations qui ont suivi une telle marque de reconnaissance qu'ils l'ont idéalisée. Tu sais, je suis sincèrement convaincu que des civilisations extrêmement sophistiquées ont existé bien avant la période historique. Elle n'ont pas laissé de trace ou très peu car, par endroit, l'humain a trouvé des lieux d'abondance et d'une relative douceur climatique. Pourquoi, auraient-elles eu besoin d'élaborer quoi que ce soit qui laisse des traces utilisables par nos chers archéologues. Je pense aux hautes vallées tropicales ou subtropicales. Je pense aux grandes chaînes montagneuses comme les Andes, l’Himalaya, les rocheuses ou même les Alpes et sans doute les chaînes montagneuses d'Afrique. Enfin, des lieux suffisamment accueillants pour qu'il ne fut pas nécessaire d'aller au-delà de l'utilisation du végétal et où la transhumance se limitait à se déplacer dans la vallée elle-même, le haut l'été, le bas l'hiver. On confond souvent sédentarité et agriculture céréalière ce qui place notre archéologie au cœur d'une erreur fondamentale : tout ce qui a plus de dix mille ans est de la préhistoire. Or il y a 35 000 ans des fresques magnifiques montrent à quel point l'imaginaire et l'utilisation de certains pigments étaient développée. Tu crois sincèrement que pendant 25 000 ans il ne serait rien passé de notable ? Hé bien moi, je dis qu'il s'est passé des choses extraordinaires et que les femmes, enfants et vieux hommes y furent pour quelque chose. Sans éprouver le moindre besoin de laisser d'autres traces que celles que nous portons encore dans nos gènes. A la manière de Draupadi du Mahabarata qui finit par épouser les cinq frères ou d'Isis qui recolla les morceaux de son frère et lui confectionna un sexe en argile pour engendrer Horus. Ma préférée reste Lilitu cette déesse hibou (Qui voit dans la nuit). Hé oui chérie, la Lilith de la bible, cette première femme conçue par Jéhovah comme le premier homme (Avec de l'argile et de l'eau) que les rabbins de l'exode ont éliminée car elle faisait trop d'ombre à l'Adam. Au passage je te signale que l'étymologie d'Adam vient de l'Araméen adama qui signifie terre ou jardin. Pour être clair la plus part des mythes fondateurs font références à un présupposé moderne sur la première manifestation de la vie : des acides aminés, des argiles cristallins, de l'eau liquide, une bonne température sur une planète à bonne distance d'une étoile moyenne. Les acides aminés empruntent aux argiles leur faculté de croître. Quand tu déshabilles les mythologies et que tu les dépouilles de toutes leurs imageries surajoutées tu tombes là-dessus. Il y a, d'ailleurs, des endroits très intéressants dans ta région d'origine. »



Il concluait invariablement par un : « Si tu savais comme tout ça est si simple. Nos chères grosses têtes ont les yeux fixés sur le chaos alors qu'il suffit de s'en remettre à l'harmonie qui le porte. »



C'est à peine si on entendait le ronron des réacteurs grâce à un dispositif anti-bruit. Lily était contente du choix porté par Lara sur cet avion français. Elle vit, à travers ses yeux mi-clos, que Win s'était approprié deux coussins et allongé comme elle sur l'autre banquette. « Quand ils vont se rencontrer, j'espère être là. Quitte à jouer la soubrette silencieuse. Cela va être du Haut niveau. »



Puis elle se prit à rêver des folles échauffourées d'amour qui l'attendaient à l'autre bout du monde.

Chapitre 10

Un bout de vie de Ticklit



tt


Chapitre 11

Le point de vue de Michel



Michel voyait confusément l'histoire de la femme dans les siècles ainsi. C'est bien ce qui l'avait fasciné dans celle décrite par les rêves de Lily qui lui détaillait cela point par point. Cet aspect-là de leur relation amoureuse générait une sorte de symbiose parfaite formidablement transcendante qui le transportait littéralement.



Il sentait que Lily disposant de tant et tant de leviers semblait vouloir restituer à la femme son rôle complémentaire dans toutes les strates de la société humaine.



Il ne percevait pas bien sa fébrilité et son soucis d'aller vite ni les moyens qu'elle comptait mettre en œuvre pour y parvenir mais il savait qu'elle avait un projet et que, coûte que coûte, elle ferait tout pour parvenir à ses fins.



Il y avait bien un point qui le titillait un peu : ce choix de ne plus être entourée que de femmes y compris pour assurer sa sécurité. Il trouvait cela un peu excessif. Il choisit, cependant, de ne pas aborder le sujet de front avec elle. Il avait ses amis et copains avec lesquels elle se montrait toujours chaleureuse. « Pourquoi donc l'ennuierais-je avec ça ? » Pensait-il. « Elle est une femme de tête puissante, belle de surcroît et sa vie était déjà engagée quand il l'a rencontré.



Lilith, Lily, Lilitu, Ishtar, Astarté, Isis, Eleusis… Tout cela pouvait-il être le produit d’une seule et même femme ??? Songeait-il. Comment était-il passé de sa quête existentielle à ce refus de cet aspect de la Thora ?



Il se souvenait vaguement qu’un jour il avait un de ses rapprochements idiots entre le cinéma et ça. De plus en plus de films pour attirer le chaland mettaient, dans leur scène de sexe, l’image de la femme chevauchant l’homme, assise sur lui, le dominant et c’est justement cette position qu’Adam n’avait pas supporté et obtenu de Jéhovah la disgrâce de Lilith. Elle qui finit par devoir s’allier avec Lucifer (le porteur de lumière) et devenir une démone aux yeux des Juifs. Pourquoi Adam aurait-il refusé que sa femme dirige elle-même son plaisir de temps à autre ?



Bon ! L’explication est simple en apparence : le mâle doit garder son ascendant sur la femelle. Pourtant c’est là un signe de l’intelligence humaine que de commander à son plaisir et à ses désirs pendant le coït. Il y avait là un partage qui aurait au moins dû faire débat chez les prêtres d’un peuple en esclavage à Babylone. Pourquoi soumettre la femme dans la loi ? Possible que Lilitu la Sumérienne et Ishtar la Phénicienne avaient pris le pas sur le Dieu omnipotent, unique et mâle ? Et pourquoi Marie-Madeleine a-t-elle pris une telle importance dans la vie de Jésus un demi-siècle plus tard au point de devenir la disciple et la dépositaire d'un Jésus ressuscité ? Vraie ou fausse cette histoire de crucifixion montre une majorité de femmes au pied de la croix.



Pour Michel Jésus était un homme, un illuminé comme il se plaisait à les appeler. Il vouait une passion admirative pour le Jaïnisme qui pousse le respect de la vie sous toutes ses formes. Il était convaincu que dans cette philosophie prenait sa source dans une nuit bien plus profonde que toutes les religions du monde juste après l'animisme. Hors Siddhârta-bouddha avait des parents Jaïns. S'il est un des traits les plus frappants du Bouddhisme c'est bien l'absence de différenciation entre l'homme est la femme. Qui plus est met en exergue une dualité de complément. Jésus a forcément rencontré ces moines qui, depuis six cents ans parcouraient le monde. On n’en a même retrouvé la trace de en Irlande à l’époque de jésus.



La femme n'est pas seulement féconde avec son ventre. Elle l'est aussi avec sa tête. Elle dispose même d'un mécanisme protecteur de la génération : son intuition.



Michel pense que la VIE est ce qui reste du combat entre le vide et la matière naissante. En quelque sorte une énergie noire quantique qui pousse à faire naître une forme qui va tendre fortement vers l'abstraction, le retour au vide. À la vacuité comme disent les Hindous et les Bouddhistes du diamant. Il considère que toute la nature nous a porté, nous les hommes, pour mettre en œuvre quelque chose qui permettrait au vide de réduire ou s'écarter de la matière qui s'y manifeste. Dans ce cas la femme, en tant que porteuse du genre humain prévaut sur l'homme car c'est en son sein que se produira la merveilleuse division cellulaire. Certes, il n'a pas convaincu, pas même son entourage qui renâclait à visiter son vide intérieur comme il disait. C'est pourtant un des ses propos confié à une journaliste qui attirât l'attention de Lily.



Qu'elle ait vu ce petit article perdu dans l'immense chaos d'informations contemporain tenait pour lui du miracle. Adepte de l'optimisation Darwinienne à tous les niveaux de la vie et même de la matière, il finit par se dire que cette rencontre devait se faire. Lily lui avait confié que sa vision cosmogonique correspondait à ce qu'elle ressentait. Elle ne lui parlât pas de ce qu'elle comptait en faire, par contre. D'abord parce qu'il risquait d'être courroucé par cette idée, ensuite parce qu'elle était tombé tout bonnement amoureuse de ce grand mec d'un mètre quatre-vingt de soixante ans, ni beau, ni moche plutôt mince et dont l’œil bleu azur plongeait dans son regard et bien au-delà. Pour lui la puissance et la beauté de cette femme était peu de chose en regard de ce qu'il ressentait en sa présence. Quand elle se mit à évoquer son rêve, il fondît littéralement car, sans le savoir, elle venait lever ses derniers doutes sur le fond commun de l'humanité et le rôle qu'y joua la femme.

Chapitre12

La Valette



Quand l'avion s'immobilisa, les véhicules s'approchèrent. Douanes et police se bornèrent à une vérification rapide. A ceux-là venaient s'ajouter un véhicule d'assistance technique et un petit camion-citerne de ravitaillement. La BMW de Sancho se tenait un peu plus loin, attendant que les formalités soient accomplies.



Lily et Winston descendirent de l'appareil à la suite des fonctionnaires et rejoignirent Sancho qui, descendu de son véhicule s'avançait vers eux le visage éclairé par un franc sourire. Sancho s'empara de la main de Lily et lui fit un baise-main tout à fait aristocratique : - Heureux de vous revoir Mademoiselle ! Puis les deux hommes se firent une accolade manifestant une solide et ancienne amitié. Sancho les invita à prendre place dans la voiture. Lily avait répondu à la salutation de leur hôte par un « Bonjour Maître ! » A peine installée dans la voiture Lily intervînt : - »Je suis heureuse d'avoir pu vous amener mon ami Winston mais comme, il a dû vous en parler je ne fais qu'une courte escale » - Effectivement et j'ai pris la liberté de réserver une table dans un petit restaurant non loin d'ici afin que nous échangions. C'est un réel plaisir pour moi de vous revoir. Je vous suis extrêmement reconnaissant de partager ce moment » Elle n'était pas très à l'aise avec ce personnage. Bien qu'il fût un des principaux acteurs de l'Ordre des Chevaliers de Malte, Institution charitable et hospitalière de première importance, l'homme lui semblait froid. Ses yeux noirs fixaient avec une telle intensité qu'on se sentait quasiment mis à nu quand ils plongeait son regard dans celui de son interlocuteur. Pas très grand, il était impeccablement habillé d'un costume sombre avec pour seule coquetterie une cravate aux reflets dorés rehaussé des armoiries de son Ordre. Il lui faisait penser à ces représentations des grands d'Espagne dont il était d'ailleurs issu. Cette deuxième rencontre, tout comme la première, évoquait pour elle la période sombre de l'inquisition espagnole sans qu'elle sache en trouver la raison. Winston le trouvait absolument charmant et éprouvait un réel plaisir à son contact.



Bien qu'ils participaient tous deux à des œuvres philanthropiques, Lily sentait bien que leurs échanges devaient aller bien au-delà. Elle n'était pas vraiment mal à l'aise. Tout différenciait ces deux hommes dans leur apparence et leur manière d'être et cela l'intriguait.

Tout en conduisant Sancho précisait : « J'ai pris la liberté de réserver un petit salon au grand Excelsior où l'on nous prépare un Brunch. - Nous décollons à 15 heures. Précisa Lily. - Mon cher Sancho ! Vois comment sont les femmes d'affaires aujourd'hui.... Je suis heureux que nous puissions partager un moment tous les trois. Ton père a bien connu le grand homme qui est là. C'est quelqu'un qui compte aussi beaucoup pour moi. Il se pourrait qu'un jour tu ais besoin de lui. Intervînt Winston - C'est la première fois que vous venez à Malte, je crois ? - Effectivement. Le petit survol que nous avons fait avant l'atterrissage montre un endroit absolument magnifique. Votre Ordre en fut le propriétaire jusqu'à ce que Napoléon en décide autrement si mes souvenirs sont bons. - C'est exact mais aussi très compliqué. Si notre ambassade fut déplacée à Rome nous gardons, bien évidemment une tendre et forte affection pour cet archipel. C'est pourquoi j'y viens très souvent. C'est avec plaisir que je vous recevrez chez moi lors d'un prochain passage. J'ai choisi cet hôtel parce qu'il offre une vue splendide sur la ville. Ma demeure est un peu trop éloignée de l'aéroport.... - Je sens que je vais aimer cet endroit chargé d'histoire Maître. Appelez-moi Sancho et, si vous me le permettez... - Bien sûr, tous mes amis m'appellent Lily et je serais heureuse que vous acceptiez de devenir un ami. - Avec plaisir.... Puis Sancho s'absorba dans la conduite.



Arrivés à l'Hôtel on les conduisit dans un petit salon, une table avait été montée en terrasse qui donnait sur la baie et, sur la rive opposée, la ville. Lily s'était absentée pour se rendre aux toilettes. Les deux hommes s'installèrent confortablement. Sancho engagea tout de suite la conversation : « Tu es sûr de ton jugement ? Je suis absolument surpris que cet.... Disons... Événement soit tombé si près de toi.. - Hé bien mon cher, j'en suis encore tout retourné. Tu sais cette histoire de rêve récurrent tellement précis ne me laisse aucun doute là-dessus. Elle m'a détaillé ça dans un mail, c'est tout simplement bluffant. Nous cherchions une aiguille dans une botte de foin et voilà que c'est la botte toute entière qui est Lilith. - Bon bon ! Winston je suis surpris de ton enthousiasme sur la base de cette simple révélation. Je t'ai connu plus Saint Thomas que ça. As-tu une idée de ses intentions ou du moins des orientations qu'elle semble vouloir prendre ? - Premièrement elle est amoureuse et il y a apparemment une corrélation entre son rêve et l'homme qu'elle a rencontré. Deuxièmement elle s'est débarrassée de tout ce qui est mâle dans tous ses cercles de décision. Même son équipage est entièrement féminin. Troisièmement, elle a montré un intérêt très vif pour un attentat qui visait un marchand d'armes à New-York mais tu l'as connu je crois ? Ah oui ! Simon... Tu crois qu'elle a quelque chose à voir avec ça ? - Disons une intuition.... - Bon dans ce cas il faudra... Mais Lily venait d'entrer dans la pièce. Sancho se leva – Voulez-vous un jus d'orange ? J'ai fait préparer quelques petites spécialités maltaises à base de fruits du pays. - C'est très gentil, Sancho. Je commencerai par un grand verre d'eau fraîche si vous voulez bien. J'aimerais que vous me parliez des circonstances qui vous ont fait vous rencontrer avec Winston et Papa. » Tout en remplissant un verre d'eau, Sancho répondit le sourire aux lèvres : - En fait j'ai d'abord connu votre père. J'étais fana et pas trop mauvais cavalier au polo.........

Après avoir déposé Lily à l’aéroport.

Sancho : - Mon cher ami je partage ton point de vue. J’ai ordonné une tenue pour demain soir. Il y a des décisions à prendre. Elles peuvent être difficiles et j’en suis désolé pour toi mais les temps semblent être venus.

- N’exagérons rien. Rétorqua sans grande conviction Winston

La voiture glissait sur la route de la maison de Sancho.


Chapitre 13
USA événements
Le labo de Lily recherche et développement de San Louis Obispo « Lily work for tomorrow » avait tout de ces contructionsmodernes que l'on trouve à profusion dans Silicon Valley. Un grand parc de plusieurs hectares aménagé tout en pelouses et arbres soigneseuments entretenus. Courts de tennis, piscine au milieu duquel trois cubes de verre et de béton trônaient. Placé non loin de la route 101 en direction de Santa Margarita il avait une entrée plutôt discrète si ce n'est une plaque de bois sur laquelle le nom de la société apparaissait. Par-contre un double portail gardienné filtrait les entrées et les sorties. Le plus petit bloc était le bloc d'accueil, de rencontre et de détente avec son petit bar restaurant associé. Il était situé à une cinquantaine de mètres face à l'entrée principale. Il faisait environ 40mx40m sur 7/8m de hauteur. Les deux autres blocs étaient situés à une trentaine de m derrière pour former une sorte de triangle mais beaucoup plus gros en taille (Le double dans les trois dimensions). Le particularité, bien qu'ils soient entièrement vitrés et qu'ils n'avaient pas de portes d'accès direct. Ils étaient relié par des sortes de tubes en verre de 5 m de diamètre au bloc d'accueil. Pour se rendre àl'un des deux blocs arrières il fallait avoir une carte d'accrédidation spéciale. Le bloc de droite était consacré à la recherche fondamentale et aux nano-technologies. Le second à l'électronique et à toutes sortes de recherches dans les domaines que Lily qualifiait d'intuitif. Sur la doite de l'entrée un grand hangar dont un des murs servait de mur d'enceinte c'était le magasin. Toutes les livraisons nombreuses pour alimenter le centre en matériel scientifique, administratif et de restauration se faisaient là de manière à ce que personne n'entre plus loin. Si du matériel devait faire l'objet d'un montage quelconque, c'est là qu'il se faisait. Des équipes spécialisées et accréditées spécialement acheminaient le matériel sous le contrôle de leurs destinataires. De cette façon toute personne travaillant sur le site se connaissait et connaissait sa spécialité. Bien entendu les deux grands bâtiments étaient agencés de façon à ce que les accréditations se durcissent au fur et à mesure de la sécurité exigées. Certains locaux étaient munis de sas d'accès de décontamination là où les scientifiques travaillaient sur des matériaux nanoscopiques ou des cellules vivantes. Hishiko travaillait dans le plus secret et le plus protégé des locaux. Elle avait trois assistantes en lesquelles elle avait toute confiance. Cette petite femme américaine gardait, néanmoins toutes les caractéristiques de la japonaise. Jeune et jolie elle était extrêmement empathique et tout le monde l'aimait sur le campus. Hormis le fait qu'elle était une spécialiste mondiale du travail sur les cellules vivantes, personne ne savait exactement ce qu'elle recherchait. Pas même ses assistantes qui recevaient des directives et des orientations de travail très cloisonnées.
Ce soir là, Hishiko était heureuse. Elle avait finalisé son programme de recherche, tout était enfin prêt. Après avoir tout mis sous clef et fermé son labo (Les assistantes étaient parties depuis plusieurs heures et la nuit californienne était bien avancée) elle franchit les deux sas de son propre labo après s'être changée dans le deuxième, traversa le long couloir central du bloc et empruntal le tunnel qui menait au bloc d'accueil. La fille du service de sécurité installée au comptoir d'accueil lui fit un petit signe d'amitié qu'elle lui rendit par un sourire radieux.
  • Peux-tu me passer la ligne spécialisée sur la cabine 2 s'il te plaît ?
L'agent s'activa sur clavier et renvoya un – Voilà c'est fait. La chercheuse s'y rendit pratiquement en dansant ce qui fit rire l'employée. Après avoir décroché le combiné elle composa un numéro. Le bip de mise en route du brouilleur résonna et la sonnerie retentit.
  • Allo ?
  • Salut Lily c'est Hishiko
  • Comment vas-tu ma merveille ?
  • Heure Lily très heureuse. Tu es assise ?
  • Je suis même allongée dans l'avion alors tu peux y aller je t'écoute....
  • HELEN est prête....
  • Tu veux dire
  • Oui je veux dire. Tout le cahier des charges est rempli même au-delà de nos espérances. La machine s'auto-réplique dans l'air et dans les liquides à des ph impressionnants, sa cellule d'accueil qui se comporte de même est tellement neutre que pas un globule blanc ne viendra pointer le bout de son nez.
  • Il est, heu... Inoffensif
  • A 100% pour tout ce qui n'est pas son objectif.
  • T'es sure ?
  • Tiens attends...... Un moment se passe, Lily entend son interlocutrice fouiller dans son sac
  • Que fais-tu ?
  • Là ! Ça y est … J'ai ouvert le container...
  • Tu as fait quoi ? J'ai ouvert le container.
  • Et ?
  • Et la pandémie salvatrice a commencé...
  • QUOI ! Tu veux dire
  • Oui je veux bien dire ça. Lily était debout dans la cabine de l'avion – Tu viens de lâcher Helen ?
  • Pourquoi attendre Lily elle est inoffensive et le premier questionnement viendra des fondus de stats qui trouveront bizarre que le nombre de naissance de mâles tombe dans neuf mois.
  • Tu es sure et certaine qu'elle est inoffensive pour tout le reste ?
  • Lily ! Le fait que je vienne de m'exposer est ma réponse. Il n'y a pas d'autres archives que tête, je ne suis passée à aucun moment par la gaine centrale et tout le monde sait que mon travail consiste à manipuler les cellules résilientes de l'acide avec des nano machines avec pour espoir d'accélérer la récupération des membres amputés ou de préfabriquer des organes. Là ! Des tonnes d'archives existent.
  • Mais s'ils s'auto-répliquent..
  • Ne t'inquiètes pas. On ne verra pas des nuages d'Helen. Elle est dotée d'un compteur et d'une ressource d'évaluation volumétrique. Il n'y aura jamais plus dans l'air qu'un millième de mm cube par m cube d'azote et jamais plus de mille dans les fluides corporels. C'est unepetite armée très intelligente.
  • Bon ma chérie ! Je suis en brin interloquée que tu ais pris cette initiative. Tu me mets au pied du mur.
  • Tu sais Lily je me souviens du repas que nous avons eu à L.A et tu m'as bien dit que, quand le cahier des charges répondrait à toutes les conditions il fallait y aller.
  • Oui c'est vrai. Bon OK ! La machine est lancée. Je vais demander à Lara une réunion Isis à Paris pour dans quinze jours trois semaines. Il faut que tu y sois. Prends des vacances en attendant. Je veux et j'insiste pour que tu n'ais aucun contact avec ton équipe avant cette Tenue. Je te fais envoyer une convocation qui part de maintenant et pour une durée indéterminée. Elles seront se débrouiller sans toi ?
  • No problem et merci pour les vacances je vais faire une tour au Japon pour saluer mes ancêtres. Je serais à Paris mais dis donc Une réunion Isis tu dis ?
  • Oui !
  • Ça doit faire au moins 4000 cheftaines.
  • Exact ! Mais là c'est le problème de Joan, Lara et moi.
  • Tu es dans l'avion pour où (Au cas où tu aurais envie de passer au japon)
  • La Nouvelle-Calédonie.
  • OK ! Bon peu de chance qu'on se retrouve alors.
  • Je te tiendrai au courant. Comme je veux que Michel m'accompagne à Paris on ne sera pas trop de deux pour lui faire oublier, un moment, son île.
  • Hihihi ! C'est sûr ! Je t'embrasse et bises à ton magnifique spécimen humain.

Nouvelle-Calédonie

L'avion se posa en douceur sur la piste de Tontouta airport International. Après être entré sur le taxi-Way le sercice de piste dirigea l'appareil vers l'emplacement réservé aux aéronefs privés, non loin du bureau de piste. L'Hôtesse ouvrit la porte et l'échelle de coupé se déploya. Deux douaniers et un officier de l'immigration grimpèrent les quelques marches et suivirent l'hôtesse qui les guida vers la cabine où les attendait Lily.
  • Bonjour Madame dirent respectivement les trois hommes tout en échangeant une poignée de main avec elle. La capitaine de l'avion les rejoint avec le dossier. Elle confia le dossier d'avitaillement de l'appareil à l'hôtesse qui, d'emblé, attira l'attention d'un des deux douaniers.
  • Si vous voulez bien me suivre. La capitaine intervint
  • Il ne sera peut-être pas nécessaire d'apposer les scellées l'appareil repart, après le plein, immédiatement sur Sydney pour effectuer quelques contrôles. Le douanier se retourna le regard interrogateur vers son chef.
  • C'est la routine Melle Jordan (en s'adressant à la capitaine). De plus et je m'en excuse par avance nous effectueront une visite des soutes. Pardonnez-nous Madame (cette fois-ci en s'adressant à Lily) mais nous sommes en vigilance rouge renforcée et nous devons exécuter un protocole un peu spécifique.
  • Faites Jean (Lily finissait par connaître tous les administratifs par leur petit nom à force de venir ici) Il n'y a aucun problème. Vous prendrez bien tous un petit café ? Prenez place. Le douanier s'éloigna avec l'hôtesse toute souriante.
  • Pendant que vous examinez le galley je prépare le café. Lily avait pose son passeport sur un tablette qu'elle avait relevée et, d'un geste avait invité la capitaine à y déposer ses dossiers avec la liste d'équipage, les passeports correspondant. L'agent d'immigration intervint.
  • Vous dites repartir de suite pour Sydney, donc l'équipage ne quitte pas la zone de transit.
  • Pas même le tarmac s'interposa la capitaine. A moins que Lily ait prévu quelque chose pour Chan (L'hôtesse)
  • Oh oui ! Chan ne connaît pas la Nouvelle-Calédonie et elle a manifesté le désir de la découvrir. Je lui ai fait remplir les documents ad hoc et son passeport Européen ne devrait pas poser de problèmes ???
  • Elle vous accompagne ?
  • Je lui ai réservé une chambre au Méridien et une voiture de location l'attend probablement devant l'aérogare. Si je puis me permettre l'un d'entre vous pourrait la guider vers le comptoir Hertz quand tout sera fini.
  • Je me porte volontaire Madame. Je vous dirigerais vers le salon d'honneur où Michel doit déjà s'impatienter. Dit avec un large sourire l'agent d'immigration.
Il vérifia rapidement les papiers des deux passagères apposa les cachets sur les passeports. Lily est Chan présentèrent leurs petites valises de cabine.
  • Nous n'avons rien à déclarer Jean mais vous pouvez vous en assurer. N
  • Non ça va allez y. Nous finirons la routine avec la capitaine.
  • Oups ! Chan ! Servez le café à ces messieurs. Je vais poser les pieds sur le sol de mon homme. Didier vous accompagnera jusqu'au comptoir Hertz. Rassurez vous la voiture est dotée d'un GPS qui vous conduira tout droit à votre hôtel. Soyez raisonnable dans vos achats car tout est un peu plus cher qu'ailleurs ici. Disant cela elle fit un petit signe de connivence avec Jean. Michel a fait déposer un téléphone mobile pour vous à l'agence de location. Vous pourrez donc nous faire signe en cas de problème.
  • Merci Lily !
  • Vous viendrez passer deux trois jours avec nous à Bourail. Je vous appelle demain pour cela. Normalement Julie, la fille de Michel vous attend à l'hôtel. Vous n'aurez pas meilleure guide qu'elle.
Les deux femmes s'embrassèrent et Lyli traversa la cabine d'un pas alerte et s'empara de sa valise posée à la porte de l'appareil. Elle dévala les quelques marches et c'est pratiquement en courant qu'elle se dirigea vers le salon d'accueil dont la porte était ouverte et où se tenait Michel dans l'encadrement. Jean avait suivi sa course par un des grands hublots. Il souriait
  • Michel a bien de la chance d'avoir une femme comme elle.
  • Je pense que Lily a beaucoup de chance d'avoir rencontré cet homme. Rétorqua-t-elle, d'un air amusé. Bon j'espère que tout ça ne prendra pas trop de temps car j'ai vraiment un tout petit créneau à Sydney pour la visite d'entretien et Lily est imprévisible dans ses déplacements. Elle a fait la moue quand je lui ai parlé de cette visite. Elle ne prévoit pas de rester longtemps ici. Si vous le permettais je vais au bureau de piste pour déposer le plan de vol.
  • Pas de problème, votre copilote suffira et nous ferons au mieux.
  • Un heure vous suffira ?
  • Au moins que ça. Je suppose que les soutes sont vides.
  • Vous supposez bien.
Et tout le monde s'affaira....
Lily et Michel étaient enlacés dans l'encadrement de la porte. Ils étaient comme figés l'un contre l'autre. L'agent d'accueil les invita à entrer dans le salon pour pouvoir fermer l'huis. Michel et Lily s'exécutèrent sans cesser de s'enlacer. Puis Michel pris la main de Lily et dit :
  • Allez viens on a quelques kilomètres à faire. L'agent soupira d'aise il pourrait rapidement fermer le salon d'honneur.
  • J'ai hâte de prendre un bain de mer.
  • La mer t'attend depuis un bon moment, mumura Michel avec un sourire entendu. Il s'empara de la valise de Lily. - C'est tout ce que t'as ?
  • Ben si tu veux me porter en plus ça te fera deux bagages... Ils rirent de bon cœur et l'agent gloussa en dévérouillant avec sa carte d'accès la porte donant sur la grande salle d'enregistrement de l'aéroport.
  • Passez un bon séjour Madame dit cette hôtesse au sol
  • Merci ! Soupira Lily. Ils s'engagèrents dans la salle d'enregistrement bourrée de monde car deux gros porteurs s'apprêtaient à prendre le chemin des airs. Le brouhahha des discussions et des annonces haut-parleur leur fit traverser la foule en silence. Quelques personnes regardèrent étonnés ce couple si diparate en âge venant de la zone sécurisée. Il y en eut même une qui lâcha un petit « Y en a qu'on d'la veine » tout chargé de mépris. Michel se dirigea vers la machine pour payer son parking et régla le prix annoncé par la machine. Ils s'élancèrent vers l'immense aire de stationnement.
  • Tu vas pas me faire le coup de pas trouver ta voiture cette fois-ci. Ria Lily.
  • Non ! Michel pris un air sérieux de magicien. Fouilla dans la poche de son pantalon et sortit sa clef électronique. Arrêtez-vous, ici, princesse. Il posa le bagage fit des gestes dignes d'un spectacle de magie et dit « abracadabra » la voiture est là. Disant cela il appuya sur le bouton de la clef ce qui déclencha un tutttt tutt de la voiture qui se trouvait juste derrière Lily. Elle sursauta, pouffa de rire,- J'adore ton côté gamin.
  • Qui perd son enfance ne gagne pas sa raison d'adulte. Dit-il en pontifiant. Lily se dirigea côté chauffeur
  • Tu veux conduire ?
  • Heu non ! Heu ah oui ! Le volant est à gauche ici.
  • Tu sais bien que les Français ne font rien comme les autres et la Américains on suivi pour faire comme nous.... Emmerder les Anglais …
Il s'installèrent dans la mercedes et prirent la route....
  • je dispose de quinze jours. Dit Lily en réglant son siège
  • Voilà une excellente nouvelle chérie. Ton nouvel avion te plaît ?
  • Lara a fait un très bon choix. Elle a pas forcé sur le luxe pour faire des économies..Mais il est très confortable, très silencieux, rapide et avec un bon rayon d'action. Si je ne m'étais pas arrêtée à Malte, je crois bien qu'on pouvait faire la vol avec une seule escale technique.
  • Au fait Gupta m'envoyé des photos de plusieurs endroits qui pourraient bien correspondre, si l'on tient compte de quelques bouleversements géologiques, qui pourraient bien correspondrent au paysage de ta grand-mère des rêves.
Elle avait posé sa main sur sa cuisse et le caressait doucement. Peu à peu son sang s'échauffait.
  • Si tu continues nous ne tiendrons pas jusqu'à la maison.
  • Chiche !
  • Non non non ! J'ai trop bien préparé notre nid. Hé ! A mon âge j'ai besoin d'un certain confort pour être efficace. Gloussa-t-il. Hé puis j'aimerais que nous prenions un bain de mer. La marée sera juste à point quand nous arriverons. Je t'ai préparé une salade tahitienne ça te va ?
  • Hummmm !
Ils continuèrent la route sans échanger un mot songeant aux instants de bonheur qu'ils s'apprêtaient à vivre.

Préparation de la réunion Isis

New-York le bureau de Lara. Allongée sur son divan Lara appellait Joan.
  • Joan ? - Oui Lara
  • Combien comptes-tu prendre de personnels ?
  • Dix-huit plus deux équipes de cinq qui sont déjà sur place. Tu as un endroit ?
  • Oui c'est un centre de conférence dans la zone de Villepinte
  • Bon ! De mon côté j'ai mis l'Ambassade US, le Ministère de l'intérieur, celui des affaires étrangères car notre matos est un peuparticulier compte tenu des nombreuses personnalités que compte l'assemblée. Ils ont tous râlés comme des putois vu les délais mais c'est réglé maintenant. Tout ce beau monde te contactera dans très peu de temps.
  • C'est déjà fait pour certains.
  • Ah ! J'oubliais ! Tout ça se fait sous le label H&P. La société de sécurité. Mais ils porteront tous les Tee-shirts Lylilove. Ce sera mignon tout plein s'ils veulent compléter notre personnel avec des gorilles. Hahahaha ! Riai Joan.
  • Pourvus que ça n'attire pas trop l'attention de la presse.
  • Domaine de Lyli ma chère.
  • En tout cas nos directions parisiennes ont l'air d'être à la hauteur pour ce qui est du transport et de l'hébergement. Je prends l'avion cette nuit....
  • Si tout marche bien ce sera la première fois qu'un truc aussi gros puisse se monter en si peu de temps. Lyli doit avoir quelque chose de gros à dire.
  • C'est ce que je crains
  • .....
  • Bon oui ! L'après réunion. Il y aura sans doute une super miche de pain sur la planche à pétrir.
  • Je le pense aussi. Bon courage ! On est toutes quasiment H24 et Lyli batifolle avec son Michel.....
  • C'est une preuve de confiance, non ?
  • Heu oui !
  • Tchao ! J'en connais dans ton château-fort qui vont être heureuses de bouger un peu. Vous aurez un bus, une fourgonette et quatre limousines... C'est bon ?
  • Oui je pense. J'espère que ton service de transit sera bon cette fois.... Pour le matos.
  • Ils sont prêt. C'est quand tu veux. Dès demain tu auras les adresses Hôtel, centre de conférence avec ses plans. Tu peux donc tout envoyer dès après-demain. Personnel et matos comme tu dis. Pas d'armes hein ?
  • T'inquiètes que de la télé détection et des brouilleurs. Bises.
Joan raccrocha sur cette note d'affection inattendue à laquelle Laura fut très sensible.

Matériau. Tout au début il existe une histoire... Une histoire que l'histoire ne mentionne pas car elle serait contraire aux besoins des dirigeants qui veulent et prennent plaisir à exercer leur contrôle sur les populations.
Afin d'être un brin provocant et de vous intéresser à ce qui suit, je mets délibérément mes pas dans ceux des biologistes. Pour remonter la généalogie humaine afin de comprendre d'où nous venons ils n'ont trouvé qu'un seul chemin : l'ADN mitochondrial transmis par les mères. Mon propos n'est donc pas de vous redessiner une histoire de l'Humanité mais de tenter de vous montrer ce qui pourrait bien être une histoire de la Féminité.
Ce qui suit n'étant en rien une démonstration, ne vous attendez pas à avoir des références ou des renvois. Ceci est une rêverie sur mon vécu au cours de mes voyages, mes lectures, mes activités... Je perle donc moins à votre cerveau frontal qu'à votre cerveau limbique à votre cervea reptilien et, peut-être, à votre glande pinéale. Cette gnade qui vous sert et qui stocke et restitue tout ce qui fait vos vies d'avant et celles d'après. Car il faut d'abord et avant tout vous convaincre que ni le temps, ni l'espace n'existent dans les 99;99999 %
d'espace non observable matériellement...
Je ne commencerai pas cette histoire à la première maman de sapiens sapiens il y a 200 000 ans, probablement au Botswana d'après les toutes dernières conclusions des biologistes... mais bon .... en gros et pour vous dire que tourisme et colonialisme (attention ici humour) sont les deux mamelles de notre espèce je vous mets cette photo qui montre le parcours étonnant des enfants de cette disons première maman d'un sapiens sapiens qui serait nous aujourd'hui...
Impressionnant parcours hein !!!
Si nous décidons de faire un tour complet de l'histoire humaine. Ils y a donc des hominidés qui, disons il y a 2 millions d'années ont quitté l'Afrique sur leurs 2 pieds. Certains sont revenus au pays (hé oui!). Ils avaient sans doute oublié quelque chose. Les voyages formant la jeunesse et enrichissant leur ADN (Ceci est un point important car le postale qu'une grande partie de notre imaginaire s'appuie sur une mémoire moléculaire qui reste à découvrir mais dont je suis convaincu de l'existence mais ça n'engage que moi. Mais comment expliquer la réplication autrement que par des informations mémorisées ? Hein ? Je vous pose la question). Ils se sont accouplés avec les mioches de leurs ancêtres communs pour donner naissance à Sapiens. Une sorte d'humain augmenté qui va repartir parce qu'il a vu « là-bas » des coins terribles où on mange vachement bien et pour pas cher en blessés et tués... Alors on y retourne...

Vous imaginez un peu ? Toute l'humanité d'aujourd'hui, trouver qu'elle en a marre de tous ces voyages et décider de rentrer chez Maman et Papa au Botswana ? Sept milliards et demi de pèlerins qui rentreraient en pleurant « maman bobo ! » Notons que si on donnait 50m2 à chacun ça ne ferait que 150 000 Km2 alors que le Botwana en fait 548 000...
Bon ok ! Ça ferait suer quelques riches proprio qui se trouveraient à l'étroit avec juste 50 M2. Voyons voir les proprios justement …
Il y en a deux qui m'intéressent ce sont le 5 et le 24 que vous ne voyez pas ici Le fils de Bhumibol Adulyadej (roi de Thaïlande) parce que je vis là et Ted Turner qui en plus d'être le patron de CNN et d'avoir une position bien arrêtée sur ce qui pourrait sauver l'humanité (la réduire à 300 millions) est propriétaire de 800 000 Ha aux USA dont un ranch aux 45 000 bisons... Ce qui lui donne une sensibilité à l'histoire d'avant.
#TedTurner mais aussi son adorable ex-épouse qu'est #JaneFonda si elle l'a quitté en 2001 je reste convaincu qu'elle a influencé sa trajectoire pseudo-humaniste... (Je dois avouer que j'ai un immense faible pour cette formidable combattante engagé depuis fort longtemps et tout d'abord contre la guerre du Vietnam et ensuite pour la démocratie) Oui je l'avoue, en préparant cette écriture « j'ai encore rêvé d'elle » (
https://www.youtube.com/watch?v=r_ETEpuAYgo ) et que ce soit le groupe 'il était une fois ne peut que m'aider à persévérer...
Et à propos de Turner lisez bien ceci :
2. Ted Turner, l’un des participant et riche propriétaire d’un empire médiatique, est fermement imprégné d’eugénisme et de réduction de la population mondiale qu’il voudrait voir baisser de 95% pour être idéale, selon un interview qu’il a accordé à Audubon Magazine en 1996: «Une population totale de 250-300 millions de personnes, un déclin de 95% par rapport aux présents niveaux, serait idéal». Turner a donné un milliard de dollars à une organisation nommée Fondation des Nations Unies. Cette organisation créé par Turner et la Turner Fondation, sont dévouées au contrôle de la population par la distribution de condoms, la promotion de l’avortement et autres méthodes pour promouvoir l’agenda eugénique, tout comme d’autres tels que Bill et Melinda Gates qui ont aussi donné de larges sommes d’argents à des «organisations charitables» qui servent réellement à promouvoir le mouvement eugénique. Turner a même reçu un prix de l’ONU pour son travail en développement durable, qui n’est qu’un autre nom code pour la réduction de la population. (Source). Extrait de http://liberterre.fr/liberterres/eugenisme/eugenisme02.html .
Bon ! Revenons à nos moutons ou plutôt nos aurochs et tigres à dents de sabre....
Petit homo sapiens âgé de 19 ans, déçu par une révolution qui se transforma en évolution (pas forcément dans le bon sens du terme), je pris mon sac à dos, mon voïtglander, 100$ et un passeport obtenu grâce à un gros mensonge à mon papa et pris la route (la Route comme on disait) en 1968...
Peu importe ce que j'ai vécu à cette époque pour me rendre au Népal (Mecque de la beat generation de l'époque). Ce serait une bien étrange histoire bien achalandée d'événements assez incroyables mais je n'aime pas me raconter... Tant pis pour vous...

Pakistan décembre 68.
Je croise dans mon errance le fils d'un ministre Pakistanais qui pense que je suis archéologue car nous nous rencontrons sur un site, bien étrange, de fouilles qui s'appelle le mont des morts « Mohenjo Daro »
Mohenjo Daro et Harappa sont deux cités qui semblaient être très prospères 3 000 ans avant JC. L'étrangeté venait, et vient toujours du reste, de quelques « anomalies » D'abord architecturales aucune traces de temples ou de batiments administratifs, quasiment toutes les maisons sont équipées de salles de bains, de latrine et d'une système de d'assainissement ainsi que d'arrivées d'eau ; étrangeté linguistique aussi car on n'a toujours pas déchiffré leur écriture... Intrigué je fus donc comme pourrait le dire Maître Yoda.

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Ce jeune fils de ministre m'embarque (il roulait dans une Cadillac décapotable dont il n'arrivait plus à remonter la capote) Car il tient à me présenter à sa famille qui est dans la capitale administrative (Rawalpindi). Il me propose de nous arrêter à Harappa (l'autre ville de cette mystérieuse civilisation de l'Indus) qui lui donnera son nom... Puis à Lahore qui était ma ville objectif...
J'acceptais donc de manger 1 000 Kms de poussière en sa compagnie d'ailleurs fort agréable car, comme la plus part des familles aristocratiques depuis l'Iran parlent le Français... Destiné à un avenir de diplomate il était curieux de tout et, finalement le voyage fut agréable.
O
ù situer sapiens dans tout ça ? Ben c'est comme une route montagne dans l'indou kouch très tortueuse et semée d’embûches. C'est par les mamans que quelque chose a commencé à s'allumer en moi...
D'abord la mienne, qui fut à l'origine de ce voyage. Elle était spirite, ésotériste et voyante quand elle n'était pas secrétaire. Dès l'âge de 12 ans je commençais à dévorer sa bibliothèque après avoir subi des tas de réunions de gens bizarres qui me piquaient l'amour de ma mère. Quand je décidais de partir elle me demanda : « Pourquoi tu pars si loin ? » et ma réponse fut « Tu discutes avec les esprits et pas moi alors je vais avoir une discussion avec dieu que je soupçonne originaire de là-bas. » Je suis donc parti avec un sérieux bagage mental tout plein de Fulcanelli, de grand et de petit Albert et autres Kabbale, Isis dévoilée...
Puis je découvris la maman de Kumail mon nouvel et aussi jeune que moi ami pakistanais... Une Kalash issue d'une famille importante dont le père fut gouverneur dans la région des Hunzas (la fameuse vallée des immortels). C'est quand elle a évoqué le mot immortels que ça a fait tilt. Je venais du mont des morts, je parlais du mont de morts et j'en parlais comme d'un haut lieu probable de civilisation. Au Nord du Pakistan il y avait donc des immortels et, à mi chemin du Sud désertique les morts... Mon imagination s'est mise à travailler.
Petite mise au point : un étranger parler avec une femme musulmane chez son mari et au Pakistan ? Impossible... Ben si Nous sommes en 69, les Talibans ne sont pas encore actifs, l'Iran était en pleine révolution blanche du Shah et l'Afghanistan une délicieuse halte où il faisait bon flaner de Hérat à Kaboul en passant aussi au Nord à Masar i Sharif... où j'ai laissé traîner un rêve au pied de la magnifique mosquée bleue...
J'imaginais donc déjà à l'époque ce qui allait devenir 50 ans plus tard ce petit récit de mes convictions profondes...
Rawalpindi-Islamabad (difficile de dissocier les deux noms tant à l'époque la ville nouvelle d'Islamabad semblait être une excroissance de l'ancienne à cause de l'incessant va et vient de main d’œuvre pour la construction.
Je n'ai rencontré le père de Kumail qu'une seule fois par contre tout le clan familial semblait rassemblé là. Les oncles et tantes et la maison tenait plus du palais que d'autre chose. Tout était neuf même le terrain entièrement clos par un haut mur crénelé mais encore complètement sec et poussiéreux où
deux ouvriers maniaient une sorte d'énorme tronçonneuse verticale sur roues qui faisait des saignées dans lesquelles ils installaient des tuyaux souples... Probablement le futur système d'arrosage.
Autant la mère avait les teint clair, les yeux gris-bleus et un profil quasiment Grec, autant le père ressemblait à un grand gars du Penjab avec une forte moustache parfaitement domptée. Il aurait eu une barbe à résille jen aurait fait un Sik de la plus belle eau. Kumail était un bon compromis entre les deux quoique sa peau tirait plutôt sur le sombre du père ainsi que ses yeux noirs...
J'ai quand même pu échanger deux ou trois mots avec le père dont un : »Pourquoi avez-vous donc mis votre capitale si haut dans le Nord ? Réponse amusée de l'homme : « question intéressante. D'abord pour embêter les Anglais qui nous ont poussé au départ vers Karachi en s'imaginant que nous recollerions à l'Inde un jour ou l'autre. Ensuite il y a Peshawar et Lahore qui sont des villes très importante. Enfin le climat l'eau et les dieux sont plus favorables » Je risquais un : « Allah ? » Sourie éclatant du grand homme puis un faux air mystérieux : « J'ai dit les dieux... Voilà un bon sujet de conversation avec Kumail il me semble... Vous vous êtes rencontré à Mohenjo Daro je crois ? »
Ce fut le plus long échange que j’eus avec ce monsieur. Ce devait être un homme très cultivé car, si la plus part des pièces de sa maison étaient très peu meublées, son bureau bibliothèque était meublé d'étagères remplies de livres du sol au plafond...Mais je n'ai fait qu'entr'apercevoir cette pièce lors de la visite rapide qu'avait organisé Kumail le premier jour...
La mère de Kumail était ce qu'on pouvait appeler une belle femme encore assez jeune (probablement la quarantaine), un port altier renforcé par des souliers à hauts talons qui la cambrait davantage et des tailleurs toujours de coupe très classique. Elle avait une voix chaude et parlait lentement dans un Français parfait. J'aimais bien cette lenteur m'indiquant qu'elle pesait ses mots : « Je souhaite que Kumail s'intéresse à l'histoire de l'Inde et des mythologies antiques. J'ai fait mes études à Lyon en France. J'aimerais bien qu'il y aille. Il fera un bon ministre de la culture un jour.... Enfin si les religieux ne voient pas d'obstacles à ce que nous parlions des dieux et déesses antiques... «  Conclut-elle en souriant...lors de notre premier échange.
Je me hasardais à lui dire qu'elle avait un côté Hélène de Troie. Elle me fit comprendre à demi mots (cela semblait être un tabou) que la plus part des tribus du Nord se revendiquaient de la descendance des Grecs d'Alexandre...
J'avais, bien entendu, connaissance très vague des exploits d'Alexandre mais ce fut la première fois dans mon périple qu'il fut question de ce conquérant. Quand on a une démarche emprunte de mysticisme cela interpelle car il est évident que disons 370 ans avant JC. Les grecs d'Alexandre furent au contact avec les bouddhistes et les hindouistes. Tout comme les hindous devaient connaître Jupiter et des demi-dieux comme Hercule ou Aschille puisque ses généraux avaient l'habitude de comparer Alexandre à cet illustre combattant.
Après quelques échanges sur la présence d'Alexandre et des batailles qu'il mena dans la région, je m'étonnais de la puissance et de ce que j'estimais être la violence des armées indiennes. La mère de Kumail et Kumail me répondirent en chœur, comme s'il s'agissait d'une leit motiv tout prêt à faire à l'étranger qui s'étonne de la dureté encore bien vivante des gens d'Orient (et dieu sait si j'allais la rencontrer plus tard) : «  Quand le bon et l'élevé se manifestent le cruel et le méchant s'en emparent c'est la nature symétrique de l'humain »
J'ai un souvenir approximatif de leur réaction mais, s'ils n'ont pas dit tous les deux exactement la même chose, cette phrase le résume assez bien. Son contenu m'a longtemps échappé mais s'il est une chose qui a définitivement orienté ma pensé et les conclusions que j'en tire aujourd'hui c'est que je trouvais fabuleux de pouvoir avoir des conversations sur ces sujets avec une maman et son fils dans un endroit aussi éloigné de mes repères culturels que je pensais, avec une vanité toute occidentale, nettement supérieure...
Il me paraît utile, ici, de faire une petite digression sue ma préparation à ce voyage. Même si j'étais un brin allumé et quand même encore bien excité par ce qui se passait en 1968, j'avais un tant soit peu préparer un peu la composante mystique de cette épopée personnelle. Anticlérical convaincu avec une part de tendresse pour les prêtres ouvriers et les moines et les nonnes (que je considérais comme égarés dans un conte de fée bidon) je me demandais (et m'intéressais donc) à ce que pouvait être Hindoïsme, Bouddhisme et un « truc » dont on parlait à propos de Gandhi, le Jaïnisme... De toute la hauteur de mon adolescence vieliissante j'en avais tiré les conclusions suivantes : l'Hindouïsme n'était pas trop différents des multitudes déistes païennes d'avant et pendant les Hébreux. Le Bouddhisme étant une protestantisme de l'Hindoïsme dont la finalité conduisait au nirvana et à une fusion dans une sorte de vacuité bienheureuse peuplée de tout ce à quoi on voulait bien croire et le Jaïnisme professait que notre âme n'était qu'une fraction d'une force cosmique éternelle qui nous invitait à la rejoindre. Bouddhisme et Jaïnisme avaient (et on toujours à mon sens) un point commun / Pas de dieu créateur toujours présent et une divergence profonde : une âme éternelle pour les Jaïns (le Jiva qui doit détruire le karma) et pas d'âme du tout pour les bouddhistes mais une fin qu'on peut gérer de son vivant.
Inutile de vous dire que, dans les cendres de ma formation chrétienne, le Jaïnisme semblait être le mieux à même de répondre à mon questionnement... Paresseux, doté (comme tous les petits mâles) d'une vision très globale et très approximative des choses j'en tirais la conclusion : 1- que l'hindouïsme est la transformation de l'animisme animalier en une vision anthropomorphique de la création générant une multitude de dieux biens utiles aux tenants du pouvoir temporel et guerrier ; 2 – que Jaïnisme et bouddhisme offraient un étage de plus au besoin d'abstraction existentielle en dotant chacun(e) d'une capacité à gérer son éternité en retournant à un état de félicitée permanente (les Jaïns) ou à une vacuité maîtrisée chez les bouddhistes. Du coup je trouvais nos trois religions du livre bien ternes et bien proche de l’Hindouisme basique avec nos saints pour remplacer les dieux lares et notre Dieu créateur et emmerdeur permanent quoi qu'insaisissable. Et puis que venait faire la femme là-dedans (Les déesses , la Vierge, les « femmes » de Jésus,..). Hé bien oui je l'avoue. J'avais une sexualité exacerbée et déjà quelques conquêtes et une amoureuse au pays....
Affreux mécréant et déjà humoriste borderline, je comparais les dômes de mosquée à la représentation symbolique d'un sein et les clochers de nos cathédrales à un phallus la question étant de savoir si la synagoge était un anus ou un vagin.
Pardon pour cette escapade.

J'étais habité par une conviction (bien entendu non documentée) évoquée dans un ouvrage que j'avais lu que Mahavira et Bouddha avaient eu un maître unique qui avait transmis le savoir d'une civilisation perdue. Voilà ce que je recherchais dans de ce que j'avais déclaré être à ma mère « ma discussion avec Dieu » qui motivait ce voyage...
Hé puis (je peux bien en parler maintenant 50 ans après), grâce aux connaissances de ma chère mère et à ma curiosité active je rencontrais de gens, disons, bizarres ou plutôt différents. Ce fut ainsi que je fus poussé par un jeune prêtre à rencontrer des soufis en Turquie puis des zoroastriens. J'ai participé à des cérémonies initiatiques liées à des pratiques anciennes comme le cercle d'Eleusis ou le rite Crata Repoa... Il serait trop long ici d'en parler. Il y a cependant un point qui lie ces expériences entre elles : la prédominance bienveillante de la femme comme initiatrice... Ne vous étonnez pas ! Oui j'ai aussi perçu ça et de façon précise ches ces mystiques musulmans que sont les soufis. Je ne vais m'étaler, je vous invite donc à explorer cette phrase prise dans un article de (Saphir news) : « Nul hasard si Ibn Arabi voyait en la femme le support de contemplation de Dieu le plus accompli. » Même si les musulman partagent la génèse avec les Hébreux, leurs mystiques préfèrent une femme issue de l'Adam Kadmon donc fabriquée d'argile et d'eau comme l'homme. Mieux encore ! Le Coran pense que la tentation vient de Satan directement sans avoir eu à utiliser la femme comme corruptrice. Cette première impression de voyage va influencer et orienter ma curiosité.
Fermons cette parenthèse et revenons à la maman de Kumail et son fils et leur « symétrie » intrigante qui semble s'attacher à Sapiens et qu'on retrouve un peu partout . Même et surtout dans la science où plus on va vers l'infiniment grand et plus on va symétriquement vers l'infiniment petits comme si notre conscience était une sorte de jeu de miroirs dans lesquels la fractale de l'infiniment grand regarderait un reflet qui serait, en réalité à la même et sa symétrie la fractale de l'infiniment petit...
Je leur parlais de 68, de ma déception, de ma quête d'absolu. Que j'étais prêt à discuter avec Dieu, Allah, Bouddha ou le Rien qui amenait les humains à faire plutôt des bêtise dès qu'il se multipliait un peu trop.
Cette famille n'était pas, manifestement, pratiquante au point de faire la prière systématiquement. Il y avait juste des moments de silence quand on entendait les appels du muezzin. Ces appels m'avaient irrité en Turquie, Iran et Afghanistan non pas par leur aspect religieux mais par ce que je considérais être un viol du libre arbitre. Je m'en ouvrais à mes interlocuteurs. C'est elle qui me répondit : « Plus nous sommes nombreux et moins les gens ont envie d'utiliser leur libre arbitre. L'appel à la prière rythme leur vie c'est un repère de la foi mais aussi de la vie... D'ailleurs chez vous c'est toutes les heures »
Ben oui ! Je me suis pris le clocher de l'église en pleine poire et en plus par une femme.... Mon intérêt pour cette famille c'est accru.
C'est à cette occasion que je décidais de monter vers le Nord et le cachemire pakistanais puisque cette intellectuelle (elle ne pouvait que l'être à mes yeux) était originaire des ces régions et qu'elle encourageait son fils à s'intéresser à ces civilisations disparues qui, pour elle, étaient descendues des sources de l'Indus. Elle faisait d'ailleurs fréquemment allusion au Tibet, au culte Bon antérieur au bouddhisme comme si cela devrait m'intéresser pour m'éclairer...
Quand je décidais de poursuivre ma route, au moment des au revoir elle marcha avec moi jusqu'au portail d'entrée et me montra une petite niche évidée dans le mur : « Tu vois le soir il y a une petite lumière qu'on allume le soir ici. Si tu repasses par ici, saches qu'elle signifie que tu es bienvenu, que les amis sont au bon endroit. Je ne compris pas tout de suite que ce comportement était inattendu de la part d'une femme. C'est Kumail qui me dit : « C'est la première fois que ma mère fait ce geste et parle comme ça à quelqu'un ! J'espère que tu reviendras et qu'on parlera encore... A bientôt mon ami.. »
Je ne revins jamais à Rawalpindi. Tout à mon excitation de voyage je n'avais même pas pris le temps de notre leur nom et l'adresse. Je ne savais même pas quel poste occupait le papa...
Les voyages en bus à l'époque étaient une véritable aventure pleine de rebondissements. Généralement bondés ils se chargeaient ensuite en passagers sur le toit déjà bourré de bagages et de colis...Direction Gilgit.. Je ne me souviens plus de la durée du voyage. Trois jours ? Quatre ? Plus ? Ces routes de montagnes vertigineuses et tous ces tunnel o il fallait décharger une partie des colis sur le toît pour passer. Tout ce monde qui marche qui vient de nulle part et va ailleurs.... Plus on montait et plus on croisait des gens qui souriaient, saluaient. Leurs yeux s'éclairaient quand il découvraient, parmi les voyageurs ce grand escogriffe Européen un brin timide ... Les hommes venaient me dire bonjour. Les femmes se tenaient à distance mais m’interpellaient, Hello ! - Gilgit ??? Yes ! Inglès ? No French ! Puis des signes de la main indiquant la direction … Il n'y avait pourtant qu'une route. J'étais content car les gens semblaient tous vouloir communiquer. Dans le bus il y avait un homme baragouinant un Français approximatif qui m'avait fait comprendre qu'à Gilgit ou dans la vallée il y avait des gens qui pouvaient parler le Français et qu'ils seraient contents d'échanger avec moi...
Arrivé dans ce gros bourg, je me mis en quête d'un hôtel. Il faisait frais donc pas question de dormir dehors et je rêvais d'un lit depuis tout ce temps de route où comme la plus part des passagers je tentait non sans peine de dormir sur mon siège. C'est sans doute ce qui m'a rendu sympathique à leurs yeux car nous stoppions toujours le soir près d'auberges. J'aurais pu y descendre pour m'allonger un peu mais, seul pour ce déplacement, j'avais peur de ne pas me réveiller assez tôt le lendemain (le bus repartait généralement à 5 heures). J'allais donc acheter un chapati (sorte de galette de pain sans levain qui va m'alimenter tout le temps que je serait dans ces régions), des légumes et qqs fruits. Je m'étais risqué avec quelques mots de Parsi appris lors de mon séjour en Iran augmenté d'un dialecte Pachtoun proche du Parsi récupérés en Afghanistan et, miracle, ils comprenaient après m'avoir fait répéter plusieurs fois. Les hommes riaient fort quand je m'essayais à communiquer avec ces quelques mots, mais ce n'était pas moqueur. Ils semblaient contents de voir un jeune étranger s'aventurer dans leur contrée.
Gilgit était une ville que je qualifierais maintenant (après visité le Népal) de Tibétaine : des maison en bois (pour les plus aisés) et en torchis ou en pierres. Mais la population n'a pas le type asiatique même si quelques familles mongoles ont dû venir flâner ici il y a queslques centaines d'années. Dans certains quartiers de la périphérie ce sont même les yeux bleus qui dominent. Ce sont ces gens là qui étaient les plus attirés par des échanges avec moi... Malgré de nombreuses traces d'une présence bouddhiste je ne croisais que des musulmans....
Cette vallée était magnifique dans son écrin de montagnes aux sommets enneigés. Perchées à entre 2000 et 3000 mètrs elle dû être inaccessible. Un voisin de chambre (enfin.. De pièce avec un matelas par terre et un broc d'eau froide) m'en parlais avec affection et un anglais approximatif. Je comprenais que la vallée s'étendait loin vers l'Ouest et aussi vers Nord-Est et que les gens « aux yeux bleus » comme je disais (car je voulais savoir pourquoi) étaient les Hunzas que je trouverais dans le Nord Est dans la « vallée de immortels ». Il me dit qu'un camion y partait dans deux jours et m'indiqua un petit Tea shop ou je pourrais manger et aire connaissance avec les gens qui vont ou qui vivent là-bas....
(Texte à garder On a tous été plus ou moins impacté par l'ouverture pratiquée par Jung en direction de l'orientalisme. Moi suffisamment fort pour partir en Inde à 19 ans en 68. J'ai fait une retraite dans une lamaserie pour m'imprégner de ce bouddhisme. Etant arrivé à l'âge des bilans j'essaie d'en tirer quelques conclusions sur la vie et son intérêt. Concernant la sagesse des humains je pense (mais ce n'est que mon humble avis) qu'il y a un lien entre l'isolement et la sagesse.
L'isolement qui plus est dans un milieu ingrat (la haute montagne c'est très beau mais très dur à vivre) offre une chance, celle d'être préservé (du moins pendant longtemps) des conflits avec d'autres communautés en expansion et un handicap démographique car la dureté de l'environnement limite l'évolution de la taille du groupe.
Ceci facilite sans doute une démarche introspective à la fois du groupe et des individus qui la composent.
En gros je veux dire qu'une ascèse collective contrainte par l’environnement conduit à utiliser son mental de manière plus intense et partagée.
Je suis convaincu en outre qu'un lieu très isolé mais mieux pourvu que les hautes vallées tibétaines (comme la "vallée des immortels" Hunzas au Pakistan ou le comté tibétain de Muli au Sud du Sichuan)) a pu conduire à des civilisations "mentales" bien avant la naissance de l'histoire telle qu'on la connaît (C'était l'objet du livre que je souhaitais écrire) qui auraient influencé les mythologies et les légendes (telles que l'agartha ou Shambhala).
Pour parfaire mon propos et mes modestes croyances je crois en outre que la raréfaction de l'oxygène joue une rôle important dans l'activité de la glande pinéale. et pour aller jusqu'au bout du raisonnement, je crois que c'est l'anoxie du cerveau au moment de la mort qui permet la libération de la conscience(ou de l'âme si vous préférez) qui est sans doute une onde universelle qui est aussi vielle si ce n'est antérieure à l'univers.)




Début de la fiction
Lily tournait et retournait dans le grand lit. Elle finit par s'asseoir, étourdie « C'est pas possible …. Je rêve.. ». Un personnage s'était installé dans sa tête. Une femme.... Une femme très belle, ni jeune ni vieille qui était assise au pied d'un arbre formant une jolie boule verte avec quelques tâches oranges de-ci de-là qui semblait être un fruitier. Lily se trouvait elle aussi, nue et assise dans cette herbe d'un joli vert qui s’étalait en une prairie lumineuse où poussaient quelques arbres. A l'horizon des montagnes enneigées semblaient enclore ce paysage minimaliste. La première sensation de Lily fut qu'elle se trouvait dans un des ces livres d'heure du Moyen-âge bourrés d’enluminures. Être face à une femme, dans un paysage manifestement édénique et être en même temps parfaitement consciente d'être dans une suite d'un grand hôtel de Hong Kong dont elle pouvait voir tous les détails, étourdissait Lily ? La femme et son paysage formaient une sorte d'hologramme au bout du lit.
Elle avait beau fermer les paupières un moment, l'hologramme était toujours là comme figé sur sa rétine quand elle les rouvraient. Si elle se mettait sur le dos, l'image était entre elle et le plafond.
Puis il y eût une sorte de souffle léger, d'abord comme un faible risée qui se transforma en brise légère qui faisait ondoyer l'herbe et joer avec les feuilles des arbres à l'entour. Le tableau s'illumina et les rayons d'un soleil soyeux vinrent caresser plantes et personnages. C'était comme si un décor s'installait progressivement.
Cette manifestation radieuse provoqua une grande émotion et un sentiment de bonheur extrême. Lily croisa les bras et frotta nerveusement ses avant bras pour s'assurer qu'elle était bien consciente. « Ou je rêve et je ne dors pas... Ou je suis morte et je ne le sais pas... C'est incroyable... Cette lumière cette sensation ??? On dirait bien une NDE.... »
Pardonnes moi Lily de surgir de cette façon dans ton existence mais je n'ai pas le choix des moyens. Saches que tu ne rêves pas, que tu n'es pas morte, que tu n'as pas été droguée, que je compte sur toi pour faire quelque chose que tu vas trouver incroyable mais que tu as totalement ton libre arbitre pour décider d'agir ou non. Je viens de ton passé lointain... » La femme s'adressait non pas à Lily dans la chambre mais à son double assis devant elle.
Lily se mit à parler tout haut dans la pièce et son double semblait s'exprimer simultanément : « Si ce n'est pas un rêve et que je ne suis pas en train de délirer que dois-je penser de ce qui se passe ? Et qui êtes vous ? 
- En réalité je n'existe plus depuis longtemps (rassures toi je me situerais très précisément dans le temps et dans l'espace mais ce n'est pas le moment). Puisque tu dispose de laboratoires et de centres de recherche, je pense que tu comprendras si je te dis que je suis un petit bout de mémoire très ancienne logé dans ton ADN mitochondrial qui est parvenu, grâce à la mise en œuvre des vibrations dont tu n'as pas conscience, à me donner l'apparence du vivant pour communiquer avec toi. Je suis là parce que la Vie ne souhaite pas que la fragile construction qu'est l'espèce humaine disparaisse maintenant. Je n'en sais pas plus sur le pourquoi de cette sensation qui m'habite mais je me sens investie de cette mission . Non !!! Attends un peu avant de poser tes question »  Lily avait commencé à lever la main pour interrompre la femme... « Sur la raison de cette émulation je n'en sais pas plus que ça. Si ce n'est qu'il s'agit là d'une sorte de rupture de contrat entre la Vie qui sort par cela de sa neutralité et son entropie qui ne devrait pas pouvoir être déterminée. La question que je me pose est pourquoi l'espèce humaine présente-t-elle un si grand intérêt pour force totalement neutre qui essaie de retourner au vide parfait d'où elle vient. Voilà ! Je m'appelle Tiklit ce qui signifie petite source. J'ai 25 000 ans environ et nous allons, si tu l'acceptes, avoir de très longues conversations où tu sauras tout de moi et ce que j'attends de toi. Saches que ta vie et la vie pourrait bien changer par ton action... Je te laisse réfléchir. Je reviens la nuit prochaine. Nos rendez-vous auront toujours lieu entre 4 et 5 heures du matin de l'endroit ou tu te trouves. Ta sortie de sommeil paradoxal est bien calée sur cette période où que tu te trouve sur la planète et quel que soit le jet lag qui te perturbe. Réfléchis … A demain... Je t'aime... » Et l'image disparut d'un coup.
La chambre sembla tout à coup vide. Les yeux grand ouverts de Lily n'accrochaient plus sur le mobilier art moderne éclairée par la seule lumière provenant des lumières de la ville qu'un rideau mal fermé laissait passer...
Lily, toujours assise dans le lit, le dos appuyé sur un dosseret confortable. Pendant que la femme Tiklit parlait elle avait attrapé un oreiller qu'elle avait posé sur des cuisses. Les deux avant bras posés dessus, elle était comme prostrée. A 41 ans sa vie avait été pour le moins déjà très très riche en événements et en actions qui avaient fait d'elle une des femmes les plus riches et les plus puissante du monde bien qu'elle redouta plus qu'elle n'utilisa cette richesse et cette puissance à des fins personnelles.
Changé ma vie ? Oui ok ! D'accord avec ça ! Cet hologramme ayant toute les apparences du réel vient en effet de la changer. Mais changer la vie ???? Qu'est ce que ça veut bien dire ??? » Elle attrapa son portable en train de se charger sur la table de nuit qui sortit de son sommeil et éclaira son visage d'une lueur blafarde . Elle lança un moteur de recherche et tapas : Préhistoire 25 000 ans Tiklit tout en murmurant « A tout hasard..... »
C'est événement s'est produit il y a 5 ans et Lily a bien changé depuis...

Et les déesses naquirent avant les dieux
Dans la chaleur d'une terre compatissante
A l'éveil de l'être et du soi
Vraies femmes qui nous initièrent,
nous façonnèrent, nous fabriquèrent
Ces magna mater prolifiques et protectrices
devinrent nos Isis, Lilitu, Eleusis, Athena
Nous préparant à la chasse et à l'amour
Et préparant la coupe de leurs filles
à faire germer l'humain.
Elles virent pousser les graines
Et les bienfaits de l'eau
Elles permirent aux groupe de se poser
de cultiver, de prospérer, de se jalouser
Confrontées à la force brutale du mâle
de retour de la chasse
Elles s'abîmèrent dans la chaleur du foyer
immobile se condamnant, vestales, à l'entretenir
Et c'est ainsi que les dieux apparurent
Volant leurs capacités bienfaitrices aux déesses
exacerbant leur violence guerrière
Quand le mâle n'eût plus pour gibier que lui-même
Et que le foyer de l'autre à convoiter
Et les rabbins firent de toi un démon
Et les prêtres fabriquèrent de l'oubli
Et Sekmet devint chat miaulant
Et Osiris ne se souvint pas qu'Isis le recolla
Et tu ne devîns plus, Lilith, qu'un trait d'union
Entre le mâle d'hier et celui de demain
Eveilles-toi mon amour


And the goddesses were born before the gods
In the heat of a compassionate earth
At the awakening of being and the self
Real women who initiated us,
we fashioned, we made
These prolific and protective magna mater
became our Isis, Lilitu, Eleusis, Athena
Preparing for hunting and love
And preparing the cup of their daughters
to germinate the human.
They saw the seeds grow
And the benefits of water
They allowed the groups to land
to cultivate, to prosper, to jealous
Confronted with the brute force of the male
back from the hunt
They fell into the heat of the hearth
still condemning themselves, vestal, to maintain
And so the gods appeared
Flying their beneficent abilities to the goddesses
exacerbating their warlike violence
When the male was no longer for game except himself
And that the home of the other to covet
And the rabbis made you a demon
And the priests made forgetfulness
And Sekmet became meowing cat
And Osiris did not remember that Isis recollected him
And you do not become, Lilith, only a hyphen
Between the male of yesterday and that of tomorrow
Wake up my love

Prologue

Une histoire se conçoit dans la douleur quand elle aborde l'humain dans sa globalité .
La Vie étant un long compromis entre la collaboration nécessaire à la survie d'un genre ou d'une espèce et une lutte implémentée par son entropie propre qui n'est qu'un des reflets de l'entropie universelle.
Ces deux constats personnels et subjectifs posés le but de cet essai est de conclure ma vie d'observateur actif et questionneur impénitent.
N'étant pas suffisamment patient et doté d'une mémoire assez faible, je n'ai pas fait le choix d'études approfondies mais celui d'une papillonnage de savoirs en connaissances et de connaissances en photographies des mondes.
A partir des traces ou de l'absence de traces qu'ils ont laissé peut on en déduire une vision dont l'approche scientifique ne fait pas mention ?
Une chose est sure : il est des monuments qui existent bien (comme Goblekï Tepe en Anatolie ou Monhenjo Daro) et posent beaucoup de questions bien plus qu'ils n'apportent de réponses.
Passionné d'ésotérisme depuis mon plus jeune âge, je me suis interrogé sur le pourquoi de ces techniques de dissimulation de savoirs et la volonté de ne pas les paratager ou plutôt de les mettre en sûreté afin qu'ils ne tombent pas entre de mauvaises mains. Etait-ce pour éviter de confier trop de pouvoir à des gens peu recommandables ou était-ce un pouvoir qui se protégeait du vulgaire pour le conserver.
Autant vous dire que cet essai ne répondra pas à la question mais peut-être incitera-t-il d'autres à se la poser ???





Prologue

Une histoire se conçoit dans la douleur quand elle aborde l'humain dans sa globalité .
La Vie étant un long compromis entre la collaboration nécessaire à la survie d'un genre ou d'une espèce et une lutte implémentée par son entropie propre qui n'est qu'un des reflets de l'entropie universelle.
Ces deux constats personnels et subjectifs posés le but de cet essai est de conclure ma vie d'observateur actif et questionneur impénitent.
N'étant pas suffisamment patient et doté d'une mémoire assez faible, je n'ai pas fait le choix d'études approfondies mais celui d'une papillonnage de savoirs en connaissances et de connaissances en photographies des mondes.
A partir des traces ou de l'absence de traces qu'ils ont laissé peut on en déduire une vision dont l'approche scientifique ne fait pas mention ?
Une chose est sure : il est des monuments qui existent bien (comme Goblekï Tepe en Anatolie ou Monhenjo Daro) et posent beaucoup de questions bien plus qu'ils n'apportent de réponses.
Passionné d'ésotérisme depuis mon plus jeune âge, je me suis interrogé sur le pourquoi de ces techniques de dissimulation de savoirs et la volonté de ne pas les paratager ou plutôt de les mettre en sûreté afin qu'ils ne tombent pas entre de mauvaises mains. Etait-ce pour éviter de confier trop de pouvoir à des gens peu recommandables ou était-ce un pouvoir qui se protégeait du vulgaire pour le conserver.
Autant vous dire que cet essai ne répondra pas à la question mais peut-être incitera-t-il d'autres à se la poser ???




« - Lily je ressens comme un doute en toi ? 
  • J'hésite encore à te percevoir comme quelqu'un de réel
  • Je comprends et, en quelque sorte je ne suis pas réelle. Certes je l'ai été...
  • Mais pour ça aussi je doute. Peut-être n'es-tu que le produit fantasmatique d'un rêve récurrent ? Par contre ce que tu ou ce que je me demande de faire est parfaitement réel, violent. Ça m'interroge, tu comprends ?
  • Bien sûr que je te comprends. Je ne crois pas être un rêve et je n'habite pas tes nuits depuis 5 ans maintenant pour rien. Quelque chose nous échappe à toi comme à moi. Il y a cependant une évidence. Tout ce que j'ai pu te dire de moi, des événements qui m'ont concernés et de tout ce qui s'est passé après, a fait de toi un archéologue de premier plan et un ethnologue incontournable par la véritable et profonde révolution que tu as fait naître en cherchant et trouvant, sur mes indications, des preuves tangibles que tout s'est passé différemment que ce qui est écrit là-dessus depuis mille ans. Bien que je ne sache pas exactement pourquoi je suis là, à te parler, je suis certaine que c'est un réel projet pour préserver l'humanité le temps qu'il faut. Notre échange est donc, si invraisemblable soit-il à tes yeux, crucial et ta décision primordiale.
  • Je l'ai compris et j'ai, d'ors et déjà, commencé à mettre en œuvre ce que tu me demandes. Être une de tes descendantes puisque, manifestement, tu as existé est acquis pour moi. Être née dans une vallée si proche géographiquement et si éloignée dans le temps de l'espace où tu as vécu est une certitude puisqu'on a pu y retrouver des traces grâce au retrait des glaciers himalayens. Mais que tu sois logée dans une mémoire, que je qualifierai de quantique tant tout cela paraît incroyable, que cette mémoire te redonne vie mais aussi la vision de tout ce qui a pu se dérouler depuis 25 000 ans et que tu me transmets avec une précision incroyable, m'ébranle. Tout va s'organiser très vite maintenant et, je te l'avoue, j'ai peur.
  • Je peux te dire que moi aussi j'ai peur car une des conséquences possibles de ton engagement dans cette voie est ta disparition donc de la mienne aussi. Le fait d'être devenue une virtualité consciente n'altère pas une deuxième crise existentielle. Tu es jeune et la mort ne t'interpelle pas encore. Pour une femme active et déterminée comme j'ai pu l'être, se retrouver être un immense réservoir de l'histoire du monde humain pour transmettre un message qui ne semble pas venir de moi et penser que je vais retourner dans ce qui me paraît être un néant sans temps ni espace ni quoique ce soit, m'effraie. Sois prudente pour que ces années que nous partagerons soient le plus nombreuses possible. Mon rêve est de m'endormir avec toi satisfaites du travail accompli, de la mission remplie. Même si je n'ai aucune idée de son ordonnateur, elle me paraît logique et, finalement, extrêmement compassionnelle pour l'Humain.
Tout à coup la femme nue sans âge, « source pétillante » comme elle aime s'appeler et qui semble correspondre à Tiklit dans son langage, s'estompe dans une lumière éblouissante. Mais j'ai l'habitude. Brigitte vient d'entrer dans ma chambre et d'ouvrir lumières, rideaux et de déposer sur la table en terrasse un copieux petit déjeuner et Brigitte de m'annoncer :
    • Lily ! Il est six heures. Votre avion a prévu de décoller dans trois heures. J'ai posé votre agenda sur la commode et ouvert votre ordinateur ainsi que le téléphone. Comme d'habitude, il y a du monde au bout. Alors bonjour Lily. Il fait beau sur Hong Kong et d'ici la vue est magnifique sur la baie.
    • Merci Brigitte. Michel a-t-il appelé cette nuit ou laissé un message.
    • Oui, un message. Il est à Paris mais brûle de repartir en Nouvelle-Calédonie. Le reste est codé. Elle avait dit ça avec un sourire complice. Quand vous ouvrirez le computer c'est sur ce message que vous tomberez. Second sourire complice
Et Brigitte de s'esquiver pour aller, sans aucun doute, dans la deuxième chambre de cette suite afin de se préparer au voyage, d'appeler les gardes du corps et chauffeurs pour que tout soit prêt quand je serais prête.
Une perle rare cette Brigitte. Rousse magnifique aux formes généreuses sans être excessives elle attire le regard des hommes même si elle s'habille sobrement quand elle est avec moi en représentation. Elle est très efficace en tout et je ne saurais me passer d'elle. Ma secrétaire depuis sept ans, elle a largement participé à mon activité. Elle s'esquive deux fois 15 jours par an pour retrouver ses parents qu'elle couvre de cadeaux jusqu'à une maison à Fort Lauderdale. De temps à autre elle a une aventure avec un de ces hommes qui gravitent dans mon entourage mais elle ne s'attache pas. Pourtant elle a déjà eu des propositions plus qu'intéressantes de types très riches. Quand je l'interroge prudemment sur le sujet elle répond invariablement : « l'hygiène oui, la soumission non ! » et se ferme comme un huître pour enfin s'éclairer d'un sourire et conclure « Mon travail avec toi me comble pourquoi prendrais-je le risque de me tromper avec un mâle et d'en souffrir ? ». En général après cette réponse elle bouge et prétend avoir beaucoup d'occupations à rattraper. Je subodore qu'elle éprouve un sentiment pour moi . Et bien moi je l'aime beaucoup et le lui fait savoir souvent et j'adore voir s'atténuer ses tâches de rousseurs dans le rouge de ses joues.


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